mercredi 25 avril 2007 - par La Télé Libre

Rocard croit en un centre gauche

John Paul Lepers a rencontré le vendredi 20 avril au matin, Michel Rocard, député européen au sein du Parti socialiste européen. L’ancien Premier ministre (1991-1993), premier secrétaire du Parti socialiste (1993-1994) et tête pensante de la “deuxième gauche”, mouvement au sein du Parti socialiste s’est situé au centre gauche en privilégiant une alliance avec le centre. Rocard, un réformiste, contre l’ouverture vers le parti communiste menée par François Mitterrand.

Une exclusivité pour LaTeleLibre, une vidéo pleine d’enseignement à quelques jours du premier tour sur le centre droit, la social-démocratie, l’avenir du socialisme et la politique. En deux épisodes.

Rien de surprenant donc à l’appel qu’il a lancé dans Le Monde du 13 avril 2007 en faveur d’une alliance entre le Parti socialiste et l’UDF, contre Nicolas Sarkozy, sachant qu’aucun des deux n’a la possibilité d’avoir la majorité à lui seul face à l’UMP.

« Socialiste et européen depuis toujours, j’affirme que sur les urgences d’aujourd’hui rien d’essentiel ne sépare plus en France les sociaux-démocrates et les démocrates-sociaux, c’est-à-dire les socialistes et les centristes. Sur l’emploi, sur le logement, sur la dette, sur l’éducation, sur l’Europe, nos priorités sont largement les leurs. Sur la société, sur la démocratie, sur les femmes, sur l’intégration, sur la nation, nous partageons les mêmes valeurs. Isolés, ni eux ni nous n’avons aucune chance de battre la coalition de Nicolas Sarkozy et Jean-Marie Le Pen. Mais rassemblés avec les Verts, la gauche sociale-démocrate et le centre démocrate-social constituent une majorité dans le pays. Et dans deux semaines elle peut devenir la majorité réelle. C’est la chance de la France. »

Des réactions plus ou moins hostiles se sont manifestées au sein du parti, et François Bayrou lui-même a exclu toute alliance avant le premier tour, de façon logique : celui des deux qui accepte dès à présent le principe de l’alliance s’élimine de fait de la course à la présidence et renforce l’autre. Il s’est cependant félicité cette semaine que les murs de Berlin commencent à tomber, ce qui va dans le sens de son projet de gouvernement d’union nationale au sein duquel se retrouveraient sociaux-démocrates et chrétiens démocrates.

Face aux réactions socialistes, il a publié une nouvelle tribune dans Le Nouvel Observateur, hier 19 avril :

« Ce que disent aussi ces instruments d’information c’est que Sarkozy gagne au second tour. J’ai la faiblesse de trouver cela dangereux comme, je pense, la totalité de mes camarades socialistes. Quand la somme des voix de gauche est donnée à moins de quarante pour cent, on cherche des alliés. J’accuse ici les gardiens du dogme socialiste qui considèrent toute alliance autre que communiste comme impure, d’être d’efficaces alliés de Sarkozy.

J’appelle donc à une alliance par le moyen de désistements mutuels annoncés. Le mot d’alliance visait au-delà : si cela gagne il faudra que cela ait des suites pour les législatives. Mais pour le moment, l’assurance des désistements suffit, c’est vrai. »



2 réactions


  • Christoff_M (---.---.138.212) 26 avril 2007 22:01

    Plein de sagesse, mais jamais écouté voire méprisé par les snobs du PS...


  • Christoff_M (---.---.132.253) 7 mai 2007 07:55

    Mr ROCARD avait averti, mais visiblement les socialistes sont sourds et prétentieux...


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