mercredi 25 mars 2020 - par Isdomir

Le Blob : les incroyables capacités d’un génie sans cerveau

 Ni animal, ni plante, ni champignon, le blob est un organisme vivant dont l'étude passionne les chercheurs. Une formidable enquête sur une drôle de créature.

(Le Vortex)

Composé d’une seule cellule géante, il existe depuis plus d’un milliard d’années. Apparu sur Terre bien avant les plantes et les humains, il est l’une des formes de vie les plus primitives visibles à l'œil nu. De son nom savant Physarum polycephalum, le blob, qui n’a pas de forme fixe, peut mesurer jusqu'à 10 mètres carrés. Certains ressemblent à de grosses éponges, d’autres à des lichens ou à des coraux. Selon les espèces, cet organisme unicellulaire peut être jaune, mais aussi blanc, noir, gris, marron, bleu, rose ou rouge. Présent principalement dans les sous-bois des zones tempérées, le blob prospère à l’abri de la lumière dans un environnement humide. Bien que dépourvu de bouche, d’estomac, d’yeux et de pattes, il mange (avec un bel appétit) bactéries, levures et champignons, digère, perçoit la lumière et se déplace à la vitesse de 1cm/heure, quatre fois plus vite s'il est affamé. Sans cerveau ni système nerveux, il est toutefois capable d'élaborer des stratégies complexes pour assurer sa survie.

 

Le blob, un génie sans cerveau (Documentaire complet) | Le Vortex & ARTE

Le Vortex | 21 mars 2020 | 51min

Ni plante, ni animal, ni champignon, le blob est une curiosité de la nature. S'appuyant sur l'ouvrage à succès de l'éthologiste et chercheuse au CNRS Audrey Dussutour, ce formidable documentaire nous entraîne à la découverte d'un organisme mystérieux aux étonnantes capacités. Dans leurs laboratoires, de Toulouse à Florence, de Hokkaido à Brême et Boston, des scientifiques spécialisés dans des disciplines aussi variées que la neurobiologie, la biophysique, la biologie, l'informatique et la robotique multiplient les expériences pour en percer les secrets. Et ouvrir peut-être la voie, grâce à lui, à de nouvelles avancées en médecine et en intelligence artificielle.

Documentaire de Jacques Mitsch (France, 2019, 52mn)

 Pour aller plus loin, lire la description sous la vidéo :

https://www.youtube.com/watch?v=B1DCzlWB1lM

 

Le Blob, Intelligent sans cerveau ! - Anecdoxos 07

Scientory | 9 mars 2018 | 8min32

Un unicellulaire visqueux capable d'apprendre et de trouver son chemin dans un labyrinthe ? C'est le blob !

 

[Audrey Dussutour] Le Blob

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Espace des sciences | 19 septembre 2018 | 1h26min

Les Mardis de l’Espace des sciences avec Audrey Dussutour, chercheuse au CNRS et spécialiste du comportement des fourmis et des organismes unicellulaires. Audrey Dussutour présente de façon captivante cette espèce non identifiée, ni plante, ni animal, qui promet des avancées scientifiques majeures (dépollution des sols, nouveaux antibiotiques, traitement efficace du cancer...)

 

Physarum polycephalum

Physarum polycephalum

Creative Commons Attribution 2.5 Générique

 

(Wikipédia)

Physarum polycephalum est une espèce de myxomycète de l'ordre des Physarales, vivant dans les milieux frais et humides tels que les tapis de feuilles mortes des forêts ou le bois mort. Cet Amoebozoaire est classé depuis 2015 dans les Mycetozoaires1.

Organisme capable de prendre diverses formes, Physarum polycephalum, bien que n'ayant pas de cerveau, est doté de certaines capacités d'apprentissage2,3. Comme les champignons, dont il ne fait pas partie, cet organisme monocellulaire possède des milliers de répliques de son noyau (permettant sa fragmentation et la fusion des fragments), ce qui a suscité une erreur historique : on a longtemps cru que cette cellule géante était un champignon et qu'elle possède plusieurs noyaux, et Physarum polycephalum a donc longtemps été qualifié de « mycète » et de « polynucléaire »4.

Son nom binominal Physarum polycephalum lui est donné en 1822 par le mycologue américain Lewis David von Schweinitz5. Ce mélange de grec et de latin signifie littéralement « petite vessien. 1 et « à plusieurs têtes ». Ce nom scientifique possède de nombreux synonymes, dont Didymium ou Lignydium à la place de Physarum6.

Au XXIe siècle, ce myxomycète a été surnommé « le blob » en référence aux autres utilisations du mot anglais blob, notamment du film de science-fiction The Blob d'Irvin S. Yeaworth Jr. Ce film, sorti en 1958, a pour personnage central un extraterrestre géant et gluant qui grossit en avalant les habitants (la cellule de Physarum polycephalum, elle, double de taille tous les jours)7.

 

Audrey Dussutour

Audrey Dussutour

Source : Flickr, par TEDx Toulouse

Creative Commons Attribution 2.0 Générique

(Wikipédia)

Audrey Dussutour, née le dans l'Aveyron, est une chercheuse du CNRS1 de Toulouse. Elle est spécialiste des fourmis et des organismes unicellulaires (tel que le Physarum polycephalum, communément appelé « blob »2). Ses recherches sur le Physarum polycephalum l'ont menée en Australie, au Japon et en Suède. Elle est aussi l'éditrice associée de trois journaux scientifiques et a remporté de nombreux prix pour ses travaux et ses articles3. Elle a obtenu plusieurs prix pour ses travaux sur les fourmis dont le « Prix Le Monde de la Recherche 20074 » et le prix Wetrems de l'Académie des sciences de Belgique5 ainsi que le prix du livre « sciences pour tous » pour l'ouvrage Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur le blob sans jamais oser le demander67.

Site : http://dussutou.free.fr/

Livre : Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur le blob sans jamais oser le demander

 



8 réactions


  • Gollum Gollum 25 mars 2020 17:49

    J’avais déjà vu cette conférence de l’espace des sciences consacrée au blob..

    Le blob, encore une découverte fondamentale qui change les vieux paradigmes et qui montre que l’intelligence est déjà là à des niveaux très bas de la vie..

    De là, à ce que l’on creuse encore et que l’on trouve de l’intelligence à des niveaux encore plus bas, moléculaires, atomiques puis particulaires..

    Vers l’infini et au-delà ! (citation de Buzz l’éclair un éminent philosophe néoplatonicien)


    • gaijin gaijin 25 mars 2020 18:27

      @Gollum
      " l’intelligence est déjà là à des niveaux très bas de la vie.."
      je dirais même que l’intelligence est partout ....sauf dans certains cerveaux ...


  • beo111 beo111 25 mars 2020 18:36

    Passionnant.

    Par contre, en considérant le mode de propulsion de l’information au sein du blob, par contraction puis dilatation des parois, je me demande si ça ne pourrait pas être les mêmes processus qui dirigent la montée de l’eau dans les arbres.

    En effet, d’après Peter Wohlleben dans son excellent livre La vie secrète des arbres, ce spécialiste déclare qu’à l’heure actuelle on ne sait pas pourquoi et surtout comment l’eau monte des racines vers les feuilles.

    Simple questionnement de béotien.


    • Isdomir Isdomir 25 mars 2020 21:35

      @beo111
      Comme quoi, nous avons encore beaucoup à apprendre...


    • Isdomir Isdomir 25 mars 2020 22:04

      Nos chères élites (celles qui lorgnent vers le transhumanisme et la mise sous brevet de tout ce qui abrite le moindre petit bout de code génétique) ont, paraît-il, un agenda rendant incompatible la présence humaine dans les rares espaces naturels n’ayant pas été encore ravagés...
       
      Elles préserveraient quelques petits coins de verdure strictement interdits aux non initiés... Et le reste pourrait partir en fumée dans de gigantesques feux de joie (dernièrement : Australie, Amazonie, Amérique du Nord...).
      Ainsi, tout sera prétexte à nous couper de la nature. Il y a une nouvelle pandémie ? La culpabilité tombera tout de suite (je me demande si le coupable n’a pas été désigné avant que l’on connaisse la nature du virus...) sur un animal sauvage (pangolin, chauve-souris...). L’accès aux forêts sera bien sûr interdit par les autorités, confinement pandémique oblige ("Un arrêté de la préfecture de la Nièvre défend depuis samedi 21 mars l’accès du public aux forêts domaniales.")... etc.


    • crow 28 mars 2020 04:27

      @beo111 
      "ce spécialiste déclare qu’à l’heure actuelle on ne sait pas pourquoi et surtout comment l’eau monte des racines vers les feuilles"

      Faut pas toujours se fier à ce qui est écrit dans les livres ! :)
      Ce spécialiste a certainement voulu éviter d’entrer dans les détails mais la montée de l’eau (de sève) dans les arbres se fait :
      1.Par dépression, grâce à l’évaporation importante générée par les feuilles
      2.Par capillarité 
      3.Par pression racinaire due à l’importante concentration de sels minéraux.

      Ainsi, un peuplier de grande taille puise et évapore environ 3 litres par jour pour chaque centimètre de diamètre à hauteur d’homme.


  • tobor tobor 26 mars 2020 00:45

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Blob

    On appelle aujourd’hui ces myxomycètes "Blob" par analogie avec ces 2 films de SF hollywoodiens marquants (1958-1988). Vers 1988, année du remake, sortait le "slime", jouet gluant qui faisait très blob lui aussi dans son genre ... et en temps réel à défaut d’être vorace.

    L’appellation "blob" pour ces plasmodes est relativement infantilisante, on a déjà "blog", comment cela va-t-il finir ?


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