lundi 5 janvier 2015 - par maQiavel

Concernant l’individualisme

Les discussions sur l’individualisme sont courantes, pourtant, ceux qui en débattent, souvent ne parlent pas de la même chose. Voici un article qui synthétise mon opinion sur cette question.
 
Je décrirai dans cet article non pas LA Vérité comme une chose absolue mais MA vérité, celle que je perçois intuitivement en toute subjectivité, une subjectivité qui se fonde sur ma représentation de l’univers et de ses constituants.
 
Certains se reconnaîtront plus ou moins dans ma description, d’autres ne s’y retrouveront pas du tout. Peu importe, nous avons tous des subjectivités différentes, il est normal que nous ayons des opinions divergentes, si j’expose ainsi mon opinion personnelle, c’est beaucoup moins pour convaincre que pour confronter ma perception à celle des autres.
 
Je distingue deux types d’individualisme, l’un que je nommerai positif et l’autre que je nommerai négatif. Les mots sont des instruments que chacun est libre d’appliquer à l’usage qu’il souhaite à condition qu’il s’explique sur le sens qu’il leur donne. J’expliquerai donc le long de cet article le sens que je donne à ces deux types d’individualisme et leurs corollaires.
 

Individualisme positif

 

Je définirai cet individualisme comme le sentiment naturel qui porte à veiller à sa propre conservation, celle de son existence physique, de sa singularité psychique, de son identité propre.

 

L’individualisme positif est un VOULOIR VIVRE.

 

Il se caractérise par une éthique qui tempère l’ardeur pour son bien être par la répugnance à voir souffrir l’Autre.

 

Selon le principe suivant lequel toute chose contient son contraire, parler de l’individu, c’est aussi parler de communauté. L’individualiste positif est un Être social membre d’un ensemble organique indissociable du tout qu’est la communauté.

 

La communauté qui fonde et sur laquelle se fonde l’individualisme positif n’est pas une cage répressive mais un libre choix qui se base sur la reconnaissance de la différence, seule fondatrice de la réciprocité dans le cadre de la relation non marchande, ce que Marcel Mauss appelait l’anthropologie du don.

 

Les individus de la communauté coopèrent sans contrainte à la réglementation de l’ensemble et sont désireux d’exister sur la base de leurs différences propre tout en étant capable de reconnaitre celle des autres.

 

L’homme étant nature prenant conscience d’elle-même, il se perçoit alors comme irréductible à tout ce qui l’entoure. Cet individualisme positif correspond donc lui-même à un holisme positif, la communauté respecte le principe naturel d’unité dans la diversité.

 

La conflictualité existe mais d’un coté, elle n’est pas au centre des relations sociales, elle n’est que conjoncturelle et accidentelle et de l’autre, elle est tempérée par une éthique de réciprocité que le christ a exprimée ainsi selon les évangiles :

 

 « Tu aimeras ton prochain comme toi-même » ou encore « Toutes les choses donc que vous voulez que les hommes vous fassent, faites-les-leur, vous aussi, de même ».

 

Pour se tourner vers autrui, il faut s’aimer soi même, l’amour des Autres en découlant de façon implicite. Ce qu’affirme cet individualisme positif, c’est que tout Homme est un individu et quiconque cesse de l’être est une chose.

 

L’abnégation, comprise comme le sacrifice de son individualité, doit nécessairement profiter à quelque uns, ces derniers sont alors les possesseurs de tous. Il faut que l’individu s’appartienne ou il faut qu’il tombe en la possession de quelqu’un.

 

C’est ce qu’exprime Anselme Bellegarrigue dans son « Manifeste de l’anarchie » :

 

« L’ abnégation , c’ est l’ esclavage , c’ est l’ avilissement , c’ est l’ abjection ,c’est le gouvernement, c’est le roi, la Tyrannie, le gouvernement, la guerre civile. L’individualisme au contraire, c’est l affranchissement, c’ est la grandeur , c’ est la noblesse , c’ est l’ homme ,c’ est la liberté , c’ est la fraternité , c’ est l’ ordre ».

 

L’individualisme positif est donc l’amour de Soi et celui des Autres, l’appropriation de soi à soi même, un appel à son identité, une protestation contre toute suprématie, et l’holisme positif qui lui correspond, le pouvoir d’unification organique résidant dans le respect des diversités individuelles et la quête d’harmonie.

 

L’individualisme négatif

 

Il est l’héritier dépravé de l’amour de soi-même, c’est le sentiment qui porte chaque individu à faire plus cas de soi que de tout autre.

 

La nature n’est plus un cosmos ordonné, mais un matériau brut dénué de sens que l’Homme envisagé hors de la totalité (car se pensant comme distinct du reste de l’univers), peut s’approprier à sa guise, tout est subordonné à sa volonté.

 

L’individualisme négatif est VOLONTÉ DE PUISSANCE.

La Puissance doit nécessairement s’exercer au profit de ceux qui l’ont au préjudice de ceux qui ne l’ont pas, il n’est pas possible de la mettre en mouvement sans nuire d’une part et favoriser de l’autre, c’est ainsi que l’individualisme négatif est ce qui inspire aux hommes tous les maux qu’ils se font mutuellement.

 

La communauté fondée sur les Êtres n’existe plus, la société est vue comme un gâteau à se partager. L’espace social étant fini, l’appropriation du gâteau social porte en lui une logique de saturation, le grand partage est donc source de conflit, tous n’y ont pas la même part, certains n’ayant même aucune part.

 

Les exclus du grand partage n’ont pas d’autres choix que la servitude et/ou la violence. La conflictualité est donc au centre des relations sociales, elle devient structurelle.

 

Il en résulte des réactions en chaîne se manifestant en une course effrénée et une lutte pour la survie des individus contraint de s’organiser pour augmenter leur Puissance, à se disposer à la guerre de tous contre tous ne serait-ce que pour résister à l’absorption par les plus Puissants.

 

Le désir ne se satisfait plus d’un bien être fini mais d’une comparaison entre sa satisfaction et celle d’autrui, ce qui lui donne un caractère insatiable : il s’agit premièrement de pourvoir au nécessaire, puis au superflu, ensuite viennent les délices, les immenses richesses, les sujets, les esclaves. Moins les besoins sont naturels et pressant, plus les passions augmentent, après de longues prospérités et avoir engloutis bien des trésors et désolé bien des hommes, notre individualiste finira par tout égorger jusqu’ à ce qu’il soit l’unique Maître de l’Univers ... tout en restant insatisfait.

 

Inégalités VS différences

 

On peut parler de différence pour des individus que l’on compare sans qu’ils aient de rapport dans notre esprit. Pour parler au sens strict d’inégalité, il faut que les rapports qu’ils ont entre eux fassent de leurs différences des avantages pour les uns et des handicaps pour les autres.

 

Hors, c’est précisément à ce contexte structurel qu’amène la rivalité pour le partage du gâteau social : le statut de différences naturelles change en inégalités sociales.

 

Inégalité est toujours un rapport inégal et il faut en considérer les modalités dans ce contexte structurel : la conflictualité et la servitude. Elle implique donc une relation de domination et de servitude sociale entre des individus différents : c’est la hiérarchie, que l’on peut comprendre non comme « ordre sacral » mais comme « désordre sacré ».

 

En effet, les différences de force et d’ingéniosité qui existent naturellement entre les individus restent ce qu’elles sont dans un état caractérisé par sa fixité, dans un ordre sacral. C’est l’état régit par une logique expansive et cumulative, constitué de conflits, de rivalités et de changements permanents, en d’ autres termes le désordre, qui donne naissance à la pyramide hiérarchique que les hommes finissent par accepter, institutionnaliser et sacraliser.

 

On peut tirer de cette inspiration une maxime d’une importance capitale, que peu prennent en compte dans les débats sur l’égalité/inégalité : il y a des différences naturelles entre individus, il n’existe d’inégalités que sociales.

 

Voilà donc l’Homme assujetti à ses semblables dont il devient l’esclave même en devenant ses maîtres : Puissant, il a besoin de leurs services, il faut qu’ il cherche sans cesse à les intéresser à son sort et à leur faire trouver en effet ou en apparence leur profit à travailler pour le sien, ce qui le rend fourbe et artificieux avec les uns, impérieux et dur avec les autres et le met dans la nécessité d’abuser tous ceux dont il a besoin quand il ne peut s’en faire craindre.

 

L’ambition dévorante, l’ardeur d’élever sa Puissance moins par véritable besoin que pour se mettre au dessus des autres inspirent aux hommes un penchant à se nuire mutuellement, une jalousie d’autant plus dangereuse que pour faire son coup plus en sureté, elle prend souvent des masques pour dissimuler le désir caché de faire son profit au détriment des autres.

 

Concurrence, rivalité, intérêts divergents et rapports de force : voilà la politique telle qu’elle existe.

« Je vis ce qu’ils appellent maintenant gouverner : trafiquer et marchander le pouvoir avec la canaille ». Ainsi parlait Zarathoustra

 

Ceux qui ont le plus de talent dans ce jeu sont appelés par le monde « grands hommes », ce sont ceux qui sont capables de faire venir les Puissances tierce pour les faire entrer dans la réalisation de leurs propres désirs, ceux qui sont le mieux capable d’actionner le levier du rapport d’enrôlement.

 

 

Lorsque la Puissance d’enrôlement décrit par Lordon dans la vidéo ci-dessus est maximale, les sujets n’ont plus d’autres lois que la volonté du Maître et le Maître n’a plus d’autres règles que ses passions.

 

« La plus aveugle obéissance est la seule vertu qu’il reste aux esclaves »

 

« Qui ne peut se commander à lui-même doit obéir. Mais celui qui obéit ne s’entend plus lui-même ».

 

De la servitude volontaire

 

Voici donc l’homme devenu le meilleur animal domestique de l’homme.

 

Cette description n’est pas seulement celle de la domination qui soumet la volonté de certains Hommes (les gentilles victimes) à celle d’autres Hommes (les méchants bourreaux), elle est l’histoire de leur commune soumission à un ordre des choses qui les contraint. La dynamique collective fait le reste.

 

L’appétit de domination ne peut s’assouvir qu’en obtenant le consentement de ceux que l’on veut dominer. Il est très difficile de réduire à l’obéissance celui qui ne cherche point à dominer, le politique le plus adroit ne parviendrait pas à assujettir des hommes qui ne voudraient qu’être libre, mais la domination s’étend sans peine parmi les âmes ambitieuses et lâches.

 

« Quiconque veut être libre ne doit pas vouloir être un conquérant »

 

Ces mots que Nietzche met dans la bouche de son personnage Zarathoustra sont évocateurs :

 

« Où j’ai trouvé du vivant, j’ai trouvé de la volonté de puissance. Et même dans la volonté du servant, je trouvais la volonté de devenir maître. Que ce qui est plus faible serve ce qui est plus fort, ce qui l’en persuade, c’est sa volonté d’être à son tour le maître de ce qui est plus faible encore , c’est le seul plaisir auquel il ne veuille pas renoncer ».

 

Les hommes ne se laissent dominer qu’autant entraîné par une aveugle ambition et regardant plus au-dessous d’eux qu’au-dessus, la domination devient plus chère que la liberté et ils consentent à porter des fers pour pouvoir en donner à leur tour.

Quand le faible est abject, on peut oublier sa faiblesse pour ne se souvenir que de son abjection. Or l’abjection est une chose irritante comme ce qui rampe et que l’on broie sous le pied comme on écrase un ver de terre.

 

Le Maître quant à lui, porte le poids de tous ceux qui obéissent et ce poids facilement l’écrase. Il devient l’esclave de sa propre domination, le possédant est aussi le possédé.

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Il ne saurait exercer un pouvoir sans se faire des créatures auxquelles il est forcé de céder quelques parties, dont il devient dépendant et qui le forcent à accroitre indéfiniment la taille des miettes qui tombent de sa table. Il n’est que le pantin du plus haut étage de la structure de domination. Il se crée donc des créatures capables de menacer sa position, ce qui l’inquiète à un tel point qu’il tremble en permanence et vit dans la hantise de perdre sa place.

 

On se retrouve ainsi avec d’un coté des Maitres sans noblesse qui tremblent de devenir des valets et des valets sans fierté qui guettent le moment de se faire maitre.

 

L’homme se coupe de l’Être de l’homme et on retrouve là la théorie fondamentale de l’anarchisme qui veut que la richesse et le pouvoir nous coupe des Autres et de nous-mêmes.

 

« Il est plus facile à un chameau de passer par le trou d’une aiguille qu’à un riche d’entrer dans le royaume de Dieu ».

 

Mais la dépossession ne s’arrête pas là, car l’individualisme négatif donne naissance à une Puissance collective, un holisme négatif.

 

Totalitarisme et uniformisation

 

L’individualisme négatif a donc cassé la communauté des hommes pour reconstituer une société d’individus déliés pris dans une dynamique collective qui enferme chaque ego dans l’illusion de sa séparation avec le reste de l’univers. L’homme se place donc hors de la nature et de l’univers alors qu’il est censé en être une partie. C’est la division.

 

Il se produit alors un phénomène étonnant : la communauté organique liquidée, l’in -humanisation généralisée va naitre sur ses décombres pour devenir la nouvelle unité d’artifice du monde. C’est l’inversion.

 

C’est-à-dire que la disparition du lien qui unit les individus les uns aux autres dans la communauté organique laisse un vide que va venir combler la nouvelle organisation sociale hiérarchique et mécanique née de la conflictualité sociale : l’Etat.

 

Ainsi l’individu est lié à l’Etat, totalité de substitution sur laquelle il est sans prise. La négation de l’individu par cet Etat omnipotent qui le resocialise avec les Autres est une conséquence de l’individualisme négatif, ce processus totalitaire est arrivé au sommet dans certains régimes au XXème siècle qui ont poussé cette logique à son paroxysme grâce aux innovations techniques.

 

L’uniformisation est une des premières conséquences du pouvoir hiérarchique dans les organisations sociales : puisqu’ elles réunissent un très grand nombre d’acteurs et de paramètres, il naît la nécessité pour les oligarques de se doter d’une capacité de prédiction, ceux qui travaillent dans les chaines de commandement doivent devenir prévisibles. Le système ne fonctionne que si ceux qui y participent apprennent à devenir conforme pour qu’il soit stable, car les sociétés complexes ont des problèmes d’adaptation face à l’instabilité.

 

Dans cette organisation sociale, les individus doivent se dépersonnaliser, renier leurs diversités natives pour se conformer à des normes standardisés, ils ne sont plus que des rouages d’une mécanique à laquelle ils doivent s’insérer, s’adapter s’intégrer. Les différences sont immolées sur l’autel de l’uniformisation.

Il ne reste plus que des classes sociales inégales, chaque classe correspondant à un modèle standard et à la position hiérarchique occupée dans la gestion de l’appareil Étatique. Les individus doivent se conformer à ce modèle, la violence et la répression guettant le moment ou l’on sort des limites prescrites.

 

Cependant, ce mode de gouvernement patriarcal qui a existé pendant des millénaires se voit supplanter dans les sociétés modernes par des dictatures notablement moins brutales.

 

Les modernes ont compris que le contrôle par répression des attitudes non conforme est moins efficace que le contrôle par renforcement des attitudes satisfaisantes au moyen de récompense. C’est la société de consommation moderne.

 

La terreur en tant que procédé de gouvernement rend moins bien que la manipulation non violente des pensées et des sentiments de l’individu. Hier, il fallait le fouet pour lui mettre des chaines, aujourd’hui, il court de lui-même au devant elles et se plaint amèrement lorsqu’ elles ne l’entravent pas suffisamment. Habile.

 

Etat et marché renvoient à un même type de resocialisation : patriarcal et violent pour l’Etat, matriarcal et séduisant pour le marché, mais les deux s’inscrivent dans le processus de négation de l’individu et signent le retournement de l’individualisme contre l’Humain.

 

Ainsi l’individualisme négatif enfermant l’Humain dans son ego mène à la dissolution de son Être, à la dépossession de lui-même.

 

Le principe naturel d’unité dans la coexistence des diversités n’existe plus, l’unité se fonde à présent sur la réduction pratique de la diversité individuelle à l’uniformité dans l’intérêt de l’efficacité systémique. Le processus d’inversion est achevé, il ne reste plus qu’à le légitimer.

 

Religions de la servitude, philosophies de la résignation, idéologies de l’égalitarisme et psychanalyses de l’incarcération

 

La folie tyrannique s’emmitoufle de paroles de vertu servant à la justification de systèmes sociaux despotiques, insensés et inhumains.Le plus fort n’est jamais assez fort pour être toujours le maître, s’il ne transforme sa force en droit, et l’obéissance en devoir. En somme un pouvoir légitime est celui qui a appris à s’appuyer sur le consentement, et à réduire en proportion l’emploi de la contrainte.

 

Ainsi au cours des âges ont émergés les religions et prédicateurs de la servitude : « tout pouvoir est un dérivé de celui de Dieu sur ses créatures, nous disent-ils, analogue à celui d’un Père sur ses enfants et confirme dans l’ordre des rapports humains par l’exemple, ce pouvoir paternel par nature inégalitaire. La souffrance que vous endurez en ce bas monde au service de vos maîtres sera récompensé dans l’au-delà ». L’invention théocratique a servi de fortune à tous les clergés et des valeurs prétendument transcendantes servent et cautionnent un état de société inique. Imposture cléricale faisant du Divin l’Autre dominateur du monde.

 

Viennent ensuite les philosophes de la résignation : « les Hommes sont destinés à l’obéissance, certains hommes seraient esclave en raison d’une imperfection de nature et la domination est justifiée si elle est le fait d’hommes supérieurs approchant plus que d’autre de l’excellence de la nature humaine. L’individu doit accepter l’autorité sans ressentiment et vénérer ses supérieurs ». Le dogme de la soumission, de la résignation, de la renonciation de soi a ainsi été prêché aux populations. « Nature » est le nom dont on baptise ce à quoi on suppose une légitimité, une nécessité (comme à tout hasard faire perdurer un système de domination), ce qui dispense d’en établir les fondements véritables.

 

Voici à présent venu le temps des prophètes de l’égalitarisme : volonté d’égalité, tel devra être désormais la vertu au nom de laquelle les différences devront être aplanies. Et c’est en ce nom que nos sociétés sont de plus en plus hiérarchiques, les inégalités économiques que nous connaissons aujourd’hui sont les plus grandes qui n’aient jamais existé. Si les masses doivent être égales en tout, c’est qu’elles sont réduites à l’unité totalisante du marché et de l’Etat.

 

« Liberté » hurle-t-on. Oui libre nous le sommes …d’être des consommateurs serviles vivant en l’adoration des galeries marchandes.

Mensonge. Dès que la domination descendue de ses antiques et charlatanesques hauteur est restituée à ce qu’elle est, c.à.d. un vulgaire rapport de force, la fiction disparaît et la réalité humaine se dégage de tous les malentendus qui ont jusqu’ à ce jour engendré la lutte et les déplorables événements qui en ont été la suite.

 

DIVISIONINVERSIONMENSONGE, trois ingrédients du satanisme sont réunit, puissance occulte qui attend l’humanité au berceau pour la faire dévorer l’humanité.

 

Nos sociétés malgré leurs progrès sont impropres à assurer la santé mentale de l’individu et tendent à faire de lui un automate, les maladies mentales sont toujours plus fréquentes. Les Hommes s’accrochent encore à l’illusion de leur individualité alors qu’ils ont été dans une large mesure dépersonnalisés, leur existence cesse d’avoir le moindre sens.

 

La généralisation d’une angoisse débouchant sur une dépression douce de moins en moins supportable est un signe de cette fuite en avant de l’homme hors de l’homme. Le quotidien n’est plus désormais que le rencontré commun des hommes coupés d’eux-mêmes.

 

Enfermer le malaise dans les barbelés de la réinsertion valorisante ou chacun pourra retrouver une image positive de son être incarcéré, tel est le rôle assigné à présent à la psychanalyse, la psychologie et la psychiatrie.

 

Cependant, les symptômes de mal être ne sont pas nos ennemis mais nos amis, car derrière le mal-Etre des Êtres à l’Etre perdu, il y’ a prioritairement l’Etre qui se cherche.

 

Les victimes sans espoir se trouvent peut être parmi ceux qui sont les plus normaux. Ils sont normaux mais seulement par rapport à une société anormale et c’est la perfection de leur adaptation à celle-ci qui donne la mesure de leur déséquilibre.

 

De la dissidence

 

Voici une petite vidéo de Jean Michel Wizenne qui parle du concept de dissidence et avec laquelle je suis en phase.

 

 

La contre domestication de l’Homme n’est point une domestication contraire mais le contraire de toute domestication. Si le terme « dissidence » avait un sens, il serait en ce qui me concerne celui là : c’est l’ermite laissant les Hommes à leurs folies préférant vivre dans une grotte à se nourrir de racines, celui qui aime la liberté et la terre fraîche et qui préfère dormir sur les peaux de bêtes plutôt que sur la dignité et la respectabilité du monde. Celui qui compte pour peu de chose l’opinion du monde sur sa personne, et qui exige des puissants qu’ils ne leur fassent pas de l’ombre.

Celui qui est capable de suspendre sa volonté au dessus de lui, qui se surmonte continuellement et sans cesse et radicalement récuse le carcan des lois et obligations des devoirs qui dès le berceau on lui a imposé.

 

Celui qui essaie les chemins par lui-même et qui par bien des chemins et de bien des manières parvient à sa Sagesse et qui sait que le pire ennemi qu’il puisse rencontrer sera toujours lui-même. Celui qui sait seule voie vers l’évolution est l’expérience réelle et profonde des choses.

 

Celui qui n’attend pas la liberté comme un présent des Hommes mais qui sait qu’elle est en lui, que la liberté, c’est lui et qui veut devenir le glorieux conquérant de lui-même. Celui qui se brise lui-même pour se reconstruire, qui parcours la route vers lui-même et se perd pour mieux se retrouver.

 

Celui qui oublie d’être orgueilleux, narcissique et égoïste pour rester fier, humble et altruiste.

 

Celui qui prend conscience du sacré en lui, qui sait que le royaume de cieux est en lui, qui ouvre les portes de l’infini par delà les conditions de son existence individuelle et fusionne tous ses sens dans l’énergie incarnant l’unité parfaite, dans cette jouissance éternelle et sans limite, à un niveau de conscience élevé, celui de l’esprit.

 

Si le terme « dissident » avait un sens, le dissident n’existerait pas, toujours futur, il serait celui qui remettrait toujours en question ses certitudes et serait perpétuellement hérétique à lui-même. La volonté de dissidence se raconterait pas, elle se vivrait, se respirerait, se rêverait, la dissidence serait une sorte d’intuition impossible à figurer verbalement.

 

Solution politique ?

 

L’Homme a crée son enfer sur terre, il n’aime pas ce qu’il vit mais n’imagine rien d’autre qui pourrait être vivable. Les Hommes une fois accoutumés à des maîtres ne sont plus en état de s’en passer, la longue dépendance ayant imprimé aux caractères une docilité craintive.

Cet article n’est pas une invitation à un retour vers un état regretté, l’idée d’un retour en arrière est dépourvue de sens, ce qui est fait est fait.

 

La politique comprise comme la gestion de rapport de domination c.à.d. dans la forme dans laquelle elle existe concrètement, n’apportera aucune solution en termes de transformation et de transmutation de l’Humanité, on ne peut livrer combat à l’aliénation sous des formes aliénées, cela ne conduirait qu’à une recomposition mystificatrice du système.

 

La politique ne doit pourtant pas être rejetée, personne de sensé ne reprocherait à un homme encerclé par des individus en ayant après sa vie de se défendre comme il peut avec les moyens dont il dispose dans les circonstances dans lesquelles il se trouve pour conserver sa vie. C’est là le rôle positif que peut jouer la politique dans notre contexte : combattre avec acharnement pour la survie.

 

Car c’est justement cet acharnement qui constitue le dernier rempart derrière lequel la vie elle-même peut s’abriter.

 

 

Cet article n’est donc pas non plus une invitation au défaitisme, il s’agirait là d’une énième prédication de la servitude et de la résignation.

 

Survivre, c’est se donner la possibilité d’évaluer l’état présent et de dégager les principes d’un ordre civil légitime. Survivre c’est se donner la possibilité de penser que ce qui est peut devenir autre.

 

 

 

Sources :

« Discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les hommes », Rousseau

« Manifeste de l’anarchie », Anselme Bellegarrigue

« Ainsi parlait Zarathoustra », Nietzche

Jean Michel Wizenne

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37 réactions


  • howahkan hotah howahkan hotah 5 janvier 2015 10:59

    En dehors du collectif l’homme ne survit pas....il n’existerait plus des ses débuts....

    le reste est de peu d’importance pour moi ..or le collectif qui pourtant produit tout est nié.....pour le voler........

    essayez seul sans aide, sans rien prendre de ce qui a nécessité un collectif pour exister,entre une ou deux semaines vous êtes morts.......


    • eQzez eQzez 5 janvier 2015 11:24

      tout a fait, et c’est ce que veux Dieu relier les hommes.


      « Ô hommes ! Nous vous avons créés d’un mâle et d’une femelle, et Nous avons fait de vous des nations et des tribus, pour que vous vous entre-connaissiez. Le plus noble d’entre vous, auprès d’Allah, est le plus pieux. Allah est certes Omniscient et Grand-Connaisseur. » (S49/V13). 

      Nous sommes tous egaux, c’est la piété qui nous differencie ...

    • maQiavel maQiavel 5 janvier 2015 11:32

      @Howahkan hotah

      -En dehors du collectif l’homme ne survit pas....il n’existerait plus des ses débuts....

      le reste est de peu d’importance pour moi ..

      ------> L’ homme est un animal social donc le collectif est évidemment fondamental pour sa survie.

      La vraie question est de savoir sur quels principes se fonde ce collectif.Et cela est aussi extrèmement important car c’ est également une question de survie.

      @ezdez

      -Nous sommes tous egaux, c’est la piété qui nous differencie ...

      ------> Je ne pense pas que nous soyons égaux , nous sommes différents.Et c’ est aussi cette différence qui fait que nous ayons des conceptions différentes de ce qu’ est la piété …

      Je ne suis pas musulman mais complètement en phase avec la sourate que tu as cité.


    • howahkan hotah howahkan hotah 6 janvier 2015 13:45

       L’ homme est un animal social donc le collectif est évidemment fondamental pour sa survie.

      La vraie question est de savoir sur quels principes se fonde ce collectif.Et cela est aussi extrèmement important car c’ est également une question de survie.

      --------------------------------------------------------------------

      le principe est simple, niquer les autres.............


  • Qaspard Delanuit Qaspard Delanuit 5 janvier 2015 11:28

    "Je décrirai dans cet article non pas LA Vérité comme une chose absolue mais MA vérité, celle que je perçois intuitivement en toute subjectivité, une subjectivité qui se fonde sur ma représentation de l’univers et de ses constituants."


    Bonjour et bonne année MaQ.

    Je commence par une petite critique sémantique.

    "Ma vérité" n’a aucun sens. Vous voulez sans doute dire "mon opinion". Et vous pouvez ajouter mon opinion "sincère" si vous voulez. Mais il n’y pas pas plusieurs vérités.


    La proposition "Paris est le chef-lieu de la région Île-de-France en 2015" est vraie ou fausse pour tout le monde, elle ne relève pas de l’opinion. Elle ne peut pas être vraie pour Pierre et fausse pour Paul.

    La proposition "Paris est la plus belle ville du monde" relève en revanche du sentiment personnel, c’est un ressenti, une opinion que l’on partage ou non. 

    Votre article n’a clairement pas pour seule ambition de décrire votre sentiment, mais il s’inscrit dans une quête de la vérité qui nous concerne tous. Donc pourquoi craindre de le présenter comme tel ? Si c’était seulement votre opinion, je ne prendrais pas la peine de le lire, car votre sentiment personnel ne peut en aucun cas m’intéresser, puisque je ne vous connais pas personnellement, comme la plupart des gens ici. De plus, sur un tel sujet d’importance philosophique et politique universel, qu’aurions-nous à foutre d’une simple opinion ?? Si vous deviez rendre les conclusions d’une expertise sur la fiabilité d’une nouvelle technique pour construire des ponts ou sur une nouveau médicament avant sa mise sur le marché, commenceriez-vous par avertir que vous n’exprimez que "votre" vérité ?? Mais vos auditeurs n’en auraient rien à faire de "votre" vérité : ils voudraient entendre LA vérité. 

    Evidemment, une recherche de la vérité est toujours une recherche et pas une directive qui interdit la critique et la vérification !! Mais je ne vois pas de raison de couper les couilles à une quête de la vérité en la présentant comme une "opinion". Les opinions sont bonnes pour les magazines féminins politiquement corrects où le but est de ne blesser personne pour que les gens ne s’évanouissent pas en lisant un article susceptible de causer un choc à leur ego surprotégé et habitué à être traité comme un enfant-roi. Ne vous excusez pas de chercher la vérité, par pitié ! Si des lecteurs perdent connaissance sous le choc de vos propositions, nous ferons appel aux urgences pour les ranimer, que diable ! 

  • Semi Kebab 5 janvier 2015 11:53

    Long article qui pourrait se résumer en une phrase : Les psychopathes et les autres, ou de l’inégalité de l’individualisme sur la notion d’égoïsme par manque d’empathie ou d’altruisme. Le reste n’est que littérature car c’est bien de cela qu’il s’agit, une remise à niveau sociale, une régulation naturelle qui reprend ses droits sur une espèce qui a cru échapper à la sélection naturelle dans un monde de confort matériel et de surcroît en tête de la chaîne alimentaire, l’homme redevient un loup pour l’homme dans une société guerrière mais sur le plan matériel, législatif, culturel et économique. Les lois et l’argent ont remplacé les armes, les ordinateurs les champs de bataille.

     

     

    La société entière occidentale est basée depuis longtemps avec une accélération notable dans les années 80 sur les locomotives individuelles de l’espèce, les moins embarassées de scrupules et de sentiments mielleux qui ne peuvent que ralentir la compétitivité et l’agressivité nécessaire à faire prospérer, dans un monde tout marchand, une entreprise commerciale, c’est pourquoi les psychopathes sont recherchés pour prendre la tête des entreprises afin que ces dernières soient les plus efficaces possibles pour leur survie d’abord mais aussi pour prospérer et écraser la concurrence plus faiblarde. Comme c’est le model social encouragé depuis le berceau pour certains, il est normal que les individus les plus émotifs, sensibles, altruistes ou empathiques ne peuvent que perdre du terrain face aux récompenses méritoires de leurs collègues psychopathes qui ne s’embarassent pas de bisounourseries pour faire triompher leurs intérêts, exactement selon l’adage de la fin qui justifie les moyens.

     

     

    Nous sommes simplement sur un champ de bataille qui ne dit pas son nom, il faut juste savoir que nous sommes, malgré les relatives apparences pacifiques d’un monde soumis aux bisounoursisme dictatorial pour le commun des moutons, dans une guerre sans merci pour le triomphe du camp des psychopathes contre les autres, disons, plus “humains”. Ceux qui connaissent la série Dexter savent de quoi je parle


    • maQiavel maQiavel 5 janvier 2015 13:28

      Bonjour.

      -Long article qui pourrait se résumer en une phrase : Les psychopathes et les autres

      ------> Je ne pense pas que l’on puisse résumer cet article ainsi.

      J’ai justement essayé d’exprimé que l’histoire des méchants bourreaux d’ un coté et des gentilles victimes de l’autre ne tient pas la route, qu’il y’ a un ordre ( ou désordre )des choses que nous créons collectivement et auquel nous sommes tous soumis.

      Et c’est cet ordre (ou désordre) qui explique que les psychopathes puissent avoir un avantage, ils ne sont que des conséquences.

      Dans un autre ordre des choses qui ne serait pas fondé sur la compétition entre les ego ,les psychopathes existeraient toujours mais leur différence ne seraient pas un avantage ( ni même un inconvénient ).


      -Ceux qui connaissent la série Dexter savent de quoi je parle

      ------> C’est mon cas.


    • Semi Kebab 5 janvier 2015 15:14

      Article au demeurant très bien construit, au passage, l’ordre se fait par succession de causes qui produisent des effets qui entraînent des conséquences qui produisent d’autres actions/réactions et n’est par conséquent pas le fruit d’un asard quelconque. Nos sociétés sont basées sur les faits du passé, donc notre époque est la conséquence des évênements antérieurs, une résultante des inerties des rapports de force nous précédant. D’ailleurs l’oligarchie actuelle est composée d’anciennes aristocraties élitiques et de parvenus mais ces derniers ont des réseaux d’influence moindres ou tentent de rejoindre les existants dans la course au toujours plus et à la surenchère de vanités.

       

      Il n’est pas question de rester binaire, bien au contraire, mais ce que je voulais signaler et ce qui n’est pas clair ou évident dans l’article que j’ai compris comme une lacune que je tente ici de combler c’est la prise en compte des différentes manières de penser et en prenant compte les immensités de points de vue qui peuvent participer à échaffuder ce que certains appellent la pensée commune ou le cerveau collectif au delà des individualités.

       

      Et par delà les notions de bien ou de mal, surtout mais en allant encore plus loin en suggérant de sortir du mode de pensée basique humain en considérant le point de vue naturel et organique.

       

       

      Ce qui fait aussi les rapports de force sont les lieux de naissance des individus ainsi que leur degré de richesse initiale, là aussi les différences sont innombrables, un riche rentier feignant ne pensant qu’à s’envoyer en l’air sur son île déserte n’aura pas le même impact qu’un rentier bouffi d’ambitions personnelles exigeant pour être satisfait dans ses diverses boulimies de soifs possédantes ou de pouvoir de renverser des royaumes adverses pour se les approprier, ceci est valable à toutes les échelles concevables.

       

      La source principale semble être donc le pouvoir qu’à acquis l’argent, la monnaie qui est passé du rang d’outil à denrée vitale au même titre que l’eau ou l’air pour prétendre à une existence plus ou moins potable pour le commun des mortels sans être obligé de vivre dans une grotte ou sous un pont.

       

      Et là, l’égo intervient autant que la capacité des uns et des autres à accepter un statut social à la mesure de son estime de soi, c’est à dire tout en haut pour les uns qui se suicideraient en cas de faillite mtérielle ou personnelle, tout en bas de l’échelle, à savoir pauvre comme Job et quand même manifester des signes de gratitudes ou de joie là où d’autres plus pointilleux dans leur idée du renoncement ou de la perception de l’échec ne sauraient être capable de survivre.

       

       

      Un clochard ne peut que s’élever socialement ou mourir dans un statut quo existentiel sans conséquence, un riche serait il capable de tout perdre et de continuer le reste de sa vie sans avoir la tentation de l’écourter prématurément tant il se trouvera atteint dans sa fierté et sa dignité ?

       

      Les degrés de fierté et de dignité sont également importants et découlent principalement de l’éducation reçue ou du milieu de naissance des différents individus dont le logiciel sera formaté dès le plus jeune âge pour délimiter leurs valeurs sociales acceptables ou non dans un lieu et un temps donné.

       

      Une autre erreur récurrente au genre humain est de vouloir légiférer et réguler sur le papier des lois applicables à tous sans tenir compte des immensités de divergences qui composent l’humanité, ce qui impliquerait pour obtenir une justice digne de ce nom d’appliquer les lois au cas par cas, ce qui pratiquement ne serait pas vraiment réalisable dans ce monde kleenex et basé sur la rentabilité de tous les actes humains normalement gratuits au départ, comme de dposer la propriété intellectuelle, monneyer les transmissions du savoir, verrouiller les postes clés etc...

       

       

      Autant dire que notre espèce n’a pas fini de faire couler de l’encre, autant numérique que liquide tant ses contradictions deviennent lourdes et handicapantes pour son évolution dans une relative sérénité pour une développement optimal à la mesure des capacités intrinsèques à chacun de nous potentiellement parlant.

       

      Ceux qui connaissent la série Dexter savent de quoi je parle

      ------> C’est mon cas.

      Je ne suis pas très série mais celle là, je la trouve particulièrement intéressante du point de vue psychologique traité par les scénaristes, juifs, pour la plupart, ce qui n’est guère étonnant.


    • maQiavel maQiavel 5 janvier 2015 17:34

      Je n’ ai franchement rien à redire à ce commentaire , nous sommes d’ accord.


  • Qaspard Delanuit Qaspard Delanuit 5 janvier 2015 11:53

    La dernière scène du film de Chaplin "Le Dictateur", ce discours mielleux assez débile, semble un gâchis désastreux pour ce chef d’oeuvre du cinéma. Ou bien... c’est une conclusion beaucoup plus cynique qu’il n’y paraît à première vue !! 


    En effet, que voyons-vous ? 

    La masse venue entendre le Dictateur, habituée à applaudir ses discours plein de haine et d’intolérance, se met à applaudir un discours inverse. La conclusion logique de cette observation est que ce n’est pas le sens du discours qui compte, mais seulement d’avoir quelqu’un ou quelque chose à admirer, à applaudir, à suivre.

    On trouve une parodie de cette scène (inconsciente ?) dans ce film : 

    La masse humaine est par définition un paquet de connerie agglutinée. On passe, à la fin du film de Chaplin, d’une dictature dure à une dictature des bons sentiments. Sympathique en apparence, mais peut-être dans les faits aussi monstrueuse et meurtrière que celle du "méchant" dictateur. Et c’est bien le monde dans lequel nous vivons... et encore plus ceux qui subissent les effets de nos guerres "humanitaires".

    • maQiavel maQiavel 5 janvier 2015 13:15

      -La conclusion logique de cette observation est que ce n’est pas le sens du discours qui compte, mais seulement d’avoir quelqu’un ou quelque chose à admirer, à applaudir, à suivre.

      ------> C’est une façon de voir les choses, c’est ce que j’ai pensé la première fois que j’ ai vu la scène.

      Je l’ai intégré dans l’article simplement pour le contenu.


  • Semi Kebab 5 janvier 2015 12:05

    Vers l’insectoïsation de la société de mammifères pour assurer sa survie mais aussi celle de son environnement direct  ?

     

     

    Assistons nous à une mutation globale de l’espèce dominante dans son évolution et sa maturité idéologique ?

     

    Ce que l’on considère comme humain, c’est à dire nos sacro saints sentiments qui font de nous ce que nous sommes, ne sont ils en définitive que fantasme romantiques d’une espèce en proie à sa crise adolescente mais ne pouvant conduire qu’à des désatres tellement la capacité d’imagination humaine peut à la fois la faire avancer ou détruire par excès de sentiments ?

     

    Un émotif au demeurant charmant dans la vie de tous les jours serait il plutôt enclin à refuser d’appuyer sur le bouton nucléaire un jour de bien être ou au contraire serait plus prompt à déclencher l’apocalypse un jour de colère, esclave de ses “nobles” sentiments “si humains” qui fait de lui la fierté d’appartenir à cette espèce qui se réinvente au gré des générations et des mythes dominants du moment ? Un psychopathe, froid, calculateur, maître de ses rares émotions, ne serait il pas plus à même de contrôler les armes de destruction massive puisqu’il les utilisera ou non au moment jugé opportun par les stratégies que lui imposent les règles du conflit en cours ?

     

    Qui a le plus grand taux de fiabilité ? Le schizophrène ou le psychopathe ?

     

    Le débat est ouvert.  


    • Qaspard Delanuit Qaspard Delanuit 5 janvier 2015 12:20

      C’est plutôt la conscience qui est la vraie question. Etre conscient de ses émotions et de ses pensées est plus important que d’avoir telles ou telles émotions ou pensées. La plupart des bipèdes sont relativement inconscients, même quand leur corps est apparemment éveillé. Ils sont juste conscients pour les activités physiques (conduire une voiture, payer le boulanger) mais pas pour ce qui se passe en eux. Quand ils sont nombreux, la conscience individuelle s’évanouit parfois complètement et alors nous voyons surgir la folie de la foule. L’ingénierie sociale, les médias, la politique spectacle, tout ça est là pour conduire la foule... dans les intérêts de ceux qui la conduisent. 


    • Semi Kebab 5 janvier 2015 13:28

      Une foule est composée d’individus qui renoncent à leur seule individualité pour satisfaire le besoin d’appartenance à un groupe plutôt que de s’en écarter par pure facilité intellectuelle et pur désir de confort(misme) et de volonté d’être rassuré par amalgame et comparaison à ceux et celles que l’individu considère comme lui ressemblant, réflexe clanique, tribal, quête de reconnaissance familiale, amicale, affective, idéologique, spirituelle, sportive, compétitive, aux intérêts convergents. Foule sentimentale mon Q chantait Renaud en réponse à Souchon, le cynisme en réponse à l’affectif attendrissant. L’effet de groupe est un redoutable adversaire du libre arbitre, de l’esprit critique, d’analyse et de synthèse. La facilité au service de l’idiotie.
      C’est un fait, nous pouvons en déduire qu’une société demeurera imparfaite et en conflits permanents, tant que les individus qui la constituent seront incomplets, inachevés, divisés, disharmoniques, innaccomplis, scindés en dualités ne pouvant lui permettre d’être un tout dans un tout.


    • howahkan hotah howahkan hotah 6 janvier 2015 14:50

      salut semi..je te rejoins intégralement sur les 4 dernières lignes ..et pas mal d’autres chose aussi bien sur smiley.....


    • Qaspard Delanuit Qaspard Delanuit 5 janvier 2015 13:30

      Ou encore plus simplement l’égoïsme. 




    • Semi Kebab 5 janvier 2015 13:42

      Individualisme positif = assurer la survie physique et spirituelle du véhicule qu’est notre corps qui abrite notre esprit sans pour autant détruire systématiquement les autres aux grés de nos intérêts, désirs, caprices, ambitions.
      Individualisme négatif : BHL, Sarkozy, patrons du CaC40, Guy George, Francis Heaulme, liste non exhaustive loin s’en faut.
      N’oublions pas le rôle joué par le degré de narcissisme dans la graduation exponentielle du potentiel égocentrique nécessaire au seuil critique avant le pouvoir de nuisance hypothétique d’un individu à la fois pervers, narcissique et psychopathe, autant de qualités requises pour devenir le parfait trou du cul en chef, votre chef de bureau, votre supérieur hiérarchique etc... Le hic c’est que les sociétés engagées dans le combat du grand capital recherchent et promeuvent ces "qualités" pour leurs cadres, donc nous allons tout droit vers une société dirigée par de plus en plus de psychopathes qui sont autant de régulateurs démographiques dans le cas de serial killers ou de tueurs de concurrents dans le cadre de la concurrence économique, ce qui en définitive revient presque au même quand on envoie des milliers d’hommes et de femmes au chômage, en dépression chronique par harcèlement ou carrément sur la paille par banqueroute interposée via des clics de souris dans le cas des traders. Est ce la société dont nous voulons ? Quoi que l’on en pense, nous n’avons d’autre choix que de suivre le rythme imposé par les plus enculés d’entre nous, qu’on le veuille ou non, même si c’est regrettable.


    • Heptistika Heptistika 6 janvier 2015 06:19

      L’égoïsme n’est pas un mal en soi, du moins MaQ ne semble pas le penser quand il parle de la "noble" volonté de survie des êtres (cf vidéo éléphant).


      Il nous faut bien un égo pour asseoir notre individualité, qui elle-même ne se définit que par comparaison à "l’Autre", sans lui nous ne serions même pas nous-même, mais un simple objet dénué de Vie.

      L’individualisme négatif n’est pas l’égocentrisme, ni même l’égoïsme, qui sont par essence le propre de l’Homme, être consient de sa propre existencre, mais plutôt la dissociation de son égo avec "l’Autre", l’empêchant ainsi d’en faire sien.

      Rien empêche des êtres égoïstes de marcher ensemble vers un but commun, le bien-être. Quand-bien même la marche serait motivée par l’égoïsme le plus profond, en tant qu’animal social, l’Homme récolte les fruits du soin donné à autrui.

      Dans un tel paradigme, les psychopathes verront de fait leurs effectifs se réduite drastiquement.

  • Latigeur Latigeur 5 janvier 2015 17:28

    Ce long article de Maquiavel a le mérite de poser le débat sur l’individualisme de façon détallée et d’ouvrir de nombreuses pistes de réfection.


    Quelques points qui m’ont accroché et que je voudrais préciser :

    -S’il est vrai que le message chrétien a apporté à une grande partie de l’humanité l’idée que le bien-être des uns ne pouvait se construire au dépens de celui des autres, force est de constater que les chrétiens dans leur majorité ont trouvé de nombreux accommodements pour s’affranchir de cette sage exigence de réciprocité.
    De plus, il est tout à fait possible de parvenir à la même conclusion par le simple exercice d’une raison strictement humaine sans devoir passer pas une croyance quelconque en dieu. 
    La paix et la sécurité condition nécessaire à tout épanouissement des individus ne peuvent être durable qu’entre des individus ou des groupes qui ne sentent pas lésés, obligés ou dominés mais trouvent intérêt à échanger et collaborer pour le bien de tous.

    -S’agissant des inégalités qui seraient essentiellement sociales, j’ai des doutes, elles prennent un caractère social en ce sens qu’elles s’inscrivent dans une réalité conjoncturelle liée au milieu et à l’évolution sociale des sociétés mais elles ont bien un substrat qui est de l’ordre du donné et certaines de ces différences entraînent une inégalité de fait.
    L’égalité qui ne peut être que de droit, est une notion créée par l’homme, un idéal contre nature ce qui n’est pas une tare, bien difficile à réaliser.
    Ce sont les sociétés les plus complexes qui permettent que beaucoup de différences handicapantes puissent se transformer en atout pour remplir telle ou telle tâche spécifique. Reste que le déficit d’intelligence ne peut pas être compensé.

    - J’ai cru percevoir une référence au mythe rousseauiste du bon sauvage.
     Ce bon sauvage qui serait perverti par nos sociétés modernes et vivait sans maître ni esclave loin des vices de l’échange marchand. Rien, dans aucune étude anthropologique, n’est venu en attester la réalité. Tout groupe humain s’organise pour vivre et survivre et développe des modes d’organisation adaptés à sa taille, à son environnement et aux techniques dont il dispose. C’est ainsi que le système du tirage au sort tant vanté par M Chouard a pu fonctionner dans des communautés relatives restreintes et peu complexes mais paraît bien difficile à mettre en place à l’échelle d’un pays comme la France.

    -Dans l’état du monde actuel, les êtres humains ne peuvent pas en effet faire l’économie d’une organisation politique. Pour moi, cette organisation ne peut être que le reflet de la volonté des hommes eux-mêmes. La questions primordiale est de savoir comment il est possible de déterminer cette volonté, comment des millions d’individus peuvent s’accorder sur des objectifs et des moyens nécessairement collectifs tout en préservant les droits individuels de chacun. Qu’on le veuille ou non, c’est le travail nécessaire des partis politiques dans lesquels les militants (individus) discutent et élaborent un programme (collectif) avant de le proposer à l’approbation des citoyens.

     

    • maQiavel maQiavel 5 janvier 2015 18:11

      Salut latigueur

      -S’il est vrai que le message chrétien a apporté à une grande partie de l’humanité l’idée que le bien-être des uns ne pouvait se construire au dépens de celui des autres, force est de constater que les chrétiens dans leur majorité ont trouvé de nombreux accommodements pour s’affranchir de cette sage exigence de réciprocité.

      ------> On est bien d’ accord.

      -De plus, il est tout à fait possible de parvenir à la même conclusion par le simple exercice d’une raison strictement humaine sans devoir passer pas une croyance quelconque en dieu. 

      ------> Tout dépend de ce que l’on entend par « dieu ».Mais je suis d’ accord avec vous sur le principe.

      -certaines de ces différences entraînent une inégalité de fait.

      ------> Je ne suis pas d’ accord avec vous là dessus. Tout dépend du type de communauté dont il est question. Vous écrivez vous-même : « Tout groupe humain s’organise pour vivre et survivre et développe des modes d’organisation adaptés à sa taille, à son environnement et aux techniques dont il dispose ». Les différences deviennent des égalités dans un certain type d’organisation.

      -Ce sont les sociétés les plus complexes qui permettent que beaucoup de différences handicapantes puissent se transformer en atout pour remplir telle ou telle tâche spécifique.

      ------> Ok, je suis d’ accord avec cela. Ce sont donc des  sociétés complexes techniquement, qui ont intégrée une division du travail. Ce qui caractérise ces sociétés, c’est la tendance à l’accumulation économique, et à l’expansion politique. Ces sociétés sont des machines de guerre qui impliquent une hiérarchie.

      Et c’est la raison pour laquelle, les différences dans ce type de sociétés deviennent des avantages ou des handicaps.

      Dans les communautés primitive, caractérisée par leur fixité, ces différences ne créent pas de hiérarchie, la question de l’égalité ou de l’inégalité ne se pose pas, la division du travail y est rudimentaire (généralement basée sur le sexe ou l’âge et il est d’ ailleurs intéressant de remarquer que lorsque ces sociétés primitives évoluent, les organisations politique qui émergent  généralement sont la gérontocratie et la phallocratie).

      -Dans l’état du monde actuel, les êtres humains ne peuvent pas en effet faire l’économie d’une organisation politique. 

      ------> Exactement. C’ est pourquoi je dis à la fin de l’article que prôner le retour en arrière n’a aucun sens , les fleuves ne remontent pas à leurs sources.

      La question est donc de déterminer quel est le mode d’organisation légitime (si on est d’ accord sur le constat des sociétés actuelles qui est fait dans cet article bien entendu).

      -C’est ainsi que le système du tirage au sort tant vanté par M Chouard a pu fonctionner dans des communautés relatives restreintes et peu complexes mais paraît bien difficile à mettre en place à l’échelle d’un pays comme la France.

      ------> S’il s’agit de substituer simplement l’élection et tout autre mécanisme de sélection de magistrat, vous avez tout à fait raison.

      Ce n’ est pas mon approche du tirage au sort. Il y’ a plusieurs usages politiques de ce mécanisme et les trois qui sont décrite dans cet article me conviennent parfaitement.


  • maQiavel maQiavel 5 janvier 2015 18:56

    @Latigueur

     

    J’ai cru percevoir une référence au mythe rousseauiste du bon sauvage.Ce bon sauvage qui serait perverti par nos sociétés modernes et vivait sans maître ni esclave loin des vices de l’échange marchand. Rien, dans aucune étude anthropologique, n’est venu en attester la réalité.

     

    ------> Cela méritait une réponse à part.

     

    Je crois qu’il existe un mythe de Rousseau décrivant le bon sauvage, on l’a caricaturé, il dit très clairement et à plusieurs reprises que le sauvage n’est ni bon ni mauvais. Par ailleurs, il faut savoir que beaucoup d’anthropologues ont confirmés certaines intuitions de Rousseau sur le sauvage comme Claude Lévi Strauss, Sahlins ou Pierre Clastre, N’entrons pas dans ce débat du bon sauvage chez Rousseau trop intellectuel et abstrait à mon gout.

     

    Partons plutôt du matériel anthropologique :

     

    -Plus haut, vous avez parlé de société complexe. J’ai été très prudent en parlant de complexité technique et de la division et spécialisation du mode de production. Parce que complexité sociale et complexité technique sont deux choses différentes.

     

    Les sociétés primitives sont simples techniquement mais très complexes socialement. Elles sont organisée autour de clans, de sous clans totémique dont les règles d’appartenance sont d’ une telle complexité qu’ elles ont parfois nécessité l’ élaboration de modèles mathématiques pour les chercheurs.

    Elles ne sont pas organisées suivant les règles du territoire (ce qui est certain pour la plus rudimentaire d’ entre toutes ces formes d’organisation primitive, celle des chasseurs cueilleurs nomades) mais sur celui de la parenté, l’individu est au centre d’un immense réseau social intriqué et mouvant.

    Une chose importante : c’est parce qu’elles se caractérisent par une concentration minimale du pouvoir qu’elles s’avèrent complexes socialement, la parenté étant le lien politique majeur.

     

    C’est un phénomène que l’on retrouve sur tous les continents, que ce soit les aborigènes d’Australie, les San d’ Afrique Australe, les Inuits, les amérindiens d’Amazonie.

     

    C’ est l’ émergence de la propriété privée , de la spécialisation du mode de production et de l’ Etat qui vont simplifier cette complexité sociale : l’ existence d’ une hiérarchie susceptible de régler les conflits et d’ apaiser les relations entre les individus font que le lien de parenté n’ est plus au centre des communautés. Il peut donc se simplifier.

     

    Pourquoi le bon sauvage n’existe pas ? Simplement parce que ces communautés primitives connaissaient très bien les processus de vampirisation que j’ai décrit dans cet article et qu’en conséquence elles ont élaborées de touffus systèmes juridiques encrés dans la mémoire des anciens pour empêcher son émergence.

    Il n’y a donc pas le mauvais civilisé d’ un coté et le bon sauvage de l’autre : il y’ a d’ un coté des hommes qui vivent dans un contexte ou la conflictualité est structurelle et au centre des relations sociales et de l’ autre des hommes qui vivent dans un contexte ou la conflictualité est épisodique.

     


  •  Qanelle Qanelle 5 janvier 2015 21:39

    Salut les sentinelles, je ne vous envoie pas mes bons vœux parce que je considère que le niveau de conscience collective passe mécaniquement par une dématérialisation, celle-ci engage le point de rupture avec nos lieu communs. je suis heureux que vous soyez en vie.
    Je ne suis pas en mesure de publier un article , pour la simple et bonne raison que je ne maitrise pas suffisamment l’outil.
    Chères collègues, je souhaite néanmoins avoir votre avis sur un truc qui ma bouleversé dernièrement , avis aux amateurs.
    La mafia médicale par Ghis (c’est du lourd)
    https://www.youtube.com/watch?v=5PRL_Rxb8wM
    Je pense que le sujet est traité de façon peu banale, en deux mots j’étais sur le cul .
    Alors foncez, si le cœur vous en dit, merci d’avance. salut.    


  • Julien 6 janvier 2015 11:38

    Merci pour ce billet, cela faisait bien longtemps que je n’avais pas lu un article aussi intéressant !

    Dommage cependant de s’être contenté d’exprimer les conséquences des choix des hommes sans essayer de comprendre pourquoi on en est arrivé là.

    La plupart des hommes sont enfermés dans le cogito cartésien, Sartre n’a fait que pousser à son paroxysme cette logique d’esprit qui nous a mené là où nous sommes aujourd’hui.

    C’est peut être un ordre naturel, un passage obligé avant un changement profond des relations interhumaines.

    Il existe pourtant des précurseurs oubliés, il s’agit de les (re)découvrir, je parle par exemple de Merleau Ponty et de son fameux "Toute conscience est conscience perceptive".

    Peut-être qu’il est encore trop tôt pour beaucoup trop de personnes.


  • Chitine Chitine 9 janvier 2015 14:43

    Bonjour maQiavel,
    merci pour cette analyse fort intéressante.

    "Celui qui compte pour peu de chose l’opinion du monde sur sa personne, et qui exige des puissants qu’ils ne leur fassent pas de l’ombre.
    (...)
    Celui qui n’attend pas la liberté comme un présent des Hommes mais qui sait qu’elle est en lui, que la liberté, c’est lui et qui veut devenir le glorieux conquérant de lui-même. Celui qui se brise lui-même pour se reconstruire, qui parcours la route vers lui-même et se perd pour mieux se retrouver."

    .
    Diogène avait besoin de la cité, à côté de laquelle il habitait, pour constater sa dissidence.
    Il avait besoin du regard lointain des autres constatant son écart pour s’assurer de son éloignement.

    Il avait besoin d’Alexandre pour se faire le plus irrévérencieux.
    .
    Sa place dans la société c’était d’en être physiquement à l’écart.
    Les lois dont il pensait se libérer fondaient, par contraste, son identité et sa cybernétique.
    .
    L’hermite a ses raisons, et grand bien lui fasse qu’il explore ce qu’il pense être sa voie personnelle. Mais ce serait probablement bien plus sûrement quand il se persuade d’être hors-société, de s’en être libéré, qu’il se perd le plus dans les illusions de l’ego.
    .
    Y a t-il plus mégalo qu’un hermite qui ne soit pas reconnaissant d’être né dans la société qui lui a donné toutes les raisons de la fuir ? L’hermite sain d’esprit devrait plutôt la chérir et y reconnaître son berceau.
    .
    Ces passages et quelques autres me laisse penser que tu explores par moment le concept d’"individualisme" à travers, justement, un prisme "individualiste".
    .
    Ceci dit, je me retrouve dans ce que tu as écrit, je voulais juste relever ce paradoxe aussi intéressant que ton article dans son ensemble. Merci pour cet énorme boulot.


    • maQiavel maQiavel 9 janvier 2015 16:24

      -Ces passages et quelques autres me laisse penser que tu explores par moment le concept d’"individualisme" à travers, justement, un prisme "individualiste".

       

      ------> Hé hé hé, remarque intéressante. smiley

       

      -Y a t-il plus mégalo qu’un hermite qui ne soit pas reconnaissant d’être né dans la société qui lui a donné toutes les raisons de la fuir ? L’hermite sain d’esprit devrait plutôt la chérir et y reconnaître son berceau. 

      ------>Je suis d’ accord avec cela. Le personnage de Nietzche, « Zarathoustra », est un Hermite qui méprise la société mais, c’ est précisément parce qu’ il l’ aime qui’ il la méprise.

      Quant à Diogène dont la place dans la société était d’en être d’en être à l’écart, tu n’as pas tort. 

      Merci pour tes remarques qui méritent méditation.





    • maQiavel maQiavel 9 janvier 2015 16:30

      -tu explores par moment le concept d’"individualisme" à travers, justement, un prisme "individualiste".

      ------> Dans le paradigme que je décris dans cet article, la communauté engendre l’ individu et l’ individu engendre la communauté , il y’ a un phénomène d’ engendrement réciproque.

      La dissolution de la communauté engendre donc la dissolution de l’individu et la dissolution de l’individu engendre celle de la communauté.

      Si le prisme de ce paradigme est individualiste, quel autre prisme existe il ?


    • Chitine Chitine 9 janvier 2015 17:31

      "Si le prisme de ce paradigme est individualiste, quel autre prisme existe il ?"
      .
      Aucun, car la conception d’un phénomène d’engendrement réciproque n’est justement pas une lecture individualiste.

      J’écrivais que par moment ta lecture était individualiste.
      .
      "
      Celui qui n’attend pas la liberté comme un présent des Hommes mais qui sait qu’elle est en lui"
      .
      C’est par exemple dans ce passage qu’est, pour moi, nié la dynamique d’engendrement réciproque, par une négation implicite de l’"insuffisance ontogénétique" caractéristique des êtres vivants, celle qui les vouent à devoir composer avec les autres et leur environnement, même à distance.
      .
      Cette hétéronomie qui condamne d’ailleurs les humains à devoir s’entendre un minimum avec les autres et qui inscrit les sociétés dans une logique naturelle primitive de recherche des conditions de réponse aux besoins individuels.
      .
      Autant de réponses qui constituent des libérations de besoins de bases, puis secondaires, et dont les non-réponse sont vécues individuellement comme autant d’entrave à des libertés (la reconnaissance par les pairs, les repères pour l’auto-identification, etc. faisant partie des besoins individuels).

      .

      Les libertés sont ressenties individuellement mais un humain a nécessairement besoin des autres pour les vivres. L’hermite qui idéalise sont état individuel semble ignorer qu’il serait devenu neurasthénique sans ses pairs qu’il feint alors de rejeter.

      (je sais que tu es d’accord avec ça mais j’essaye d’expliciter)

      .
      (et je d’ailleurs suis désolé si je ne suis pas très clair, mais je n’ai pas la même aisance que toi à mettre en mots les idées qui me traversent l’esprit - idées que je travaille à partir, notamment, de celles de Spinoza via Lordon, Spinoza qui doit être le philosophe le plus respecté par Nietzsche, justement :) 


    • Chitine Chitine 9 janvier 2015 17:51

      En allant vérifier "hétéronomie", je suis tombé sur ça dans l’article de Wikipédia :
      .

      "Pour Kant1, l’hétéronomie est la dépendance à l’égard de mobiles pathologiques sensibles ou d’une loi extérieure. 

      .

      Il distingue le domaine de l’hétéronomie, soumission inévitable au socius politique, de l’autonomie, capacité de se donner à soi-même ses propres lois, qui ne se conçoit valablement que dans le domaine de la liberté morale. 

      .

      Il évite d’envisager la morale comme domaine de la soumission aux normes, dans le respect des pouvoirs établis et la conformité aux exigences de la raison. Kant soutient que la Raison morale (pratique comme il dit) ne se définit pas par rapport au politique, domaine par excellence de l’hétéronomie, mais par la liberté."

      .

      C’est intéressant car je pense comprendre à partir de ça que, dans l’extrait que j’ai cité, tu ne parles que de la liberté morale (dis-moi si je me trompe).

      Or, même dans celle-ci je n’envisage pas l’humain comme autonome. L’éthique est du domaine de l’intimité, préservée de l’extérieur, mais elle ne se construirait que dans l’expérience du rapport de l’individu à son extérieur et ne peut donc se passer des autres, ne serait-ce que dans l’épreuve du bien fondé du principe éthique dont il sera pour lui question dans sa démarche de vérification. 


    • maQiavel maQiavel 9 janvier 2015 18:24

       

      C’est compliqué et je ne sais pas comment l’exprimer car contrairement à ce que tu penses, j’ai des pour mettre en mots les idées qui me traversent l’esprit.

      Je te promets de te répondre il va falloir que je réfléchisse un peu. Mais je parle effectivement d’autre chose que de la liberté matérielle (qui au fond n’ existe pas puisque la matière est contrainte et contraint par définition).


    • Chitine Chitine 13 janvier 2015 17:19

      A ton aise, maQiavel,
      on n’est pas aux pièces quand on aborde des questions aussi complexe et aussi peu opératoires.


    • maQiavel maQiavel 13 janvier 2015 18:13

      Sorry , mais ton truc là me chauffe le cerveau. smiley 

      En même temps merci , cela me permet d’ affiner ma réflexion. 

  • Éric Guéguen Éric Guéguen 15 janvier 2015 22:58

    Bonsoir Mach’.
    Vous distinguez un individualisme positif d’un individualisme négatif et je m’en étonne un peu car cette distinction vous oblige au jugement de valeur... et ce n’est pas votre genre. smiley
     
    En ce qui me concerne, je tends de plus en plus (et j’y reviendrai ailleurs je pense) à distinguer un individualisme que je qualifierais d’"antécédent" et un autre que je désignerais comme "conséquent".
    Par individualisme antécédent, j’entends l’idéologie qui nous laisse entendre que nous naissons toutes et tous individus et que c’est en tant qu’individus que nous produisons une société.
    Par individualisme conséquent (et il faut entendre également conséquent comme... "logique" !), je veux parler du fait de considérer les êtres comme éléments d’une matrice dont ils dépendent et vis-à-vis de laquelle ils gagnent progressivement en autonomie. Ces individus-là sont ne créent pas de société, ils sont au contraires les produits d’une... communauté.

    Tenez, à ce sujet je viens de faire paraître un article (assez "léger") qui va vous plaire (je pense) :
    http://cerclearistote.com/le-bon-socialiste-la-brute-conservatrice-et-le-truand-liberal-par-eric-gueguen/
    Sur ce, merci pour la qualité de votre article, et bonne nuit.
     
    EG

    PS : Mon article sur la peine de mort a été refusé par Causeur (je n’avais pas encore bricolé l’image "Je suis pour"). Peut-être n’était-il pas bon. Peut-être aussi ne défendent-ils pas toutes les libertés d’expression finalement (sur un sujet que je sens comme le grand tabou des médias).


    • maQiavel maQiavel 16 janvier 2015 11:37

      Bonjour Gueguen, merci pour votre intervention.

      Mon article sur la peine de mort a été refusé par Causeur (je n’avais pas encore bricolé l’image "Je suis pour"). Peut-être n’était-il pas bon. Peut-être aussi ne défendent-ils pas toutes les libertés d’expression finalement (sur un sujet que je sens comme le grand tabou des médias).

      ------> Vous allez faire face à un mur. C’est pour cela que je pense que parler de peine de mort, dans notre contexte est contreproductif.

      Merci pour vos remarques, j’ irai vous répondre sur votre article du cercle Aristote.


    • Éric Guéguen Éric Guéguen 16 janvier 2015 11:44

      Excellente idée. Leur site se prête très bien à ce genre de débats et personne n’y songe.


    • Éric Guéguen Éric Guéguen 18 janvier 2015 09:33

      Hello !
      Votre commentaire est affiché sur le site du CA, et j’y ai répondu.


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