mercredi 27 février 2019 - par bouffon(s) du roi

Rappel : "La santé mentale est devenue un outil du néolibéralisme"

Entretien vidéo avec le psychiatre Mathieu Bellahsen, auteur du livre "La Santé mentale – Vers un bonheur sous contrôle" (Édition La Fabrique).

« Le contrôle de la société sur les individus ne s’effectue pas seulement par la conscience et par l’idéologie mais aussi dans le corps et par le corps. La médecine est une stratégie biopolitique. » Voilà ce qu’affirmait Michel Foucault en 1974 lors d’une conférence à Rio. Si pour le philosophe, la psychiatrie constitue un outil de contrôle social, c’est aujourd’hui le concept de santé mentale qui est pointé du doigt par certains psychiatres. Un concept qui serait devenu selon eux un instrument au service de notre système économique néolibéral. Non seulement la dimension sociale de la maladie mentale semble aujourd’hui niée, mais la souffrance psychique apparaît également comme un outil de normalisation particulièrement efficace. (1)

 

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Pour aller plus loin :

Radio Grenouille : La santé mentale, vers un bonheur sous contrôle

Entretien avec Mathieu Bellahsen psychiatre, à propos de l'ouvrage "La santé mentale, vers un bonheur sous contrôle", publié aux éditions La Fabrique.

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(1) France culture > Entendez-vous l'éco ? A votre santé ! (4/4) : Les malades du capitalisme

Peut-on établir une corrélation entre précarité et maladie mentale ? Si le capitalisme ne crée pas des fous, il crée en tout cas des normes : la rationalité néolibérale tend en effet à imposer sa propre définition du sain et du pathologique. Une définition qui peut se muer en outil de contrôle…

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"La Santé mentale – Vers un bonheur sous contrôle" de Mathieu Bellahsen (Édition La Fabrique)

"Sociologie des troubles mentaux" de Lise DEMAILLY professeure émérite de sociologie à Lille-I. Elle mène actuellement des recherches sur les politiques de psychiatrie et santé mentale en Europe ainsi que sur les innovations dans le soin. Elle a auparavant publié des ouvrages sur les métiers relationnels et sur le développement de l’évaluation dans l’action publique. (Édition La Découverte)

 



2 réactions


  • CoolDude 27 février 2019 19:39

    D’après le DSM-5... On est dirigé par des Fous !

    Par exemple :

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Trouble_de_la_personnalit%C3%A9_antisociale

    DSM-IV-TR

    Le Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (DSM-IV-TR), un manuel très utilisé pour le diagnostic de divers troubles du comportement et maladies mentales, définit le trouble de la personnalité antisociale comme un motif pervasif d’indifférence et d’invasion des droits de l’autre depuis l’âge mental de 15 ans, indiqué par trois ou plus des signes suivants1,4 :

    1. Incapacité à se conformer aux normes sociales qui déterminent les comportements légaux, comme l’indique la répétition de comportements passibles d’arrestation ;
    2. Tendance à tromper par profit ou par plaisir, indiquée par des mensonges répétés, l’utilisation de pseudonymes ou des escroqueries ;
    3. Impulsivité ou incapacité à prévenir ;
    4. Irritabilité et agressivité, indiquée par la répétition de bagarres ou d’agressions ;
    5. Mépris inconsidéré pour sa sécurité et celle d’autrui ;
    6. Irresponsabilité persistante, indiquée par l’incapacité répétée d’assumer un emploi stable ou d’honorer des obligations financières ;
    7. Absence de remords, indiquée par le fait d’être indifférent ou de se justifier après avoir blessé, maltraité ou volé autrui.

    Le manuel liste également les critères nécessaires suivants1 ; il existe trace de troubles comportementaux remontant à avant l’âge de 15 ans. La fréquence du comportement antisocial n’est pas limitée à des épisodes de manie ou de schizophrénie.

    CIM-10

    Le chapitre V de la dixième révision de la CIM offre un ensemble de critères pour diagnostiquer le trouble de la personnalité dyssociale2,4. Le trouble de la personnalité dyssociale (F60.2), habituellement remarqué à cause d’une disparité flagrante entre le comportement et les normes sociales usuelles, est caractérisé par :

    • Dédain froid envers les sentiments des autres,
    • Attitude flagrante et permanente d’irresponsabilité et d’irrespect des règles, normes sociales et engagements pris,
    • Incapacité à maintenir des relations durables, bien que n’ayant aucune difficulté à les établir,
    • Tolérance très faible à la frustration et seuil faible à la décharge de l’agressivité, y compris par la violence,
    • Incapacité à ressentir la culpabilité ou à profiter de l’expérience, en particulier des punitions,
    • Tendance marquée à rejeter la faute sur les autres, ou à rationaliser des excuses plausibles, pour des comportements amenant le sujet en conflit avec la société.

    Il peut aussi y avoir une irritabilité permanente associée. Un trouble comportemental pendant l’enfance et l’adolescence, quoique parfois absent, peut renforcer le diagnostic.


  • wendigo wendigo 28 février 2019 13:19

     "la folie c’est l’argument des faibles pour réfuter la vérité " ( david Homel)


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