Robert Johnson, roi du Delta Blues
Voici une petite présentation du Delta Blues par le personnage de Robert Johnson.
Tout le monde connait le blues, mais peu connaissant ses maîtres fondateurs.
J’ai choisi donc de vous présenter Robert Johnson, qui est plus qu’un simple bluesman, c’est une légende qui a parcouru l’histoire du blues et du rock jusqu’à aujourd’hui.
Et pourtant sa carrière fut aussi brève que son apprentissage. 29 morceaux enregistrés seulement, mais tous fameux au moins par leurs noms grâce en partie aux reprises dont nous parlerons après.
Né aux environs des années 1910 et fermier dans les champs du Mississippi, il s’intéressera très tôt à la musique, jouant de l’harmonica et de la guitare.
Deux évènements changeront sa vie : la mort de sa femme lors de son accouchement, puis sa rencontre avec Son House, légende du blues lui aussi.
Son House, Death Letter Blues
Ce dernier le ridiculisera en qualifiant son jeu à la guitare de très mauvais : "a little boy who was a competent harmonica player but an embarrassingly bad guitarist".
Voilà les mots de Son House, et il n’en fallu pas plus au jeune Robert Johson, alors agé de tout juste 20 ans pour quitter les champs et l’école afin de se consacrer à la guitare.
Il disparaitra ainsi pendant une année avant de revenir avec un jeu flamboyant, impressionnant tout le monde.
Par quel miracle était-t-il devenu aussi bon ?
Point de miracle, mais un pacte avec le diable.
Sillonnant les rues de nuit, guitare à la main, il se serait assoupi au détour d’un carrefour.
C’est alors que le diable en personne serait apparu devant lui, lui prennant sa guitare afin de l’accorder et d’y jouer quelques morceaux. En la récupérant, Robert Johson avait acquis un don terrible, puisqu’il avait du par la même occasion vendre son âme au Diable.
C’est peut être à cause de cette malédiction qu’il ne vivra pas 10 ans de plus et décèdera en 1928, probablement empoisonné par un mari jaloux.
Ce qui frappe dans son jeu, c’est sa technique lui permettant tout en jouant la mélodie de l’accompagner avec les basses et la rythmique jouées avec le pouce.
Keith Richards demandera même qui était le deuxième guitariste la première fois qu’il l’entendit.
Mais non, Robert Johnson est bien seul.
Kind hearted woman blues, exemple parfait de sa technique.
Il peut être pour certains assez dur d’écouter Robert Johnson la première fois, étant donné la qualité des enregistrements et son son très "brut". Par chance, il inspirera tous les bluesman qui lui succèderont, mais aussi énormément le rock anglais des années 60 et 70.
Ainsi une grande partie de ses morceaux seront reprit comme par exemple "Sweet Home Chicago" par les Blues Brothers, "Love in Vain" par les Stones, "Travelling Riverside Blues" par Led Zeppelin, Clapton consacrera même un album à Robert Johson, mais avait déjà reprit "Crossroad Blues" avec Cream, morceau aussi reprit par les Lynyrd Skynyrd.
Bref la liste est très longue, et l’on pourrait rajouter Fleetwood Mac ou plus récemment the White Stripes et les Red Hot Chili Pepper.
Love in Vain Blues
Sweet Home Chicago
Travelling Riverside Blues, utilisant grandement le slide
Il est intéressant je pense tout de même de rappeller que l’on ne sait en faite presque rien sur Robert Johnson hormis sa légende.
Au delà d’une biographie incertaine, seulement 3 photos de lui sont connues. Mais là n’est pas l’important, puisque c’est par sa musique qu’il existe !