Effet placebo/nocebo : comment le mental agit sur notre corps ? (On a démontré que l’effet placebo peut être efficace même en chirurgie !!)
Placebo, nocebo : comment le mental agit sur notre corps ?
L'illusion en médecine porte le joli nom de placebo. L'idée est que la confiance accordée à un produit par un médecin et par son patient peut soigner, voire guérir.
On a démontré que l'effet placebo peut-etre efficace meme en chirurgie !
Patrick Lemoine est un médecin qui veut aider à faire un sérieux tri dans une pharmacie familiale. Docteur en neurosciences et psychiatre, il est en guerre contre les excès médicamenteux en tout genre. A commencer par ceux de benzodiazépines, ces tranquillisants et somnifères dont les Français sont parmi les premiers consommateurs du monde.
Sur ce sujet, comme sur bien d’autres, il est intarissable, maniant habilement bon sens, provocation et sens de la formule. « Les benzodiazépines sont à l’origine de nombreux effets secondaires graves : apnées du sommeil, chutes, maladie d’Alzheimer… Récemment, une étude a même démontré que la mortalité est presque doublée chez les personnes qui en prennent plus ou moins régulièrement. Cela fait froid dans le dos… mais moins que l’absence de réaction des décideurs sur ce dossier », fulmine Patrick Lemoine, qui, comme clinicien et chercheur, a étudié ces médicaments et dénoncé leurs dangers depuis les années 1990. « A quand un Grenelle des toxiques ? », ironise-t-il en proposant une solution « simple » mais radicale : « Le remboursement des techniques de psychothérapie validées sur le plan scientifique. »
On a démontré que l'effet placebo peut être efficace même en chirurgie !
Une étude de la Baylor School of Medecine, publiée en 2002 dans le New England Journal of Medecine, a évalué la chirurgie dans le cas de douleurs débilitantes sévères au genou. Le principal auteur de l’étude, le Dr Bruce Moseley, « savait » que la chirurgie aidait ses patients. « Tout bon chirurgien sait qu’il n’y a pas d’effet placebo en chirurgie ». Or, Moseley tentait de comprendre qu’elle partie de la chirurgie soulageait ses patients. Dans son étude, les patients se divisaient en trois groupes. Dans le premier groupe, Moseley avait cureté les cartilages du genou endommagé de ses patients ; dans le deuxième groupe, il avait lavé l’articulation et retiré la matière qu’il croyait être la cause de l’inflammation. Ces deux procédures constituent en effet le traitement courant dans le cas d’arthrite du genou. Quant aux patients du troisième groupe, ils avaient subi une « fausse » chirurgie. Après leur avoir administré un sédatif, Moseley fit les trois incisions habituelles, parla et agit comme durant une véritable opération, et aspergea même le genou d’eau salée pour simuler le bruit d’une procédure de lavage. Au bout de quarante minutes, il recousit les incisions comme dans une chirurgie. Aux trois groupes, il prescrit les mêmes soins postopératoires, dont un programme d’exercices.
Les résultats furent incroyables. Bien sûr, comme on s’y attendait, les groupes ayant subi une chirurgie s’étaient améliorés. Cependant, le groupe placebo s’était amélioré tout autant que les deux autres ! Malgré le fait qu’il y ait actuellement 650 000 chirurgies du genou, coûtant chacune 5 000 $, pour Moseley les résultats étaient clairs : « mes talents de chirurgien n’ont été d’aucune utilité à ces patients. L’avantage d’une chirurgie pour l’arthrose du genou est entièrement attribuable à l’effet placébo »…
Vidéo : Placebo, nocebo : comment le mental agit sur notre corps ?