lundi 24 mars 2014 - par RogerMag.com

Retour sur Henri Laborit

Auteur de nombreux livres de vulgarisation, Henri Laborit décortique le comportement humain. 

 

Voici une interview de 1984 qui présente assez bien sa pensée. Au menu : libre arbitre et liberté, vocabulaire, amour, travail, famille, patrie et bien d’autres sujets cuisants.

 

 

 

Cela ne remplace pas la lecture et la relecture tous les deux ans de ses livres passionnants. L’essentiel de l’analyse des comportements humains que propose Laborit repose sur les structures hiérarchiques, la domination et la manipulation sémantique. Sans avoir à adhérer à ses opinions personnelles, cette griile de lecture (la nouvelle grille) permet une interprétation très pertinente des interactions sociales à toutes les échelles. Fort à propos en période de campagne électorale !

 

Et pour un survol rapide et incomplet, voici une courte interview à Radio Canada de 1976 :

 

 

Le livre "La légende des comportements" propose une synthèse intéressante,

 

 

tandis "Belle du seigneur" en est une excellente approche romanesque

 

 

Si tout ceci est trop exigeant, un léger divertissement musical fera l’affaire.

 



24 réactions


  • tobor tobor 24 mars 2014 22:35

    Henry Laborit était un gars vraiment intéressant,
    À l’entendre en interview, je retrouve quelques-unes de mes profondes convictions, généralement mal accueillies culturellement.
    Démonter les mécanismes des relations humaines ne plaît souvent pas à ceux/celles qui les traficotent....
    .
    Il n’a pas laissé l’emprunte qu’il méritait, n’est même pas encore commenté sur cette page...
    .
    Merci d’avoir ressorti ces archives !


    • RogerMag.com RogerMag.com 24 mars 2014 23:53

      Cet oubli progressif de Laborit est d’autant plus irritant quand on constate que de nos jours n’importe quel propriétaire de webcam passe pour un penseur en déblatérant ses puissantes trouvailles sur internet tels que "Le Libre Penseur" et autres semi-remorques sur canapé.
      Mais je m’étonne peu du désintérêt que présente sur ce site Laborit et ses livres. La plupart des visiteurs n’ont pas du bien comprendre de quoi il retourne, ça ne parle pas explicitement de Chavez, de Jean-Marine ou de soucoupes volantes. Pourtant tout ce qui importe est implictement contenu dans le discours de Laborit. D’où la petite vidéo en conclusion.


    • Chitine Chitine 25 mars 2014 12:21

      A propos du manque de réaction constaté par rapport à l’éthologie de Laborit,

      au delà du fait que ce ne sont pas des sujets évidents à aborder,

      je pense que
      - soit tu t’accordes naturellement avec les constats de son éthologie - et il n’y aurait, en gros, rien à rajouter (et tu restes alors silencieux),
      - soit tu ne t’accordes pas - et pour cette même raison ta psyché ferait en sorte de l’oublier (et tu restes alors sourd et silencieux).
      .
      Par ailleurs, le travail de Laborit n’est pas compatible avec la conception moderne de l’humain - individualiste, consommateur.
      La psyché collective de la société de consommation ferait en sorte de l’oublier,

      en tous cas rien n’y encourage les relayeurs de consommation à en faire la promotion.
      .
      Du coup, merci pour la promo de son travail. De toute manière, ça paye toujours d’une manière ou d’une autre.
      .
      Pour ma part, j’ai mis en forme dans ma constellation perso les travaux de Laborit avec ceux de Lordon sur Spinoza (qui aboutissent au "structuralisme des passions"). Je trouve qu’ils se complètent en plein d’endroits.


    • laertes 25 mars 2014 12:39

      @l’auteur : Eloge de la fuite a été aussi pour moi une révélation...même si je n’adhère plus comme avant au soubassement théorique freudien.
      Personnellement, je ne trouve pas étonnant que la pensée de Laborit soit tombée dans l’oubli (elle n’a jamais été en fait à la mode). Il faut en effet se rappeler de la fin de l’Oncle d’Amérique , film tiré de ses expériences : on y voit des destructions et il y est dit (si je ne tords pas trop le propos) que tant que les hommes ne prendront pas conscience de leur manière de fonctionner et de la prise en compte politique, il y aura des conflits, de nouvelles échelles de domination, de l’appropriation .....


    • RogerMag.com RogerMag.com 25 mars 2014 17:12

      "La psyché collective de la société de consommation ferait en sorte de l’oublier, "


      Je ne réduirais pas cela à un antagonisme avec la société de consommation. Laborit décortique les comportements au niveau élémentaire et ses analysent valent aussi bien pour les "indignés" que pour les vendeurs de chemises. 
      Cela conduit à l’impossibilité de récupération de ses idées par les promoteurs d’idéologie de tous bords : ses analyses sont trop humiliantes (dans le sens de rendre humble) pour servir une idéologie. Que ce soit un syndicat, une association ou une multinationale, tous ont pour but primordial leur propre pérennité et se débattent dans un système de dominations. Ça ferait trop mal aux grands "humanistes" de le reconnaître.


    • RogerMag.com RogerMag.com 25 mars 2014 17:17

      "tant que les hommes ne prendront pas conscience de leur manière de fonctionner et de la prise en compte politique, il y aura des conflits, de nouvelles échelles de domination, de l’appropriation ."

      Tout à fait, d’où l’urgence de ne jamais faire référence aux notions mise à jour par Laborit. Cela ruinerait un peu la portée de certains discours plein d’amour et de compassion juteuse. Voyez ce qu’on se tape comme affiches électorales au Québec...

    • RogerMag.com RogerMag.com 25 mars 2014 17:19

      Ces affiches sont de la même qualité... Le poids des mots, la profondeur du slip.


    • Chitine Chitine 25 mars 2014 21:55

      ""La psyché collective de la société de consommation ferait en sorte de l’oublier, "


      Je ne réduirais pas cela à un antagonisme avec la société de consommation. Laborit décortique les comportements au niveau élémentaire et ses analysent valent aussi bien pour les "indignés" que pour les vendeurs de chemises. 
      Cela conduit à l’impossibilité de récupération de ses idées par les promoteurs d’idéologie de tous bords : ses analyses sont trop humiliantes (dans le sens de rendre humble) pour servir une idéologie. Que ce soit un syndicat, une association ou une multinationale, tous ont pour but primordial leur propre pérennité et se débattent dans un système de dominations. Ça ferait trop mal aux grands "humanistes" de le reconnaître."

      .
      Je suis d’accord, moi non plus je ne le réduirais pas à un antagonisme avec la société de consommation.
      Mais la société de consommation est notre modèle économique, qu’on soit indigné ou non, et ce modèle est basé sur une conception d’un humain uniquement individuel, dont la réalisation dépendrait de lui-même, de ses choix.
      Cette conception, nous la "vivons" tous car nous en avons hérité, et elle rencontre brutalement les résultats des études de Laborit, ce qui selon moi peut en partie expliquer son manque de succès populaire.
      .
      QUestion idéologie, non seulement les résultats des études de Laborit eux-mêmes - conduisant entre autres à la conception d’un humain symbiotique - mais les déclarations de l’auteur également sont positionnables sur un échiquier des valeurs "politisables", comme l’exprime notamment cette citation :
      .
      "Il faut propager au plus vite cette notion que l’homme "n’est" pas une force de travail mais une structure qui traite l’information et qui se trouve être également une source nouvelle d’information. Qu’une partie de celle-ci lui serve à transformer la matière et l’énergie et aboutisse à la création d’objets, que ceux-ci aient avant tout une valeur d’usage, avant d’avoir une valeur d’échange, cette dernière assurant d’abord le maintien de la dominance, est admissible. Mais que cette information que sécrète son cerveau imaginant lui serve exclusivement à produire des objets, des marchandises, c’est là qu’est l’erreur fondamentale qu’ont entretenu les idéologies socio-économiques contemporaines."
      .
      Il parle bien de "marchandise". La société consummériste est un société essentiellement productiviste.
      Et un des bouts que je comprend de sa réflexion sur l’"Eloge de la fuite" est que la société actuelle est déficiante en capacité d’aborder l’humain dans sa globalité et accentue par ce manque la violence des rapports de force qui, autrement, n’en serait pas moins existant, mais moins violents.

      .
      Tout chez Laborit conduit à une réflexion sur la société dans le sens d’un progrès social, qui - et c’est là que résiderait la puissance de ses idées - ne partirait plus de la façon dont l’homme se rêve idéalement mais de la façon dont il est capable de se comporter réellement.
      .
      C’est aussi en ce sens que je faisais le lien avec le spinozisme.


  • amest 24 mars 2014 23:47

    Un très grand personnage pour moi.
    Et c’est malheureusement normal qu’il ne soit pas reconnu... car il critiquait les classes dominantes et ceux qui se soumettaient à l’ordre établit en échange de médailles et de récompenses. Lui, il n’en voulait pas.
    .
    L’éloge de la fuite, c’est le livre à lire. Simple, enrichissant et d’une telle évidence.
    .
    Je citerais également Krishnamurti : Se libérer du connu.
    Dans un autre domaine, c’est aussi une autre vision du monde.


  • Giordano-Bruno 25 mars 2014 07:54

    Superbe interview. Henri Laborit était un penseur de premier plan. Ce qu’il dit est de la plus haute importance. Normal qu’il ne soit pas souvent compris à sa juste valeur.


  • QaviQeQuarQo QaviQeQuarQo 25 mars 2014 15:17

    D apres lui, (et spinoza et d autres avant lui) nous ne sommes pas libres, tous mis sous la tutelle de déterminismes qui nous échappe, pauvres pantins que nous sommes.

    Mais nous pourrions un peu sortir de ces déterminismes par la connaissance (notez la condescendance du savant qui exprime cette idée).
    Manque de bol, comme nous ne savons rien (dixit socrate), nous sommes donc les pantins du destin.

    Un peu trop fataliste et pessimiste a mon gout,
    ne pas voir la difference entre la liberté d un Homme et celui d un caillou (qui serait guidés par autant de determinisme depuis le bigbang SIC), c est le pire travers des matérialistes radicaux : c est nier la vie dans son essence et tout ce qu elle comporte.

    • RogerMag.com RogerMag.com 25 mars 2014 15:49

      Il ne faut pas caricaturer à ce point. Laborit affirme lui-même que "liberté" est un terme très vague que chacun va adapter à sa sauce. Que signifierait la liberté d’un caillou ? Je trouve cette notion absurde. À mon avis il faut au moins qu,une entité soit vivante, si ce n’est consciente, pour parler de sa liberté.

      Quand il évoque l’absence de liberté au niveau du comportement humain, je comprends qu’il sous-entend qu’aucune de nos décisions n’est gratuite. Nos sentiments et émotions ne sont pas non plus gratuits : des motivations inconscientes, les fameux déterminismes, sont à l’oeuvre. Cela ne signifie pas que l’on ne peut prendre de décision ni avoir de choix, mais que ces derniers sont motivés par notre histoire personnelle.

    • QaviQeQuarQo QaviQeQuarQo 25 mars 2014 17:07

      Certes il y a motivations inconscientes ,


      mais il y a aussi des motivations conscientes, les délires freudiens n expliquent pas tout nos comportements.
      La Raison est notre liberté, et je l étendrais aussi a tout le règne animal.


      Laborit affirme lui-même que "liberté" est un terme très vague que chacun va adapter à sa sauce.

      Je n ai pas vu cette relativité chez lui, mais si cela est vrai, alors, je préfère le voir a ma sauce ,
      Ni dans le fatalisme d une vie enchaînées a des principes extérieurs ou intérieur qui la dirigent, 
      ni dans l autre extrême de l homme hors sol de l existentialisme qui fait ce qu il veut de sa vie en niant toute nature humaine.

      Mais entre les deux : accepter ce qui m entoure comme immuable et guider mes choix par une morale de bon sens.

    • RogerMag.com RogerMag.com 25 mars 2014 17:36

      "Certes il y a motivations inconscientes ,

      mais il y a aussi des motivations conscientes, les délires freudiens n expliquent pas tout nos comportements."

      Laborit ne fait pas référence à Freud et ses délires mais à la notion d’inconscient.
      L’Erreur de Descartes et Spinoza avait raison sont deux livres particulièrement intéressants sur ce sujet.
      Les "motivations conscientes" ne sont pas gratuites, elles prennent racines dans les tréfonds de notre corps. La raison permet de faire le tri et d’affecter des priorités afin d’optimiser notre bien-être à plus ou moins long terme.

      "La Raison est notre liberté, et je l étendrais aussi a tout le règne animal."

      Je la verrais plutôt au niveau de l’imagination que de la raison.


      "Laborit affirme lui-même que "liberté" est un terme très vague que chacun va adapter à sa sauce.

      Je n ai pas vu cette relativité chez lui, mais si cela est vrai, alors, je préfère le voir a ma sauce ,"

      Dans chacun de ses livres il expose le problème de la sémantique et du changement de ses entre les personnes et les époques, surtout à propos de termes grandioses et génériques comme Amour, Travail etc.. Le mot "liberté" n’est pas exclu. D’ailleurs si les gens se mettaient d’accord sur le sens des termes utilisés avant de se lancer dans des débats, on économiserait en stupidité et confrontations politiques de niveau bac à sable.

      "Ni dans le fatalisme d une vie enchaînées a des principes extérieurs ou intérieur qui la dirigent, "

      Aucun fatalisme chez Laborit, au contraire il prône l’éducation éthologique pour mieux nous connaître et tirer le meilleur parti de nos contraintes intrinsèques. Même s’ils nuisent aux fantasmes poétiques de beaucoup, ce n’est pas en niant les principes qu’il expose qu’on les fera disparaître.

    • RogerMag.com RogerMag.com 25 mars 2014 17:37

      "du changement de sens"


    • QaviQeQuarQo QaviQeQuarQo 25 mars 2014 23:12

      sur l usage de l éthologie pour comprendre l instinct de l homme , je suis tout a fait d accord (c est justement un désaccord je venais d avoir il y a deux jours avec maqiavel1983)

      A vrai dire je ne connais pas ce Laborit, mais si cela reste dans cette acceptation modéré du terme "liberté", cela me va, mais je me méfie toujours d instinct de ce cheminement philosophique du déterminisme qui finit, si l on creuse bien, toujours au nihillisme.

      Si vous avez un livre a conseiller de lui.....


      sinon d accord avec vous, il faut toujours se méfier de ces grands mots dont tout le monde a une vision différente : liberté, égalité, démocratie

    • RogerMag.com RogerMag.com 25 mars 2014 23:36

      Le plus connu et le plus simple est L’éloge de la fuite. Sinon L’homme et la ville, L’agressivité détournée, La nouvelle grille, L’homme imaginant, Biologie et structure, Dieu ne joue pas aux dés etc.


  • laertes 25 mars 2014 20:38

    "Mais entre les deux : accepter ce qui m entoure comme immuable et guider mes choix par une morale de bon sens." depuis quand la morale et le bon sens ont guidé nos choix ? Nos choix, et je suis d’accord avec Laborit, sont guidés par l’émotion non pas une émotion brute et réactionnelle mais une construction historique émotionnelle faite de récompenses et de punitions passées. L’ultime imposture est de croire que nous sommes libres et que nous pouvons avoir de la morale et du bon sens..... et cette imposture dure encore et renforce encore plus le mécanisme émotionnel dominant puisque l’homme fonctionne de cette manière mais fait comme s’il n’en était rien pour s’assurer l’amour et les récompenses des autres....A mon avis, morale, liberté, amour sont de pures spéculations et comme telles nocives quand on essaie de les superposer à la réalité nerveuse humaine....... Ce sont des spéculations au même titre que le théorème de pythagore dans le sens où ce sont des constructions imaginaires humaines, sauf que dans le premier cas c’est de l’imposture et dans le deuxième c’est vérifiable .


    • QaviQeQuarQo QaviQeQuarQo 25 mars 2014 23:20

      quand je parlais du loup.....


      admettons que vous soyez dans le vrai.
      qu apporterait votre philosophie aux Hommes ?
      Puisque les ethiques personnelles n éxiste pas, et la moral naturelle encore moins, alors déconstruisons pour être dans le vrai :
      si je viole un bébé et que j ai des remords, ce sera a cause de ma construction historique émotionnelle ?
      Mais je m en fout car je serai libre !

      Ce genre de pensée amène au nihilisme.

    • RogerMag.com RogerMag.com 25 mars 2014 23:46

      Pas du tout. Expliquer comment fonctionne les choses n’enlève rien à leur valeur. Ce n’est pas parce que l’on connait la recette de ce gâteau au chocolat qu’il est moins bon, l’explication ne rend pas l’expérience nulle et son goûteur nihiliste.

      Le nihilisme n’a aucun rapport avec l’absence de morale ou d’éthique. Sous son acception athée ou au minimum et sceptique, il nie la métaphysique et le surnaturel. La morale et l’éthique n’ont aucun fondement métaphysique.
      Dans ce cadre, violer des bébés c’est pas bien parce que ça leur fait mal ainsi qu’à leurs familles. Ça suffit amplement pour classer cette activité du côté pourri. Si tu t’en fous parce que tu es libre, tu es dépourvu des réactions du mammifère de base telles que l’empathie, tu es quelque part entre le sociopathe et le psychopathe, bref un grand malade. A Serbian Film n’est pas un bon modèle.

    • QaviQeQuarQo QaviQeQuarQo 26 mars 2014 02:04

      Pas du tout. Expliquer comment fonctionne les choses n’enlève rien à leur valeur. Ce n’est pas parce que l’on connait la recette de ce gâteau au chocolat qu’il est moins bon,


      Et l observateur créateur ?
      l homme comprend comment fonctionne le gateau au chocolat, cela n aura aucune influence sur ce dernier vu qu il n a pas de liberté.
      Quand l Homme se comprend ou croit se comprendre en se donnant une explication de lui meme a lui meme, il est évident que cela aura une influence sur ses comportements dans le futur.



      Mais je répondais surtout a laertes qui disait :
      "L’ultime imposture est de croire que nous sommes libres et que nous pouvons avoir de la morale et du bon sens"
      "A mon avis, morale, liberté, amour sont de pures spéculations et comme telles nocives quand on essaie de les superposer à la réalité nerveuse humaine"

      Une fois qu on a tout déconstruit, la morale, l amour, la liberté, que reste il a l homme ?

      vous répondiez  : "tu es dépourvu des réactions du mammifère de base telles que l’empathie", 
      Pour notre ami laertes, justement l empathie n existe pas moralement, ce n est qu une construction émotionnelle nerveuse, presque imaginaire.


      La différence entre vous deux, c est que lui a été au bout de sa logique, cette philosophie amorcé par Spinoza, continué par Nietzsche et amené a son extrême par les nihilistes.
      A mon avis vous n êtes plus très loin du viol de bébé smiley



    • RogerMag.com RogerMag.com 26 mars 2014 02:17

      D’accord, je comprenais le nihilisme comme anti-métaphysique.


      "l empathie n’existe pas moralement, ce n est qu une construction émotionnelle nerveuse, presque imaginaire."

      C’est pas faux, mais c’est faux : "moralement" ne veut pas dire grand chose, ou bien je ne comprends pas (de l’importance de définir les termes...). Au sens platonicien, je pense aussi que ça n’existe pas. Mais c’est une émotion, i.e. une réaction physique. Idem pour l’amour, l’équité etc. qui sont de l’ordre du ressenti, ce sont des réactions physiques, donc bien réelles, et donc elles ne sont pas gratuites, abstraites, magiques. Elles ont une origine et une finalité (sur le plan personnel et évolutif, par exemple ressentir le besoin de protéger les bébés est bien plus favorable à l’avenir de l’espèce que de les enculer).

    • QaviQeQuarQo QaviQeQuarQo 26 mars 2014 07:11
      Si on reste dans cette logique de "pragmatisme émotionnel" qu a a gagner l individu a chercher a proteger les bébés et a etre favorable a l avenir de l espece, plutot que de rechercher a assouvir la moindre de ses pulsions ?
      Pourquoi chercherait il a suivre une morale "nocive qui ne pourrait en aucun cas se superposer à la réalité nerveuse humaine." ?

      Vous pouvez voir le concept de dieu, de "morale naturelle" comme un lien entre les individus dans la communauté humaine, dans l espace et aussi dans le temps

      Alors peut etre que cette morale transcendante pour certain n est qu "une construction historique émotionnelle faite de récompenses et de punitions passées" comme la tres bien dit laertes.
      Je serais meme presque d accord avec cela, car les deux explications vont au fond bien ensemble et sont loin des petites éthiques individualistes et englobe l Homme dans le temps et l espace.

      Mais a la différence de laertes, je dis qu il ne faut surtout pas détruire cette construction historique émotionnelle faite de récompenses et de punitions passées, qu on ne trouverait que barberie et destruction.

      Peut etre que l on peut ressentir un manque de liberté dans les carcans moraux, et autres facteurs qui nous déterminent, mais peut etre qu ils sont la condition sinequanone a la civilisation.

    • RogerMag.com RogerMag.com 26 mars 2014 15:59
      "Si on reste dans cette logique de "pragmatisme émotionnel" qu a a gagner l individu a chercher a proteger les bébés et a etre favorable a l avenir de l espece, plutot que de rechercher a assouvir la moindre de ses pulsions ?"

      Qu’a l’individu à gagner à éloigner se main du feu ou à éviter les précipices ? 
      Pourquoi les crocodiles ne mangent-ils pas leurs bébés ? C’est moins difficile à attraper qu’un buffle.

      Ta question prend le problème à l’envers, elle sous-entend que l’individu est libre d’agir comme bon lui semble tel un pur esprit détaché de tout contexte physique et émotionnel. Or Laborit explicite en long et en large que chacun agit en fonction d’un apprentissage permanent qui forge son bagage émotionnel. Chacun subit ses émotions, elles naissent dans le corps en fonction de l’environnement, on ne les crée pas à sa guise tel le génie dans une lampe à huile. Elles permettent de gagner en efficacité dans sa réponse au contexte (s’éloigner du néfaste, se rapprocher du bon).

      Concernant le viol de bébés, l’usage du mot "individu" laisse entendre que n’importe qui pourrait éprouver ce désir et devrait se dominer pour ne pas l’assouvir. D’une part c’est complètement faux à moins d’être un malade mental, ce qui n’a rien à voir avec la moralité mais avec un défaut d’empathie naturelle que l’on peut associer à des lésions cérébrales ou des troubles psychologiques (lire les bouquins de Damasio). D’autre part, même si tel était le cas (chacun doit se retenir de ne pas assouvir ses viles pulsions), il y a évidemment un grand intérêt à ne pas passer à l’action : avoir bonne réputation, ne pas se faire punir ou tuer, conserver une place dans le groupe. Faire de bonnes choses parce que ça procure un plaisir induit par l’amour et l’admiration des autres.

      "Pourquoi chercherait il a suivre une morale "nocive qui ne pourrait en aucun cas se superposer à la réalité nerveuse humaine." ?"

      Pour se sentir bien.

      "Vous pouvez voir le concept de dieu, de "morale naturelle" comme un lien entre les individus dans la communauté humaine, dans l espace et aussi dans le temps"

      Merci de ne pas invoquer de superstitions. Le métaphysique n’a rien à voir avec la morale.

      "Mais a la différence de laertes, je dis qu il ne faut surtout pas détruire cette construction historique émotionnelle faite de récompenses et de punitions passées, qu on ne trouverait que barberie et destruction."

      Je ne comprends pas où tu veux en venir : les explications de Laborit ne mènent aucunement à la barbarie et la destruction et personne ne vise à ruiner les règles sociales. Ces textes visent à expliquer l’horlogerie qui nous fait tourner, pas à l’abolir. Ce n’est pas parce qu’on a la recette du gâteau...

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