jeudi 9 janvier 2020 - par Yakaa

FRANCK LEPAGE #4 : Le piège des élections, de la lutte des classes à la lutte des races...

Des propos succulents à partir de 1,40 au sujet de la promotion du FN par Mitterrand, du transfert de la lutte des classes vers la lutte des races, du rôle de l'anti-racisme associé au FN, des "Antifas" forcément vertueux, à Etienne Chouard...

Une vidéo faisant partie d'une série d'entretiens de Frank Lepage par le Le Canard Réfractaire
que je conseille également.

Cela fait des années que j'explique plus ou moins la même chose dans mon entourrage et que l'on me regarde à chaque fois comme un Martien sorti de je ne sais oû...



16 réactions


  • Yakaa Yakaa 9 janvier 2020 13:49

    Les 10 interviews de Frank Lepage par le Canard Réfractaire.
    (été 2019)

    FRANCK LEPAGE #1 - Introduction aux conférences gesticulées
    Le Canard Réfractaire

    FRANCK LEPAGE #2 : Naissance des conférences gesticulées
    Le Canard Réfractaire

    FRANCK LEPAGE #3 - Les Gilets Jaunes
    Le Canard Réfractaire

    FRANCK LEPAGE #4 : Le piège des élections
    Le Canard Réfractaire

    FRANCK LEPAGE #5 - Le Néo-Libéralisme
    Le Canard Réfr

    FRANCK LEPAGE #6 - Intellectuels de gauche et Gilets Jaunes
    Le Canard Réfractaire

    FRANCK LEPAGE #7 : Bernard Friot
    Le Canard Réfractaire

    FRANCK LEPAGE #8 : L’avenir
    Le Canard Réfractaire

    FRANCK LEPAGE #9 - La place de la violence
    Le Canard Réfractaire

    FRANCK LEPAGE #10 : Conclusion
    Le Canard Réfractaire


  • Julot_Fr 9 janvier 2020 14:11

    Le FN avait un programme interessant et legitime en 2017 avec les sorties de l ue et de l euro. Ca a ete recadre sur le theme de l immigration suite a la strangulation financiere du FN. Philippot (ex cerveau de MLP) continue cependant de son cote avec ce programme legitime de nationaliste


  • Joe Chip Joe Chip 9 janvier 2020 16:07

    C’est de lutte des identités qu’il faudrait parler plutôt que de lutte des races. Et sans vouloir sous-estimer les dégâts engendrés par l’instrumentalisation de l’antiracisme par les socialistes, ou le rôle pervers joué par Mitterrand dans la "montée du FN" tout comme son interaction supposée avec l’antiracisme, ces derniers appartiennent aujourd’hui quasiment au passé et à une histoire française qui n’a pas grand-chose à voir avec les enjeux actuels et notamment avec l’idéologie importée des USA qui est en train de s’imposer dans les facs de sciences humaines.

    J’ai peur que notre ami Lepage date un peu de la dernière guerre, grande spécialité française. C’est il y a 20 ou 30 ans ans qu’il fallait dénoncer l’arnaque SOS racisme, pas aujourd’hui et surtout pas en prétendant apporter quelque chose de novateur dans l’analyse. Me font marrer ces gauchistes vieillissants, il y a encore 15 ans pas un ne tenait les discours qu’ils tiennent aujourd’hui, ils étaient tous dans le paradigme binaire qu’ils dénoncent aujourd’hui... bon, bah, mieux vaut tard que jamais...

    En réalité, les identitaires de gauche (pour regrouper sous une étiquette les promoteurs des identity politics, les décoloniaux, les différencialistes, les ethnicistes, les antirépublicains et les "islamo-gauchistes") se contrefoutent totalement du FN, sinon dans leurs discours, du moins dans la réalité. Ils font encore un peu semblant de s’attaquer à la "bête immonde" mais au fond ils ont bien compris que ce champ lexical ne mobilisait plus qu’une petite partie du monde intellectuel et des bourgeois de gauche.

    Non, leur ennemi désigné est en fait le même que celui des identitaires de droite, à savoir l’universalisme républicain ou français désigné par les uns comme l’instrument de la république coloniale (avec ou sans pilotage des juifs), et par les autres comme un broyeur d’identité locale et du monde blanc chrétien (avec ou sans pilotage des juifs).

    Les points communs sont frappants, tant dans les thèmes abordés que le vocabulaire. Il y a d’ailleurs beaucoup d’identitaires purs et durs qui ont basculé dans l’anticolonialisme virulent et une certaine forme de francophobie, voyant dans les colonies françaises un système qui a conduit à l’invasion migratoire de la France. Par conséquent, leur discours a évolué sous l’influence des culturalistes et des penseurs de la nouvelle droite. Rejeter cet héritage colonial revient à rejeter les expériences d’altérité et de métissage qu’il a engendrées, avec leurs aspects positifs et négatifs. De plus cela leur permet de justifier "moralement" leur racialisme, en se faisant passer par exemple pour des défenseurs de l’Afrique noire aux Africains. 

    Sur le terrain du séparatisme, les vues des identitaires de gauche et de droite correspondent assez remarquablement et je suis sûr qu’on doit entendre des trucs très similaires dans les ateliers décoloniaux interdits aux blancs et certains raouts identitaires de l’extrême-droite.


  • Yakaa Yakaa 9 janvier 2020 22:11

    La "Lutte des races" sonne bien plus proche de la lutte des classes que la "lutte des identités", puis les assos décoloniales, Indigénistes sont extrêmement racialistes, peut être même davantage que les identitaires occidentaux/blancs.

    Je n’irais pas si vite pour mettre Lepage à l’hospice, même si je sais que ceux qui ont un vieux fond gaucho (lui ou Begaudeau par exemple) ont vraiment des angles morts particulièrement avec les problèmes identitaire qu’ils refusent obstinément de voir.
    "L’arnaque" SOS racisme et son pendant le FN rebaptisé sont toujours d’actualité, les formes ont simplement mutés, mais un ou une Le Pen au 2èmme tour est toujours un gage de réussite pour celui qui est en face, élection après élection, le mécanisme bien rodé se reproduit et l’épouvantail du "fascisme", "des heures sombres de notre histoire" font "voter utile" ou pour faire barrage à tous les coups.

    Lles identitaires de gauche (pour regrouper sous une étiquette les promoteurs des identity politics, les décoloniaux, les différencialistes, les ethnicistes, les antirépublicains et les "islamo-gauchistes" sont pour moi les descendants des anti-racistes de SOS racisme, ils ont simplement mutés, évolués (inspirés des US), se sont radicalisés et leur obsesssion n’est plus seulement la race ou le racisme, mais aussi toutes les identités soit disant "minoritaires et opprimées", toutes ces choses en "phobes", bref que ce soit les années 80 ou maintenant leur progressisme sociétal sans limite et leur sentiment d’incarner le "camp du bien" sont toujours à l’œuvre et ceci Frank Lepage le décrit très bien.

    Non, leur ennemi désigné est en fait le même que celui des identitaires de droite, à savoir l’universalisme républicain ou français désigné par les uns comme l’instrument de la république coloniale (avec ou sans pilotage des juifs), et par les autres comme un broyeur d’identité locale et du monde blanc chrétien (avec ou sans pilotage des juifs).

    Mais l’anti-racisme des années 80 s’attaquait déjà à cet universalisme en désignant le franchouillard de souche forcément raciste, le camp du bien (forcément eux) et les opprimés (les immigrés Africains et arabes), au fil des années ces positions se sont durcies et beaucoup d’anti-racistes se sont tournés vers l’Islamisme ou des mouvement plus radicaux comme les Indigènes, ouvertement anti-laics et anti-republicains et là je suis d’accord sur la conjonction anti-laique, anti-républicaine anti-sioniste et même anti-Juif d’une extrême droite "dissdente" et d’un gauchisme sociétal.
    Sur ce point Frank Lepage se trompe quand il refuse de voir les points de contact entre l’extrème droite et l’extrème gauche en rejetant le "Les extrêmes de rejoignent".

    Pour "beaucoup d’identitaires purs et durs qui ont basculé dans l’anticolonialisme virulent et une certaine forme de francophobie" j’avoue ne pas avoir observé ou connaitre de telles personnes, mais c’est possible.


    • yoananda2 9 janvier 2020 22:29

      @Yakaa

      La "Lutte des races" sonne bien plus proche de la lutte des classes que la "lutte des identités", puis les assos décoloniales, Indigénistes sont extrêmement racialistes, peut être même davantage que les identitaires occidentaux/blancs.

      Oui. Il y a la lutte des races (nazisme), des classes (socialisme) et des places (libéralisme). Toutes existent à plus ou moins grande ampleur / échelle et se con jugent selon les situations.Il y a aussi la guerre des sexes et des religions, mais je n’ai pas trouvé de rime pour celles la.

      les décoloniaux et indigénistes sont très racistes oui, et les gauchistes pratiquent le "racisme positif" (le fait d’attribuer des traits exagérément positifs à ceux d’une autre race). C’est le miroir du nazisme qui prêtait des traits exagérément négatifs à ceux ci.

      toutes ces choses en "phobes"

      1/ ces accusations de "phobie" sont très souvent fausses. Il est très rationnel d’avoir peur de l’islam après l’avoir étudié par exemple. Ce n’est pas une peur irrationnelle. Son voisin musulman peut-être un gars très bien avec qui tu prends le thé chaque dimanche, mais, certains syriens ont appris à leur dépends que ça ne les avait pas empêché de chercher à les tuer "le jour venu", si je puis dire.

      2/ même si elles étaient vrai, alors, les antifa&co ne sont que des phobophobiques, ils ont peur de la peur chez les autres. Ils pourraient très bien se dire "ho les pauvres ils ont peur pour rien on va leur montrer qu’ils ont tort" mais non, ils partent dans l’accusation, dans la posture de supériorité morale. Tout ça prouve qu’ils savent qu’ils ont tort au fond d’eux même (comme la nana qui refuse de dénoncer ses agresseurs maghrébins pour ne pas faire le jeu) et qu’ils ont peur des gens qui ont peur. Ce sont eux les phobiques. (La paille et la poutre).


    • Joe Chip Joe Chip 10 janvier 2020 00:36

      @Yakaa

      La lutte des races et la lutte des identités, ce n’est pas la même chose, c’est pour ça que je fais la distinction, il ne s’agit pas de voir seulement quel terme "sonne" mieux. La lutte des races est une vieille théorie du 19ème issue du social-darwinisme, les identity politics sont une théorie contemporaine. 

      Ce que je disais de Lepage, je pourrais le dire de beaucoup d’autres en France, dont Begaudeau effectivement qui lui aussi ressasse sans arrêt des vieux concepts de la sociologie marxiste des années 70. Ce n’est pas de leur faute, c’est juste que la France est devenue entre temps une colonie culturelle américaine. Avec internet, les débats américains et les thèmes politiques américains traversent l’Atlantique en quelques mois ou années là il fallait une ou deux décennies auparavant. Même la droite nationaliste française s’abreuve désormais chez les trumpistes et la droite américaine, dont elle adapte le vocabulaire, les memes, etc.

      "L’arnaque" SOS racisme et son pendant le FN rebaptisé sont toujours d’actualité, les formes ont simplement mutés, mais un ou une Le Pen au 2èmme tour est toujours un gage de réussite pour celui qui est en face

      Non, SOS racisme c’est de l’histoire ancienne, je ne vois plus personne défendre réellement le bilant de cette association, qui a justement été discrédité à gauche par les militants des politiques de l’identité, de la même manière que les féministes françaises ont été ringardisées à une certaine époque par les néoféministes type pussy riots. Tous les représentants d’SOS Racisme et de cette ligne idéologique ont disparu des médias. Le fils Gluckman est son dernier héritier spirituel, et non seulement personne ne l’écoute mais en outre il doit se montrer très prudent quand il manie l’antiracisme, tellement le PS a abusé de cette rhétorique auprès des "jeunes".

      Quant à l’effet épouvantail électoral du RN, on sait très bien que cela ne tient plus vraiment qu’à l’effet du nom Le Pen, un peu comme un charme dont l’efficacité diminuerait au fil du temps. L’élection de 2022 sera à mon avis la dernière où les partis de système pourront s’en tirer en appelant au vote anti-RN, et à mon avis l’écart sera très resserré en cas de duel Macron/Le Pen. 
      Ensuite, le renouvellement générationnel et l’indifférence de certaines catégories de la population envers l’histoire de la seconde guerre mondiale et la famille Le Pen rendront cette notion de vote utile totalement caduque. Le Pen est vieux, ses filles ont coupé les ponts avec la droite antisémite qui est d’ailleurs devenue résiduelle. 

      Il y aussi la loi des rendements décroissants qui s’applique : à force de crier à la menace fasciste, les gens finissent tout simplement par ne plus y croire. 

      Mais l’anti-racisme des années 80 s’attaquait déjà à cet universalisme en désignant le franchouillard de souche forcément raciste

      Non, l’antiracisme des années 80 se voulait républicain et prétendait justement défendre l’universalisme et l’indivisibilité de la République face aux racistes voulant créer des hiérarchies entre Français, en prenant toujours pour point de référence la rafle du Vel d’Hiv et le statut des indigènes en Algérie. L’antiracisme était basé sur l’idée que les juifs et les immigrés maghrébins partageaient une communauté de destin et d’intérêt face à une population française présentée comme ontologiquement raciste et fasciste (l’idéologie française de BHL). Aujourd’hui, cette relation n’existe plus, les "beurs" ont rejeté tout parrainage de la part du PS et des "sionistes" de gauche. Par ailleurs, cet antiracisme était pleinement intégré au jeu institutionnel, ce qui n’est plus le cas des décoloniaux et des racisés qui rejettent en fait le modèle républicain. 


    • Yakaa Yakaa 10 janvier 2020 09:40

      @Joe Chip
      Le fait d’avoir tourné le dos à la lutte des classes pour aiguiller ce substitut de gauche ou "le camp du bien" vers des enjeux sociétaux (qui pourront s’étendre à l’infini) est pour moi une simple continuité du passage à l’anti-racisme et anti-fascisme des années 80 à toutes ces soit disant luttes contre les stéréotypes de genres, les phobies truc, machin... et toujours la lutte contre la bête immonde du fascisme tapie dans chaque mâle blanc de plus de 50 ans, dans chaque propos déviant digne d’attirer des waggons d’antifas ou de SJW sur Twitter ou Facebook.
      Donc pour moi l’antifascisme et la fameuse "lutte contre la bête immonde" et son instrumentalisation est loin d’être morte.

      Quant à l’effet épouvantail électoral du RN, on sait très bien que cela ne tient plus vraiment qu’à l’effet du nom Le Pen, un peu comme un charme dont l’efficacité diminuerait au fil du temps.

      Je pensais la même chose lors des dernières élections, pourtant la grosse ficelle usée a parfaitement fonctionné et à mon avis fonctionnera encore longtemps.
      Il ne faut pas confondre l’avis des personnes qui s’expriment sur Internet avec les gens que l’on rencontre au quotidien.
      Je rencontre régulièrement des gens "de gauche" toujours à fond dans ce logiciel de peur d’un retour des heures les plus sombres, blablabla", des années 30, de Hitler, du vieux le Pen qui a torturé... et j’en suis toujours effaré. Et quand je leur parle du tour de passe passe de Mitterand avec l’anti-racisme et le FN qu’il a fait monter, ils me regardent comme un dangereux conspi de la pire espèce.

      Par ailleurs, cet antiracisme était pleinement intégré au jeu institutionnel, ce qui n’est plus le cas des décoloniaux et des racisés qui rejettent en fait le modèle républicain. 

      Là je suis d’accord, par contre l’influence des ces minuscules minorités d’Indigénistes racisés et autres intersectionnels est totalement démente au sein de ce qui se fait appeler "la gauche", des universités et des médias mainstream
      ou encore des plateformes Internet comme "le Media".
      Quand je vois qu’Obono et Autin totalement minoritaires à la FI, ont réussies à imposer leur idéologie au mouvement (et à créer au passage sa perte) je ne peux que constater la puissance de frappe de ces mouvements pourtant microscopiques.

    • Yakaa Yakaa 10 janvier 2020 09:56

      @yoananda2

      les décoloniaux et indigénistes sont très racistes oui, et les gauchistes pratiquent le "racisme positif" (le fait d’attribuer des traits exagérément positifs à ceux d’une autre race). C’est le miroir du nazisme qui prêtait des traits exagérément négatifs à ceux ci.

      Il y a surtout de la part du "camp du bien" une forme de racisme extrêmement insidieux et particulièrement nocif. Quand ces gens distillent chaque jour que la France est un pays de racistes, que les noirs et les Arabes qui en sont victimes (ce qui n’est pas toujours faux) n’ont aucun avenir professionnelle ou familial ou aucun avenir tout court. Quand le même camp du bien se complait dans l’auto-flagellation et la haine de soi, quand les mêmes font la promotion d’un Rap violent, raciste et sexiste qui scande en boucle que les descendants d’esclaves vivent dans un pays raciste et en quasi-appartheid etc...
      Que se passe-il alors dans la tête de jeunes noirs ou rebeus qui entendent ce discours en boucle depuis leur plus jeune age ? (démagos, politiciens, rappeurs, etc...)
      Comment peuvent-ils résister à ce lavage de cerveau ?
      Comment peuvent-ils avoir envie de faire des études (forcément vouées à l’échec d’après ce qu’ils entendent)
      Comment peut-on réussir quoi que ce soit quand on est considéré et que l’on se considère comme une victime ?

      Je pense qu’il n’y a pas de pire racisme que de considérer des populations entières comme des victimes potentielles, leur faire sentir qu’ils n’ont pas d’autres alternatives que d’être rejetés et de rater leur vie... et que finalement la meilleure façon de s’en sortir consiste à avoir des activités plus ou moins mafieuses parfaitement en phase avec les règles les plus immorales du libéralisme ambiant.

    • yoananda2 10 janvier 2020 10:14

      @Yakaa
      oui, tu as très bien décrit le processus, et c’est clair que ça joue aussi mais les gauchistes ont labouré dans le sens de la pente.
      Ce même discours ne fonctionne pas sur les immigrés asiatiques venus de pays pauvres et anciennement colonisés eux aussi.

      Il y a tout un tas de facteurs qui jouent qui font que la situation "psychologique" d’un africain en France est pire qu’en Afrique. Le climat, le fait de ne pas être sur la terre de ses ancêtres, vivre dans un pays avec une administration kafkaïenne (c’est déjà difficile pour les français ...), vivre dans un pays ou les gens sont "dur" entre eux (bien souvent les français qu’on dit "racistes" ne font pas plus de cadeaux aux français de même couleur qu’eux, mais quand on est de couleur différente, c’est plus facile de dire que c’est du racisme plutôt que de se remettre en cause), les politiques démographiques au forceps qui empêchent l’assimilation malgré les milliards déversés, les histoires, et surtout ... la crise économique.
      Ne l’oublions pas celle la.
      La crise exacerbe les tensions entre français déjà, alors, imaginez ce qu’elle fait entre français et musulmans de France ou africains de France ...
      C’est d’ailleurs la thèse libérale : suffit qu’il y ai prospérité économique pour que tout rentre dans l’ordre, ce qui est la preuve "à postériori" que la race n’a aucune influence, puisqu’en période de vache grasse tout le monde cohabite sans peine. C’est un sophisme bien entendu, mais il y a une partie qui est vraie : la crise n’arrange pas les choses. Et elle est LOIN d’être finie.
      C’est pour ça que ça fait 10 ans que je dis que les tensions raciales vont monter en flèche (à cause de la crise d’une part, et parce que les races existent d’autre part, même si on n’appelle plus ça des "races" de nos jours parce que ça fait trop nazi en herbe ==> il y a des différences de mentalité notamment).
      Après est-ce qu’on va finir comme le Liban sous mandat ONU pour que les gens arrêtent de s’entre-tuer, comme la yougoslavie découpée en tranche, comme l’afrique du sud ou la chasse au blanc est ouverte ... je ne sais pas.


    • Joe Chip Joe Chip 10 janvier 2020 13:37

      @Yakaa

      Le fait d’avoir tourné le dos à la lutte des classes pour aiguiller ce substitut de gauche ou "le camp du bien" vers des enjeux sociétaux (qui pourront s’étendre à l’infini) est pour moi une simple continuité du passage à l’anti-racisme et anti-fascisme des années 80 à toutes ces soit disant luttes contre les stéréotypes de genres, les phobies truc, machin...

      Non, ça c’est la vulgate "marxiste" soralienne des années 2000 pompée en grande partie sur Clouscard sans vouloir t’offenser. Il y a un moment où il va falloir accepter de changer de paradigme ou de l’enrichir, car on ne peut pas rester ainsi figé sur des catégories conceptuelles qui n’ont pas évolué depuis 40 ans. Les identity politics procèdent d’une dynamique située en dehors de ce paradigme français post-soixante-huitard de la lutte des classes opposée aux "enjeux sociétaux". 

      Je ne voulais pas utiliser le mot, mais il ne faut pas être has-been ni franchouillard, et accepter que l’idéologie actuelle est un phénomène américain que nous subissons largement même si Foucaud et Derrida ont exercé une certaine influence séminale sur cette mouvance. Le néo-puritanisme que l’on voit fleurir aujourd’hui sur les réseaux sociaux (américains), les doutes par rapport à la laïcité française accusée d’être porteuse d’un universalisme raciste et colonial, l’irruption de la couleur de la peau dans la sociologie française, l’obsession de la race, etc... tout cela porte la marque de l’influence croissante de la culture américaine qui ne renvoie plus seulement à un mode de consommation ou à l’adoption d’un certain mode de vie par la classe moyenne française, comme pouvaient le dénoncer à l’époque les marxistes, mais qui traduit plutôt la modification en profondeur des structures culturelles et sociologiques de la société française. Et j’insiste sur le fait que cette évolution du paradigme touche aussi la droite française identitaire et conservatrice, qui en train se d’américaniser à fond, il suffit de voir l’état d’esprit des jeunes droitards qui ne connaissent absolument rien à la pensée de la droite nationaliste française, mais qui fustigent à longueur de temps sur les réseaux sociaux les "SJW" (social justice warriors) qui sont les boucs-émissaires de la droite américaine trumpiste. Même Rochedy, à sa manière plus subtile, fait de l’entrepreunariat identitaire très proche des thèmes favoris de la droite américaine. 

      Bref, pour ma part je sais que je n’écoute plus du tout tous ces vieux post soixante-huitards français (j’inclue les pro et les anti) qui ne comprennent plus vraiment le monde dans lequel ils vivent et qui sans s’en rendre compte tombent souvent dans le paternalisme ("je vais t’expliquer comment fonctionne le monde, tais-toi et écoute") quand ils ne dérivent pas vers des formules sectaires, comme Soral.

      et toujours la lutte contre la bête immonde du fascisme tapie dans chaque mâle blanc de plus de 50 ans, dans chaque propos déviant digne d’attirer des waggons d’antifas ou de SJW sur Twitter ou Facebook.

      Merci de démontrer ce que je disais. Les SJW, twitter, facebook, tout ça c’est américain, la France n’a fait que suivre le mouvement alors qu’elle était culturellement motrice jusque dans les années 60/70. 

      Donc pour moi l’antifascisme et la fameuse "lutte contre la bête immonde" et son instrumentalisation est loin d’être morte.

      Tu as tort sur ce point mais je ne vais pas reprendre ma démonstration. Nous sommes sortis de ce paradigme des générations d’après-guerre ou en train d’en sortir, c’est juste qu’il y a une latence culturelle en France où les postes sont encore majoritairement occupés par les représentants de cette génération.


    • tobor tobor 11 janvier 2020 00:54

      Macron s’inscrit tout à fait dans la doctrine de Ayn Rand.
      Véhiculée dans "La grève" (1957 jamais traduit en français avant 2011), un best-seller, second plus lu et influent après "La bible" aux usa (encore en 1990), donc étudié à l’école, elle a imprégné la société américaine d’idéaux libertariens sans toucher de front le monde francophone (les partis libertariens n’apparaissent en pays francophone qu’après 2011 comme par exemple ...lrem ?).


    • Yakaa Yakaa 11 janvier 2020 12:00

      @tobor
      Attention, 1957 JeoeChip va vous dire que c’est archi has-been... smiley


    • CoolDude 11 janvier 2020 12:07

      @Joe Chip

      La lutte des races est une vieille théorie du 19ème issue du social-darwinisme, les identity politics sont une théorie contemporaine.

      C’est vrai, le racisme n’existe plus et n’est plus très vendeur de nos jours !


    • Yakaa Yakaa 11 janvier 2020 12:23

      @Joe Chip
      Là ou on n’est pas d’accord du tout c’est que je considère qu’il y a une continuité de pensée, un fil rouge entre le tiers-mondisme des années 60, l’anti-racisme des années 80, l’anti-sionisme, l’Indigénisme, la haine de soi occidentale (culpabilité coloniale), le néo-anticolonialisme, l’intersectionnalité etc... Peu importe d’où viennent ces diverses modes et influences, tout ceci est totalement compatible et c’est surtout une aubaine pour les ultra-libéraux au pouvoir, afin de combattre l’universalisme républicain et diviser les populations.

      Je ne comprends pas non plus cette manière de trouver has-been (un terme Anglo-saxon au passage...) certaines personnes comme Frank Lepage et de supposer que les penseurs Américains le seraient moins et qu’ils imposeraient leur pensée au peuple immature et arriéré que nous sommes...

      Alors je vous pose la question ; qui en France n’est pas Has-been ?
      Est-ce que pour vous ça existe (Des jeunes gens ?), ou faut-il s’instruire auprès d’auteurs Anglo-saxons ?

      J’avoue être assez perplexe devant ce jeunisme, ce mépris à peine voilé envers certaines générations et les foutus Français qui décidément ont toujours 3 métros de retards par rapport aux "occupants" Américains...

      Eh bien moi je n’ai pas du tout envie intérioriser que tout Français est nul par rapport à "l’occupant" Américain, même si j’ai bien conscience de l’influence énorme de la culture et de la sous-culture Américaine.
      C’est à chaque de lutter pour préserver uen culture, une exception et une identité Française, personne n’est obligé de capituler et de cultiver cette haine de soi tellement compatible avec la pensée d’outre Atlantique... Au début des années 80 Dutronc chantait déjà "Merde in France"...


  • Scalpa Scalpa 10 janvier 2020 00:11

    l’électeur est tellement intelligent qu’il finit par voter pour un plus con que lui.


  • Serge ULESKI Serge ULESKI 11 janvier 2020 10:24

    Saluons le retour de Lepage !

    Sinon... il serait temps que Lepage comprenne ce qu’un Lénine a compris en son temps, un des seuls, ce qui explique qu’il ait réussi, à savoir que le "prolétariat" n’est pas révolutionnaire ; tout ce qu’il souhaite c’est des moyens d’existence qui lui permettent d’élever sa famille non pas dans la honte mais dans la fierté.

    C’est là où le génie de Marx trouve ses limites : la dictature du prolétariat et le matérialisme historique... ( on notera aussi le fait qu’il n’a pas pu lire Freud et qu’il n’avait pas prévu que Ford vendrait ses véhicules à ses employés) c’est des conneries.

    Conclusion : on ne fait pas la révolution avec Marx même si Marx peut vous donner une bonne raison de la souhaiter


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