jeudi 2 octobre 2008 - par JMarc

Les mauvais calculs de Ségolène Royal

Lors de son intervention sur BFM TV dans l’émission de Jean-Jacques Bourdin le 19 septembre dernier, la responsable socialiste a avancé plusieurs chiffres erronés, comme l’a révélé le quotidien Libération.

Première erreur : Ségolène Royal annonce que dans les personnes accueillies aux Restos du Cœur, il y a 40 % de salariés. Elle a d’ailleurs repris ce chiffre lors de son show au Zénith. Faux, affirment les Restos du Cœur eux-mêmes : il y a "seulement" 8 % de salariés.

Peut-être que Ségolène parlait des banques alimentaires, qu’elle cite en début de phrase. Mais, là encore, les données ne sont pas exactes : le pourcentage de salariés s’élève à 15 %. De plus, il n’y a aucun lien entre les banques alimentaires et les Restos du Cœur, comme Mme Royal semble le suggérer dans son intervention.


Seconde erreur : la candidate à l’élection présidentielle de 2007 explique que 20 % des étudiants (soit plus de 250 000 jeunes !) vivent en dessous du seuil de pauvreté. Un chiffre qui sort visiblement de nulle part, si ce n’est d’un rapport de Jean-Françis Dauriac (directeur du Crous de Créteil) qui a estimé à 100 000 (soit bien moins de 20 %) le nombre d’étudiants vivant « potentiellement » sous le seuil de pauvreté.

Seul hic : ce rapport est contesté par tous les experts du dossier. Les rapports les plus sérieux (notamment ceux de l’Observatoire de la vie étudiante, l’OVE) considèrent qu’au maximum 20 000 étudiants sont en situation de pauvreté. Un chiffre déjà important, mais bien loin des estimations de Mme Royal.


Ségolène, sortez votre calculette !



8 réactions


  • Couthon (---.---.59.130) 2 octobre 2008 17:32

    Le rapport Dauriac en Février 2000, estimait en effet, à 100 000, le nombre d’étudiants vivant potentiellement en dessous du seuil de pauvreté. IL se basait sur le nombre de boursiers du 5ème échelon que les critères d’attribution réservait quasiment à des familles dont le revenu était inférieur au SMIC, ce qui limite la portée de l’aide théorique qu’elles apportent à leurs enfants. Il appelait à une remise à plat du système qui n’était pertinent ni pour les plus défavorisés, ni pour les classes moyennes.

    Contesté par ses seuls commanditaires, à l’époque Mr Claude Allègre, et l’UNI ( syndicat étudiant) le contre rapport de l’organisme que vous qualifiez de plus sérieux (sans doute parce que totalement dépendant du même Ministère) avait conclu que 40 000 vivaient en dessous du seuil de pauvreté, mais qu’en plus "70 000 étaient en situation de grande précarité susceptible de porter préjudice à la poursuite de leurs études..." , ce qui fait un total de 110 000 !

    Votre contestation repose sans doute sur l’idée que la situation s’est depuis améliorée...celle de Ségolène Royal part peut être du postulat contraire.

    Reste que notre pays aime bien ne voir dans la population étudiante qu’un monde de privilégiés ce qui est lon d’être la réalité.


    • cassandre (---.---.185.236) 3 octobre 2008 12:58

      Entièrement d’accord avec Couthon. Ancien enseignant en Fac, on ne peut occulter le nombre impressionnant d’étudiants qui sont dans une misère noire. Si, il est vrai qu’à une certaine époque, il y a une 50taine d’année étaient des privilégiés, aujourd’hui, ce n’est plus le cas. Hélas, parmi nos concitoyens, les "images d’Epinal "sont tenaces, chez nos politiques aussi, et pour ces derniers, c’est très grave.


  • Star Academy (---.---.172.219) 2 octobre 2008 18:12

    Mais c’est pas la one woman show ????

    Elle a été terrible sur scène, un stand-up de 4 heures !!!

    Une Muriel Robin est née !

     smiley


    • hihihihi (---.---.159.71) 8 octobre 2008 01:36

      Si , et elle apprend a chanter parceque elle veut faire mieux que Carla et en plus cerise sur le gateau elle prepare un streap tease.. avec des jarettelles bleu blanc rouge...


  • (---.---.18.241) 2 octobre 2008 19:18

    Moi je l’aime bien Ségolène,surtout quand elle ferme sa grande gueule de tartuff à la fraise


  • Arpegius78 (---.---.61.182) 3 octobre 2008 09:08

    Il faut écouter les phrases en entier les amis ! En ce qui concerne les 40% de salariés elle dit : "il y a aujourd’hui 40% de salariés QUI VONT CHERCHER A MANGER DES LES RESTOS DU COEUR !!"

    Celui qui a posté le sujet ne comprend-il pas le Français ?


  • Sylvain Reboul 3 octobre 2008 09:45

    Cet article est contestable à un double titre :

    1) Il oublie que SR parlait des SALARIES QUE SONT LES "TRAVAILLEURS PAUVRES", comme l’indique LE CONTEXTE TOTAL DE SON INTERVENTION. Et non pas de tous les salariés, ce qui serait en effet absurde de son propre point de vue. Comme quoi il commet une mésinterprétation classique due à une scotomisation abusive (découpage illogique d’une phrase ou contraire au contexte) de ses propos.

    2)Que 20% des étudiants soient au dessous du seuil de pauvreté en tant qu’étudiants est une évidence dès lors que près de 40% de ceux-ci sont obligés de travailler pour survivre et financer leurs études et ce aux dépens de celles-ci. En cela le système des bourses est en effet totalement désadapté à la situation "d’étudiants pauvres" qui reste bien la leur puisqu’ils sont obligés de ne pas être étudiants à temps plein pour vivre et financer leurs études, au contraire des étudiants de milieux plus favorisés..

    Conclusion : qu’un rédacteur non professionnel fasse ces erreurs classiques passe encore, mais que le journal "Libération" en soit l’origine est, en termes professionnels, détestable et confine à la désinformation..


  • george (---.---.87.80) 6 octobre 2008 17:33

    c’est un essai


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