samedi 28 mars 2015 - par Sonya V...

Les frontières se portent bien, l’impérialisme finira mal...

On aurait pu croire que la mondialisation aurait raison du concept de frontière. L’évolution technique des transports et des communications couplée à la libre circulation des biens et personnes ont induit l’idée d’une possible disparition des frontières. Mais malgré cette mondialisation, le concept de frontières n’est pas mort. Bien au contraire, les frontières se multiplient et parfois même, elles se durcissent. C’est le cas des nombreux murs qui s’érigent aux quatre coins du globe parmi lesquels on compte le mur entre le Mexique et les États-Unis, celui qui sépare Israël des territoires palestiniens et, plus récemment, c’est l’Arabie saoudite qui a commencé à construire des barrières sur ses frontières avec l’Irak au nord et avec le Yémen au sud. (source Géopolitis)

 

Comment expliquer ce retour des frontières dans un monde globalisé ? A quoi sert aujourd’hui le concept de frontières ? 

 

L’invité : Jean-Marc Huissoud, coorganisateur du Festival de géopolitique de Grenoble.

 

 

Frontières : un retour inattendu ?  (14 mars 2015)

 

 

Le site de Géopolitis : http://rts.ch/emissions/geopolitis

 

 

 

Puisque Régis Debray est cité dans la vidéo précédente, écoutons ce qu’il disait à propos des frontières, au micro de france culture en 2010 :

 

Les Matins - Régis Debray 
Ecrivain et médiologue.
Auteur de Eloge des frontières (ed. Gallimard) 
 

 

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Tout ce qui vit a besoin d’être circonscrit.
 
La première frontière c’est la peau, et elle est poreuse par chance.
 
Pour accueillir quelqu’un il faut avoir une porte, ouverte... 
 
Ne pas trouver la bonne frontière, c’est la guerre...
 
Là où il n’y a pas de frontières, il y a des murs...
 
Les vivants ont besoin de demeurer quelque part. Là où il y a une demeure, il y a une démarcation.
 
Dans la jungle, il n’y a pas de frontières ; c’est pourquoi il n’y a pas de droit.
C’est une question d’humilité. Nous ne sommes pas partout chez nous. Les pays qui se croient partout chez eux, eh bien ils finissent mal dans des guerres perdues d’avance : ça s’appelle l’impérialisme.
 
Là où il y a un "faible" et un "fort", le "faible" demande toujours une frontière. Le "faible" veut être protégé du "fort".
 
Le "fort" ne doit pas être partout chez lui.
 
Je constate que, aujourd’hui, l’idéologie du sans-frontière c’est l’idéologie du riche et du fort.
 
J’ai un rapport meurtri, blessé, à la frontière, mais j’ai fini par les aimer.
...

 

 

A méditer, à l’aune de la poussée impérialiste qui bat son plein autour de l’Ukraine : « Les pays qui se croient partout chez eux, eh bien ils finissent mal, dans des guerres perdues d’avance : ça s’appelle l’impérialisme. »

 



15 réactions


  • medialter medialter 28 mars 2015 12:22

    Le développement de frontières (à ne pas nécessairement entendre en tant que limites nationales) n’est pas en contradiction avec la globalisation, au contraire, Pierre Hillard a montré que la tenaille de l’impérialisme se décomposait d’un côté en blocs continentaux, et de l’autre en blocs régionaux avec leurs spécificités politiques locales (voire ethnologiques, d’où la volonté de l’impérialisme de soutenir et de structurer les minorités : diriger sur des divisions).
    *
    Quant à dire maintenant que "l’impérialisme finira mal", ça reste votre opinion, même si je peux comprendre la profonde douleur que suscite l’état de délabrement mondial conséquent à la politique impérialiste. Moi je pense plutôt que c’est plié, que l’impérialisme est à l’apogée de sa puissance, et que cette construction mondialiste dont parle Hillard qui s’est construite sur un siècle est parvenue à son terme. Il n’y a qu’à voir en France, depuis Charlie nous sommes entrés dans l’ère de la Stasi ; Wells, Huxley ou Orwell nous avaient pourtant prévenu bien à l’avance


    • Sonya V... Sonya Vardikula 28 mars 2015 16:30

      @medialter
       

      "cette construction mondialiste dont parle Hillard qui s’est construite sur un siècle est parvenue à son terme. Il n’y a qu’à voir en France, depuis Charlie nous sommes entrés dans l’ère de la Stasi ; Wells, Huxley ou Orwell nous avaient pourtant prévenu bien à l’avance"

       

      "rentrer dans l’ère de la Stasti", ça ressemble beaucoup à quelque chose qui finit mal, non ? smiley

      Qui finit mal pour ceux qui sont aux sous-sols et aux premiers étages de La Pyramide. Pour ceux qui sont en haut, ça se passe mieux qu’en bas (jusqu’au jour où les étages supérieurs n’auront plus que du vide en-dessous, et là c’est le "nine eleven drame" à la puissance 1000) ... smiley

       


    • Sonya V... Sonya Vardikula 28 mars 2015 16:32

      Oups !

      "Stasi"


    • medialter medialter 28 mars 2015 17:58

      "ça ressemble beaucoup à quelque chose qui finit mal, non ?"

      *

      Oui, c’est entrain de mal finir, ou est-il écrit que cela devrait bien finir ? (à part dans les blablas des dogmes religieux, dans les montages des newagers ou d’autres délires du même ordre)

      *

      "jusqu’au jour où les étages supérieurs n’auront plus que du vide en-dessous"

      *

      Les étages supérieurs disposent d’un sur-foisonnement d’esclaves, au point que les galériens s’entretuent et se vident de leur âme pour servir leurs geôliers. La servitude consentie poussée jusqu’à des individualismes meurtriers est même considérée comme une normalité. Les galériens au rebut, poussés à la mer par ceux qui ont temporairement attrapé une rame, se comptent par milliards, et finiront avec leur descendance emportés par un plan de dépopulation qui a déjà commencé. Il n’y aura jamais de vide sous les étages supérieurs, mais juste ce qu’il faut d’esclaves, à la façon d’ "Elysium".


    • Sonya V... Sonya Vardikula 28 mars 2015 21:49

      @medialter
       

      Dans Elysium, les esclavagistes du haut de la pyramide ont littéralement mis du vide entre eux et leurs esclaves... jusqu’au jour où un esclave arrive à franchir ce vide et renverse la pyramide. smiley

       


    • mmbbb 29 mars 2015 12:00

      @Sonya Vardikula Etrange que les Etas Unis tant decries honnis soient obliges de construire une frontiere avec le mexique et que certains mexicains veuillent a tout prix aller en enfer en passant par les egouts que meme un rat n’oserait pas emprunter tellement c’est degueulasse En France ce sont nos bo bo moralisateurs ouvert sur le monde qui pronent la mixite sociale et se claquemeurent dans leurs beaux quartiers avec videos de surveillance etc Ne sont ils pas a l’abri dans leurs propres frontieres alors qu’ils veulent l’abolition des frontieres des nations Desormais se sont les capitaux qui n’ont plus de frontieres et le peuple c’est bien fait n ..... Voir les propos d’ASSELINEAU


  • maQiavel maQiavel 28 mars 2015 12:34

     « Les pays qui se croient partout chez eux, eh bien ils finissent mal, dans des guerres perdues d’avance : ça s’appelle l’impérialisme. »

    C’ est une constante historique évidente, tous les empires s’ effondrent (pour des raisons multifactorielles ) , il n’ y a aucune raison pour que ce qui s’ est passé depuis des millénaires n’ arrive pas à notre époque , on peut d’ ailleurs sentir que la fin est proche ...




    • Sonya V... Sonya Vardikula 28 mars 2015 22:02

      @maQiavel
       

      Oui, les empires morts se ramassent à la pelle... Et quand y en a plus, ça recommence !

       


    • maQiavel maQiavel 28 mars 2015 22:40

      C’est ca ...


    • Joe Chip Joe Chip 29 mars 2015 12:27

      Le refus d’impérialisme se paie également très cher. La Chine, parce qu’elle a refusé de devenir une superpuissance internationale au tournant de la période moderne, et s’est figée à l’intérieur de ses frontières, a perdu près de trois siècles sur l’Occident, retard qu’elle s’emploie à présent à effacer frénétiquement au prix d’une adaptation accélérée aux valeurs occidentales.

      Et puis, il y a les empires qui s’effondrent en ne laissant rien derrière eux, et les empires qui laissent une empreinte... la mondialisation actuelle n’est rien d’autre que l’infrastructure libérale laissée par l’empire britannique (langue, idéologie du laissez-passer, droit commercial, etc.)


  • concombres 28 mars 2015 15:35

    l’idéologie du sans frontière c’est l’idéologie du riche et du fort

    Les frontières physiques ne dérangent pas les riches, ils les survolent en jet.
    Elles ne dérangent que les pauvres et les nomades.
    L’accès à la mobilité est un facteur de richesse et le riche tient à ses privilèges.
     
    La mobilité du riche a totalement aboli les contraintes territoriales. et la frontière c’est justement l’artifice qui permet de quadriller un territoire, lorsque celui-ci et rendu totalement uniforme et abstrait.


    • Mr.Knout Mr.Kout 29 mars 2015 20:30

      @concombres

      La mobilité du pauvre est voulu, aujourd’hui, par le "riche", Ils (les riches) la réclament avec fermeté depuis plusieurs décennies.

      Les puissants du XXI siecle ne sont pas ceux du XIXeme,et cela vaut pour les prolétaire. Ne pas le comprendre a fait disparaître le socialisme de la pensée populaire.

      Quand à la frontière, quand elle n’est pas qu’une simple barrière à bestiaux, emmerde au plus haut point le riche.


  • karikakon karikakon 30 mars 2015 09:38
    Les frontières ont remplacé la pisse de nos pères des temps lointains. Les frontières sont instinctives chez presque tous les vivants, parce qu’elles sont les "murs" invisibles de leur territoire. Les frontières sont aussi les murs du jardin et de la maison d’un peuple. Même de clodos se fixent des territoires, et vont jusqu’à se battre pour préserver un territoire de poubelles. Et dans le plumard aussi y a des frontières entre couples... Les frontières sont partout parce qu’elles sont dans notre tronche... Et la dernière frontière est individuelle, c’est la plus sacrée, c’est la BULLE, et malheur à qui viendrait cette idée saugrenue de traverser les murs de la bulle d’un autre. Sinon, les frontières ! ce n’est pas demain la veille qu’elles disparaîtront !

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