@MaQ
"Micnet , ce qui sépare la chrématistique marchande de l’ économie naturelle , c’ est précisément ces schémas puisque la monnaie y joue des rôles différents , c‘est à partir de ces schémas qu’ Aristote va caractériser l’ une et l’ autre. Vous ne pouvez pas évacuer la circulation de la monnaie d’un revers de la main."
---> Justement Machiavel, on est là au coeur de notre désaccord de fond : comme je vous l’ai dit, pour moi les "mécanismes" ne représentent qu’un moyen et pas une fin en soi. C’est la raison pour laquelle je pars du postulat que TOUT dépend des individus au départ et des vertus dont ils sont parés. Ou pas. Et que le mécanisme propre à l’argent n’est que la conséquence et non la cause des comportements individuels qui composent une collectivité.
Telle est, en tout cas, ma compréhension de la pensée aristotélicienne pour laquelle la vertu représente la condition de base au respect du Bien Commun.
Pour le dire autrement, selon moi, la force motrice de la chrématistique, celle qui représente la cause racine de tout ce qu’il faut combattre aujourd’hui, c’est l’individualisme !
Tel est, je crois, notre désaccord de fond : votre postulat à vous considère que le capitalisme représente une finalité en soi sur laquelle les individus ne peuvent avoir aucune prise ! Moi, en tant que libéral et soucieux de responsabiliser les individus, je réfute cette vision ! Par conséquent, je comprends parfaitement que vous soyez attaché aux mécanismes explicatifs de votre schéma puisque ces mécanisme représentent une fin en soi pour vous mais vous comprenez maintenant, je suppose, que j’ai une toute autre vision du problème.
"Est-ce que selon vous, le comportement individuel d’un usurier peut le conduire dans son activité à servir le bien commun ? La pratique de l’usure en elle-même par delà le comportement de l’usurier est contre nature ou alors son amour du bien commun et le comportement de l’usurier transcendera la pratique elle-même et la mettra au service du bien commun ?
Vous comprenez bien que le point A et B sont liés, c’est une question de cohérence, si on peut mettre la chrématistique au service du bien commun, on peut en faire de même de l’usure.
---> Vous avez parfaitement raison, Machiavel ! Si je suis cohérent avec moi-même, je dois en déduire tout à fait logiquement que la pratique de l’usure ne signifie pas, à tous les coups, rentrer dans une logique chrématistique. Et, en effet c’est ma réponse !
Je rebondis là sur la remarque que vous m’aviez faite précédemment, à savoir que le but de nos échanges n’est pas de rechercher à avoir absolument raison mais d’avancer. Et c’est la raison pour laquelle, je pense qu’il ne faut pas être binaire sur ce sujet complexe.
Donc, concernant l’usure, je vais vous formuler ma réponse comme suit : en règle générale, l’usure est la conséquence logique de l’individualisme mais, comme pour toutes règles, il y a des exceptions et je pense, oui, que dans certains cas, pratiquer l’usure peut bénéficier au Bien Commun et à la Collectivité. J’admets bien volontiers ne pas avoir de cas concrets à vous présenter mais je vous répondrais que la "parabole des talents" va parfaitement dans ce sens selon moi, si toutefois on accepte de lui accorder une dimension pratique et concrète.
"Vous avez raison, la partie ne fait que commencer
R / En fait ça dépend de vos réponses, ça peut se terminer très rapidement sur des points de vue inconciliables.
---> A vous de me le dire maintenant mais j’ai l’impression que je connais déjà la réponse...