Italo dance : vagues de synthé
Mélomane puriste s'abstenir ! il n'est pas question de Vivaldi ou Pavarotti, le courant musical présenté ici a émergé au coeur des années 80 avec une préoccupation davantage mercantile qu'artistique. Quelques maisons de disques et producteurs se sont simplement inspirés de la New wave, venue de GB et incarnée par exemple en Allemagne par Propaganda (voir mon article "De Düsseldorf à Berlin, la Deutsch Marque", merci pour la réclame) qui déferlait sur le monde pour l'accommoder à leur sauce.
Faut-il pour autant jeter l'eau du bain et la bassine avec le bébé ? ne reste t-il pas dans cette soupe inconsistante et fade des petites perles dignes d'être sauvées de l'oubli.. ? des "perles" qui, sans être des morceaux d'une qualité phénoménale, ont néanmoins un certain cachet parfois indéfinissable...
C'est à vous, mélomanes pas trop regardant, si je puis dire, de trancher...
J'appelle à la barre le groupe Matia Bazar. Le titre "Ti sento" diffuse une énergie capable de faire vibrer les corps les plus engourdis par son entrainante vague de synthé. Mais c'est surtout la voix d'Antonella Ruggiero qui sort de l'eau et du lot par sa douce puissance, ses envolées tempétueuses.
Valérie Dore est un projet formé par le producteur Lino Nicolisi. La chanteuse du groupe, Monica Stucchi, est une curiosité vocale, une charmeuse de tympan qui parvient à rendre mélodieuses des nappes de synthé pas forcément d'une originalité ébouriffante. La chorégraphie de Monica et sa façon d'interpréter les chansons sont elles aussi atypiques. Je vous livrerai à son propos une confidence, un petit secret, dans les commentaires, promis. "Get closer" et "The "night" se ressemblent, diront certains...ils n'auront pas forcément tort...
Confidence : en travaillant sur ce module je me suis intéressé à Do piano et le morceau "Again", un petit trip hypnotique qui oscille entre New wave et disco. Or, contrairement à ce que je pensais, cette chanteuse de son vrai nom Daphné Hendricks, n'est en rien italienne. Hors sujet donc. Native de Lausanne elle a vécu en Belgique puis en France...où elle est décédée en février 2020. Hommage.
16 réactions
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Norman Bates
4 décembre 2021 14:11
Grazie mille per questo post veloce...si Norman è poliglotta, ti sorprendo.. ?
Puissent ces notes et ces mots être dérivatif passager de l’actualité lourde et oppressante...
Si l’humour, sous toutes ses formes, apporte une distance salutaire, une bouffée d’oxygène lorsque la rage vous étouffe, la musique est un aéronef mental capable de vous propulser dans les altitudes pures du bien-être, d’une évasion en haute voltige qui vous ressource l’âme et l’esprit...sous presque toutes ses formes, parce qu’il ne faut pas abuser, un album de Vianney ou de Christophe Maé c’est davantage une torture auditive qui scie les nerfs et fait germer les vocations de psychopathe qu’une bulle aérienne et récréative...
Certains auditeurs jugeront avec sévérité les morceaux proposés dans ce module...je peux le comprendre, allez-y, ne faites pas économie de votre stupéfaction de voir un fin mélomane de mon espèce se vautrer dans une production aussi médiocre...
Les voies et les voix de la musique sont impénétrables, elles déclenchent des attractions mystérieuses et inattendues qui peuvent s’assimiler à des maladies honteuses pour l’oreille souffrant d’une tendance à la culpabilité...
Non è il mio caso !
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Norman Bates
4 décembre 2021 16:43
Les initiés savent que certains modules ont un rôle utilitaire...c’est un subtil refuge (si j’avais l’esprit synthé...tique j’aurais écrit "subterfuge") pour une tribune quelque peu sauvage...
En vérité je bossais sur un autre sujet...moins vaporeux que des nappes de musique synthé...un sujet capable de faire naître un champignon atomique au-dessus d’un immeuble du Vème arrondissement de Paris et même, disons-le, dans le cœur du réacteur de la Vème "république"...
Travail harassant, source idoine à trouver, angles à arrondir etc...il y a des gens qui ont peur de l’ombre d’une trace de pneu dans le slip, il faut en tenir compte...je ne remise pas pour autant la ponceuse dans le placard...ni le burin...
Bates 2022 : ma candidature suit son cours...je laisse les autres, les partis trop tôt, s’essouffler...le module spécialement dédié sera réellement exceptionnel puisqu’il y aura un référendum inclus dedans...je sais, ça fait envie...patience...
J’accueille ce jour une nouvelle rivale, Valérie Pécresse...non mais je vous jure...Valérie Pécresse...rien qu’à entendre le nom t’as envie de sortir la boîte à gifles...et quand elle ouvre son bec ça ne calme pas...qu’elle ne vienne surtout pas me demander en débat télévisé, nous ne boxons pas dans la même catégorie...
C’était "ça" ou Ciotti...purée...c’est moins l’embarras du choix que le choix de l’embarras...j’suis bien content d’être le candidat unique de mon parti qu’il me faudra encore créer, je sais, c’est marqué sur un post-it...
Vivement avril 2022 !
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V_Parlier
4 décembre 2021 21:34
La première est excellente et je suis même heureux d’en connaître le titre et l’interprète aujourd’hui (choses que j’ignorais à l’époque). Les deux suivantes sont ordinaires et un peu ennuyeuses, même si je les écoutais à l’époque. Quant à la dernière, je n’ai jamais pu l’encadrer !
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tobor
5 décembre 2021 01:44
La Kim Wilde du pauvre ( :
Pour l’époque je retiendrais plutôt Siouxsie Sioux et Lydia Lunch qui me semblent musicalement beaucoup plus authentique ! et pour le look Danielle Dax ...
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Norman Bates
5 décembre 2021 12:54
@tobor
Comme dit, nos voisins transalpins ont exploité le filon de cette "nouvelle vague" initiée par les pionniers de Kraftwerk et qui a inspiré nombre de bidouilleurs du son plus ou moins talentueux...
Kim Wilde est au centre de ce morceau français svp avec une boîte à rythme bien torchée...
En GB ce titre vaut le détour pour son ambiance typique 80...
En Suède cette production est sans doute une daube musicale...mais elle m’électrise...c’est horriblement "kitsch"...
En France y avait Taxi girl avec Daniel Darc...en Belgique il y eut un groupe nommé Confetti...mais je n’aurais pas l’impudeur de l’importer ici... -
tobor
5 décembre 2021 21:17
@Norman Bates
Bigre, les confettis ! Mais quelle culture underground, ça alors !
Je ne connaissais pas à l’époque mais je les ai rencontrés depuis ! Vers 82 j’ai commencé mon premier groupe Punk-DiY et on avait quelques années de moins, on ne fréquentait pas la même zone...
Quoique, on devait se croiser à des concerts des gros groupes et des groupes locaux comme :
TC-Matic qui avait vraiment la patate !
Red Zebra
Neon jugement
et les Tuxedomoon étaient installés à bxl, c’était souvent l’occasion de les voir jouer !
En y repensant, c’est fou ce qu’on a sombré dans l’hygiénisme et le sur-sécuritaire depuis : ça fumait partout, les lieux officiels étaient vieillots, on sentait que ça avait vécu, enfumé depuis toujours, passé du spectacle au rock’n’roll. Là tout a été rénové, béton, murs blancs, moquette rouge, codes électronique aux portes, les bars ressemblent à une pub Martini et les videurs à des sumos-black-bloc, on est filmé partout et les détecteurs de fumée veillent au grain, avec le contrôle des QR-codes c’est le pompon ! C’est in-fré-quen-table au sens premier !
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Je ne connaissais pas ce genre de Voulzy (du moins l’intro) ! Je ne pense pas que c’est une boite-à-rythme mais plutôt une batterie électronique voire même une batterie toute compressée (il y a des petites variations de vélocité et de sustain sur la snare).
Et mais ...les Pets shop boys, c’est "5H du mat’ j’ai des frissons etc..." par Chagrin d’amour !
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Sinon, le new-romantique m’avait bien branché en ’80 (Adam & the ants, Duran-Duran, Spandau ballet, Ultravox, Dépèche mode, tout ça...) mais un gros skin m’a pété le nez et j’ai senti que je devais m’endurcir un peu en me tournant vers le hard-rock puis le punk... -
Norman Bates
6 décembre 2021 00:54
@tobor
Madre mio ! mais où avais-je la tête...sans doute suspendue elle aussi...
Voici le bon lien pour Tears for Fears avec l’incontournable l’épique Shout
En Norvège il y eut aussi ce groupe bien dans l’air des 80’s avant d’évoluer de manière très diversifiée...ici aussi, un son très intéressant et une vidéo qu’on dirait du genre complotiste...Merci à toi pour ton récit, les liens partagés, j’aime bien plonger dans de nouvelles vagues sonores...
Ouais, y a une espèce de fanatisme hygiéniste, pas seulement depuis l’avènement du corona...des panneaux "sens interdit" partout, tout doit être aseptisé, propre, sécurisé...dans l’absolu, y a rien de plus excitant que de vivre avec le danger, et c’est en frôlant la mort qu’on prend conscience da la valeur de la vie...
Dans l’absolu, hein...
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Mr.Knout
5 décembre 2021 09:03
Dois je m’inquiéter Norman, qu’étrangement tu publie pour la deuxième fois mes études musicale du moment et les morceaux où je tire de quoi nourrir ma sampleuse ? barbara et mantenant ça, au meme moment....... Je connait ta manie, largement documentée, d’observer au préalable tes victimes....
Ou tout simplement la noosphere.
Ou attend, mais qui suis je ??
Merci pour ce genre de publication
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ezechiel
5 décembre 2021 12:30
Ça rappelle des souvenirs et ça fleure bon les années 1980 le synthé ! Ces chanteuses italiennes, ça sonne quand même un peu rétro, même si ça reste charmant.
Le synthé a donné ses heures de gloire à de nombreux groupes, même si le son de l’instrument a vieilli, ça rappelle l’époque Kim Wilde !
Quelques succès qui m’ont enchanté :Simple minds : Hunter and the hunted (très beau remix de ce titre)
Hall and Oates : I Can’t Go For That
The Cure : Pictures of you
10cc : I’m not in love
Depêche Mode : Enjoy the silence
Duran Duran : Careless memories
Suicide : Ghost Rider
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Norman Bates
5 décembre 2021 13:06
@ezechiel
J’ai toujours le débat intérieur, cher frère Ezechiel, de savoir si le synthé en ingrédient majeur peut être assimilé à la musique dans ce qu’elle a de plus noble...
Je crois au final que oui...parfois...
Des Simple minds je crois bien que ce titre, très connu, est une des productions les plus abouties de la décennie...
Mes favoris restent DM, toujours en activité et en constante évolution...c’était déjà prometteur en 85 et que dire de ceci publié en 82 malgré un clip ridicule et ce titre de 84 qui annonce l’avènement de la house...
Ah, y a aussi Tears for fears...
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tobor
5 décembre 2021 23:41
sorry pour le dérangement mais ton lien pour Tear for fears donne sur du rien... "Mad world" fait partie des belles chansons des ’80s à mon goût !
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crow
6 décembre 2021 04:41
Merci pour ce bouquet "musical", je me souviens des guerres entre musicos concernant l’appartenance des synthés à de la véritable musique, ce n’était souvent pas piqué des hannetons quand j’expliquais qu’il s’agissait des nouveaux instruments de musique avec lesquels il faudra composer. Je regrette cela dit que la maîtrise musicale de la plupart des artistes actuels est en-dessous du seuil de la qualité audible, je suis donc un peu largué.
Synthétiser l’humain pour le transformer en machine productive et le fondre dans la forge industrielle, productrice de synthétique.
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tobor
6 décembre 2021 21:11
@crow
Pour moi il n’y a pas de problème à ce que les machines restent des outils au service d’une créativité (non destructrice évidemment). Le problème survient quand il faut se plier aux exigences de la machine, quand l’humain devient l’outil qui sert la machine (comme le développe Ivan Illitch dans "La convivialité").Le synthétiseur est une invention remarquable qui permet d’explorer le son au-delà de la musique et qui a ouvert des champs créatifs inédits.
L’utiliser pour copier les instruments "classiques" ou pour l’intégrer dans la pop et la variété n’est pas ce qui le met le plus en lumière. Morton Subotnick (←morceau de 1976) par exemple, joue vraiment du synthétiseur !
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Quelques succès qui m’ont enchanté :