samedi 7 juin 2014 - par Frida

Le Culte du cargo, Dieu est américain

« Toute culture peut être considérée comme un ensemble de systèmes symboliques au premier rang desquels se placent le langage, les règles matrimoniales, les rapports économiques, l'art, la science, la religion. Tous ces systèmes visent à exprimer certains aspects de la réalité physique et de la réalité sociale, et plus encore, les relations que ces deux types de réalité entretiennent entre eux et que les systèmes symboliques eux-mêmes entretiennent les uns avec les autres ».

 

http://www.cargoculte.org/

http://www.persee.fr/web/revues/hom...

http://marjorie-art.voila.net/John_...

http://extraneens.free.fr/culte_du_...

http://fr.wikipedia.org/wiki/John_Frum

 

1 ère vidéo

 

 

2ème vidéo

 

 

3ème vidéo

 

 

4ème vidéo

 

 

http://fr.wikipedia.org/wiki/Pens%C...

http://fr.wikipedia.org/wiki/La_Pen...

 

La culture selon Lévi-Strauss
 

On peut lire une belle définition de la culture dans un texte qu’a écrit Claude Lévi-Strauss en introduction à un ouvrage de l’anthropologue Marcel Mauss :

 

« Toute culture peut être considérée comme un ensemble de systèmes symboliques au premier rang desquels se placent le langage, les règles matrimoniales, les rapports économiques, l’art, la science, la religion. Tous ces systèmes visent à exprimer certains aspects de la réalité physique et de la réalité sociale, et plus encore, les relations que ces deux types de réalité entretiennent entre eux et que les systèmes symboliques eux-mêmes entretiennent les uns avec les autres ».

 

Pape malgré lui du structuralisme
 

En appliquant la notion de structure aux phénomènes humains, Lévi-Strauss applique à l’ethnologie un mouvement de pensée apparu en linguistique au début du XXe siècle : le « structuralisme ». Après le linguiste Ferdinand de Saussure, ce mouvement a été aussi illustré par le philosophe Michel Foucault, le psychanalyste Lacan et le sémiologue Roland Barthes.

 

L’anthropologie structuraliste devient dans les années 1960 une arme contre l’ethnocentrisme occidental, autrement dit la tentation de voir dans l’Occident moderne l’aboutissement à ce jour le plus accompli de la civilisation. C’est ainsi que, dans La Pensée sauvage (1962), Lévi-Strauss bat en brèche les idées héritées de Lévy-Bruhl (auteur de La mentalité primitive), qui opposait les « primitifs » incapables de conceptualisation et adeptes de la pensée magique, à la rationalité occidentale. Il s’oppose également à Sartre et à sa conception de la dialectique historique dont sont exclus les peuples sans écriture, prétendument sans histoire.

 

Avec plus ou moins de bonheur, les successeurs de Lévi-Strauss développent le relativisme culturel : « tout se vaut », avec la volonté d’abaisser l’Occident et de le ramener au niveau commun. 

Une consécration universelle
 

Membre de l’Académie française et docteur honoris causa de nombreuses universités de par le monde, du Congo aux États-Unis, Claude Lévi-Strauss a traversé le XXe siècle en y faisant résonner un message humaniste, mais avec une vision quelque peu sombre de l’avenir.

 

Athée, dénué d’humour et d’un naturel misanthrope qui s’est accentué avec l’âge, il a dénoncé dès les années 1970 une mondialisation synonyme d’uniformisation : « l’humanité s’installe dans la monoculture ; elle s’apprête à produire la civilisation en masse, comme la betterave ». Pessimiste sur la possibilité de préserver les « fleurs fragiles de la différence », il a observé en 1979 : « le marxisme est une ruse de l’histoire pour occidentaliser les peuples » !

 

Au cours de ses nombreux voyages auprès de peuples dits « premiers », l’ethnologue s’est intéressé aux moindres aspects de leur vie en société, tous régis par des codes, qu’il s’agisse des recettes de cuisine, des règles de politesse, de l’usage des parures et des masques ou de la narration des mythes. Il a découvert des analogies entre des mythes amérindiens et grecs tout en restant prudent vis-à-vis de la notion d’universalité.

 

En 2006, la création à Paris du musée du quai Branly, dédié aux Arts premiers dans leur diversité, a été en quelque sorte l’aboutissement de son travail pour faire reconnaître la valeur de ces civilisations d’Afrique, d’Amérique, d’Océanie et d’Asie.

 

Les illustrations de l’article sont extraites de l’ouvrage : Saudades do Brasil (Claude Lévi-Strauss, Plon 2008).

 

Source ici

 

http://www.herodote.net/index.php

 



13 réactions


  • Frida Frida 7 juin 2014 11:30

    J’ai observé quelque chose qui m’intrigue, et je n’en ai pas de réponse, si quelqu’un peut apporter des éclaircissements.
    En effet, le documentaire suit deux groupes.
    L’un est composé uniquement d’hommes et de garçons, on ne voit jamais de femme, et le documentaire fait comme si la femme n’existe pas.
    Tandis que le deuxième groupe, non seulement on voit les femmes, même si elles ont un rôle secondaire ou d’arrière plan, une s’est même exprimée sur John Frum.
    Sinon, j’ai trouvé le documentaire très amusant, un sujet pour les défenseurs du relativisme culturel et moral. Mais avec la mondialisation, même Ben Laden est connu à Tanna...


    • medialter medialter 7 juin 2014 12:37

      Vous faites une vraie fixation sur les femmes, Frida, ça vous passera avec l’âge, quand vous comprendrez dans quel domaine fondamental elles sont infiniment supérieures à l’homme, pourquoi elles n’ont besoin d’aucune revendication, et pourquoi elles ont à peu près tout perdu avec la société moderne.
      *
      Sinon très bon post, le structuralisme de Lévi-Strauss a rendu justice aux tribus primitives, et a réussi à les extraire de cette comparaison débile avec le modernisme. Cette race baignait dans un paradigme quasi-incompris ; ils vivaient dans le temps cyclique, alors que nous avons chuté dans le temps linéaire. Sur le sujet, je recommande un excellent ouvrage : "Possession et Chamanisme, les maîtres du désordre" de Bertrand Hell
      *
      J’apprécie également sa critique de Sartre, qui était un pur décadent. "L’existence précède l’essence". Non mais quelle blague. Toutes ces peuplades anciennes nous enseignent exactement le contraire : "L’essence précède l’existence".


    • Frida Frida 7 juin 2014 13:17

      "Vous faites une vraie fixation sur les femmes..."
      abstraction faite que la remarque est ad hominem, elle ne répond pas à mon observation...
      il est intéressant de comprendre pourquoi on ne voit pas les femmes du groupe où il y a que des hommes et des garçons....et il n’est nullement question d’en tirer une quelconque supériorité des unes sur les autres....
      le documentaire est loin de nous faire découvrir le chamanisme, ou le rapport des hommes avec la nature. Parfois il fait redescendre sur terre et voire la réalité.
      Bien que le documentaire ne le dise pas clairement, ce que j’en ai tiré, c’est une population désemparée, le cul entre deux chaises, une culture hybride, avec beaucoup de mensonges et de fabulations...
      Quant à Lévi Strauss, il est bien gentil, il peut toujours faire dire des choses qui n’existent pas chez les autres, c’est en cela que consiste justement son travail....il reconnait lui-même les limites de son relativisme....tant qu’il n’y a pas contact entre deux cultures différentes, c’est bien beau c’est bien joli, mais dès qu’elles se trouvent amener à vivre sur le même terrain, bonjour les dégâts...
      question, est-ce que Lévi Strauss accepterait que quelqu’un s’invite chez lui pour étudier sa vie et son mode de penser au quotidien et raconter par la suite cela sous forme d’étude anthropologique ?

       


    • lekaner lekaner 8 juin 2014 01:36

      Je pense pour ma part qu’il exprime une idée valable avec trop de vehemence, il faut juste pas tomber dans le delire qui consiste à croire que la mise en scene de la femme est toujours reflechie, je suis d’accord que ca arrive souvent, mais d’apres moi ca reste une minorité dans le vaste ocean de l’information humaine.

      >ils vivaient dans le temps cyclique, alors que nous avons chuté dans le temps linéaire

      Anecdote, j’ai eu droit à des cours de "psychologie industrielle" en Amérique et je peux temoigner que l’essentiel du cours pouvait se resumer en fait à la volonté de faire du temps linéaire la marque spirituelle des winners (peuples nordiques), et du temps cyclique la marque spirituelle des losers (peuples mediterraneens et africains). Evidemment la question de races n’etait pas mise directement en relation avec le succes, mais indirectement via l’apprehension du temps. Un cours fascinant mais incroyablement devastateur. Accessoirement ils nous on revendu un peu d’ethique aussi.


  • gregoslurbain gregoslurbain 7 juin 2014 12:11

    L’article n’explique guère ce qu’est le culte du cargo.
    " Le culte du cargo (l’appellation générique de « cargo » réfère aux bateaux ou aux avions de marchandises transportant des biens et des richesses à l’usage exclusif des Blancs) est un ensemble de rites qui apparaissent à la fin vers le début du XXe siècle chez les aborigènes, notamment en Mélanésie (Océanie), en réaction à la colonisation. Il consiste à imiter les opérateurs radios américains et japonais commandant du ravitaillement et plus généralement la technologie et la culture occidentale (moyens de transports, défilés militaire, habillement, etc.), en espérant déboucher sur les mêmes effets...(...)
    Peter Lawrence a écrit, en 1974, dans son livre intitulé Le Culte du cargo (p. 297-298, éditions Fayard) :
     « Les indigènes ne pouvaient pas imaginer le système économique qui se cachait derrière la routine bureaucratique et les étalages des magasins, rien ne laissait croire que les Blancs fabriquaient eux-mêmes leurs marchandises. On ne les voyait pas travailler le métal ni faire les vêtements et les indigènes ne pouvaient pas deviner les procédés industriels permettant de fabriquer ces produits. Tout ce qu’ils voyaient, c’était l’arrivée des navires et des avions. »
    source : wikipedia culte du cargo "
    Voir le célèbre final de Mondo Cane ici :
    https://www.youtube.com/watch?v=CqFGINWBlDI


  • medialter medialter 7 juin 2014 13:49

    "elle ne répond pas à mon observation..."
    *
    Ben si, ça y répond, puisque vous ne comprenez pas quand c’est dit élégamment je vais le dire plus grassement : La présence de femmes ou pas dans ce reportage, on n’en a rien à branler et ça n’a aucun intérêt, il n’y a guère qu’une féministe se penchant à ses heures perdues sur l’anthropologie pour se poser ce type de question.
    *
    "le documentaire est loin de nous faire découvrir le chamanisme"
    *
    Le documentaire non, votre présentation sur l’anthropologie, oui. Êtes-vous entrain de flinguer votre présentation en disant qu’elle n’a rien à foutre là ?
    *
    "c’est une population désemparée, le cul entre deux chaises, une culture hybride, avec beaucoup de mensonges et de fabulations..."
    *
    Comme des milliards d’autres êtres humains, ce pourquoi la vidéo n’a qu’un intérêt très limitée et qu’elle est sauvée par le texte. Un texte qui n’est pas de vous, semble-t-il, quel est donc votre apport ou votre message dans ce rafistolage de documents ?
    *
    "est-ce que Lévi Strauss accepterait que quelqu’un s’invite chez lui pour étudier sa vie et son mode de penser au quotidien et raconter par la suite cela sous forme d’étude anthropologique ?"
    *
    C’est déjà fait, sa critique de l’occident l’inclut implicitement. Je sens que cet échange s’annonce passionnant, je dois me sauver, mais nous reprendrons ça ce soir smiley


    • Frida Frida 7 juin 2014 14:10

      certains n’ont pas besoin de grand chose pour sortir de leurs gonds...
      et bien... continuez à rêver en attendant John Frum, comme d’autres attendent Godot...
      chacun ses angoisses et ses obsessions, il parait que c’est ancré en l’homme, la modernité n’enlève pas le côté primitif et animal de l’homme, elle ne fait que les masquer, cela s’exprime différemment, il suffit de se regarder dans une glace...


    • medialter medialter 7 juin 2014 18:30

      He bien content de vous revoir pertinente, Frida, au moins un point où nous serons d’accord, la civilisation ne recouvre que d’un drap très léger la bestialité humaine. Mais à la différence de beaucoup d’autres, moi je m’en revendique. Mais n’est-ce pas là ce qui fait le charme d’un mâle (et tout autant, sinon plus, d’une femelle) ? Oui, oui, je sais, pas trop, mais ces trucs là, ça s’apprivoise pas vraiment, ça dort toujours d’un oeil sauvage smiley


  • Aldo Berman Aldo Berman 7 juin 2014 20:34

    Gainsbourg avait fait une chanson sur ce thème. Excellente d’ailleurs ;)


  • patr0cle patr0cle 8 juin 2014 19:32

    Bonjour,


    Le culte du cargo m’a toujours intrigué car il questionne les mythologies. Au fond, nous-mêmes n’avons nous pas développé un culte du cargo pour de potentiels êtres venus sur Terre un jour ? Le culte du cargo m’a toujours semblé être une réponse probable et cohérente à l’apparition de la religion, et au-delà, aux correspondances troublantes existant entre les différentes mythologies...

  • gerfaut 8 juin 2014 22:07
    Frida ne fait jamais rien sans avoir une idée en tête...

    Une fois que l’ on a décrété que les races cela n’ existe pas, ça alors, il ne reste plus pour se différencier que les cultures. Tout se vaut, asséné par les mêmes qui 100 ans avant clamaient l’ existence des races supérieures. Les gauchistes bien sûr !

    Et c’ est pas fini les conneries. Une bonne occasion à travers le culte du cargo de se moquer des papous.

    Pendant la Seconde Guerre Mondiale, les américains ont occupé de nombreuses iles du Pacifique. Après leur départ, les indigènes, ayant constaté que les radio-opérateurs des troupes au sol semblaient obtenir l’arrivée de navires ou le parachutage de vivres et de médicaments simplement en les demandant dans leur poste radio-émetteur, eurent l’idée de les imiter et construisirent, de leur mieux, de fausses cabines d’opérateur-radio — avec des postes fictifs — dans lesquels ils demandaient eux-aussi — dans de faux micros, en bois — l’envoi de vivres, médicaments et autres équipements dont ils pouvaient avoir besoin. Plus tard, ils construiront même de fausses pistes d’atterrissage en attendant que des avions viennent y décharger leur cargaison.

  • gerfaut 8 juin 2014 22:08

    Cargo cult (II)

    Serge Gainsbourg transposa le cargo cult dans son magnifique album Melody Nelson, c’ est peut-être très bien connu de tous, mais je ne me lasse pas d’ écouter cette musique.

    Melody Nelson, une lolita de 14 ans dont l’ auteur est devenu dingue, est morte d’ un accident d’ avion alors qu’ elle retournait en Angleterre. Depuis, il guette les jets et espère que l’ un d’ eux va se crasher en lui rapportant sa lolita. C’ est son cargo cult à lui.

    Les jets sont devenus pour les papous un moyen de rapine, Gainsbourg en fait des pirates, je ne sais pas si c’ est vrai, donc la poésie dans ce cas, comme dans l’ histoire de Vector, ne serait que de nôtre côté, eux ils ne rigolent pas !

    Le clip de cette scène finale est magnifique, on trouve des oeuvres d’ artistes célèbres dedans.

    http://www.dailymotion.com/video/x1dbvx ... e_creation

    Voici les paroles :

    http://www.metrolyrics.com/cargo-culte- ... serge.html

    Au passage, cette oeuvre n’ est pas dans le domaine public (en France : 70 ans après la mort de l’ auteur + les années de guerre) donc je ne peux les reproduire ici.

    Cette musique finale reprend le thème plus épuré de la première partie qui marque la rencontre entre Gainsbourg et Melody Nelson, la basse est magnifique, et au passage on voit le spirit of ecstasy, la célèbre divinité du vent de RR

    http://www.dailymotion.com/video/x1db5m ... y_creation


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