jeudi 2 janvier 2020 - par yoananda2

Ni dieu ni maître, une histoire de l’anarchisme de Tancrède Ramonet

Documentaire sur l'anarchisme depuis Proudhon et sa fameuse "la propriété c'est le vol" jusqu'à la bande à Bonnot à la veille de la 1ère guerre mondiale, avec en commentaire de ma part une réflexion sur la possible évolution de l'anarchisme à notre époque.

Etre anarchiste c'est être humain. L'histoire de l'anarchisme c'est l'histoire de l'humanité. Pour paraphraser ce que dirait Jacques.

Aujourd'hui l'anarchisme n'est souvent plus perçu par Mr tout-le-monde que comme un mouvement marginal et l'apparition de black-blocks sur la scène médiatique à la faveur d'une manif gilet jaune peut étonner. Mais l'anarchisme fait peur aux états, ils n'ont pas oublié l'histoire du 19ème siècle et du 20ème. Histoire dont la première partie est racontée dans ce documentaire.

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L'anarchisme naît finalement en réaction à la société bourgeoise, c'est à dire finalement, industrielle, quand les pauvres sont exploités à outrance dans les usines, mais que ces mêmes usines fabriquent plus de pauvreté en aspirant les ressources.

Je ne suis pas un spécialiste de l'anarchisme mais l'approche de ce documentaire m'a paru particulièrement intéressante dans la mesure où il explique bien les va-et-vient sociaux entre anarchistes qui cherchent des problèmes aux pouvoirs en place pour offrir des solutions à ceux qui sont épris de liberté, et la répression presque systématiquement disproportionnée dont ils font l'objet. On voit bien s'enchainer les différentes tentatives parfois violentes, parfois non des anarchistes pour faire évoluer la société, avec une monté crescendo des conflits.

Voila pour le descriptif de la vidéo, maintenant, je vais prendre parti, en tant qu'anarchiste sympatisan sur ce que j'ai compris.

Cette vidéo est la première partie. Je n'ai pas encore vu la seconde, mais je penses qu'il est déjà possible d'essayer d'envisager un nouvel anarchisme pour notre époque.

  1. Selon moi, l'anarchisme doit grandir au dela de l'individualisme (notion religieuse obsolète à la lumière des découvertes scientifiques récentes sur le cerveau, la biologie et l'éthologie) pour aller vers une organisation plus naturelle : le tribal.
  2. D'autre part, il va inévitablement prendre part au combat de ce siècle : le climat. On a déjà les prémices avec DGR (Deep Green Revolution).
  3. Je pense aussi qu'il va inévitablement se marier avec une forme de néo-luddisme, tel que défini par Ted Kazynski, même s'il y a encore beaucoup de travail théorique à faire.
  4. Enfin, et là c'est contradictoire avec ce que je viens de dire, je pense que l'anarchisme doit cesser de lutter contre les bourgeois et plutôt se concentrer à créer une contre-société.

Je définirais ça comme de l'anarchisme identitaire (même si en apparence c'est un oxymore), pronant un retour au naturel (préférer ceux qui nous ressemblent est naturel : par "ressemblance" je parle de quelque chose multi-critère - ça peut être ressemblance phénotypique, politique, sociale, linguistique, géographique, etc...). Le point commun des 4 points cités, c'est la lutte du biologique contre l'artificiel. Le "tribal" semble ré-introduire une notion de hierarchie interne et donc de pouvoir et donc d'oppression, alors même que le principe de l'anarchie est de luttre contre. Je ne pense pas. Quand un professeur enseigne à ses élèves il y a hierarchie "naturelle" mais pas oppression et pour mener des combats il faut une organisation, sinon on se fait défoncer par l'ennemi (quel qu'il soit). Il y a donc une synthèse à faire.

Si je devais écrire un slogan : ce n'est pas le bourgeois qui opprime mais l'usine. Le bourgeois n'est qu'un rouage, lui aussi subissant une forme d'oppression, certes, en apparence plus "confortable", de la part de l'usine. Il est à son service, au service de la productivité de cette dernière. Je pense que ce renversement de perspective est une révolution mentale qui est nécessaire.

PS : à propos de la fameuse déclaration de Proudhon "la propriété c'est le vol", sa position était bien plus nuancée et complexe. Je vous invites à lire la page wikipedia à ce sujet :

En fait Proudhon, formule une thèse et une antithèse. Il affirme que « la propriété c'est le vol » et en même temps consacre de longues pages à faire l'apologie du petit propriétaire lorsque la propriété est liée à l'usage. Il condamne, par exemple, la propriété d'un champ loué à un fermier mais affirme que le champ doit appartenir à celui qui le cultive. C'est, dans ses premiers mémoires, ce qu'il nomme la possession en opposition à la propriété.




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