Xavier Darcos et les "officines journalistiques" : un méchant lapsus ?

Xavier Darcos, ministre du travail, des relations sociales, de la famille, de la solidarité et de la ville, et également conseiller politique de l’UMP, est interviewé au sujet de la Caravane d’été 2009 de l’UMP. Et il va, au détour d’un mot lâché, nous livrer sa vision très particulière des médias.

Un jeune Pop lui demande quelle est l’utilité, selon lui, de participer à la Caravane d’été, et le voici qui répond (à la 43e seconde) : "Ce n’est pas dans les bureaux à Paris... Ce n’est pas dans les officines journalistiques que la réalité française se dessine, se construit. C’est dans les territoires. C’est partout où vivent les gens..."

Officines journalistiques ! L’expression n’est pas anodine. Qu’est-ce en effet qu’une officine ? Ce peut être une "pharmacie". Manifestement ce n’est pas ce sens qu’il faut retenir. Ce peut être aussi, au sens figuré, un "endroit où se prépare quelque chose de blâmable". Pour le Larousse, c’est un "endroit où s’élabore quelque chose de secret, de nuisible, de mauvais" et le dictionnaire de donner cet exemple : "Une officine d’espionnage". Quant au dictionnaire de l’Académie française, il nous apprend que ce terme "s’emploie aussi figurément et se prend toujours alors dans un sens péjoratif", avec les exemples suivants : "Cette maison est une officine de calomnie. Ce journal est une officine de fausses nouvelles".

Xavier Darcos, professeur agrégé de lettres classiques, n’emploie sans doute pas ce mot d’officine par hasard.

Notons, un peu plus loin dans cette interview, à 1 min 07 : "la caravane [UMP] ne vient pas seulement pour les endoctriner [les Français]...". Tous ceux qui ne veulent pas risquer l’endoctrinement UMP cet été sont donc invités à se tenir éloignés de la caravane bleue...