Spitoven 1er janvier 2013 23:30

Bon alors.

Je n’ai jamais lu Soral, j’ai voté Mélenchon aux présidentielles, mais là quand même je dois avouer que la bêtise chez certains va franchement loin. Mais c’est assez révélateur des clichés que se font les gauchistes de nos jours pour rester embrigadés dans leurs idées et se faire une représentation du monde complètement à côté de la plaque.

En clair, une fois qu’on a adopté la saine idéologie de gauche, il ne faut pas écouter ce que dit le camp opposé au risque de corrompre son intellect. C’est faire bien peu de cas de ses capacités mentales, mais bon. On est donc dans l’obligation morale de n’écouter que son propre camp, qui ne varie pas son discours, et donc de ne pas continuer à rechercher la vérité et l’ouverture d’esprit par la confrontation de diverses opinions - et, au final, on s’en remet entièrement à la doctrine de quelqu’un d’autre, qui nous y incite tout en prétendant au passage nous éviter de prendre le risque de foncer dans cet écueil. Gné ? Bon, au moins, il n’y pas de danger de changer d’avis, c’est sûr. N’est-ce pas, somme toute, la meilleure façon de conserver son électorat que de l’empêcher d’aller voir ailleurs ?

Qui plus est, ce comportement engendre un tel attachement aux thèses gauchistes, devenant pour ainsi dire dogmatique, que les personnes victimes de cette idéologie absconse de "sécurité intellectuelle" se retrouvent à ne plus être capable de raisonner autrement que pour défendre toujours les mêmes idées, sans aucun égard pour leurs contradicteurs et encore moins pour leurs propos. Ils défendent ainsi leurs "convictions" envers et contre tout aux côtés de leur comité, sans se soucier de savoir s’ils ont peut-être tort ne serait-ce que sur un détail par-ci par-là.

Fascisme : "Le terme même vient du mot « fascio » (« faisceau ») désignant le rassemblement des fusils au repos." - La première caractéristique du fascisme, c’est de se regrouper autour d’une idéologie dogmatique et de chercher à l’imposer à tous envers et contre tout, sans craindre l’usage de la violence verbale et/ou physique, sans aucun recul ni aucune possibilité de remise en question. Donc, sur le coup, je ne sais pas si le FG et autre PS réalisent bien qu’ils promeuvent un comportement hautement fasciste...

Le plus désolant, c’est la représentation que se font ainsi les gauchistes de tous leurs opposants politiques, à travers le seul prisme de ce que leurs maîtres à penser leur en disent, dans la plus complète ignorance de la réalité. Moi qui ai toujours eu le cœur à gauche, j’ai vraiment de la peine quand je vois qu’à débattre sur des sites de gauche ou de droite, mes interlocuteurs de droite sont quasiment toujours plus ouverts d’esprit et mieux informés sur l’autre camp, bien qu’ils ne se laissent pas davantage convaincre pour autant - au moins, la discussion est plus agréable et l’espoir perdure. Moi qui ai toujours mis un point d’honneur à combattre le Front National, j’enrage quand je vois que la plupart de ceux qui le font n’ont aucune idée de ce qu’ils affrontent réellement...et bien souvent le renforcent sans le savoir.

Et pourtant, le Front National, je ne le déteste ni plus ni moins qu’avant, après avoir parcouru tous les sites de discussion de toutes les orientations politiques pendant des mois, de celui du NouvelObs jusqu’au Boulevard Voltaire. Je me suis énervé souvent, j’ai l’impression d’avoir lu beaucoup d’insanités et de c...bêtises, mais j’ai aussi compris bien des choses qui ont aiguisé ma compréhension du monde politique d’aujourd’hui. Et au final, si je hais toujours autant les idées de l’extrême droite, j’ai à présent du respect pour les personnes qui s’en revendiquent, et dont l’expérience de vie fait qu’elles ont leurs raisons, ce qui me permet d’essayer de les faire sortir de cette impasse avec les plus grands calme et pertinence. Mais pour cela, il a fallu que je remette en cause tout ce que je croyais acquis, à chaque nouvelle idée qui s’offrait à moi, aussi insoutenable soit-elle. Et au final, je ne me suis jamais fourvoyé à adopter des idées fascistes, au contraire, je sais exactement ce qu’elles valent, pourquoi il ne faut pas les adopter et comment les combattre. Contrairement à tous ceux qui les rejettent fissa avec un geste de dégoût typiquement "républicain", "par principe".

Qu’ai-je gagné ? Ce serait trop long de le lister. Qu’ai-je perdu ? L’insouciance, et ma capacité à accepter facilement les idées que l’on me soumet - au final, l’incapacité de faire preuve de lâcheté intellectuelle, c’est-à-dire d’accepter sans remettre en question sous prétexte que j’ai la source en estime, ou de refuser dans me remettre en question sous prétexte que la source n’est pas recommandable. Fort peu de mal pour beaucoup de bien.

Tiens, ça mériterait presque un article...

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