René Girard - Le désir mimétique
Nous avons l'habitude de concevoir le désir comme quelque chose de spontané, une ligne directe entre nous et l'objet que nous désirons. Pour René Girard, rien n'est plus faux. Le désir n'est pas une ligne, assure-t-il, c'est un triangle, dans lequel l'Autre joue un rôle déterminant. Que voulait-il dire par là ? C'est ce que nous allons découvrir dans cet épisode.
6 réactions
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Gollum 22 mars 18:39
René Girard, un exemple parfait d’une tendance lourde de certains intellectuels, s’emparer de certaines données observées et les généraliser à outrance au point que la théorie pondue en devient complètement absurde..
Dire qu’on ne peut désirer sans un tiers obligatoire est franchement une ânerie sidérante dont on ne comprend guère que cela ait pu avoir du succès.. Mais on a eu l’exemple de Freud, lui aussi encensé, et ces deux là finiront dans les poubelles de l’Histoire..
Le succès de Girard s’explique aussi grandement par une caution pseudo-scientifique du christianisme..
CQFD épicétou..
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Gaspard Delanuit 23 mars 13:09
@Gollum
"René Girard, un exemple parfait d’une tendance lourde de certains intellectuels, s’emparer de certaines données observées et les généraliser à outrance au point que la théorie pondue en devient complètement absurde."
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Gollum 23 mars 13:46
@Gaspard Delanuit
Je suis d’accord.
Le désir mimétique existe
Oui sans aucun doute.. Suffit de donner à bouffer à des bestioles, en général elles se crêpent le chignon pour piquer la bouffe de la voisine alors qu’il y en a juste à côté, disponible, et sans lutte pour l’avoir..
Idem avec des bambins qui veulent le jouet du gosse d’à côté..
Mais de là à postuler qu’on ne peut désirer une femme si elle n’est pas déjà désirée par un tiers, ce que Girard appelle la triangulation, là c’est basculer de façon claire dans la folie douce..
Même chose pour la théorie du bouc émissaire, ça existe.. De là à en faire l’explication ultime... Sans compter que, d’après Girard, la perception de l’innocence du bouc émissaire (et dans son esprit il s’agit essentiellement de Jésus) devrait abolir toute violence. C’est d’une naïveté assez consternante, je doute très fort que cela suffise à abolir la violence. Pour dire les choses clairement, je pense que la foule se fout de l’innocence de la victime. Comme un tueur en série se fout aussi de l’innocence de ses victimes. Comme du mal qu’il peut faire. Au contraire c’est sa raison de vivre.
Bien évidemment ce sont les chrétiens qui soutiennent Girard pour l’essentiel (et c’est sans doute une des raisons de son exil aux USA) car il donne une caution "scientifique" à leur foi.. (qui, en théorie, devrait seule suffire) Sur Avox.tv le sieur Ezechiel est un fan.. (ce qui a quelque chose de surréaliste car Girard n’est pas aligné sur la lecture sacrificielle du rachat des péchés)
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yoananda2 23 mars 14:00
@Gollum
Girard oublie qu’il y a aussi des besoins ... hein... je n’ai pas envie de l’eau du voisin parce qu’il en a envie parce qu’il a vu quelqu’un à la tv en avoir envie et le gus de la télé a vu sa secrétaire en avoir envie etc...
j’ai juste soif.
il se trouve que quand il fait chaud tout le monde a soif en même temps.
quand à l’exemple des animaux qui veulent le même truc, oui, la bouffe c’est social, car certes, là, tout le monde en aurait autant qu’il veut mais dans la vrai vie, la génétique nous programme pour la pénurie et donc pour nous battre pour la bouffe.
Pas besoin de "désir mimétique". C’est une théorie vaseuse.Bien évidemment ce sont les chrétiens qui soutiennent Girard
tiens j’ai moi aussi une théorie : la connerie mimétique !
hahaha
tu croises un con et pas mimétisme, tu deviens con.
lol
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Gollum 23 mars 14:26
@yoananda2
S’il fallait attendre qu’un gus désire la fille super canon qui est devant moi pour que je m’autorise à la désirer à mon tour, si t’es dans un lieu assez désertique tu fais comment ?
Tiens un petit extrait de son plus féroce critique :
René Girard vise la même clientèle que Roland Barthes : les jobards. Comme lui, il a compris que, pour les ébahir, il ne fallait pas craindre de prendre le contre-pied du sens commun et d’aller résolument à l’encontre de l’expérience universelle. C’est ce qu’il fait en soutenant, c’est la thèse centrale de son livre, que nous ne désirons jamais que des objets déjà désirés par un autre et que nous ne les désirons que parce qu’il les désire. Selon lui, nos désirs ne sont jamais spontanés : ils nous sont toujours dictés ou suggérés par un tiers qu’il appelle le « médiateur ». Le désir ne va jamais directement du sujet à l’objet ; passant toujours par un médiateur, il n’est jamais linéaire, mais toujours « triangulaire ». Croire à l’autonomie du désir est une illusion « romantique ». De telles affirmations devraient faire sauter au plafond n’importe quel lecteur a un peu de bon sens et de psychologie. Mais, à l’instar de Roland Barthes et de tant d’intellectuels de notre temps, René Girard affiche le plus parfait mépris pour le bon sens et la psychologie qui ne peuvent fournir, selon lui, que des « explications dérisoires [3] ». Pourtant le simple bon sens nous dit tout de suite que, si le désir était toujours second, si nous ne pouvions jamais désirer qu’on objet déjà désiré par un autre, personne n’aurait jamais encore éprouvé le moindre désir. Car il faut bien que quelqu’un commence, il faut bien que quelqu’un donne l’exemple, il faut bien que l’objet que nous désirons parce qu’un autre l’a désiré avant nous, lequel ne l’avait lui-même désiré que pour la même raison, il faut bien que cet objet ait d’abord été désiré de façon spontanée. Tous les maillons d’une chaîne sont reliés à celui qui les précède, sauf le premier. Mais ce n’est pas seulement la logique qui condamne sans appel la théorie de René Girard, ce sont aussi les faits. À ne s’en tenir qu’à leur expérience personnelle, la plupart des individus, pour ne pas dire la quasi totalité d’entre eux, auront beaucoup de mal, et souvent n’y parviendront pas, à trouver des objets qu’ils n’ont désirés que parce qu’un autre les avait été déjà désirés. Ils n’auront, en revanche, que l’embarras du choix, tant ils leur paraîtront innombrables, pour trouver des objets qu’ils ont désirés de manière tout à fait spontanée. Qu’importe ? René Girard écrit pour les jobards et il sait que plus c’est difficile à avaler et plus ils se régalent.
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yoananda2 23 mars 15:05
@Gollum
Tiens un petit extrait de son plus féroce critique :
le gus a du juste voulu être sérieux dans sa critique au départ, ce qui l’a obligé à lire Girard in extenso, et il est donc devenu féroce à cause de ça...
parce que sinon, les jobards en question vont toujour répondre "t’en sais rien t’a pas lu la théorie en entier"...
alors que bon, dès le départ c’est bancal Girard.
les français sont friand de ce genre de baratin, la psychanalyse c’est pareil au fond... ça ne repose que sur du vent et quelques cachoteries de son fondateur.
et dire que les gens payent des fortunes pour être psychanalysés... ça plairait à Moi Sait Tout ça tiens...
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