Harcèlement, violence psychologique : Le travail peut-il tuer ?
ENVOYE SPECIAL (jeudi 31 mai 2007) une émission sur les Suicides : et autour d’une question le travail peut-il tuer ? Le harcèlement moral, et la violence psychologique dans la vie personnelle et professionnelle sont-ils des fléaux ?
Partie 1 :
Partie 2 :
Avant tout :
Reconnaître la violence psychologique.
Les comportements suivants sont généralement reconnus comme des formes de violence psychologique :
rejeter la personne - ignorer sa présence ou sa valeur ; lui faire comprendre qu’elle est inutile ou inférieure ; dévaloriser ses idées et ses sentiments.
Dégrader la personne - l’insulter, la ridiculiser, lui adresser des injures, la parodier ou l’infantiliser ; se comporter d’une manière qui porte atteinte à son identité, à sa dignité et à sa confiance en elle.
Terroriser la personne - lui inspirer un sentiment de terreur ou de peur extrême ; la contraindre par l’intimidation ; la placer dans un milieu inapproprié ou dangereux, ou menacer de l’y placer.
Isoler la personne - limiter son espace vital ; réduire ses contacts ; restreindre sa liberté de mouvement dans son propre milieu.
Corrompre ou exploiter la personne - L’amener à accepter des idées ou des comportements proscrits par la loi ; l’exploiter matériellement ou financièrement ; apprendre à un employé, un enfant,une femme à servir les intérêts de la personne qui abuse de lui plutôt que les siens.
Priver la personne de chaleur humaine - se montrer insensible et inattentif envers elle ; faire preuve d’indifférence à son égard ; ne s’adresser à elle qu’en cas de nécessité ; ignorer ses besoins sur le plan mental et émotionnel.
La violence psychologique est-elle courante ?
En 1995, sur 1 000 femmes âgées de 15 ans ou plus ayant répondu à un test relatif à la santé :
• 36 % ont déclaré avoir été victimes de violence psychologique au cours de leur croissance, et 43 %, de mauvais traitements pendant leur enfance ou leur adolescence ;
• 39 % ont dit avoir été victimes de violence verbale ou psychologique dans le cadre d’une relation, au cours des cinq dernières années.
L’Enquête nationale sur la violence contre les femmes, menée par Statistique Canada en 1993, a révélé que la violence psychologique était une expérience très répandue chez les Canadiennes âgées de 18 à 65 ans ayant déjà vécu avec un partenaire :
• 35 % des répondantes ont déclaré avoir été victimes de violence psychologique de la part de leur partenaire ;
• 18 % ont dit avoir été victimes, dans une relation, de violence psychologique, mais non de violence physique ;
• 77 % ont dit avoir été victimes à la fois de violence psychologique et de violence physique.
Dans le cadre d’une étude canadienne sur la violence dans les fréquentations en milieu universitaire et collégial, 81 % des répondants masculins ont déclaré avoir exercé de la violence psychologique sur leur partenaire féminine.
Présentation du documentaire :
En 1996, la France compte 12 000 suicides pour 160 000 tentatives (chiffres de l’Inserm) ; avec 62 millions d’habitants en France, ces nombres représentent à peu près 19 suicides pour 100 000 habitants, soit un suicide pour 5 000 personnes, et une tentative pour 400 personnes. La France est au quatrième rang des pays développés.
EDF ou PSA, plusieurs affaires ont levé le voile sur la question du suicide au travail. Il y aurait actuellement en France 400 suicides par an directement et indéniablement liés au travail , soit un par jour.
Lundi 4 juin la CGT a révélé 3 nouveaux suicides de salariés de l’usine PSA Peugeot-Citroën de Mulhouse. Le syndicat a fait part de son "inquiétude", invoquant de "fortes pressions sur le lieu de travail". Un salarié de 51 ans, déjà, s’était pendu en avril dernier dans un local technique de l’unité mécanique de l’usine. Contrairement à celui-ci, les trois autres n’ont pas mis fin à leurs jours dans l’usine, a précisé la CGT. Ils travaillaient tous les trois dans le même atelier, l’atelier de ferrage, où on assemble les châssis bruts des véhicules. Selon Vincent Duse, secrétaire CGT, l’un des trois a laissé une lettre pour dire qu’il avait un problème avec sa compagne, tandis que les deux autres n’ont pas donné d’explication. Ces salariés étaient "expérimentés, ils avaient entre 30 et 40 ans (...). Ils avaient des problèmes d’argent ou de santé, qui s’ajoutaient à la pression au travail, à l’ambiance pourrie sur le lieu de travail".
Stress, pression, harcèlement moral : six histoires individuelles évoquent le malaise des salariés.
1 femme sur 3 victimes subit des violences conjugales dans le monde. En France, 1 femme sur 10, 200 000 femmes par an. Une morte tous les 3 jours.
Test et conseil :
Comment reconnaître le harcèlement moral, la manipulation . Il est extrêmement simple de savoir si vous êtes le jouet d’un harcèlement moral ou d’un manipulateur. Deux critères permettent de le savoir :
1) La personne fait-elle des choses petites ou grandes que la morale, la loi, ou une personne moyenne refuserait ? 2) À la fin, contre cette personne, êtes-vous systématiquement perdant ?
Si les deux critères sont vrais alors vous pouvez être certain que vous êtes manipulé.
Pour résumer : les premières mesures à prendre.
Comme il est large l’arsenal des manipulateurs et des harceleurs ! Comme il est destructeur ! Abus de pouvoir, chantage, culpabilisation... Ils s’attaquent généralement au même type de personnes : intelligentes, morales, courageuses. Intelligentes : parce qu’elles essaieront de comprendre ce qui n’a aucun sens sauf de faire mal et de dominer. Morales : parce qu’il pourra les culpabiliser, utiliser leur morale contre elles et pour son avantage. Courageuses : parce que si la personne craque elle ne lui est d’aucune utilité.
Quelques conseils très directs. 1) Face à un manipulateur : fuyez ! Il n’y jamais rien à gagner à sa fréquentation. Ce que vous y gagnerez, vous le paierez toujours trop cher. 2) Si vous êtes piégés : demandez de l’aide. Psy, avocat, syndicat, association, police. Des gens sont là pour vous épauler et vous aider.
Ne minimisez pas votre problème. Demandez l’aide qu’il faut, vous vous en sortirez. Courage !
S’il s’agit de violence extrême, voire physique, partez tout de suite. La raison vous l’ordonne.
Selon le cas, si vous supportez encore la souffrance sans avoir le courage de partir, vous pouvez vouloir donner encore une chance, mais il faut que ce soit réellement la dernière chance, vos choix vous appartiennent, ne l’oubliez pas. Mais votre souffrance à assez durée, faite le comprendre (ce n’est souvent faisable que dans les problèmes de couple). SI la dernière chance est ratée, vous partirez sans remords.
Gardez espoir, la terre est grande, si votre vie est insupportable changez-en. IL N’Y A RIEN D’IMPOSSIBLE.
Annexe Context professionnelle :
Stress au travail : attention danger (doctissimo).
Mode d’emploi anti-harcèlement moral (doctissimo).
Harcèlement professionnel (wikipedia).
Annexe Context vie privée / couple :
Qu’est-ce que la violence psychologique ? Et que faire.