blé 22 novembre 2009 08:22

"C’est pour ton bien", titre d’un ouvrage d’Alice Miller. Grâce à ce livre j’ai pu comprendre le comportement des adultes qui dans les années 50 en France prétendaient qu’un enfant qui n’obéit pas est un enfant dangereux. Etant dangereux, il était absolument nécessaire de le violenter physiquement et psychologiquement. Peu d’adultes acceptent de reconnaître qu’ils ont subi des violences durant l’enfance car nous sommes dans une société où il est admis qu’une fessée, des claques ou un coup de pied au cul ça ne peut pas faire de mal. Effectivement, cela ne fait pas de mal à celui ou celle qui les donne mais cela fait beaucoup de mal à celui ou à celle qui les reçois.

Je vous rapporte une expérience que j’ai vécu avec ma fille ainée. Elle avait environ 7-8 ans, elle rentre de l’école et claque la porte en me disant : "Maman, tu ne m’aimes pas !!". Surprise je lui demande ce qui lui faisait penser ou dire que je ne l’aimais pas. Alors elle m’explique que ses copines reçoivent des fessées ou des claques par leurs parents parce qu’ils aimaient leur enfant (qui aime bien châtie bien) alors qu’elle, ne recevait jamais de claque ni fessée, ni aucune violence. D’office dans sa tête c’est parce que je ne l’aimais pas. J’étais gênée car je ne m’étais jamais imaginée qu’un jour j’aurai à expliquer à ma fille les raisons de cette non violence. Je lui ai fait remarquer que je ne la tapais pas mais que je la sanctionnais sans violence mais fermement quand elle avait fait une bêtise.

Un enfant a besoin d’être encadré pour grandir. Ayant lu Alice Miller, j’ai pu mener ma petite enquête auprès des gens que je côtoyais et j’ai pu me rendre compte que beaucoup reproduisaient inconsciemment sur leurs enfants ce qu’ils avaient subi et oublié durant leur enfance. Je passe sur les difficultés que j’ai rencontré car "l’éducation non violente" est très mal perçu par la majorité des gens. Pourtant, il est possible d’élever les enfants sans violence mais cela demande un travail sur soi qui parfois peut-être douloureux. Le plus dur est de l’accepter. Le jeu en vaut la chandelle mais notre société ne s’y prête pas.

Selon Alice Miller, le pire du pire pour un enfant, ce sont les humiliations qui sont les plus ravageuses dans la construction psychique de l’enfant (Hitler, Staline, Caucescu et bien d’autres dont Mao) . A l’âge adulte, ces humiliations pervertissent les relations aux autres et leur vision du monde.

En ce moment, nous avons à la tête de l’état un spécimen dans toute sa splendeur. Il a un égo surdimensionné parce qu’il est à l’intérieur de lui même plussss que fragile. Par ailleurs l’air du temps de notre société renforce ce trait, il faut être "autoritaire" "combatif" "volontaire" et dans le même temps utiliser le mensonge pour cacher ses petites faiblesses, etc...

Nous sommes dans un contexte social, économique et politique où il faut écraser "l’Autre" pour survivre. Il est évident que dans ces conditions l’éducation "sans violence" est mal venue.

Pendant ce temps, cela permet de faire des grandes messes contre le racisme, sur l’identité nationale, la violence à l’école, dans les transports, dans les ghettos, au travail, etc..., etc..., etc...ça occupe les esprits et ça ne mange pas de pain.


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