Va-t-on vers la dépénalisation de l’inceste ?
Le mariage homosexuel semblait, jusqu'à peu, une avancée sociétale indéniable que seuls quelques ringards vaguement homophobes pouvaient refuser. Mais, de plus en plus, on voit poindre des enjeux cachés qui pourraient s'avérer autrement plus décisifs...
La théorie du genre a le vent en poupe au sein du gouvernement (notamment avec sa porte-parole Najat Vallaud-Belkacem), mais elle mènerait nécessairement, d’après l’analyse que fait le philosophe Drieu Godefridi de l’oeuvre de Judith Butler, vers la levée du tabou de l’inceste. Dans un article paru fin 2012, Godefridi écrit : "Le prix que Butler est prête à faire payer à la société pour ses souffrances personnelles semble sans limite, puisqu’elle en appelle à démâter les tabous de l’homosexualité et de l’inceste pour "défaire le genre". Dans le cadre de sa théorie, l’un ne se conçoit pas sans l’autre, puisque le tabou de l’homosexualité est présupposé, on l’a vu, par celui de l’inceste. On ne peut atteindre le premier, qu’en dissolvant le second. Aucun problème, selon Butler, qui célèbre, avec Michel Foucault, les plaisirs buissonniers de l’échange sexuel intergénérationnel. Telle est la généalogie de la théorie du genre, et le terme inexorable de son programme."
Science-fiction ? Délire ? Que nenni... En 2011, en Suisse, un projet fédéral prévoit de retirer l’inceste du code pénal : en clair, deux adultes consentants ne devraient plus être menacés de prison. On en a débattu sur la TSR... A noter que le philosophe au noeud papillon incarne parfaitement la position libérale que dénonce Jean-Claude Michéa, selon laquelle l’Etat doit être neutre sur le plan des valeurs afin de permettre à des individus porteurs de conceptions du Bien différentes de coexister (tout est résumé aux 14e et 15e minutes).
Quand on (ré)écoute Michéa, tout devient clair. Le projet libéral ne supporte aucun tabou, et sa logique est de tous les détruire... Et, au final, la réalité finit toujours par dépasser la fiction.