vendredi 17 mai 2013 - par O Scugnizzo

Le discours typique de l’esclave

Suite aux discussions sur le néolibéralisme et surtout en réponse à la vidéo de la manifestation en faveur du travail dominical "sur la base du libre volontariat !", je propose la traduction du "discours typique de l'esclave" du philosophe italien Silvano Agosti. 

 

Voici un peu de provocation philosophique pour caresser les problèmes d’une autre main que celle politique ou économique (trop de pervers !). Oh, pour sûr, j’anticipe déjà les critiques. "C’est naïf, c’est enfantin" diront certains ! Simple bon sens répondrai-je ! Lorsque Madoff prend 150 ans de prisons dans les dents pour escrocrie fiscale, et qu’un violeur assassin en prend à peine dix, lorsque la classe financière parie sur notre mort alors qu’on leur donne notre vie, lorsqu’on nous fait croire que nous sommes les responsables d’une crise sans précédent et que c’est à nous de payer, lorsque des experts parlent sans cesse à notre place, lorsque Jean Robin, Caroline Fourest et autre Haziza ont le titre de journaliste, on a beau dire on a beau parler, mais dans pareils cas, le bon sens est un souffle frais inespéré comme venu d’ailleurs.

 



23 réactions


  • L'Andalou L’Andalou 17 mai 2013 06:52

    La crise, c’est de notre faute, on doit payer jusqu’au dernier centime.
    Et si on n’a plus de centimes, alors cherchons des solutions, ma foi...
    Tiens, j’ai une idée. Eureka ! Et si, pour aider nos maîtres, on acceptait de travailler jusqu’à 75 ans, brillante solution, n’est-ce pas ?
    De toute façon, en France, nous sommes des chochottes. Regardez les Chinois, eux, ils bossent et ils la ferment et leur économie est florissante : ils n’arrêtent pas de construire des buildings à Shanghaï. Signe d’approbation des maîtres. Les buildings, ils n’y vont pas par crainte de gêner leurs maîtres en plein travail, mais pour eux, c’est un plaisir des yeux.


    • Qaspard Delanuit Gaspard Delanuit 17 mai 2013 08:33

      Ce n’est pas un texte écrit mais un extrait de dialogue, donc ne lui reprochons pas de juxtaposer deux propositions (on ne sait pas de quoi ces gens discutaient avant).


      Il y a tout de même une vérité assez puissante sur l’esclavagisme consentie qui est ici énoncée simplement, c’est cela l’essentiel (et pas le rapport entre l’Occident et le reste du monde, autre sujet).

    • L'Andalou L’Andalou 17 mai 2013 10:06

      @ Contrelabienpensance
      Le pillage de l’Afrique ne se fait pas au nom du pillage de l’Afrique. Avez-vous déjà entendu David Pujadas dire au JT de 20h la chose suivante : "Mesdames et messieurs, bonsoir, la France est intervenue au Mali pour sécuriser l’uranium du Niger, et éventuellement, faire des prospections de pétrole dans l’Ouest du Mali pour le compte de Total" Je crois que non. En revanche, ce qu’il dit, c’est ça : "Mesdames et messieurs, bonsoir, la France est intervenue au Mali pour lutter contre le terrorisme et amener la démocratie".
      Là, du coup, le mec devant son téléviseur a l’impression, en approuvant l’intervention, de participer au progrès de l’humanité. Ne pas oublier que la France est une démocratie, on ne fait rien sans l’approbation du peuple. Donc, lui mentir est la meilleure manière de procéder.
      Sinon, vous avez parfaitement raison, l’immigration pose un gigantesque problème, notamment d’un point de vue anthropologique.
      Et c’est là, cher ami, que la lecture et l’appréciation de l’oeuvre de Braudel pourrait nourrir votre réflexion. Mais, comme vous pensez que l’homme est inconsistant, que les siècles d’histoire n’ont pas de prise sur lui, alors, vous ne voyez pas les méfaits réels de l’immigration.
      Quand des personnes viennent s’installer dans une terre, la terre dans laquelle ils s’installent n’est pas une terre inodore, incolore, sans histoire avec un grand H. Je récuse aussi l’individualisme intégral que, certains, ici, défendent. On est toujours le fruit de circonstances bien particulières. La société explique l’individu.
      Bonne journée.


    • kemilein kemilein 17 mai 2013 12:04

      l’esclave est esclave
      mais souvent le maître est lui même esclave, il est esclave d’une instruction d’une éducation,
      regardez ces "tradder" payer des fortunes défoncés a la colle, il sont "corrompu" acheté par le système, ils se vendent au système, a la fin du moins vue qu’ils servent mieux que d’autres esclaves ils reçoivent des putains en plus (pauvres catins d’ailleurs :/) et ça leur suffit.
      -
      la paie est autant du rationnement que la carotte de l’esclave, elle sert a hiérarchiser les servants.
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      le pire c’est que beaucoup sont juste satisfait d’être des esclaves, ils sont au quasi sommet des servants et jouissent d’une vie plus que correcte.
      -
      des esclaves esclavagistes, une pyramide de condamné
      -
      freud, ce con, disait que les pauvres ont un bénéfice a être malade (je vois pas en quoi mais passons) une chose est sur l’esclave a un bénéfice a le rester, il n’a pas a s’assumer a se responsabiliser, a devenir adulte (sur terre ca n’existe pas les adultes)


    • Romios Romios 17 mai 2013 12:10

      il ne fait que nous resservir Aldous Huxley et Georges Orwell.


      Ou est l’apport ?

    • O Scugnizzo O Scugnizzo 17 mai 2013 14:39

      Justement, à force de chercher du nouveau, on oublie la base, la joie de la simplicité, et les dissidents aujourd’hui n’ont plus d’idéaux, plus de transcendance, condition sine qua non à penser ce qui pourrait être au-delà de ce qui est (et qui ne pourrait être autrement d’après nos gouvernants). Nous sommes intellectuellement soumis à cet "empire du moindre mal".


    • marcoferrouge marcoferrouge 17 mai 2013 15:11

      Le pillage de l’afrique est une auto-flagellation occidentale !
      Pour un africain, l’uranium n’a aucune valeur. Avant l’invention du moteur à explosion par le génie occidental, quand un bédouin tombait sur un puits de pétrole c’était une malédiction, pour lui qui ne cherchait que de l’eau.
      On en vient au côté nocif du commerce qui est en train de détruire le monde, le syndrome du racket, qui ajuste le prix de la denrée, non plus en fonction de la peine que le vendeur à eu à la mettre à la disposition de l’acheteur, mais en fonction de ce que le vendeur pense que l’acheteur est prêt à la lui acheter.
      C’est le principe du kidnapping, où l’otage n’a aucune valeur pour le ravisseur, mais qui compte se payer sur la peine de la famille.
      Et le monde actuel crève de ce système.
      Les africains sont les artisans de leur malheur, ce sont eux qui vendaient leurs prisonniers comme esclaves aux occidentaux. Avant les occidentaux, des tribus entières étaient considérées comme des viviers d’esclaves pour les notables africains, dans lesquelles ils puisaient au besoin !!!
      Proposons un deal : ils récupèrent tous leurs ressortissants et descendants, et on ne leur achète plus de ces ressources... Juste pour voir !


    • kemilein kemilein 17 mai 2013 18:54

      transcendance mes couilles
      -
      mieux vaut l’immanence, c’est a dire fouiller le réel et non pas avoir l’illusion d’un truc qui tombe du ciel.
      -
      la transcendance par définition c’est encore et toujours la déresponsabilisation, "remet toi en a dieu" patati patata.
      remet toi en a président tu vas voir il va tout bien faire (surtout te la mettre profond’ducon)
      marre de vos conneries qui font sombrer le monde dans la folie et la bêtise crasse.


    • O Scugnizzo O Scugnizzo 17 mai 2013 21:05

      Et comment tu fais à penser ce qui est possible au-delà de ce qui est actuellement - c’est-à-dire à penser l’alternative - sans transcender les faits établis ? La transcendance part de l’immanent. On observe un comportement, mais on peut pas rester à ce comportement, car c’est oublié qu’il est conditionné par un contexte.


    • kemilein kemilein 19 mai 2013 02:23

      y’a confusion entre transcendance et sublimation.
      l’un te tombe dessus l’autre s’élève.


  • dup 17 mai 2013 09:27

    tres bonne video à laquelle j’en ajouterai une autre :

    http://www.youtube.com/watch?NR=1&v=HH5fVD-1_I4&feature=endscreen

     


    • Vla l'Jean Jean Valjean 17 mai 2013 11:57

      C’est bon, avec ces deux vidéos, Erwanouille la fripouille devrait être KO !


  • Romios Romios 17 mai 2013 12:08

    Discourt typique du sophiste, comme le dit contrelabienpensence car c’est un discours contradictoire et incohérent (volontairement).


    1) On est toujours un con. Ce ’on’ qui pompe les ressources de la planète ce n’est pas le gars qui bosse en Europe, c’est la multinationale qui exploite des ressources naturelles des pays en corrompant les gouvernement voire en les installant. Quel rapport entre le quidam et le patron de Carlile ? Ils jouent pas dans la même équipe. 

    2) C’est quoi l’exemple de Galilée ? l’ennemi c’est l’église ? Ah bon ? Ben pourtant si on pouvait se reposer le dimanche avant l’invention des syndicats, c’est uniquement grâce a l’église ! 

    4) Bosser c’est nul... c’est certain. une fois que t’as dit ça, t’as rien dit. Tu veux faire comment pour gagner ta vie ? On devient tous banquiers et on exploite 99% du reste du monde ?

    Philosophe de comptoir !


    • O Scugnizzo O Scugnizzo 17 mai 2013 15:00

      Le philosophe de comptoir est un compliment ! Ne manque-t-il pas des gens qui viennent du peuple, se cassent de l’école, et commencent à réfléchir par eux-même, se créent une propre philosophie et la partagent ? Doit-on réellement avoir fait l’université pour être philosophe ? Il en manque malheureusement des philosophes de comptoir !


      Même les plumes catholiques de Bloy ou Bernanos ont craché leur venin contre les institutions ecclésiastiques, bras droit du pouvoir à travers les siècles ! Ca empêche pas de reconnaître le potentiel subversif de la spiritualité et l’émancipation intellectuelle de la contemplation, qu’il met tout le temps en avant.

      N’essentialisez pas le travail. Il y a plusieurs sortes de travail. Une activité émancipatrice, créatrice, ou simplement légère n’est pas la même chose que le salariat qui dépend des bonnes volontés des décisions gouvernementales ou pire, du marché !

  • Supafaya 17 mai 2013 13:17

    Quelle est la finalité de travailler pour construire des choses qui a 80% ne servent à rien ? et continuer à entretenir une compétition mondiale idiote qui n’enrichit que des magnats et amène la planète à sa destruction. Tout cela n’a aucun sens, il est bien temps de changer de paradigme, d’abolir la monnaie et de créer la vraie égalité, et mettre enfin un terme à la cupidité dans l’accumulation..


    • Schweizer.ch 17 mai 2013 16:24

      " ...il est bien temps de changer de paradigme, d’abolir la monnaie et de créer la vraie égalité..."


      La seule véritable égalité, c’est celle où tout le monde manque de tout, puisqu’il n’y aura jamais assez de tout pour tout le monde.

      A commencer par quelque chose d’aussi élémentaire et vital que l’eau potable. Près d’un milliard de personnes en manque du fait de leur incapacité à "potabiliser" les ressources disponibles : manque de savoir et de maîtrise technologique.

      Voyons du côté de l’électricité. L’Afrique pour ne parler que d’elle, a une production annuelle équivalant à celle de l’Allemagne 13 fois moins peuplée.

      Et alors ne parlons pas de l’égalité devant la Romanée-Conti (5’000 à 6’000 bouteilles par année), le château Grillet (10’000 bouteilles par année) ou Tuber melanosporum...

    • Supafaya 18 mai 2013 01:08

      Et ben on manquera d’ tout...
      J’ vois pas pourquoi on devrait crever pendant qu’ tu t’amuses (c’est une image)
      Si ce putain d’ fric était investit dans ce qui est utile plutôt que dans l’ casino des cravateux qui puent d’ la gueule.
      C’est sûr c’est plus malin d’ mettre les biftons dans la poche des dictateurs et venir s’approvisionner pour pas cher.
      Pour le reste j’ me contenterai d’un Côtes-du-Nord...


    • Supafaya 18 mai 2013 01:08

      du Rhônes pardon...


    • Schweizer.ch 18 mai 2013 11:08

      "Si ce putain d’ fric était investit dans ce qui est utile..."


      C’est quoi qui est utile, et c’est qui qui en décide ? Parce que l’utile en soi, ça n’existe pas, toutes les choses dites utiles ont des effets néfastes et/ou dangereux.

    • Supafaya 18 mai 2013 15:45

      Arrête de faire ton bouddhiste...


  • dup 17 mai 2013 13:38

    Il faut ramener ce philosophe de comptoir à la raison. On croirait que Romios est le fils spirituel de von Fripouille ou de Bolkenstein  :
    bosser ce n’est pas nul .Bosser est pas forcement le bagne, car se rendre utile et créer est une source de joie. Mais combien de personnes ont ce privilège ? on lie toujours le travail avec un droit de survie . Il faut une rentabilité pour avoir le droit d’exister. Un sentiment de culpabilité tenaille celui qui n’a pas de travail. Cela vient de la fameuse sentence idiote : tu mangera ton pain à la sueur de ton front . Cette phrase qui en exclus une autre : « Ne vous inquiétez pas pour votre vie quotidienne, de ce que vous mangerez, de quoi vous vous vêtirez… » (Matth. 6, 25) . Vous voyez ça fait longtemps qu’on vous raconte des conneries. Le fait est que nous vivons une époque non de manque , mais de surproduction :

    http://economiedistributive.free.fr/IMG/pdf/Kou_l_ahuri.pdf

    texte vieux de 80 ans et la suite lui a donné raison , en effet en 1939 la surproduction a donné ce que vous savez

    l’histoire est pas linéaire et les progrès techniques ne sont pas pris en compte dans votre raisonnement typiquement Fridemanienne ( la plus grosse crapule que le monde ait porté ).

     La parole à V.Forrester
    Pour moi l’Horreur économique découle d’un leurre : nous ne sommes pas dans un temps de crise, mais dans une mutation de civilisation. C’est la première fois que, sur cette planète, l’existence des hommes n’est plus indispensable ni pour la faire fonctionner ni éventuellement pour produire du profit. Le garde fou du nombre d’humains nécessaires est en train de disparaître. On s’aperçoit qu’il y a pire que d’être exploité, c’est de ne plus être exploitable dans une société qui est toujours fondée sur le travail sous forme d’emploi (qui générait cette exploitation). Notre société se veut de plus en plus économique, et dans cette logique on ne nous cache pas que nous en sommes la dépense superflue. Or, bien sûr, en démocratie, on ne fait pas périr des gens, on les laisse dépérir. Dans un régime totalitaire, ce serait, au moins énoncé. Vigilance donc : on peut parler d’entrer en résistance, il en est temps. Si, à l’exploitation par le travail se greffe l’exclusion d’une société toujours fondée sur l’emploi (alors qu’il disparaît) la vie salariée (alors qu’elle disparaît) sous un régime dur on pourrait passer à l’étape suivante : l’élimination. Dans un film, j’ai vu une ouvrière du textile de l’Aisne, jetée comme le sont ceux qui subissent les plans sociaux poser la question : “que pouvons nous devenir alors ? Nous mettra-t-on dans des camps ?”. On parle toujours de rafistoler une ère industrielle révolue qui a disparu au son des mêmes ritournelles : “priorité à l’emploi !” dans les pays du G7 (les 7 pays les plus riches du monde) mais un pays riche n’est pas forcément un pays prospère. Le chômage a doublé entre 71 et 94, et cela empire, mais, sur le fond, on a toujours les mêmes promesses fallacieuses, lesquelles, même si elles étaient tenues, demanderaient des décennies pour qu’il y ait retour à des conditions de vie décentes,...et cela, avec un milliard d’humains de plus dans 10 ans. ……

    Ce qu’il faut se mettre en tête c’est qu’une nouvelle façon de vivre doit émerger cet état de fait. Plus d’activité bénévole, plus de solidarité locale, moins de désirs inutiles fabriqués par la pub, plus de protectionnisme, plus de décentralisation, envisager le salaire de base puisque la technique le permet, arrêter le dogme stupide la richesse par la compétition, arrêter avec le ‘paraitre’ pour enter dans l’ère de ‘l’être’. Et surtout arrêter d’écouter les crétins médiatiques avec leur austérité salutaire.


    • O Scugnizzo O Scugnizzo 17 mai 2013 14:49

      Personne n’a dit que travailler était nul, mais travailler 8h30 par jour (sur 24 donc) pour quelqu’un que nous n’aimons généralement pas, pour un travail qui ne sert souvent à rien, qui est aliénant, ça nous vole la vie. Toutes les avancées technologiques fantastiques n’ont jamais servi à baisser le temps de travail, mais à enrichir ceux qui le sont déjà.


      Par ailleurs, il y a fort risque de surproduction en effet, c’est l’analyse marxiste de base, de comptoir comme vous diriez. Mais l’analyse économique n’est qu’un niveau parmi d’autres. Ne pas confondre ainsi surproduction et abondance (voir le passionnant Marshall Sahlins). Une société d’abondance est une société où tous les désirs matériels sont satisfaits. Les sociétés dites primitives ou nomades ont en ce sens ce qu’ils désirent, se plaçant dans un environnement qui leur donne en abondance ce qu’ils veulent. La société dite de consommation crée les désirs par la propagande publicitaire, ce qui crée à chaque fois de nouveaux désirs, une nouvelle insatisfaction. On est dans un cycle d’insatisfaction, où dès que l’on a ce que l’ont veut, on désire autre chose. En ce sens nous sommes ni dans une société de consommation, ni dans une société d’abondance.

      Tout ça pour dire qu’on ne peut faire de la dissidence sans idéaux - c’est d’ailleurs la force du libéralisme d’avoir éteint la dissidence en privatisant la morale, les idéaux - c’est ce que je constate après 3-4 ans de raison intensive.

    • daniel paul 17 mai 2013 18:04

      j’ai apprécié tes réflexions..cher auteur..salutations..


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