mercredi 4 novembre 2020 - par Le fou de T’chou

Les alliés cachés de notre organisme : les fascias

Les fascias sont partout sous notre épiderme, ils enveloppent nos muscles, nos organes et nos glandes. En médecine, ces membranes composées de tissu conjonctif ont longtemps été considérées comme une enveloppe sans autre fonction particulière. Mais il semblerait que les fascias soient plus importants pour notre santé que ce que nous avons supposé jusqu'à présent.

Un fascia est une membrane fibro-élastique qui recouvre ou enveloppe une structure anatomique. Il est composé de tissu conjonctif très riche en fibres de collagène. Ils sont connus pour être des structures passives de transmission des contraintes générées par l'activité musculaire ou des forces extérieures au corps.

Il a également été montré qu'ils sont capables de se contracter et d'avoir une influence sur la dynamique musculaire et que leur innervation sensitive participait à la proprioception et à la nociception.

 

 

Les fascias servent à soutenir et à relier les tissus : sans cette « colle » du corps nous ne serions qu’une flaque d’eau.

Les fonctions principales les plus connus des fascias sont celles d’attache, d’enveloppe, de remplissage, d’isolation, de protection, ainsi que de transport dans le cas du tissu sanguin.

Structure unique, mettant en liaison toutes les régions du corps, les fascias ont plusieurs fonctions comme accompagner et harmoniser le mouvement, participer à la fonction de régulation tonique du corps.

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Ce sont aussi des lieux d’échange des nutritifs corporels (homéostasie) et sont également garants du bon flux nerveux. Ils jouent un rôle important dans la régulation endocrinienne et immunitaire.

 

 

Encore affilié à de la pseudo-science pour certains, si l'étude des fascias est encore balbutiante en Occident, ils sont bien connus en Extrême-Orient : ils sont même au coeur des anciennes pratiques internes. Les pratiques internes sont centrées autour de trois notions : les fascias, la vitalité et le souffle. Si les fascias semblent traiter de la puissance du corps, la force externe, la vitalité de son aspect interne et le souffle de son rythme, ils sont en réalité entremêlés. En effet, le travail sur les fascias améliore les organes, par conséquent la vitalité, et régule le souffle. La vitalité, par des mouvements plus rapides, améliore la résistance des fascias et des organes plus forts autorisent un souffle plus profond et ininterrompu. Développer l'élasticité des fascias fait ainsi partie intégrante de l'entraînement préliminaire de celui qui s'engage sur les voies internes.

 

Or, de nos jours, tout ce savoir tend à être occulté en Chine même, où il ne reste d'art martial la plupart du temps que le nom. Dans nos sociétés modernes et développées, la technologie les a rendues quasiment obsolètes dans leurs domaines de compétence professionnels, tels que la guerre, la sécurité et la protection des personnes ou des biens. Il faut en effet tenir compte du fait que les combattants d'antan se devaient d'avoir une vitalité irréprochable pour, par exemple, être à même de parcourir des dizaines de kilomètres à cheval, patienter des heures dans leur armure avant d'engager le combat et ce, sans douleurs ou courbatures qui pourraient entraver leur habilité au combat. Par ailleurs, le consumérisme a fortement accru leur présence en tant que loisir dans le cadre de la self défense et de pratiques physiques ou mentales.

 

Est-il besoin de rappeler qu'il existe un abîme infranchissable entre quelqu'un qui pratique une activité de loisirs quelques heures par semaines et des praticiens qui pouvaient s'entraîner 24h/24 et 7j/7, là où d'autant plus il fallait commencer à pratiquer dès l'adolescence afin d'obtenir la meilleure transformation du corps possible. Quoiqu'il en soit, il reste aux Occidentaux encore un long chemin à parcourir dans la connaissance des fascias. Il n'y a qu'à aller sur wikipédia pour se rendre compte, par exemple, que l'on associe aux arts internes avant tout un discours métaphysique et non anatomique. On associe aussi volontiers, par exemple, de façon commune les fascias avec la contraction musculaire alors que ces deux composantes devraient être différenciées.

 

Pour une démystification sociologique du qigong, voir David Palmer, La fièvre du Qigong (ouvrage issu d'une thèse de doctorat)

 

優力無力
L'absence de force est la meilleure force


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