samedi 8 novembre 2014 - par mario du 38

OPÉRATION CORREA (Partie 01) - Les ânes ont soif

L’Equateur dirigé depuis 2007 par le président de gauche Rafael Correa propose des solutions originales à la crise économique, sociale et environnementale.

 

Pierre Carles et son équipe s’apprêtent à prendre leur poncho et leur sac à dos pour aller voir à quoi ressemble le « miracle équatorien » boudé et ignoré par la presse française.

 

La 1° partie de ce feuilleton documentaire est d’ores et déjà proposée en accès libre sur internet. Objectif : inciter les internautes à financer la suite de l’enquête outre-Atlantique, la faire circuler en 2015 et ainsi de suite...

 

Trois ou quatre épisodes devraient voir le jour d’ici l’élection présidentielle française de 2017.

 

La visite en France d’un champion de la croissance économique passe rarement inaperçue, même lorsqu’elle ne présente qu’un intérêt médiocre. Un serrage de louches sur le perron de l’Elysée avec un président chinois ou une chancelière allemande rameute à coup sûr le ban et l’arrière-ban des troupes journalistiques. Pourquoi alors la presse hexagonale a-t-elle boudé le dernier séjour à Paris de Rafael Correa ?

 

Le 6 novembre 2013, le président équatorien était à la Sorbonne pour décrire le modèle économique en train de s’inventer dans son pays, en insolente rupture avec le dogme de l’austérité et de l’inféodation à la finance auquel les dirigeants européens veulent condamner leurs ouailles.

 

En choisissant de ne pas obéir au FMI et d’imposer une renégociation de sa dette dans des conditions acceptables, l’Équateur, petit pays d’Amérique du Sud, aux prises avec des difficultés sans commune mesure avec celles que peut connaître la puissante Union européenne, s’est sorti par le haut du pétrin dans lequel il s’enfonçait.

 

Pas de coupes dans les dépenses publiques, mais des programmes de redistribution qui ont fait chuter le taux d’extrême pauvreté de 16,9 % à 8,6 % au cours des six dernières années.

 

Pas de dépouillement des droits sociaux par un patronat tout-puissant, mais des investissements publics dans les infrastructures et un taux de croissance (4,5 %) parmi les plus élevés d’Amérique latine. Tout n’est pas rose dans le bilan de Rafael Correa, mais au moins le président équatorien représente-t-il une preuve bien vivante que la politique du bulldozer contre les pauvres adoptée en Europe n’est pas nécessairement la seule envisageable.

 

On ne fait pas boire un âne qui n’a pas soif

 

Peu de grands médias français – à l’exception du Monde diplomatique et de quelques journaux de presse écrite - ont prêté attention à la visite du président équatorien. Aucune chaîne de télévision ni radio nationale n’a repris le message qu’il souhaitait adresser aux populations européennes : ne faites pas la folie de vous plier aux injonctions des banques, regardez comment l’austérité qu’elles vous infligent aujourd’hui a failli ruiner notre pays par le passé, et comment nous nous en sommes relevés en faisant tout le contraire.

 

Pareil avertissement est-il sans valeur pour le public français ? « On ne fait pas boire un âne qui n’a pas soif », a chuinté Ivan Levaï, vétéran chez France Inter, quand les comparses de Pierre Carles ont commencé à enquêter sur la question. Mais qui sont les ânes ? Et comment redonner soif à une presse goulument ravitaillée dans l’abreuvoir des experts du CAC 40 ?

 

Après Pas vu pas pris, Enfin pris ?, Fin de concession et Hollande, DSK, etc, Pierre Carles et son équipe poursuivent leur critique radicale des médias. Ils se proposent à présent d’explorer la question du traitement de l’hérésie équatorienne dans la presse française.

 

Il s’agira bien sûr de confronter la chefferie éditoriale à ses choix idéologiques, et de comprendre par quel enchantement l’impasse borgne et insalubre du monétarisme européen se présente à elle comme un horizon indépassable. Il s’agira aussi d’enquêter sur place, en Équateur, afin d’élucider ce que le journal d’affaires colombien Dinero (« argent ») qualifie avec incrédulité de « miracle économique ». L’alternative qui se joue là-bas est-elle un simple mirage ou alors un modèle susceptible d’allumer quelques flammèches à notre horizon ?

 

Appel aux dons => ici

 

La première vidéo diffusée ...

 

 

 

Source => www.cp-productions.fr

 



3 réactions


  • funambule funambule 8 novembre 2014 11:11

    Comme toujours : sobre et efficace !
    Comme quoi récolter la parole des autres et les pousser à dévoiler leur tricotage est beaucoup plus instructif que de les critiquer à partir de notre propre tricotage.
    Mais évidemment, pour comprendre cela, il ne faut pas prendre ses spectateurs pour des cons. Pierre Carles est un des seuls à ne pas le faire.


  • Lisa Sion Lisa Sion 8 novembre 2014 11:12

    Document édifiant sur un président venu faire ses études chez nous alors que nos hommes politiques répondent à la Chicago authority en temps que young leaders ! Le prestige de la vieille France perdure grâce à de brillants étrangers, pathétique !
    Quand à Sarko qui veut se reconstituer un nouveau parti blanc comme neige et gonflé d’ambitions, je lui conseille le Parti National EUropéen...le PNEU


  •  Qanelle Qanelle 8 novembre 2014 23:55

    génial, Carles en effet parie sur l’intelligence collective. merci


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