mercredi 26 juin 2013 - par Haze

Robert Johnson, roi du Delta Blues

Voici une petite présentation du Delta Blues par le personnage de Robert Johnson.

 

Tout le monde connait le blues, mais peu connaissant ses maîtres fondateurs.

 

J’ai choisi donc de vous présenter Robert Johnson, qui est plus qu’un simple bluesman, c’est une légende qui a parcouru l’histoire du blues et du rock jusqu’à aujourd’hui.


Et pourtant sa carrière fut aussi brève que son apprentissage. 29 morceaux enregistrés seulement, mais tous fameux au moins par leurs noms grâce en partie aux reprises dont nous parlerons après.
Né aux environs des années 1910 et fermier dans les champs du Mississippi, il s’intéressera très tôt à la musique, jouant de l’harmonica et de la guitare.


Deux évènements changeront sa vie : la mort de sa femme lors de son accouchement, puis sa rencontre avec Son House, légende du blues lui aussi.

 

Son House, Death Letter Blues


Ce dernier le ridiculisera en qualifiant son jeu à la guitare de très mauvais : "a little boy who was a competent harmonica player but an embarrassingly bad guitarist".
Voilà les mots de Son House, et il n’en fallu pas plus au jeune Robert Johson, alors agé de tout juste 20 ans pour quitter les champs et l’école afin de se consacrer à la guitare.


Il disparaitra ainsi pendant une année avant de revenir avec un jeu flamboyant, impressionnant tout le monde.
Par quel miracle était-t-il devenu aussi bon ?
Point de miracle, mais un pacte avec le diable.
Sillonnant les rues de nuit, guitare à la main, il se serait assoupi au détour d’un carrefour.


C’est alors que le diable en personne serait apparu devant lui, lui prennant sa guitare afin de l’accorder et d’y jouer quelques morceaux. En la récupérant, Robert Johson avait acquis un don terrible, puisqu’il avait du par la même occasion vendre son âme au Diable.


C’est peut être à cause de cette malédiction qu’il ne vivra pas 10 ans de plus et décèdera en 1928, probablement empoisonné par un mari jaloux.


Ce qui frappe dans son jeu, c’est sa technique lui permettant tout en jouant la mélodie de l’accompagner avec les basses et la rythmique jouées avec le pouce.
Keith Richards demandera même qui était le deuxième guitariste la première fois qu’il l’entendit.
Mais non, Robert Johnson est bien seul.

 

Kind hearted woman blues, exemple parfait de sa technique.

 

Il peut être pour certains assez dur d’écouter Robert Johnson la première fois, étant donné la qualité des enregistrements et son son très "brut". Par chance, il inspirera tous les bluesman qui lui succèderont, mais aussi énormément le rock anglais des années 60 et 70.


Ainsi une grande partie de ses morceaux seront reprit comme par exemple "Sweet Home Chicago" par les Blues Brothers, "Love in Vain" par les Stones, "Travelling Riverside Blues" par Led Zeppelin, Clapton consacrera même un album à Robert Johson, mais avait déjà reprit "Crossroad Blues" avec Cream, morceau aussi reprit par les Lynyrd Skynyrd.

 

Bref la liste est très longue, et l’on pourrait rajouter Fleetwood Mac ou plus récemment the White Stripes et les Red Hot Chili Pepper.

 

Love in Vain Blues

 

Sweet Home Chicago

 

Travelling Riverside Blues, utilisant grandement le slide

 

Il est intéressant je pense tout de même de rappeller que l’on ne sait en faite presque rien sur Robert Johnson hormis sa légende.
Au delà d’une biographie incertaine, seulement 3 photos de lui sont connues. Mais là n’est pas l’important, puisque c’est par sa musique qu’il existe !



6 réactions


  • cathy30 cathy30 26 juin 2013 13:28

    Johnson est mort en 1938, à 27 ans, rentrant dans le "club des 27" comme , Morrison, Winhouse, Hendrix etc


  • le moine de l'obscur côté le moine de l’obscur côté 26 juin 2013 18:56

    J’ai entendu parler de cet homme qui est mort plutôt jeune à 27 ans comme les phénomènes Jim Morrisson, Jimi Hendrix, Janis Joplin ou Kurt Cobain et plus récemment Amy Winehouse. Des personnes très troublées il est vrai et pas vraiment des exemples pour la jeunesse. Ont-ils pactisé avec le diable ? A chacun de voir. Dans le temps moi et des amis avions écrit des articles sur ces pactes supposés. Ce que je retiens c’est que des personnes comme Robert Johnson et autres étaient incroyablement doués. Ils étaient hors norme c’est sûr, comme si leur talent les a consumés. En tout cas ils ont marqué l’histoire de la musique à jamais. 


  • Karmayata Karmayata 27 juin 2013 00:11

    Robert Johnson a inspiré aux frères Cohen le personnage de Tommy Johnson dans O’Brother.


    • Karmayata Karmayata 27 juin 2013 00:17

      ps : en aparté je quitte la guitare pour le piano mais je conseille vivement de lire Novecento : pianiste d’Alessandro Baricco, ça se lit d’une traite, un vrai régal.


  • Lou8 Lou8 28 juin 2013 13:59

    Une très bonne version de Death letter par Jack White
    http://www.youtube.com/watch?v=-t1_ETuWIbE


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