amaine (---.---.92.194) 31 mai 2008 18:29

Je n’ai pas lu le livre de Naomi Klein, mais j’ai entendu une grande partie de l’interview sur France Culture.

Je crois à sa thèse.

Dans les années 90, j’ai travaillé dans une multinationale de l’automobile connue pour ses méthodes de management par la peur et déjà on entendait dans la bouche des dirigeants les mots de "rupture" et de "choc".

"Rupture", c’était la reprise en main (ou mise au pas) par la nouvelledirection de cette usine anciennement dirigée de façon humaniste, ou "la fin du club Méd" selon l’autre formule.

"Le choc", c’était la réorganisation des postes de travail de l’usine avec une méthode dite "hoshin". Suivant la stratégie de mise en place choisie, un groupe de travail repensait la ligne de production avec l’objectif de supprimer des postes et des opérations pour gagner en productivité. Puis, la nuit, une équipe de maintenance réaménageait la ligne et les opérateurs découvraient leur nouvelle ligne en arrivant le matin. Certains apprenaient alors que leur poste avait été supprimé et ils devaient se présenter chez le directeur pour avoir une nouvelle affectation... non discutable donc !

En France, nous avons un exemple récent de l’utilisation d’une crise pour faire gober des mesures impopulaires : les morts de la canicule ont été utilisés pour faire passer la suppression de la journée de Pentecôte fériée, soit d’une journée de congés payés dans cette France qui ne travaille pas assez. Et ça a été baptisé "journée de solidarité" sans que nous puissions contester !

La crise est au Machiavel ce qu’est la fenêtre météo au marin !

Mais rassurez-vous. Point n’est besoin d’attendre une catastrophe pour faire passer des réformes sans délibération. D’autres créneaux, plus prévisibles sont souvent exploités : état de grâce postélectoraux, 31 juillet (l’état d’esprit est aux vacances)...

Pour finir, les stratégies pour briser les résistances sont multiformes : on peut créer la crise. Par exemple, celle de saturation des médias mise en place en France en 2007 après les élections serait, selon Michel Rocard, une reproduction de la stratégie de Tony Blair pour empêcher les médias d’écharper les réformes...

"Seule une crise réelle ou imaginaire peut engendrer un changement profond" (Mitlon Friedman)= "La France est en faillite" (F. Fillon).


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