mardi 26 février 2008 - par Bob34

Les excuses de Sarkozy ajoutées dans Le Parisien


Jusqu’où ira-t-on ? Après le vif échange de ce week-end, au Salon de l’agriculture, entre un visiteur et Nicolas Sarkozy, ce dernier, invité ce matin à dialoguer avec les lecteurs du Parisien leur a expliqué qu’il n’aurait pas dû répondre et donner prise à la polémique. Or, d’après L’Express, Nicolas Sarkozy aurait demandé à la rédaction de rajouter cette précision...

« Il est difficile, même quand on est président de ne pas répondre à une insulte. J’ai sans doute mes qualités et mes défauts. Ce n’est pas parce qu’on est président qu’on devient quelqu’un sur lequel on peut s’essuyer les pieds », explique Nicolas Sarkozy dans cette interview donnée au Parisien et dont le principe avait été fixé avant la visite du chef de l’État au Salon de l’agriculture. Nicolas Sarkozy conclut ce chapitre par : « J’aurais mieux fait de ne pas lui répondre ». Or cette dernière phrase selon le directeur de la rédaction du Parisien, a été rajoutée par l’Élysée. « L’interview a été "amendée et corrigée" et transmise au journal lundi en fin de soirée par l’Élysée », explique L’Express.

Selon Dominique de Montvalon, directeur de la rédaction du Parisien qui s’exprimait sur Canal+, « Cette phrase n’a pas été prononcée ». Les lecteurs « retrouvent dans le journal quelque chose que le président n’a pas dit, qu’ils n’ont pas entendu ».

« Selon l’Élysée, rapporte L’Express, "Nicolas Sarkozy ne l’a peut-être pas dit sous cette forme-là" et "cela a été remis en forme à la relecture". On insiste, de même source, sur un "état d’esprit" concordant avec les propos publiés ». Quand la « rectification » est arrivée, explique encore Dominique de Montvalon, les délais de bouclage étaient dépassés et la rédaction en chef s’est interrogée sur l’opportunité ou non de la passer. Il a même été envisagé de publier les deux versions, officielles et non officielles, en parallèle sur le journal papier et sur le site web. Finalement il n’en a rien été, mais les lecteurs du Parisien découvriront la « vraie » version, c’est-à-dire non revue et corrigée par l’Élysée, mercredi dans leur quotidien.

« Entre la version finale que nous publions, qui est arrivée hier soir au-delà de 23 heures et les propos (du matin) il y a au minimum un écart. On ne sait pas si on doit dire (qu’il y a eu) une prise de conscience que la situation née de la vidéo appelait de la part du président une forme plus nette d’excuse ou de regret, mais effectivement ce ne sont pas les propos tenus », a encore expliqué Dominique de Montvalon à L’Express.

En attendant, c’est un buzz inespéré pour Le Parisien...

Une vidéo encodée par Morandini.com



2 réactions


  • Psykotik 26 février 2008 20:07

    J’aimerais comprendre quelque chose... c’est l’Elysée qui écrit au Parisien, ou est-ce qu’il reste encore de vrais journalistes qui font le travail ?

    Peut-être quelque chose m’a échappé, mais je trouve invraissemblable qu’un rédacteur en chef publie les interviews retouchées par l’interviewé et son équipe. C’est digne de l’Algérie !


  • valere (---.---.195.24) 27 février 2008 11:03

    Voilà encore avec cette histoire une preuve qu’il existe un phénomène de Sarkozysme. La façon dont Sarko et son équipe agissent en rectifiant des propos tenus au cours d’une interview est grave !!!! C’est même jeter du discrédit sur la profession de journaliste. On sait depuis longtemps que Sarko 1er et sa cour souhaiterait vivement maîtriser les médias. (Ce qui explique la manoeuvre qui consiste à faire de chaînes TV comme France Télévision des chaînes « culturelles » et de laisser à TF1, chère à Sarko 1er, le soin de diffuser les informations qui seront au préalable "étudiées" par l’Elysée. Tout cela me conforte dans l’idée que Sarko est un grand manipulateur et qu’il faut être très vigilant au respect de la démocratie et à la liberté de la Presse. Sarko n’est pas victime du système car c’est lui qui crée toutes ces polémiques par des attitudes innaccepables. Lors de son entretien avec les lecteurs du Parisien à aucun moment Sarko n’a éprouvé de remords quand à l’incident au salon de l’agriculture. Au contraire il "assumait" ses paroles. Et après cela on voudrait nous faire croire qu’il a été rempli de repentance !!! On a l’air si idiots que cela nous les français !!!


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