Olive et moi, nouvelle tête de la chanson à texte
Olive et moi sortira son premier album le 27 octobre 2008 sur le label Tôt ou tard.
À l’écoute du premier album d’Olive et Moi s’annoncent des points de comparaison possibles entre Miossec et Dominique A. Il s’agit-là d’une chanson française jetée avec une rage impétueuse de guitares acoustiques, qui dit les beautiful losers, les peurs qui ne s’estompent pas, les beaux jours qui se font attendre, les virages qui riment avec naufrages, la France d’en bas qui se mire dans le reflet injurieux d’un monde à paillettes, toute une somme de sourires sardoniques qui rappelle à quel point il est lourd à soulever le couvercle d’ici-bas.
De l’aveu d’Olive, les références sont à chercher du côté de Boby Lapointe, Serge Rezvani, The Cure. C’est évident, une fois qu’on le sait. Du premier, il reprendrait les mots à détonations mutiples ; du deuxième, la faculté de composer une chanson avec deux accords ; du troisième, l’intention minimaliste d’un gros son porté par des gimmicks plutôt que par les riffs des héros rock. « Créer c’est mal copier, résume-t-il. À force d’essayer de reproduire les chansons des autres, je suis arrivé aux miennes. »
Les chansons naissent d’instants, de motivations, de coupe-faim à l’ennui, comme une manière de se parler à soi-même quand les autres formes de langage sont épuisées. Olive, né par hasard à Paris, mais élevé à la périphérie du centre névralgique francilien, n’a jamais cessé de se sentir Aveyronnais comme d’autres Corses, Basques ou Bretons. Après un détour par Nantes, il est retourné dans le Sud, à 23 ans. Couper le cordon familial et tordre les mots, voilà pour le programme. Toulouse-Rodez-Montpellier. Il est concepteur-rédacteur dans la publicité. Il signe des spots radio, des slogans pour des élus, des campagnes qui s’affichent en quatre par trois. Le métier lui est venu parce qu’un collègue de bureau avait repéré chez ce type formé au commerce une aptitude aux mots. Cette expérience qui est restée son métier lui permet, dit-il, de ne pas connaître l’angoisse de la page blanche : "Les mots, ce sont des images qu’on prononce. Et ce métier permet de beaucoup m’exercer. Je m’appuie sur des jeux de mots pour décrire le banal de façon singulière, ludique."
Ses premières chansons, Olive s’en est servi comme des courriers. Des lettres à l’être aimé sous forme de cassettes. Une chanson, c’est tendre un fil aux limites de la cassure. Chez Olive, elles sont composées très vite. « Je crois à l’évidence de la mélodie, poursuit-il. C’est un défaut de paresse aussi. »