vendredi 24 avril 2020 - par TotoRhino

Hôpital public : l’optimisation à mort...

... Avant la mise à mort !

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« Il aura fallu attendre une pandémie mondiale et plusieurs dizaines de milliers de décès pour que toute notre société – dirigeant(e)s politiques, corps intermédiaires, citoyen(ne)s - entendent enfin le cri d'alarme que poussent depuis plusieurs années celles et ceux qui font vivre nos hôpitaux publics au quotidien. Depuis plus de quarante ans, l'hôpital public français fait l'objet d'une guerre d'usure : la guerre des finances. Arrêtons-nous cinq minutes pour comprendre comment nous en sommes collectivement arrivés là. »

DataGueule nous offre ici une rétrospective assez complète de ce qui est arrivé à notre système de santé et à l’hôpital public plus précisément.

Tout ceci s’est déroulé sous nos yeux, au fil des ans, après de multiples campagnes de dénigrement menée par la classe dirigeante envers l’hôpital public en particulier et les « fonctionnaires » en général, sans que nous réagissions.

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60 réactions


  • maQiavel maQiavel 24 avril 2020 18:54

    Très bonne synthèse. 

    Pour aller au-delà de la chronologie des faits, tout cela découle aussi d’un système de représentation particulier, celui des néolibéraux. Cette « optimisation » est directement liée à l’impératif darwinien d’adaptation aux flux de la mondialisation : moins il y a de lits de matériels, de médicaments, de personnels, plus il y a d’agilité, d’innovation de dépassement et cela est considéré comme moteur de progrès. Et ce n’est pas valable que pour l’hôpital public, il y’a beaucoup de secteurs qui ont connu le même démantèlement. Cette pression du flux conduit à installer la pénurie partout, ce qui est très difficile à comprendre de prime abord puisque nous ne sommes pas dans un pays pauvre normalement, et cela nourrit des croyances paranoïaques en un grand complot qui partent de la pétition de principe que la carence est sciemment organisée. Mais c’est la gouvernance néolibérale qui est en cause.

    Un exemple dans un autre secteur qui illustre cette logique : en ce moment, en pleine crise sanitaire, la France brade littéralement son blé sur les marchés à l’export. Au mois de mars mois de mars 2020, les exportations de blé français avaient atteint un niveau record. Donc, en plein milieu d’une pandémie, alors que le risque de pénurie sur des aliments de première nécessité est non négligeable, nos gouvernants dilapident les maigres stocks de blés, pendant que des Etats comme la Chine ou la Russie sont au contraire entrain de reconstruire des stocks stratégiques dans l’objectif d’augmenter leur sécurité alimentaire. smiley Cela peut n’avoir aucune conséquence et là on sera tous content. Mais si jamais la crise s’exacerbe et fait imploser cette gestion à flux tendu, la pénurie alimentaire va faire très mal et là, les paranos du grand complot vont sortir du bois pour expliquer qu’elle était programmée alors qu’en fait, dans l’imaginaire de nos gouvernants, l’idée de stockage stratégique est débile, le dieu marché est là pour satisfaire la demande, donc pour eux l’important n’est pas le stock mais l’explosion des mobilités, l’accélération des rythmes, l’adaptation aux flux de la mondialisation, bref l’important est dans le progrès.

    Les gens qui expliquent que le peuple est trop con pour pouvoir se gouverner devraient revoir leur copie, cette crise met bien en exergue le manque de clairvoyance de nos technocrates qui prennent des décisions de plus en plus débiles qui vont souvent à l’encontre du simple bon sens populaire. La politique est une chose trop importante pour être laissée à quelques experts.


    • beo111 beo111 24 avril 2020 19:24

      @maQiavel

      Mouais, du blé en moins ou de la dette en plus, je trouve que c’est défendable. Là on est à 104% du PIB, je sais que les économistes staliniens disent que c’est pas grave et qu’on pourrait aller encore plus loin, vu que le Japon ils sont bien au delà et ils ne sont pas morts.

      Mais le gouvernement du peuple par le peuple, la démocratie directe, racontez-nous. Le(s) RIC de crise, c’est comment ?


    • yoananda2 24 avril 2020 19:32

      @maQiavel

      en ce moment, en pleine crise sanitaire, la France brade littéralement son blé sur les marchés à l’export.

      rahhh mais merde quoi !!!

      putain mais c’est pas possible d’être aussi con ... néolibéralisme ou pas. Ils ont bien vu que ça ne marchait PLUS (tout autant qu’ils ont vu que "marchait" avant). J’ai toujours dit : le problème du néolibéralisme ce n’est pas que ça ne marche pas, c’est que ça marche trop bien ... au prix de la fragilité. L’anti-fragilité à une coût !

      Putain d’hubris.


    • yoananda2 24 avril 2020 19:46

      @beo111
      la dette ne se mange pas.


    • maQiavel maQiavel 24 avril 2020 20:11

      @beo111

      Voilà, comme le dit yoananda, la dette ne se mange pas. Tout ne se vaut pas même à valeur marchande égale, les valeurs d’usage ne sont pas les mêmes.

      Sinon, moi je ne suis pas pour une démocratie directe intégrale, je suis plutôt en faveur d’un gouvernement mixte. Et en temps de crise, si cette crise est une situation exceptionnelle, c’est plus la dictature dans le sens romain du terme qui convient plutôt que le RIC. Par contre, ce que je dis, c’est que les gens qui utilisent l’argument de la nécessaire expertise pour exclure dans l’absolu les citoyens des processus décisionnels devraient bien observer ces technocrates aux manettes qui gouvernent comme des branquignols.


    • yoananda2 24 avril 2020 20:54

      @maQiavel

      ces technocrates aux manettes qui gouvernent comme des branquignols.

      un technocrate (ou un expert) c’est un hypertrophié du bulbe (du mental), donc un humain atrophié du reste (du corps, du coeur, des couilles, de l’intuition, de l’empathie, de l’instinct). Il n’est pas apte à gouverner, il est apte à appliquer ... comme un robot. Il est efficace dans le domaine "administratif". C’est un vogon, ou un cyborg-mental (c’est à dire qu’en raison de la plasticité du cerveau, il tire plus vers la machine que l’humain).

      C’est pour ça que je parle de crise de la rationnalité pour cette civilisation, car, le règne du technocrate est inévitable si on place la raison au firmament (N’est-ce pas St Thomas d’Aquin ... qui voulait concilier les 2). C’est pour ça que j’utilise parfois le paradoxe : pour exploser le mental (pas pour retourner dans les superstitions, mais pour essayer d’inviter à aller "au dela").

      Encore merci le catholicisme (bon la, je fais un hors sujet, mais comme on en parle dans l’autre thread, mon cerveau fait les liens en automatique)


    • maQiavel maQiavel 25 avril 2020 00:16

      @yoananda2

      Je n’essaie pas de défendre mon « camp » (je suis né catholique mais je ne le suis plus depuis que je suis devenu majeur, ce n’est donc plus mon camp) mais je considère que ce rationalisme étriqué n’a rien à voir avec le catholicisme ( ou sinon de façon très périphérique). 

      Mon opinion est que cela est lié à un imaginaire qui est né avec la société industrielle au XIX siècle et qui est dominé par la physique classique. La société a commencé à être vue comme un vaste système d’horlogerie qui serait l’objet de diverses forces. Cette façon de regarder la société comme un objet posé devant soi va mener logiquement à explorer ses différentes déterminations et à rechercher les lois de son fonctionnement pour agir sur elles. Et bien évidemment, les seuls à maitriser ces lois, ce sont les experts. Cet imaginaire va imprégner divers aspects de la société, y compris la pensée économique et juridique. Et c’est ainsi qu’on va se retrouver avec une conception selon laquelle les mesures politiques doivent s’imposer de manière technique aux individus. Mais encore faut-il convaincre monsieur et madame tout le monde d’accepter ces réponses techniques. Est donc venue l’idée de transformer les masses en les rééduquant et en les réorientant dans la bonne direction grâce à des techniques de fabrication du consentement. C’est sur cette base qu’est née l’ingénierie sociale moderne. L’ expert devient donc une autorité dont la fonction est d’apprendre aux masses ce qui est objectivement vrai ou faux et de formater les consciences. Dans ce régime représentatif (qui a été entretemps rebaptisé habilement « démocratie »), la source du pouvoir n’est pas le peuple, mais la « science » ( en réalité pseudo-science) dont le savoir est détenus par des experts, c’est ainsi que la question de la souveraineté populaire se trouve de fait évacuée, ce n’est qu’une fiction juridique qui ne sert qu’à fabriquer le consentement des masses dans nos prétendues « démocraties » ( qui se révèlent être concrètement des oligarchies). 

      Cet imaginaire va évoluer avec le temps et ne va plus se limiter à l’univers de la physique classique, il va intégrer celui de la biologie en s’appuyant notamment sur l’évolutionnisme darwinien ( mais pas que) et ensuite avec l’invention des ordinateurs, il va intégrer l’univers de l’informatique. Malgré toute ces évolutions, le principe reste le même : les sociétés sont vues comme des objets soumis à des lois et l’expert est seul habilité à trouver des solutions aux problèmes qui se posent, il n’est plus question de gouverner stricto sensu mais d’agir au jour le jour en gestionnaire technique des contraintes. Le citoyen n’a plus sa raison d’être.

      On confond souvent cet imaginaire avec le néolibéralisme mais il le précède, il lui a en quelque sorte donné naissance, tout comme il a aussi donné naissance au socialisme et au nazisme (ou du moins, si l’expression "donner naissance" est exagérée, on peut dire qu’ils lui ont emprunté cette fétichisation de la science). Je fais partie des gens qui nomment cette matrice conceptuelle « l’industrialisme ».


    • yoananda2 25 avril 2020 00:47

      @maQiavel
      bien entendu, je suis d’accord avec tout ce que tu dis. C’est un aspect de la question, et comme d’hab, tu l’expliques très bien, avec éloquence. Ton concept d’industrialisme est intéressant. Ca m’évoque ce que j’appelle la technosphère (ce n’est pas moi qui ai inventé ce nom). Le règne de la machine.

      Mais je ne vois pas les choses comme toi (sur le rapport rationalisme/religion), et je vais expliquer pourquoi.

      (On s’en fou de ces histoires de "camp", on a tous des biais, c’est pas pour autant que ce qu’on dit est faux ... c’est pas comme ça que ça marche les biais, autant je suis prompt à les dénoncer, autant parfois, faut arrêter d’en revenir systématiquement à ces histoires de biais).

      Je vais juste donner un exemple : avant qu’on ne découvre les virus et le vaccin, certaines maladies étaient vues comme une "punition divine".

      Le rationalisme s’est aussi élevé contre les superstitions religieuses. Et pas juste à cause de l’état "horloger" de la science à cette époque.

      Et comme l’église à "tué" (manière de dire, car ce n’est pas vraiment possible) la spiritualité, et bien, il n’est resté que la raison, qui a été divinisé, qui a été érigé en "ultime" outil.
      Ce qui a donné la fameuse méthode scientifique que j’aime tant.
      Pourtant, (juste un exemple la encore parmi tant d’autres) me semble bien que le découvreur de l’ADN l’a vu en rêve avant qu’on ne finisse par le voir au microscope. Il n’est pas le seul scientifique à s’être "branché" sur une fréquence plus élevée, peut être (très probablement) à son insu. A moins que ça ne soit une légende ?

      Légende ou pas, le rationalisme est limité. Je ne sais pas, vu le niveau spirituel actuel (oui je me permet de le juger, peut-être à tort) si on parviendra à dépasser ce stade collectivement parlant. J’ai des doutes vu la tempête parfaite qu’on commence à se prendre dans la tronche.


    • micnet micnet 25 avril 2020 10:03

      @maQiavel

      " Je fais partie des gens qui nomment cette matrice conceptuelle « l’industrialisme »."

      ---> Un intellectuel français appelait ça le "système technicien". Extraits :

      c’est l’action de la technique qui dévalue la fonction politique, le rôle du citoyen et de l’homme politique. ; En ce qui concerne le citoyen, il est d’une part aux prises avec des problèmes dont maintenant la plupart sont techniques, car ce que l’État a à décider est le plus souvent d’ordre technique (et de plus en plus rarement d’ordre purement « politique »). Ce n’est pas le citoyen qui peut décider même les grandes orientations d’un plan économique, car ces orientations dépendent en fait des données établies par des techniciens, elles se situent dans une « fourchette » que le technicien fixe, et elles comportent des conséquences que le citoyen est incapable d’évaluer. Bien plus, un autre ordre de technique vient transformer la condition, la participation éventuelle du citoyen : ce sont les techniques d’information et de direction psychologique. J’ai montré ailleurs’ qu’un État

      moderne fut-il démocratique ne peut absolument plus se passer d’une certaine action psychologique tendant à « faire une opinion », et que d’ailleurs le citoyen, noyé dans des flots d’information, souhaite qu’on lui simplifie, clarifie, explique les problèmes, c’est-à-dire qu’on agisse par une sorte de propagande sur lui pour lui faciliter ses choix politiques.
      Certains politicologues tendent alors à dire que le seul rôle du citoyen est de choisir « une équipe de direction » (en fonction de sympathies, de qualités humaines et non en fonction d’idéologie). Mais c’est alors que joue la dévaluation du rôle de l’homme politique, dévaluation qui elle aussi résulte de la technicisation de la société. En effet dans la multiplicité des services, l’homme politique ne peut pratiquement exercer aucun contrôle. Il dépend totalement des trois sortes de personnages : les experts, les techniciens, les administrateurs (eux aussi techniciens de l’organisation et de l’exécution), ceux-là détiennent seuls les connaissances et les moyens d’action. Assurément, il y a une voie pour l’homme politique, c’est de cesser d’être un homme politique au sens ancien du terme, de se spécialiser très rigoureusement dans une question, et de devenir un technicien de cette question. (Compte tenu que l’on ne peut plus aujourd’hui être un technicien de l’Économie ! mais d’un petit secteur de l’économie.)

      Jacques Ellul, le système technicien


    • maQiavel maQiavel 25 avril 2020 15:06

      @yoananda2

      Je comprends ton jugement mais je n’y adhère pas du tout. Mais là on touche à nos intuitions, à nos convictions profondes, à nos croyances et à nos expériences personnelles, des choses dont on discute difficilement ( particulièrement à distance sur un forum) , précisément parce qu’en évoquant la spiritualité, on sort du cadre du débat rationnel ( en tous cas, à mon sens). 

      @micnet

      Très bon extrait de Jacques Ellul dont j’apprécie beaucoup les analyses.

      Cela dit, il y’a une petite nuance : Ellul parle dans cet extrait des effets de la technique qui, selon lui, suit un développement complètement autonome et échappe à tout véritable contrôle d’ensemble. Chez lui, la technique représente une certaine structure qui a en soi un certain nombre de conséquences, nécessite certaines exigences, entraîne certaines modifications de l’homme et de la société, elle en devient une surdétermination qui ordonne l’ensemble des sociétés humaines et cela donne naissance à ce qu’il nomme « système technicien ». Plus haut, ce dont je parle et que j’ai appelé industrialisme, c’est un système de représentation mentale et non pas des effets structurels des modifications induites par la technologie. Alors, évidemment il y’a un lien entre les deux puisque nos conditions matérielles d’existence influent sur nos systèmes de représentation, ainsi il n’est pas difficile de comprendre que l’industrialisme ne peut naitre que dans un système technicien et les deux se renforcent mutuellement.

      Mais justement, l’une des critiques qu’on peut adresser à Ellul, c’est que dans sa critique de la technique, il valide en réalité les catégories de pensée de l’industrialisme. Et votre extrait le montre bien, il déplore ce qu’il analyse comme étant les effets de la technique mais il ne remet pas en question la véracité de l’existence de ces effets, la seule différence avec les personnes qui ont un mode de pensée industrialiste, c’est qu’elles considèrent que ces effets sont une très bonne chose et mènent l’humanité vers le progrès. Or, on peut très bien considérer qu’il ne s’agit là que d’une fiction oligarchique et défendre l’idée que ce n’est pas parce qu’une société se complexifie techniquement que les citoyens retrouvent spontanément exclut des processus de décision mais qu’il s’agit là plutôt du choix politique des oligarchies en place.


    • micnet micnet 25 avril 2020 15:33

      @maQiavel

      Avant de vous répondre concernant Ellul, j’aurais besoin de précisions car je n’ai pas bien saisi la nuance que vous faites entre "industrialisme" et "système technicien". Comment définiriez-vous l’industrialisme ?

      "on peut très bien considérer qu’il ne s’agit là que d’une fiction oligarchique et défendre l’idée que ce n’est pas parce qu’une société se complexifie techniquement que les citoyens retrouvent spontanément exclut des processus de décision mais qu’il s’agit là plutôt du choix politique des oligarchies en place. "

      ---> D’accord, je crois comprendre ce que vous voulez dire. C’est intéressant parce que moi, je pense justement que l’oligarchie ne maîtrise précisément rien du tout non plus et qu’elle est elle-même soumise au système technicien. La thèse d’Ellul est justement de considérer qu’il est impossible à l’Homme d’y échapper et que seule une transcendance extérieure à ce système pourrait ouvrir une brèche.
      Cette discussion me fait penser au film Matrix qui était vraiment avant-gardiste là-dessus

      https://www.youtube.com/watch?v=TgfLNObfwLg


    • maQiavel maQiavel 25 avril 2020 17:02

      @micnet

      « Avant de vous répondre concernant Ellul, j’aurais besoin de précisions car je n’ai pas bien saisi la nuance que vous faites entre "industrialisme" et "système technicien". Comment définiriez-vous l’industrialisme ? »

      ------> Pour faire le plus simple possible, le système technicien tel que le présente Ellul est une organisation sociale qui est dominée par la technique. Alors que l’industrialisme, c’est un système de représentation mentale, un système d’idée si vous voulez, une façon de voir le monde.

      « l’oligarchie ne maîtrise précisément rien du tout non plus et qu’elle est elle-même soumise au système technicien. La thèse d’Ellul est justement de considérer qu’il est impossible à l’Homme d’y échapper »

      ------> Exactement et c’est aussi la vision des gens qui ont un cadre de pensée industrialiste et c’est pour ça que je dis qu’il il valide les catégories de pensée de l’industrialisme, leur seule différence avec Ellul est que lui juge cela néfaste et considère qu’il existe une voie de sortie mais est liée à son anarchisme chrétien.


    • yoananda2 25 avril 2020 18:09

      @maQiavel

      précisément parce qu’en évoquant la spiritualité, on sort du cadre du débat rationnel

      oui et non. Oui dans le sens ou l’on s’aventure dans le trans-rationnel. Non dans le sens ou s’aventure dans le trans-rationnel ...

      Cf le dialogue avec micnet pour savoir ce que j’entends par "spiritualité". Si tu l’entends comme micnet, oui, on sort du cadre rationnel, si tu l’entends comme moi, alors, non.

      Mais comme tu l’entends sûrement pas comme moi, alors, je vais dire oui, pour rester dans ton paradigme.


    • yoananda2 25 avril 2020 18:12

      @micnet

      je pense justement que l’oligarchie ne maîtrise précisément rien du tout non plus et qu’elle est elle-même soumise au système technicien. La thèse d’Ellul est justement de considérer qu’il est impossible à l’Homme d’y échapper et que seule une transcendance extérieure à ce système pourrait ouvrir une brèche.

      Je plus que plussoie ce paragraphe. Il traduit très bien ce que je penses aussi. D’ou que je dis qu’on doit retrouver le mandat céleste pour sortir du merdier dans lequel on est. (ce qui exclue un retour au catholicisme évidement dans mon esprit je ne le dis pas pour offenser mais d’une manière générale pour tous ceux qui liront ce message)


    • micnet micnet 25 avril 2020 20:35

      @maQiavel

      " Pour faire le plus simple possible, le système technicien tel que le présente Ellul est une organisation sociale qui est dominée par la technique. Alors que l’industrialisme, c’est un système de représentation mentale, un système d’idée si vous voulez, une façon de voir le monde."

      ---> C’est bien ça ! Donc pour le dire autrement, vous considérez que c’est l’oligarchie qui, par choix idéologique, impose son paradigme industrialiste alors qu’Ellul (et moi) pensons qu’il s’agit d’un système technicien devenu autonome auquel la société tout entière est soumise, l’oligarchie ne faisant qu’accompagner le mouvement. (En fait, d’une certaine manière, on en revient aussi sur la sempiternelle question du libre-arbitre quelque part même si c’est un peu HS).
      Mais du coup, si vous avez raison et si l’industrialisme se résume à un choix idéologique, cela suppose que nous pouvons faire machine arrière et qu’on peut se passer du progrès technique ? Je vais être volontairement caricatural (encore que pas tant que ça) mais pensez-vous sérieusement que la société pourrait se passer à l’avenir des nouvelles technologies et que les gens seraient prêts à renoncer par exemple à leur smartphone, leur bagnole, internet, etc... ? En fait, si ce n’est qu’une question idéologique, le problème est beaucoup plus simple à résoudre.

      Moi j’ai plutôt l’impression que la société est démunie face au "système technicien" et qu’elle se trouve un peu dans la situation de personnes coincées à l’intérieur d’une voiture roulant à pleine allure avec la pédale d’accélérateur au plancher et les freins ne répondant plus...


    • maQiavel maQiavel 25 avril 2020 22:36

      @micnet

      Alors oui, il est tout à fait possible de se passer du progrès technique et des exemples historiques le montrent mais ce n’est pas ce que je défends ici. Ce que je dis, c’est que la complexité technique d’une société n’enlève en rien la possibilité pour les citoyens de participer aux décisions. C’est précisément la fiction industrialiste à laquelle je ne crois pas, c’est une fable oligarchique.

      Autre chose : Ellul a troqué la surdétermination que les marxistes ont conceptualisé sur le développement du système productif par la surdétermination de la technique. Je n’adhère évidemment ni à l’une, ni à l’autre.

      Déjà je ne conçois pas l’existence de surdétermination unique qui explique tout de la société, il y’en a plusieurs et elles se combinent. Ensuite, si les déterminations existent, elles ne sont jamais totales. Il y’a toujours des choix politiques à faire en amont qui orientent la société dans une direction et dans une autre. Et enfin, c’est le propre des théoriciens du néolibéralisme ( qui sont ceux qui ont le mieux intégré le paradigme industrialiste) de faire croire qu’il n’existe pas d’autre alternative que la leur, ce qui est une manière rabaisser le politique à une gestion technique dont l’enjeu serait d’aller de la façon la plus efficiente dans la seule direction possible et ce qui est aussi une manière d’exclure les citoyens. 


    • maQiavel maQiavel 25 avril 2020 22:38

      *dans une direction ou dans une autre


    • yoananda2 25 avril 2020 23:13

      @maQiavel

      c’est que la complexité technique d’une société n’enlève en rien la possibilité pour les citoyens de participer aux décisions.

      je crois le contraire. Comme Olivier Rey l’explique dans une conférence, il n’y a pas invariance par changement d’échelle (ça c’est une vision mécaniste, au contraire de la vision biologiste) dans les sociétés humaines. La démocratie qui peut fonctionner dans une cité-état, ne le peut plus dans un état-nation. Bien sûr, ce n’est qu’une affirmation, au mieux une analogie, mais je pense qu’avec un poil de bioinformatique ça devrait pouvoir se démontrer. Ceci dit, je crois l’inverse de toi.

      Ellul a troqué la surdétermination que les marxistes ont conceptualisé sur le développement du système productif par la surdétermination de la technique.

      Et donc, comme tu t’en doutes, j’adhère à l’un et l’autre. D’ailleurs avant même d’entendre parler de Ellul. Ça vient de mon esprit "cybernétiquement" formaté, et "ésotériquement" formaté. D’ou une facilité à la réification. La surdétermination n’étant au fond qu’une vision systémique des choses.

      Il y’a toujours des choix politiques à faire en amont qui orientent la société dans une direction et dans une autre. Et enfin, c’est le propre des théoriciens du néolibéralisme

      ce n’est pas leur "propre", puisque je dis la même chose sans être un néolibéral.

      Mais la chose intéressante serait que tu développe ces autres choix politiques. Ainsi je/on pourrait comparer et éventuellement corriger notre vision si tu as des exemples convaincants.


    • maQiavel maQiavel 25 avril 2020 23:44

      @yoananda2

      -Concernant la démocratie, il faudrait déjà pouvoir la définir pour savoir de quoi on parle. S’il s’agit pour tous les citoyens de se prononcer à tout moment sur chaque question, évidemment, il y’a une question d’échelle qui intervient. Mais ici, je ne parle que de la participation des citoyens dans le processus de décision et elle peut être plus ou moins ponctuelle en fonction des circonstances. Mais oui, indépendamment de l’échelle, les citoyens peuvent participer aux processus décisionnels et des mécanismes institutionnels peuvent le matérialiser. Ça fait effectivement une grande différence entre nous.

      -Et comme tu peux t’en douter, je n’adhère pas au paradigme cybernétique ou pour être plus précis je suis très critique de certaines de ses utilisations dans le camp social. Et justement, la systémique pose problème lorsqu’on est plus capable de lui trouver une extériorité, on se retrouve alors enfermé dans un système qui fonctionne en circuit fermé et en réalité devient absurde par définition puisqu’il n’a plus de sens.

      -Les choix politiques, il y’en a dans chaque domaine, que ce soit dans le secteur de l’éducation, de la santé, de l’économie, de la défense, du divertissement et j’en passe. Pour ne prendre qu’un exemple, on a vu avec cette crise sanitaire qui a été gérée au niveau national que tous les gouvernements n’ont pas fait les mêmes choix et qu’il existe différentes stratégies pour faire face à la pandémie, on a même vu des gouvernements changer de stratégie en cours de route comme le gouvernement britannique. Les choix politique irriguent nos sociétés de haut en bas, certains sont anodins et d’autres sont importants. Si je devais donner un exemple concret, il y’a l’euro. Les classes dirigeantes ont fait le choix d’embarquer les peuples européens dans la zone euro, les nations de la zone euro auraient bien pu conserver leurs monnaies nationales, il n’y avait aucune impossibilité. 


    • maQiavel maQiavel 26 avril 2020 00:00

      @yoananda2

      Après évidemment, on peut aussi dire après n’importe quelle décision qu’elle était la seule possible puisque c’est celle qui a été prise et justifier ainsi à postériori n’importe quelle surdétermination mais là le serpent se mord la queue, c’est une pétition de principe qui présuppose ce à quoi elle veut aboutir.


    • yoananda2 26 avril 2020 00:05

      @maQiavel
      heu, d’accord, mais le fait que la technosphère surdétermine les choix politiques ne veut absolument pas dire qu’ils vont tous faire le même choix, comme dicté par une sorte de mégaphone mondial qui donnerait des directives semblables.
      Concrètement, même s’ils ont tous fait des choix différents, je notes qu’ils ont tous fait le choix de ne pas demander au peuple avis de manière démocratique.

      Mais oui, indépendamment de l’échelle, les citoyens peuvent participer aux processus décisionnels et des mécanismes institutionnels peuvent le matérialiser. Ça fait effectivement une grande différence entre nous.

      D’accord, peut être (même si je ne penses pas que ça fasse une si grande différence, pour certaines raisons que je vais laisser de coté parce que ça importe peu) ... admettons ... donne moi des exemples stp. Pas des exemples théoriques, mais concrets, réels, pratique, existant déjà (de préférence sinon oui, moi aussi je peux spéculer que tel ou tel système serait applicable à grande échelle).

      Et je répondrais en fonction de ces exemples. (je n’anticipe pas ta réponse). Je réserves mon jugement.


    • yoananda2 26 avril 2020 00:07

      @maQiavel

      Après évidemment, on peut aussi dire après n’importe quelle décision qu’elle était la seule possible puisque c’est celle qui a été prise et justifier ainsi à postériori n’importe quelle surdétermination mais là le serpent se mord la queue, c’est une pétition de principe qui présuppose ce à quoi elle veut aboutir.

      Oui oui, tu as raison de rappeler cet écceuil. Mais, je t’assures que dans mon esprit, ma "théorie explicative" est falsifiable. Passons si tu veux bien. J’attends tes exemples. On verra à partir de la.


    • maQiavel maQiavel 26 avril 2020 00:50

      @yoananda2

      « le fait que la technosphère surdétermine les choix politiques ne veut absolument pas dire qu’ils vont tous faire le même choix »

      ------> Donc, puisqu’ils ne vont pas faire le même choix, c’est bien que plusieurs choix étaient possibles, ce qui est bien ce que je défends ici : l’existence de choix politiques. Et cette surdétermination n’est pas totale sinon le choix n’existerait pas par définition. Mais alors, si elle n’est pas totale, pourquoi parler de surdétermination et pas simplement de détermination smiley ? Et là oui, je serais d’accord, comme je l’ai dit plus haut différentes déterminations existent mais elles ne sont jamais totales, elles laissent du jeu pour le choix politique et en fonction on peut se retrouver dans des situations très différentes.

       « je notes qu’ils ont tous fait le choix de ne pas demander au peuple avis de manière démocratique ».

      ------> Oui, déjà parce qu’il y’a un choix qui est fait en amont de ne pas se doter d’institutions démocratiques. Et aussi parce que la crise n’est pas un moment démocratique. Il n’en reste pas moins qu’il existe des choix de gestion de crise différent, on en revient à la question du choix.

      « admettons ... donne moi des exemples stp. Pas des exemples théoriques, mais concrets, réels, pratique, existant déjà (de préférence sinon oui, moi aussi je peux spéculer que tel ou tel système serait applicable à grande échelle). »

      ------> Des exemples de participation populaire aux processus de décision à grande échelle ? C’est facile : l’élection est une participation populaire. Très minimaliste et insuffisante de mon point de vue mais une participation quand même, dans les faits on voit des millions de gens choisir formellement des chefs d’Etat ( j’insiste sur chacun de ces termes ). Ça ne veut pas dire que ces millions de gens ont le pouvoir mais tu me demande un exemple concret de participation des citoyens à grande échelle et je te donne l’exemple de l’élection qui en est un de fait, malgré toutes les limites qu’on peut lui trouver. Je pourrais en choisir un autre comme le référendum par exemple, on voit dans différents pays des citoyens se prononcer par millions sur une mesure politique comme c’est le cas des britanniques avec le Brexit. 

      Maintenant, supposons que l’élection et le référendum n’existe pas, cela voudrait-il dire qu’ils ne pourraient pas exister ? Si la réponse est non, il faut en conclure que ça ne veut rien dire de ne pas spéculer, la politique est par définition spéculative, il a bien fallu que des gens spéculent sur la possibilité de vote réunissant des millions de personnes pour la matérialiser. Pour chaque institution, il a d’abord fallu spéculer pour pouvoir les faire exister. Il nous est donc possible de spéculer sur des mécanismes institutionnels qui donneraient un véritable pouvoir décisionnel à des millions de citoyens et de chercher à le matérialiser.


    • yoananda2 26 avril 2020 01:04

      @maQiavel
      si les exemples que tu donnes c’est l’élection présidentielle française, ou le référendum, alors ... tu te doutes bien que ça ne va pas changer mon opinion, bien au contraire. Je m’attendais à des cas surprenant, dont j’ignorais l’existence, qui aurait pu me faire réfléchir. La, je suis déçu.

      Donc, puisqu’ils ne vont pas faire le même choix, c’est bien que plusieurs choix étaient possibles

      Je réponds par politesse car j’ai perdu la motivation de discuter de ce sujet. (on sait dès le départ tous les 2 qu’on a des visions différentes, donc sans "élément de surprise" dont je parlais plus haut, on sait déjà qu’on aboutira à une impasse).

      Heu non, ce n’est pas ce que j’ai voulu dire. J’ai voulu dire que la surdétermination qu’impose la technostructure s’exprime de manière différenciée, localisée.

      Est-ce qu’elle est de 100% ? non, je ne penses pas. Il y a d’autres facteurs "sur-déterminants" à la politique, autres que la technosphère, et peut-être que la politique joue un petit rôle secondaire aussi. Est-ce qu’il faut parler de "détermination" alors ? je ne crois pas, parce que c’est comme un chien en laisse (ou même sans laisse d’ailleurs, le chien suit son maître) : il a une marge de manœuvre, certes, mais c’est toi qui décide la destination, pas lui. Lui il "joue" autour, dans le périmètre que tu lui laisse.

      J’ai un peu du mal à comprendre ta compréhension de la "sur-détermination", on dirait que tu en as une vision caricaturale "tout ou rien", ce qui m’étonne de toi. J’ai peut-être mal interprété ton propos. whatever ...


    • maQiavel maQiavel 26 avril 2020 02:07

      @yoananda2

      Ah mais moi je n’essaie pas de te faire changer d’avis. Et pour le coup, ce qui me surprendrait, ce serait justement que tu changes d’avis, je ne m’y attends absolument pas et je pense que je ne le comprendrais même pas donc nulle déception de mon côté, c’était d’autant plus prévisible que nous savons bien que nous avons une énorme dissonance déjà au niveau axiomatique. Tu me pose une question précise en me demandant un exemple concret d’une participation populaire aux processus de décision à grande échelle, et je ne fais que t’en donner un, celui de l’élection, pour moi ça s’arrête là, je ne sais pas à quoi tu t’attendais ni même ce que tu recherchais exactement mais moi je t’ai répondu littéralement.

      Pour le reste, la détermination est précisément ce qui échappe à la volonté et par conséquent au choix. Ce n’est pas une question de tout ou rien puisqu’ici je ne défends pas la liberté totale de choix contre la détermination totale, je dis bien qu’il y’a des déterminations mais qu’elles ne sont pas absolues puisque les choix politiques existent. On peut croire que la politique joue un petit rôle secondaire, moi je ne le crois pas, je constate qu’ historiquement il y’a des choix politique déterminants dans l’orientation des sociétés humaines, j’ai donné plus haut un exemple avec le choix de l’euro mais il y’en a des milliers comme ça.

      Sinon, à partir du moment où l’on part de la pétition de principe que la surdétermination qu’impose la technostructure s’exprime de manière différenciée et localisée, et que par conséquent que les différences politiques appliquées selon les lieux ne découlent pas de différences de choix mais de cette surdétermination, la boucle est bouclée, je ne vois pas ce qui pourrait permettre de sortir de ce raisonnement circulaire, on en revient à la pétition de principe qui présuppose ce à quoi elle veut aboutir. Parce que de cette optique, même les changements d’orientation au sein d’un même pays peuvent être réinterprété comme des actualisation de la surdétermination de la technosphère et non pas comme des choix découlant d’une volonté de réorientation, on peut tout expliquer comme ça, exactement comme les paranos peuvent expliquer des évènements contradictoires par le complot.


    • micnet micnet 26 avril 2020 09:52

      @maQiavel

      Je reviens sur la phrase suivante :

      "la complexité technique d’une société n’enlève en rien la possibilité pour les citoyens de participer aux décisions. "

      ---> Je pense qu’une poignée de citoyens responsables serait parfaitement capable de participer aux décisions que prennent les "experts". Et non seulement je le pense mais je le souhaite. Cependant, cela reste une petite minorité, l’ensemble des citoyens ne se sentant pas concernés. En fait, ce que note aussi Ellul, c’est que le système technicien, à mesure qu’il se développe génère de lui-même des "experts" à mesure que ce système se compartimente et se complexifie. L’oligarchie ne faisant qu’accompagner le mouvement.
      Afin d’illustrer tout ceci, prenons un exemple qui va parler à tout le monde en ce moment : le confinement ! Voilà plus de 6 semaines que tous les français sont confinés parce que des "experts" en ont décidé ainsi et l’ont même imposé à nos politiques ! Même si on le savait déjà, cette crise sanitaire le révèle encore davantage : nos gouvernants n’ont plus aucune autonomie en matière décisionnelle. Mais, tout aussi intéressant, plus de 80% de nos compatriotes approuvent ce confinement ! Autrement dit, la population considère comme parfaitement justifié d’être privé d’une grande partie de ses libertés du jour au lendemain parce que des experts l’ont décidé ! Personnellement, je trouve dingue le fait que, pratiquement partout dans le monde, à part en Suède me semble-t-il, tous les gouvernants ont fait ce choix du confinement intégral ! A aucun moment, il n’y a eu le moindre débat pour savoir si ce confinement généralisé était réellement la meilleure solution et si, par exemple, il n’eut pas été avantageux de miser sur l’immunité collective en confinant un minimum de personnes, en l’occurrence les plus fragiles (personnes âgées, personnes malades,...) quitte à ce que cela provoque effectivement plus de morts mais peut-être avec des conséquences moindres sur le long terme. "Nous n’avions pas d’autres choix" répondent en choeur le monde médical et les journaleux sur l’ensemble des chaînes de TV "étant donné que nous n’avions ni masques, ni tests...". Circulez, il n’y a rien à voir ! Aucun débat n’a eu lieu et personne, à ma connaissance, dans toute la classe politique n’a remis en cause ce choix ! Le seul éditorialiste qui a développé une opinion différente est Eric Zemmour qui, lorsqu’il oublie un peu ses obsessions, dit des choses intéressantes sur les choix philosophiques de notre société. Car ce débat dépasse l’aspect purement sanitaire et il génère aussi un choix philosophique au travers de cette décision de confinement. Tout ceci aurait mérité un "avis citoyen" qui serait allé au-delà de la question purement sanitaire car on aurait aussi pu se poser la question suivante : est-ce que la santé doit primer au-dessus de tout le reste ? Voilà une vraie question qui aurait dû être débattue seulement ce débat n’a pas eu lieu parce qu’on a décrété que la santé devait primer sur tout le reste et, par dessus le marché, nos experts scientifiques n’ont même pas eu de réflexion stratégique sur la "moins mauvaise" des décisions à prendre. 


    • maQiavel maQiavel 26 avril 2020 19:01

      @micnet

      Réponse en trois temps :

      - Concernant le fait que le système technicien génère des experts à qu’il se compartimente et se complexifie, oui c’est tout à fait juste et c’est un effet structurel tout à fait logique. Une fois qu’on a dit ça, il faut faire la part des choses sinon on sombre dans une confusion qui est savamment entretenue par les personnes qui ont un cadre de pensée industrialiste.

      Tous les choix ne sont pas des choix d’expertise ! Cette petite phrase permet à elle seule d’échapper au cadre de pensée industrialiste et de délégitimer l’idée du gouvernement des experts. Et précisément les plus grands choix politique échappent à l’expertise. Par plus grands choix politique j’entends celles qui concernent la construction collective du sens et de l’orientation que l’on veut donner à sa nation, cela ne peut être que le fait d’une entité politique qui définit une fin commune qui sera considérée comme un bien et poursuivie en tant que telle par la communauté de destin. Cette entité politique, ça peut être une oligarchie ( comme c’est généralement le cas) mais ça peut être aussi l’ensemble du corps politique. Dans tous les cas, ces grands choix échappent à l’expertise, ils relèvent de la conception de la justice et des intuitions morales consubstantiels à l’intersubjectivité du collectif et à l’évolution des valeurs qui l’animent. L’expert est au service du politique, son rôle est de poursuivre cette fin commune (sur laquelle il n’a pas de mot à dire en tant qu’expert) en étant aussi efficace que possible ( ça veut dire par exemple en ne gaspillant pas les ressources). Et ce principe fonctionne indépendamment de la complexité technique d’une société. Toute l’arnaque de la fiction industrialiste consiste à faire croire que ce choix de la finalité et de l’orientation de la société n’existe pas, ce qui permet aux oligarques d’imposer leur propre finalité et d’orienter la société selon leurs propres aspirations tout en prétendant qu’il n’existe pas d’autres choix possible, et ainsi l’enjeu devient de se focaliser sur la complexification technique de la société et d’imposer des solutions techniques pour parvenir à la destination qu’ils se sont eux-mêmes fixés sans que les peuples n’aient leur mot à dire. Re-hierarchiser le politique et l’expertise est le vaccin qui permet de vaincre ce virus de l’industrialisme qui est instrumentalisé par les oligarchies pour délégitimer habillement l’idée même de souveraineté populaire.

      -Sur le fait que les citoyens ne se sentent pas concernés, vous avez raison, c’est même le point clé. Lorsqu’un peuple considère que se préoccuper de la cité est une corvée épuisante et préfère en confier la gestion à des professionnels pour ne pas se prendre la tête ( ce qui est l’antithèse de la citoyenneté ), il ne faut pas à s’attendre à ce que ce peuple soit traité par ces mêmes professionnels comme des enfants n’ayant pas leur mot à dire, il n’y a pas de miracle là, c’est prévisible et un tel peuple ne peut que s’en prendre qu’à lui-même. Cependant, il faut aussi rajouter que se manque d’implication n’est pas une situation de nature qui est éternelle, c’est une question de culture politique et ça peut changer en fonction des nécessités et des circonstances.

      -Concernant le confinement, je fais partie de ceux qui l’approuvent (ce qui ne m’empêche pas d’être extrêmement critique vis-à-vis de la gestion gouvernementale). Je ne vais pas détailler les raisons qui m’amènent à l’approuver puisque ce n’est pas le fond de votre propos qui concerne avant tout l’absence de débat à ce sujet et non la stratégie de confinement en elle-même.

      Je suis en faveur d’une plus grande participation des citoyens dans les processus décisionnels, donc je devrais en principe être d’accord avec vous sur l’opportunité de débattre de la stratégie à adapter. Mais il y’a quelque chose à prendre en compte, et c’est que le temps de la crise n’est pas un temps démocratique, c’est le temps de la dictature ( dans le sens romain du terme). Face à une menace exceptionnelle, les procédures délibératives sont néfastes du fait de leur lenteur, il faut au contraire une concentration des pouvoirs de délibération et d’exécution en un petit nombre d’individu et au mieux en une seule personne qui agira le plus rapidement et le plus efficacement possible. Lorsqu’un Etat se retrouve par exemple envahit par surprise par une puissance étrangère, une délibération et une prise de décision démocratique sur la stratégie à adopter relèverait du suicide, il faut un chef qui décide et commande pour faire rapidement face au péril. Malheureusement, on ne répond pas à des maux extraordinaires avec des remèdes ordinaires, et la dictature s’est pour cela illustrée traditionnellement comme le recours républicain par excellence pour faire face à une menace exceptionnelle. Mais il lui faut des garanties constitutionnelles de taille sinon on bascule sur une abolition définitive des droits individuels et à ce titre note régime a de si grandes insuffisances et angles morts que je partage totalement votre inquiétude pour nos libertés formelles.


    • maQiavel maQiavel 26 avril 2020 19:16

       

      *il faut s’attendre à ce que ce peuple soit traité par ces mêmes professionnels comme des enfants n’ayant pas leur mot à dire,

      *Cependant, il faut aussi rajouter que ce manque d’implication n’est pas une situation de nature qui est éternelle ( là ça m’a piqué le yeux très fort)

      *l’opportunité de débattre de la stratégie à adopter.


    • micnet micnet 26 avril 2020 20:01

      @maQiavel

      "Tous les choix ne sont pas des choix d’expertise ! Cette petite phrase permet à elle seule d’échapper au cadre de pensée industrialiste et de délégitimer l’idée du gouvernement des experts. Et précisément les plus grands choix politique échappent à l’expertise."

      ---> Je suis tout à fait d’accord et c’est précisément la raison pour laquelle j’ai posé la question suivante dans mon post précédent et que j’aurais aimée voir abordée au sein d’un débat : est-ce que la sécurité doit primer sur les libertés fondamentales ? Voilà typiquement un exemple de question dont le choix ne concerne pas une quelconque "expertise" mais fait au contraire appel à un choix d’ordre politique et même philosophique. Le problème c’est que, précisément, on a considéré d’emblée que la sécurité des gens devait primer sur tout le reste et à partir de là, on a décidé le confinement intégral de manière unilatérale. Alors je sais bien que cette question peut paraître évidente au sein du monde occidental matérialiste mais n’est-ce pas précisément l’occasion de "profiter" ce genre de crise planétaire pour se poser de vraies questions de fond ?

      " il faut aussi rajouter que se manque d’implication n’est pas une situation de nature qui est éternelle, c’est une question de culture politique et ça peut changer en fonction des nécessités et des circonstances."

      ---> J’espère sincèrement que vous avez raison mais pour que les gens se sentent à nouveau pleinement citoyens, cela passe nécessairement par un changement de régime et là on retombe sur les échanges qu’on a eu par le passé.

      "il y’a quelque chose à prendre en compte, et c’est que le temps de la crise n’est pas un temps démocratique, c’est le temps de la dictature ( dans le sens romain du terme) "

      ---> J’entends bien mais vous voyez, votre réponse est intéressante car vous avez, vous aussi, intégré le fait qu’il fallait prioriser la sécurité de la population sur leur liberté ce qui est très exactement le raisonnement des experts et des technocrates dont vous déplorez par ailleurs le pouvoir exorbitant. Mais effectivement, si on priorise la sécurité sur tout le reste, je suis d’accord avec vous, la dictature devient alors indispensable.


    • yoananda2 26 avril 2020 20:39

      @maQiavel

      Tous les choix ne sont pas des choix d’expertise ! Cette petite phrase permet à elle seule d’échapper au cadre de pensée industrialiste et de délégitimer l’idée du gouvernement des experts. Et précisément les plus grands choix politique échappent à l’expertise.

      sauf si on considère les politiciens comme des experts en politique.


    • yoananda2 26 avril 2020 20:40

      @yoananda2

      experts en politique.

      ce qu’on peut considérer être le cas, raisonnablement, pour ceux qui font carrière dedans.


    • maQiavel maQiavel 26 avril 2020 22:53

      @micnet

      « Est-ce que la sécurité doit primer sur les libertés fondamentales  ? »

      ------> Excellente question.

      « Voilà typiquement un exemple de question dont le choix ne concerne pas une quelconque "expertise" mais fait au contraire appel à un choix d’ordre politique et même philosophique ». 

      ------> Exactement.

      J’avais fait part de mon opinion à ce sujet sur un autre topic et mon opinion est la suivante : en soi, l’extension des pouvoirs de l’exécutif est justifiable face à une menace exceptionnelle. De l’autre côté, il existe chez tout gouvernement une tendance inexorable à la pente glissante vers une centralisation oligarchique et vers une restriction des droits individuels, et c’est pourquoi l’extension de ces pouvoirs peut impacter le fonctionnement de l’Etat de façon pérenne.

      Il y’a là une tension évidente entre sécurité et liberté et la dialectique qui permet de résoudre cette contradiction, c’est le paradigme de l’exception qui est un grand classique du républicanisme : un gouvernement doit pouvoir être doté de pouvoirs exceptionnels mais seulement sous certaines conditions :

      -La première est que l’extension de ces pouvoirs soit momentanée. Ce gouvernement d’exception doit être limité dans le temps et son mandat prolongé seulement sous certaines conditions à respecter de façon stricte.

      -Une autre condition est que le gouvernement d’exception doit être soumis durant son mandat à un pouvoir qui le dépasse et sur lequel il n’a aucune prise ( pour moi, ce ne peut être que le pouvoir constituant tel qu’Etienne Chouard l’entend, pendant l’exercice de son mandat, le gouvernement d’exception doit être sous le contrôle du pouvoir constituant qui doit s’assurer qu’il n’enfreint pas la constitution, avec le droit de le démettre en cas de manquement).

      - Il faut être certain que la collectivité fait face à une menace exceptionnelle et imminente qu’aucune mesure de droit commun ne peut résorber. Il ne faut pas que ces pouvoirs exceptionnels soient créés par le gouvernement lui-même ou par une oligarchie en roue libre (c’est ainsi que selon moi , pour s’assurer que le régime d’exception ne sera pas mis en œuvre arbitrairement, seul le pouvoir constituant peut déclarer l’état d’exception et lui seul doit s’assurer que les circonstances l’exigent).

      -Après l’exercice de son mandat d’exception, le gouvernement doit rendre des comptes détaillés de son action et ses membres doivent être sanctionnés en cas d’abus avérés.

      Sans cela, l’état d’exception est condamné à se maintenir de façon pérenne et à pourrir en tyrannie. J’ai un tempérament très libéral et suis extrêmement attaché aux droits individuels et il me semble que le paradigme de l’exception est un bon compromis entre leur maintien et la sécurité publique. Ainsi, l’enjeu n’est pas d’avoir un Etat fort, mais qu’il sache être fort au bon moment. Et c’est en temps d’exception que doit se manifester le plus visiblement la souveraineté de l’Etat.

      Il n’est donc pas question dans ce paradigme de trancher de façon absolue et définitive entre sécurité et liberté : il faut que les libertés soient maintenues , mais on peut accepter leur restriction momentanément pour faire face à une menace exceptionnelle. Montesquieu, qui approuvait les institutions d’exception, expliquait que dans ce cadre les citoyens ne perdraient leur liberté pour un temps que pour la conserver pour toujours.


    • maQiavel maQiavel 26 avril 2020 22:55

      @yoananda2

      On peut effectivement formuler cette objection qui était déjà celle de Platon. Et on en revient là à un débat millénaire sur la vérité en politique. Certains vont considérer qu’elle existe en soi de façon absolue et cela permet de justifier l’expertise politique que l’on va placer au dessus de la souveraineté populaire. Moi je fais au contraire partie des gens qui considèrent que pour décréter une vérité politique absolue, il faut pouvoir se référer à des critères objectifs surplombants qui n’existent tout simplement pas : de tels critères renvoient toujours à une opinion personnelle, à une idéologie ou plus largement à un système de représentation. Ainsi, l’expression politique ne consiste pas à exprimer des propositions qui seraient plus vraies que d’autres mais à exprimer ses préférences sur les conditions de sa reproduction sociale. Et ces préférences s’appuient sur des jugements qui vont reposer sur une histoire, sur une intuition générale du monde et de la société qui n’est pas l’affaire des spécialistes.


    • Laconicus Laconicus 26 avril 2020 23:19

      @micnet

      "Je suis tout à fait d’accord et c’est précisément la raison pour laquelle j’ai posé la question suivante dans mon post précédent et que j’aurais aimée voir abordée au sein d’un débat : est-ce que la sécurité doit primer sur les libertés fondamentales ? Voilà typiquement un exemple de question dont le choix ne concerne pas une quelconque "expertise" mais fait au contraire appel à un choix d’ordre politique et même philosophique."


      Cette question est de plus une formulation intellectuelle qui oppose deux concepts de manière purement théorique mais qui ne renvoie directement à aucune réalité. C’est un peu comme si on demandait "faut-il manger des fruits ou des légumes." Dans certain cas, la liberté d’agir personnelle peut légitimement être réduite pour la sécurité du plus grand nombre, c’est pourquoi on convient généralement qu’il n’est pas permis à un individu de faire dans son appartement de la culture de virus mortels ou des expériences physiques pouvant produire engloutir le système solaire dans un trou noir.  

    • yoananda2 26 avril 2020 23:28

      @maQiavel
      Pour moi "expert" ne veut pas dire "objectif" ou "plus objectif" ni l’inverse d’ailleurs.


    • ged252 27 avril 2020 11:17

      @yoananda2

      C’est pour ça que je parle de crise de la rationnalité pour cette civilisation, car, le règne du technocrate est inévitable si on place la raison au firmament (N’est-ce pas St Thomas d’Aquin ... qui voulait concilier les 2). C’est pour ça que j’utilise parfois le paradoxe : pour exploser le mental (pas pour retourner dans les superstitions, mais pour essayer d’inviter à aller "au dela").

      Encore merci le catholicisme (bon la, je fais un hors sujet, mais comme on en parle dans l’autre thread, mon cerveau fait les liens en automatique)

      .

      Voilà encore un petit coup de pied de l’âne, il n’oublie jamais, il ne manque aucune occasion.

      On comprend bien que ton ennemi prioritaire c’est le christianisme, et ensuite c’est le FN ;

      TIENS comme par hasard, comme belenos/laconicus, comme Gollum, comme Malher, comme Gaspart de la nuit, et comme tant d’autres qui ne s’exprime pas ouvertement mais qui n’en pensent pas moins.

       ;

      Et rien à proposer uniquement dans l’anti, comme tous ces gauchistes les plus véreux et tordu  smiley

      .

      En tous cas on t’a pas vu briller par ton intelligente, par ta grande Gu.ule, oui mais uniquement ça


    • ged252 27 avril 2020 11:34

      @yoananda2
      c’est pas comme ça que ça marche les biais, autant je suis prompt à les dénoncer,
      .
      Ouais tu n’as pas tu tout biais, toi, pas du anti chrétien primaire, et anti FN primaire.
      .
      autant je suis prompt à les dénoncer


      .
      Toi tu représentes la police de la repression du vice et de promotion de la vertu.
      En fin je veux dire répression du catholicisme, et promotion de l’athéisme.
      .
      Tu es un flic comme tous les gauchistes, un gros facho.
      .
      Et comme l’église à "tué" (manière de dire, car ce n’est pas vraiment possible) la spiritualité, et bien, il n’est resté que la raison,


      .
      C’est sûr, toi tu en connais un rayon en matière de spiritualité, mais en tant que spécialiste, tu n’as pas l’idée d’un commencent de lumière sur la spiritualité chrétienne.
      .
      C’est bien de donner des leçons aux autres, instruit-les ces ignares, en tant que gauchiste, c’est ton devoir, c’est TON DESTIN ... smiley


    • ged252 27 avril 2020 12:20

      @yoananda2

      Tu n’es sur ce site que pour faire obstruction au FN.
      .
      Ha non ce n’est pas comme ça qu’on dit, on dit "Faire barrage au FN"
      .
      Comme tes amis : les gauchiasses et leur amis


    • micnet micnet 27 avril 2020 12:29

      @maQiavel

      "Il y’a là une tension évidente entre sécurité et liberté et la dialectique qui permet de résoudre cette contradiction, c’est le paradigme de l’exception qui est un grand classique du républicanisme : un gouvernement doit pouvoir être doté de pouvoirs exceptionnels mais seulement sous certaines conditions :"

      ---> Tout à fait, c’était bien le sens de mes propos et je conçois également ces 2 thèmes de sécurité et de liberté à aborder de manière dialectique. Je me dois juste une précision parce que je voudrais être sûr que cette question, telle que je l’ai formulée : "doit-on privilégier la sécurité sur nos libertés fondamentales ?" ait bien été comprise par rapport au contexte de confinement tel que nous le vivons actuellement. En fait, cette question philosophique induisait la question suivante : "face à cette crise sanitaire, doit-on obligatoirement en passer par un confinement général de la population pour garantir leur sécurité ou doit-on préserver autant que possible les libertés fondamentales des individus en limitant au minimum les mesures de confinement ?". C’est ce genre de débat conduit de manière dialectique, que j’aurais aimé voir apparaître sur la place publique.
      Maintenant concernant les mesures d’exception mises en place par le gouvernement, je me permets de vous poser une question à vous et également à toute personne susceptible de m’éclairer car j’avoue que je n’ai plus en tête la chronologie des événements depuis le début de cette crise : savez-vous si Macron s’est appuyé sur l’article 16 de la Constitution afin de prendre toutes ces mesures exceptionnelles ? Je pose cette question car la Constitution prévoit bien, au-travers de cet article 16, que le Président de la République peut prétendre à une extension de ses pouvoirs en cas de "situation exceptionnelle". Cependant, ce type de recours à l’article 16 reste très encadré :

      https://www.conseil-constitutionnel.fr/la-constitution/quel-pouvoir-donne-l-article-16-de-la-constitution-au-president-de-la-republique

      " Les conditions de fond posées par l’article 16 de la Constitution sont :

      — d’une part, une menace grave et immédiate des institutions de la République, de l’indépendance de la Nation, de l’intégrité de son territoire ou de l’exécution de ses engagements internationaux,
      et, d’autre part, l’interruption du fonctionnement régulier des pouvoirs publics constitutionnels."

      Du coup, plusieurs questions se posent :

      1) Est-ce qu’une crise sanitaire rentre dans les conditions évoquées par cet article ?

      2) Est-ce que Macron a bien eu recours officiellement à cette procédure et, si non, comment a-t-il justifié toutes ces mesures exceptionnelles mises en place ?


    • maQiavel maQiavel 27 avril 2020 15:51

      @micnet

      « savez-vous si Macron s’est appuyé sur l’article 16 de la Constitution afin de prendre toutes ces mesures exceptionnelles ?  »

      Non, il s’est appuyé sur un « état d’urgence sanitaire  » qui a été créé spécialement à cet effet ( justement pour éviter de recourir à l’article 16 à mon avis).

      @yoananda2

      Je ne sais pas ce que toi personnellement tu entends par « expert » mais dans le sens commun c’est celui qui dispose de connaissances spécialisées et qui manifeste son savoir dans un souci d’exactitude en faisant abstraction de toutes préférences ou sentiments personnels.


    • micnet micnet 27 avril 2020 16:10

      @maQiavel

      "Non, il s’est appuyé sur un « état d’urgence sanitaire  » qui a été créé spécialement à cet effet ( justement pour éviter de recourir à l’article 16 à mon avis)."

      —> D’accord, merci pour l’info ! (Heureusement que vous avez été plus attentif que moi smiley. Mais cela signifie donc que nos institutions ne prévoyaient pas jusque là ce cas de figure. Même si on comprend le pourquoi de ces décisions exceptionnelles, on peut tout de même s’interroger sur la méthode... 


  • Joe Chip Joe Chip 25 avril 2020 02:50

    A noter que les médias prennent désormais l’Allemagne comme exemple que l’austérité budgétaire et la gestion "néolibérale" de l’hôpital public n’est pas à l’origine des dysfonctionnements du système français puisque l’Allemagne parvient, elle, à faire "mieux avec moins".

    Cdanslair et plusieurs médias ont demandé "Pourquoi les Allemands sont meilleurs que nous ?" comme ils l’avait déjà fait après la crise de 2008.

    Certains commencent déjà à appeler à des réductions de poste (administratifs, bien entendu) à l’instar de Zemmour qui a confirmé à l’occasion de cette crise sanitaire qu’il avait définitivement basculé dans la mouvance néoconservatrice. Il ne cesse désormais de faire référence à Huntington, à défendre Trump sur tous les sujets, à vanter la "grandeur" du système "individualiste" anglo-saxon, et se joint régulièrement aux cortèges des voix médiatiques exigeant le dépeçage du système social ’fou" français. Il exprime désormais dans son émission son assentiment systématique avec les invités libéraux (Gaspard Koenig, Christophe Barbier...).  

    Mais la dernière idée à la mode chez les éditocrates (Le Monde notamment) et les politiques (de droite) est maintenant d’appeler à la "rupture" avec le "centralisme français" pour se rapprocher du "modèle des landers allemands" qui aurait fait la preuve de sa supériorité sur le "modèle jacobin français" à l’occasion de cette crise.

    L’Allemagne, toujours l’Allemagne. Avant c’était souvent l’apologie de l’Angleterre mais depuis le brexit l’Allemagne est devenue le seul exemple à suivre. Le Monde à travers l’apparente bonne gestion de cette crise outre-Rhin a cru voir à l’oeuvre les "puissants excédents budgétaires" allemands (sans expliquer comment et pourquoi ces excédents pourtant interdits et traduisant un déséquilibre économique se sont constitués). 

    Bref, en dehors de l’Allemagne, point de salut. 

    La gauche ? Disparue. Les écolos ? Pas un mot depuis le début de la crise. 

    Quant à Barbier, ça y est, c’est la fête, il ne s’écoule pas un jour sans qu’il appelle à sacrifier des vieux, relancer l’économie coûte que coûte ou même à stigmatiser sournoisement des personnes en surpoids du fait de leur "fragilité" supposée. A côté de ce libéral-darwinien assumé Laurent Alexandre passerait presque pour gentil. 

    Bref, comme on pouvait l’anticiper, cette crise n’est pas perdue pour les néolibéraux qui ont bien l’intention d’exploiter cette période de sidération collective pour imposer un nouvel agenda de "réformes".


    • Joe Chip Joe Chip 26 avril 2020 12:58

      @guepe

      En fait, on ne sait pas. A priori les statistiques allemandes prennent uniquement en compte les personnes qui ont été diagnostiquées. Ils partent donc du principe que toutes les personnes décédées suite du COVID ont été testées... ce qui paraît impossible. Il est pratiquement certain que beaucoup de personnes infectées (notamment des personnes âgées) n’entrent pas dans les statistiques.

      Mais surtout l’Allemagne a eu une semaine de plus pour s’adapter et n’a pas connu de gros clusters comme dans l’est de la France. Ce qu’il faudrait comparer c’est la courbe de l’évolution des contaminations, qui est en fait assez homogène d’un pays à l’autre. Le facteur déterminant a été la réactivité des autorités au début de l’épidémie et la chance.

      Mais bon les médias français tiennent leur explication : il y a les "pays du nord" rigoureux, travailleurs, organisés, libéraux, structurés par les "excédents budgétaires", et les "pays du sud", indolents, désorganisés, étatistes, plombés par le déficit.

      Les droitards en sont même à analyser la situation à partir de la vieille théorie du climat et des catégories du racisme gobinien :

      https://www.youtube.com/watch?v=2xgUYV3QBvo&lc=UgzDaRxYSL0YPWiwDkd4AaABAg.97rCglQ98Qm97slSzd5Ow1

       


    • micnet micnet 26 avril 2020 13:36

      @Joe Chip

      "Les droitards en sont même à analyser la situation à partir de la vieille théorie du climat et des catégories du racisme gobinien "

      ---> Vous êtes sûr d’avoir mis la bonne vidéo ? Zemmour dans cet extrait ne parle absolument pas de ça, il évoque l’état centralisateur VS états fédéralistes ainsi que, effectivement, la culture des pays du Nord VS culture pays méditerranéen


    • Joe Chip Joe Chip 26 avril 2020 14:33

      @micnet

      A la fin de la vidéo, lui et Roquette évoquent des nordiques "rigoureux et travailleurs" et des sudistes "indolents" "indisciplinés" pour expliquer la différence de gestion de l’épidémie entre l’Europe du Nord et l’Europe du Sud. Ne me faites pas le coup du discours "culturaliste", c’est un recyclage des vieux poncifs de la théorie du climat. Zemmour va même jusqu’à dire que la France a été "ravalée à l’état de pays méditerranéen" (je cite de mémoire), déclaration quand même étonnante de la part d’un soi-disant maurrassien, raison pour laquelle je rappelle l’opposition de l’époque entre "latinistes" (maurrassiens) et "nordicistes" (gobiniens).

      En outre, jusqu’à preuve du contraire, la France est un pays méditerranéen depuis l’origine et je ne vois pas en quoi cela constituerait une tare, surtout quand, comme ce dernier, on a des traits qui évoquent davantage le Maghreb que les espaces glacés de Germanie. La civilisation est née sur les rives de la méditerranée, même les nazis confrontés à la vérité historique ont falsifié les sources et les faits pour faire croire que la Grèce antique et Rome avaient été fondées par des Germains avant d’être dévoyées et parasitées par les peuples méditerranéens à la peau sombre et autres levantins aux cheveux crépus.

      De toute façon, cette explication simpliste pour droitards ne tient pas la route.
      Le fait que les pays du nord aient été touchés beaucoup plus tardivement par l’épidémie et protégés naturellement, dans certains cas, par leur faible densité et des habitus sociologiques différents, est à l’évidence le principal facteur expliquant les fortunes diverses des pays européens dans leur gestion de l’épidémie. L’autre critère, c’est la réactivité des Etats. La Grèce et le Portugal, qui ne sont pas des pays scandinaves, ont obtenu de très bons résultats malgré des moyens largement inférieurs à la France. Certains pays africains semblent également obtenir de bons résultats, pour la bonne et simple raison qu’ils ont davantage l’habitude de gérer des crises sanitaires. A contrario, la Belgique, l’Angleterre et les USA ont eu une réponse désastreuse et personne ne dit que ces pays se sont "latinisés" ou ont été culturellement "ravalés à l’état de pays méditerranéen" en raison de l’indiscipline et de l’indolence de la population qui continue d’aller dans les parcs de Londres et de s’agglutiner sur les plages de Floride. 
       
      A chaque fois qu’il y a eu de grandes épidémies, on a accusé différents groupes ethniques d’être responsable de leur propagation. Autrefois, les juifs empoisonneurs remplissaient ce rôle. A l’heure actuelle, qui voit revenir les théories racialistes du XIXème siècle (sous une forme policée et vaguement culturaliste), il y a une véritable stigmatisation des pays du sud exacerbés par l’hégémonie des pays du nord au sein de l’UE. On voit même subtilement revenir la division entre l’Europe du sud catholique et romaine, et l’Europe du Nord protestante. 

      Zemmour dont j’appréciais la culture historique et qui passe pour "patriote" est devenu un des pires suppôts médiatiques de l’anti-France. Il ne trouve absolument rien de positif à dire sur la France, pas même sur De Gaulle qu’il descend désormais dans ses analyses au profit d’une réhabilitation pour le moins douteuse de Pétain. Sur le plan économique et sociétal, il développe maintenant une pensée proche des milieux de la droite libertarienne américaine, et n’a plus qu’Huntington et son conflit de civilisation à la bouche.
      Sur les plateaux télé, il n’y a plus personne pour lui porter la contradiction, toutes les émissions auxquelles il participe sont devenus des écrins médiatiques pour lui, Naulleau lui servant davantage de faire-valoir.


    • Joe Chip Joe Chip 26 avril 2020 14:41

      https://www.futura-sciences.com/sante/actualites/coronavirus-coronavirus-afrique-catastrophe-annoncee-na-pas-eu-lieu-79699/

      Depuis le premier cas de coronavirus sur le continent, le 14 février en Égypte, les experts nous prédisent un scénario effrayant. L’Afrique allait être rapidement submergée par la pandémie de Covid-19 avec à la clé un cataclysme sanitaire dans un continent pauvre au système de santé défaillant. L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) appelle presque chaque jour le continent « à se préparer au pire ». Deux mois plus tard, le tsunami n’a toujours pas eu lieu, alors que les pays européens et les États-Unis sont violemment frappés.



    • yoananda2 26 avril 2020 15:09

      @Joe Chip

      Il ne trouve absolument rien de positif à dire sur la France

      tu dirais quoi de positif sur la France toi ? (à part qu’on a de beau restes) qu’est-ce qui s’améliore dans ce pays ?

      Les réponses m’intéressent vraiment.


    • Joe Chip Joe Chip 26 avril 2020 16:07

      @yoananda2

      On dit beaucoup à l’étranger que les Français sont des gens vivant dans un paradis mais qui croient vivre en enfer. C’est évidemment une formule, mais qui exprime quand même une réalité. Les Français ont développé une véritable morbidité collective engendrée par la perte de statut symbolique du pays depuis une trentaine d’année. Je dis perte de statut symbolique car cela fait près d’un siècle que le pays n’est plus une grande puissance. Cela se traduit par un narcissisme négatif (le narcissisme n’est pas forcément positif et peut s’exprimer sur le mode de la souffrance d’être soi-même) et une incapacité à se comparer objectivement aux autres, un peu comme un dépressif qui ne cesserait de s’accabler ou de se trouver tous les défauts de la terre. Or, le rôle d’un thérapeute est de sortir le dépressif de ce marasme, pas de l’entretenir dans une haine de soi génératrice d’impuissance. 

      Le basketteur franco-américain Tony Parker quand on lui a demandé s’il préférait vivre aux USA ou en France, a répondu de manière assez juste que l’Amérique était un pays où l’on vivait mal mais où l’on se sentait bien, et que la France était un pays où l’on vivait bien mais où l’on se sentait mal. On ne saurait mieux dire les choses. 

      Mais ce qui m’agace le plus dans cette haine de soi, c’est qu’elle est fausse. Les Français, en s’accablant de tous les maux de la terre, en se voyant pauvres, défaits, nuls, constamment abusés par des élites méphistophéliques, se dispensent ainsi de toute véritable critique et de la nécessité d’agir quand et là où c’est possible, à titre individuel et collectif. Chacun s’aménage ainsi son petit confort en faisant semblant d’être lucide sur l’état de décadence du pays. 

      Au fond, les Français sont toujours aussi orgueilleux et imbus d’eux-mêmes, comme des Américains. Les autres pays ressentent la fausseté de notre accablement collectif, c’est pourquoi notre "pessimisme" rivalisant avec celui de pays pauvres en guerre les interpelle ou les amuse. 

      Toute cette noirceur franchouillarde, c’est de la comédie. En tout cas c’est tout sauf de la lucidité.


    • yoananda2 26 avril 2020 16:15

      @Joe Chip
      je n’ai pas compris ce que tu as de positif à dire sur la France. J’ai surtout retenu ta critique des français, mais ce n’était pas ma question.


    • micnet micnet 26 avril 2020 17:03

      @Joe Chip

      En partie d’accord concernant Zemmour qui est un idéologue psycho-rigide voulant absolument que la réalité colle avec son système. Il considère que la question prioritaire est la question identitaire et il tourne en boucle là-dessus quelque soit le sujet abordé (avant la crise du covid, il ramenait tout à l’islam quelque soit la question de départ). Par contre, je ne sais pas s’il est assimilable à la droite libertarienne américaine ni aux néolibéraux et s’il apprécie Trump, c’est justement parce que ce dernier est également soucieux de la question identitaire, raison pour laquelle, d’après Zemmour, Trump a été élu président des USA.
      Cela dit, si Zemmour est un identitaire, est-il pour autant un racialiste ? Ce qui est sûr, c’est qu’on ne peut le déduire de la vidéo que vous avez mis en lien.


    • yoananda2 26 avril 2020 17:16

      @JoeChip
      je re-précise au cas ou, ma question est en particulier : quels sont les domaines ou ça s’améliore ? (bien sûr qu’il y a des choses bien en France, ce n’est pas trop ma question).


    • yoananda2 26 avril 2020 17:33

      @micnet

      Il considère que la question prioritaire est la question identitaire

      Son analyse c’est que l’identité précède la souveraineté. En gros, la souveraineté ne sert à rien sans l’idendité, ou ne peut exister sans l’identité (je ne sais plus).

      On peut ne pas être d’accord, mais ça se défends, ça ne fait pas de lui un psycho-rigide, parce que sinon, tous les analystes politiques le seraient puisque tout le monde à tendance à faire des liens entre les différents problèmes et à voir UN problème central/principal qui coince la résolution des autres. Je suis quasi-sûr que si on fait un sondage ici, la majorité voit les choses ainsi. Pour revenir dans l’espace public : Chouard avec sa cause des causes, le racisme pour certains, etc ...

      Donc si on fait de l’identité le problème central, bien évidement que l’islam devient le problème majeur. D’autres diront qu’on s’est fait américaniser et diront donc que le problème principal c’est l’OTAN et Hollywood et les McDo et le néolibéralisme.

      Je connais très peu de monde qui dispose d’une grille d’analyse multi-paradigme, et même la, il y a une tendance à l’unification (à trouver le paradigme englobant). On est TOUS comme ça.

      Zemmour n’est pas, à ma connaissance racialiste. Il ne parle jamais de races. Il parle de culture, de religion, mais pas de race. C’est pour ça qu’il a encore une place dans le PAF.

      Petite précision en passant, rapport à un ancien post : un racialiste comme un raciste, c’est quelqu’un qui veut faire une politique de ses idées, même s’il ne considère pas que les races sont classées hiérarchiquement comme le raciste. Pour ma part, je suis simplement "pro-race", pas vraiment racialiste (bien sûr, je ne m’opposerait pas à une politique racialiste), c’est à dire, pour la préservation des races, pour ceux qui le veulent (ceux qui veulent se mélanger, qu’ils le fassent, ça me regarde pas). Ce qui signifie que je voudrais avoir le droit de me regrouper avec des pro-races par exemple au sein d’un village et une entreprise. Mais je n’impose rien aux autres. Je suis donc anti-raciste car contre le racisme (parce que la hiérarchie n’existe pas dans la nature, et parce que je suis contre une politique basé sur ça). pro-race et anti-raciste, lol, certains vont encore rien piger à ce que j’explique. J’ai le même positionnement sur les espèces. Pro-espèces et anti-spéciste. Bien que la, vu la souffrance qu’on inflige aux animaux, je me serais très tenté par une politique qui les protège mieux, c’est clair.


    • micnet micnet 26 avril 2020 17:49

      @yoananda2

      Je suis d’accord avec ton commentaire et je suis globalement d’accord avec Zemmour sur beaucoup de sujet notamment sur le thème de l’identité qui me semble effectivement majeur. Par ailleurs, je ne crois pas non plus qu’il soit racialiste.
      Quand je dis que Z est psycho-rigide, je veux dire par là qu’il tourne en boucle constamment sur les mêmes sujets ! Oui, on sait que l’islam pose problème en France, je ne vois pas l’utilité de le répéter tout le temps et ce quelque soit le sujet abordé.
      En fait, ce qui m’agace chez Zemmour ces derniers temps, ce ne sont pas ses idées avec lesquelles je suis plutôt en phase, mais son comportement de premier de la classe qui veut toujours avoir raison ! Pour moi, un authentique mec de droite qui s’affirme viril ne se comporte pas comme un aboyeur hystérique...


    • yoananda2 26 avril 2020 17:57

      @micnet

      Oui, on sait que l’islam pose problème en France, je ne vois pas l’utilité de le répéter tout le temps et ce quelque soit le sujet abordé.

      L’utilité ? c’est qu’il vit à Paris au milieu de gens qui ne cessent de minimiser le problème islamique et qu’il est quasi le seul à en parler. Je suis sûr que si d’autres prenaient un peu le relais, et que si je gouvernement arrêtait de raconter des bobards quotidiens à ce sujet (alors même qu’ils sont tous les stats et qu’ils savent très pertinemment ce qui se passe encore mieux que Zemmour) alors il parlerait d’autres trucs.

      Mais quand tu vois la masse de mensonges qui sont dit au profit de l’islam pour préserver les fragile au haut des cités, je peux comprendre ... (je ne dis pas qu’il a raison de se limiter autant à ça)

      mais son comportement de premier de la classe qui veut toujours avoir raison !

      cf mon explication précédente. Quand ça fait 10 ans que tu potasses un sujet tous les jours et que tu as déjà fait 100 000 débats, tu ES le premier de la classe. Aucun rapport avec la virilité.


    • micnet micnet 26 avril 2020 18:09

      @yoananda2

      "il vit à Paris au milieu de gens qui ne cessent de minimiser le problème islamique et qu’il est quasi le seul à en parler. "

      ---> Non, il n’est pas le seul à en parler, loin de là. Cela fait longtemps que la critique de l’islam n’est plus un sujet tabou maintenant. Et il y a beaucoup d’autres intellectuels bien meilleurs et qui en parlent bien plus intelligemment que Zemmour qui se comporte dorénavant plus comme un politicard de base que comme un véritable intellectuel. Je fais un peu le même constat que Joe Chip, je trouve que Zemmour était vraiment très intéressant au début et puis progressivement, je trouve qu’il s’est enfermé dans un personnage télévisuel totalement caricatural.
      Honnêtement, sa sortie sur C news lorsqu’il a déclaré qu’il soutenait le général Bugeaud après que ce dernier ait "masssacré les musulmans et certains juifs" n’est pas digne d’un intellectuel. Qu’est-ce qu’il avait dans le crâne pour sortir une connerie pareille, sérieux ?
      https://twitter.com/ianbrossat/status/1187126379059515393


    • yoananda2 26 avril 2020 18:29

      @micnet
      ok, je te crois. Je ne suis plus les MSM du tout, donc j’ai peut-être une vision déformée du sujet.


    • maQiavel maQiavel 26 avril 2020 19:22

      Ah ben, on est plusieurs à faire ce constat sur l’évolution de Zemmour ( que j’appréciais moi aussi à une certaine époque) qui est devenu un droitard carricatural. 


  • Julot_Fr 26 avril 2020 08:21

    les depenses sante francaises sont relativement elevees en % de PIB, le probleme etant qu’elles sont dirigees vers des procedures couteuses qui benefecient a Big Pharma plutot que vers les infrastructures et des procedures medicales utiles... Le probleme est donc la corruption de notre systeme, ceci est le resultat de l’ingerence du politique qui lui-meme est controle par les lobbies... bon courrage pour solutionner ce probleme


    • beo111 beo111 26 avril 2020 11:56

      @Julot_Fr

      Le problème c’est avant tout la corruption des députés. De là tout découle. Mais la corruption, c’est un peu comme l’hiver, même le réchauffement climatique n’en viendra pas à bout.

      L’idée est donc de minimiser la corruption des députés par une procédure de sélection plus adéquate.

      Minimiser la corruption cela veut dire minimiser avant, pendant, et après l’élection.

      Ce que je propose, c’est de tirer au sort 577 grands électeurs sur les listes électorales.

      Donc avant, corruption zéro, puisque l’identité des électeurs n’est pas encore connue.

      Pendant, corruption extrêmement limitée, car la campagne officielle ne dure qu’une ou deux semaine. C’est trop peu pour que des corrupteurs fassent connaissance, et s’attirent la confiance de leur proie. Ou alors, ils sont obligés de jouer franc jeu, ne pas avancer masqués. Mais il détestent ça, car en terme d’image c’est très dangereux pour eux aussi.

      Après, ils ont le temps pour corrompre un député, mais en face il y a une chaîne de responsabilité : le député est responsable devant sont électeur. Et son électeur est responsable devant son entourage, sa proximité. Corruption limitée.


  • Zowie Zowie 26 avril 2020 16:06

    le résultat d’une politique libérale capitaliste ...

    serrez la ceinture et bouclez là !!

    les réponses sont ailleurs .


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