jeudi 17 avril 2008 - par Paul Dallio

Le poète Aimé Césaire est mort

Aimé Césaire était depuis le 9 avril dans un état préoccupant, hospitalisé au CHU de Fort-de-France. Le poète martiniquais s’est éteint jeudi matin à l’âge de 94 ans. Le ministère de l’Intérieur et de l’Outre-Mer a immédiatement annoncé que des obsèques nationales seraient organisées en son honneur.

Ancien maire de Fort-de-France, Aimé Césaire a été député de Martinique pendant près de cinquante ans. C’est en 1939, avec son célèbre recueil Cahier d’un retour au pays natal qu’il fait une entrée fracassante en poésie, employant pour la première fois le terme de "négritude". Un terme désignant la conscience d’être noir. Alors que le Sénégalais Léopold Sédar Senghor avait assuré que c’était Césaire qui a inventé ce mot, ce dernier préférait parler de "création collective". Infatigable promoteur de l’autonomie, et non de l’indépendance, de la Martinique, Aimé Césaire a été de tous les combats contre le colonialisme et le racisme.

Entré en politique avec le soutien du Parti communiste qu’il quittera en 1956, il devient maire de Fort-de-France de 1945, à 32 ans à peine, poste qu’il conservera jusqu’en 2001. Il est député de 1946 à 1993 puis président du Conseil régional de Martinique. Il quitte, en 2005, la vie politique et la présidence du Parti progressiste martiniquais (PPM) qui revendique l’existence d’une communauté historique martiniquaise et veut jouer le jeu de la décentralisation.

Voici un hommage que lui a rendu en musique Éric Virgal :

À l’Assemblée nationale, il s’exprime ici sur l’égalité, rappelant cette évidence souvent oubliée : l’égalité est ou n’est pas.

Hommage très étonnant, il y a quelques mois, en pleine campagne présidentielle ; alors qu’il voulait radoucir ou recentrer son image, Jean-Marie Le Pen s’était fait remarquer en brandissant un recueil d’Aimé Césaire, lisant même quelques vers. Qu’a bien pu penser Césaire de cet improbable hommage ?




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