De Düsseldorf à Berlin, la "Deutsch marque"
L'Allemand sait démontrer sa créativité et son inventivité dans moult domaines...en musique aussi il y a un foisonnement peu connu qui mérite un focus (oh, très subjectif...) qui, loin de Wagner, pioche dans les décennies passées lorsque les diffuseurs et les maisons de disques n'imposaient pas un strict formatage et une bien monotone uniformité.
On commence gentiment avec cette première escale à Düsseldorf en compagnie du groupe Propaganda qui eut ses furtives heures de gloire dans les années 80 jusqu'au-delà des frontières allemandes avec les titres "Duel" et "P.Machinery".
De la Dark wave bien torchée sans être phénoménale enveloppée de la voix très spéciale de Claudia Brücken. Des têtes d'allemands pur jus. C'est un constat, vérifiez par vous-même...
Détour par Berlin, Berlin-est en l'occurrence, où naquit Nina Hagen l'égérie punk dont les cordes vocales semblent mener une existence autonome à rebours des sonorités conventionnelles...la ligne de démarcation entre la démence et le talent est souvent floue, voire inexistante. Il est indéniable que le personnage, pour le moins extraverti, de Hagen a inspiré bien d'autres artistes féminines par la suite.
Avec aujourd'hui 66 ans aux prunes, l'éruptive Nina semble avoir raccroché le micro depuis la sortie de son dernier album studio, Personal Jesus (tiens tiens...) en 2010.
L'horizon des possibles est infini au royaume sacré de la musique, en témoigne cette improbable rencontre entre la tonitruante chanteuse et une formation de jazz sur Fever.
Retour à Düsseldorf avec les inventeurs de la musique ferroviaire. Masquez vos sourires pernicieux et taisez les apparentements impolis, je ne vois pas comment définir autrement Trans Europa Express, un morceau qui peut sembler répétitif lors des premières minutes mais qui explore ensuite bien d'autres dimensions à un rythme hypnotique, avec notamment une belle section métallique. Radioaktivität complète cet aperçu loin d'être exhaustif de l'oeuvre de Kraftwerk, groupe né en 1970 et dont l'un des deux fondateurs, Florian Schneider, est décédé l'an dernier. Un répertoire réellement révolutionnaire qui a posé les bases de la musique électronique et demeure une source d'inspiration intarissable qui ne cesse d'influencer les créateurs actuels, infiniment mieux outillés que naguère les pionniers, bricoleurs et inventeurs, de Kraftwerk.