mardi 5 novembre 2013 - par
Mélenchon : "Les manifestants de Quimper : des esclaves qui marchent pour leurs maîtres"
Melenchon a réagi dans un communiqué aux manifestations de Quimper contre l'écotaxe :
"A Carhaix les « vrais » manifestants, à Quimper « les esclaves » au secours de leurs maîtres."
et de rajouter :
« Encouragé par la timidité et la pleutrerie du gouvernement qui leur cède tout, le patronat et les cléricaux des départements bretons vont faire manifester les nigauds pour défendre leur droit de transporter à bas coût des cochons d’un bout à l’autre de l’Europe dans des conditions honteuses. »"A Quimper manifestent ceux qui veulent que continue la souillure de notre belle Bretagne par les nitrates de l’agriculture productiviste. A Quimper manifestent ceux qui veulent les salaires de misère pour les agriculteurs et le règne de la grande distribution. A Quimper les esclaves manifesteront pour les droits de leurs maîtres""Les salariés des départements bretons ne doivent pas se tromper de colère ! Ils ne doivent pas aller baiser la main qui les frappe. Ils doivent manifester à Carhaix avec leurs syndicats de salariés et leur classe, leur camp, leur famille. S’ils aiment les symboles historiques, les Bretons qui réfléchissent préfèreront se souvenir de leurs ancêtres qui déclenchèrent la grande révolution de 1789 contre les privilèges des riches et créèrent le club des jacobins plutôt que de marcher derrière les saigneurs de leur époque !",
On pourra donc retenir de son communiqué qu’il demande aux manifestants de se rallier derrière les habituels syndicats. Les mêmes qui ont été incapable d’arreter le torrent de licenciements et de délocalisations de ces dernières années.
De plus, il tombe dans le gauchisme primaire en fustigeant les patrons, alors que ce n’est pas eux qui sont visés par la vindicte bretonne.
Le grand défaut de la droite est de ne pas comprendre la lutte des classes, entre le patron et son salarié, entre le salaire de l’un et les bénéfices de l’autre, la hausse de l’un étant souvent au détriment de l’autre.
Le défaut de la gauche est de voir la politique seulement par ce prisme de la lutte des classes : parfois ce sont les deux, le patron et le salarié, le bénéfice et le salaire qui peuvent être lésés par un autre acteur économique : une banque rapace, un état surtaxant, un client tout puissant ou la concurrence déloyale étrangère.
Dans ce cas-ci, c’est directement l’activité économique qui est menacée par la concurrence étrangère et la surtaxation des produits bretons par l’état ; C’est donc le bénéfice du patron ET le salaire du salarié qui sont mis en péril.
Cela n’a donc rien de choquant de voir patrons, salariés et indépendants manifester ensemble contre cette taxe qui nuit à tous, sorte de protectionnisne inversé qui taxe ses produits intérieur mais laisse ceux de l’extérieur entrer sans peine : du destructionnisme.
Pour ce qui est du productivisme breton, du non respect de l’écologie locale ou de la maltraitance animale, ce sont des sujets à traiter petit à petit par des politique de long terme mais surtout pas en faisant une politique malthusienne destructrice d’emplois.
Je pensais Mélenchon plus intelligent avec sa transition écologique qui avait l’air d’aller dans ce sens.
Pour finir, pourquoi ne pas avoir fait des portiques aux frontieres ou à l’entrée des ports pour surtaxer les poulets brésiliens ou les porcs roumains ?
Cela aurait été plus logique écologiquement et socialement.
Mais l’union européenne aurait-elle été d’accord ?