jeudi 26 mai 2011 - par iakin

Le Parti Socialiste dans l’Allemagne des années 30

A l’heure où l’affaire DSK plonge le Parti Socialiste dans la tourmente, où Martine Aubry soutient publiquement la candidature de Christine Lagarde à la tête du FMI, où le think-tank Terra Nova conseille aux socialistes d’abandonner l’électorat ouvrier, et où ceux-ci s’enfoncent dans la contradiction et la platitude de leurs discours, les doutes et les critiques pleuvent.

 

L’image des socialistes n’était déjà plus glorieuse, avec la déception de leur tournant libéral en 83, puis la construction européenne qui montre ses limites, et enfin la fuite en avant vers les stratégies électoralistes, mais aujourd’hui c’est jusqu’à leur moralité d’un côté et de l’autre la pertinence même de la social démocratie qui sont ainsi soumises sérieusement à caution.

 

On doute de leur positionnement à "gauche", et d’ailleurs même les événements dans nos pays voisins semblent démontrer plus encore le fourvoiement des socialistes, et leur capacité à gérer la crise économique.

 

Pour beaucoup de ceux qui ont suivi le PS, tout cela ressemble à une dérive certaine qui dure depuis 30 ans. Mais une dérive par rapport à quoi exactement ? Qu’en a-t-il été de la social-démocratie par le passé ?

 

Si l’on prend le cas du Parti Socialiste allemand au cours des années 20 par exemple, la situation était bien plus spectaculaire.

 

A un moment où la droite libérale n’avait pas de soutien populaire, et alors que le parti social-démocrate avait participé à la révolution allemande de 1918, à la proclamation de la république et était appuyé par la majorité des ouvriers... comment de cette période a-t-il pu s’ensuivre la victoire de l’hitlérisme qui a mené l’Europe vers une nouvelle guerre mondiale ?

 

Herwig Lerouge, journaliste et militant de longue date au parti marxiste-léniniste belge (PTB), décortique les processus par lesquels les socialistes, en se donnant l’objectif de sauver le système capitaliste de la crise, en sont arrivés à courir après les pires compromissions. 

 

 

Et qu’en était-il de la France à la même époque ? Comment se fait-il que les années 20 et 30 voyant le fascisme gagner l’Italie, l’Allemagne puis l’Espagne, nous y avons temporairement échappé ?

 

La crise du 6 février 1934 montre pourtant que les pressions étaient extrêmement fortes, mais à la différence de ce qui s’est passé chez nos voisins, en France communistes et socialistes se mettent d’accord sur une stratégie unitaire élargie et sur une ligne politique commune. Arrivé au pouvoir en 1936, le Front Populaire mène des accords syndicaux sur l’augmentation des salaires, la baisse du temps de travail, et prend la décision d’interdire les ligues fascistes.

 

Ce n’est alors qu’en 1940, après la défaire militaire contre l’Allemagne, que sont votés les pleins pouvoirs à Pétain, mis en place le Régime de Vichy, et proclamée la Révolution Nationale.

 



10 réactions


  • coincoin 26 mai 2011 16:13

    Merci d’annoncer rapidement la crédibilité de l’intervenant, "parti marxiste-léniniste".

    La chute de la gauche en France, c’est assez simple : elle n’est plus soutenu par le peuple, mais par qq bobos égarés. L’ouvrier est maintenant "bourgeois" (il peut partir en vacances, mange à sa faim, est logé). 

    La nouvelle classe des travailleurs précaires (intérim, temps partiels), les nouveaux et derniers prolétaires, n’est par contre pas soutenue par la gauche. D’où le succès du FN ou de la droite populaire.


    • iakin 26 mai 2011 18:13

      Eh bien oui, j’annonce la couleur, il manquerait plus que j’essaie de faire passer quelqu’un pour ce qu’il n’est pas...
      Si vous n’avez pas envie d’écouter la conférence et préférez dire n’importe quoi en commentaire, c’est votre problème.


    • iakin 26 mai 2011 18:36

      Merci à toi.
      Tu sais pas, toi, si on peut modifier son billet après la publication ? j’ai vu que d’autres le faisaient, et ça m’embête parce que j’ai balancé celui-là un peu rapidement, il est plein de fautes de frappes, d’orthographe etc.
       
      Sinon, il ne faut pas tout mélanger non plus. Voir la social-démocratie comme un ramassis de traitres c’est se tromper sur son objectif, elle n’a pas pour but de renverser le capitalisme, mais au mieux de renforcer le rapport de force en faveur des travailleurs, et au pire, en temps de crise, de se sauver elle-même.
      En même temps, jamais des acquis sociaux n’ont été obtenus sans les socialistes, et il n’y a pas que des opportunistes non plus. Il faut faire jeu avec eux.
       
      Quand au national-socialisme, il y avait vraiment une aile anti-capitaliste chez les nazis, elle était menée par les frères Strasser et leur vie est intéressante d’ailleurs. Ce que je ne comprend pas c’est comment ils ont pu se faire berner autant par Hitler, qui lui n’en avait strictement rien à faire des théories économiques, considérait le marxisme comme un cancer qu’il fallait exterminer et le disait très clairement des 1922 dans son "Mein kampf". Apparemment tout le monde l’avait mais personne ne le lisait ce bouquin... c’est dingue quand même.
      Les nationalistes anti-capitalistes furent jetés dans les camps de concentration avec les communistes dès que les nazis arrivèrent au pouvoir.


    • iakin 26 mai 2011 19:34

      J’ai déjà voté ^^
       
      Malheureusement, ça me semble évident que les internautes qui s’intéressent à la politique ne sont absolument pas représentatifs de l’ensemble de la population. Ceci dit c’est peut-être une sorte d’avant garde de ce qu’il va se passer plus tard.


  • helios999 helios999 26 mai 2011 19:26

    Le fascisme est la manipulation des idées de gauche par la droite

    que fait le fn , il envoi des signaux de gauches à la population , et on s’etonne que les plus défavorisés votent pour eux
    C’est un scenario bien huilé , on deverse des tapis de bombe merdiatique sur les vrais socialistes , les simples gens croient de toute bonne foi ce qu’ils entendent et vont ou on leur dit.

    le nazisme est une droite décomplexée


    • iakin 26 mai 2011 19:46

      Le pire c’est que le FN n’a même pas un discours "social" quand on les écoute, c’est les médias qui n’arrêtent pas de répéter cela à tour de bras alors que MLP ne promet absolument rien aux travailleurs... le truc de fou quoi.
       
      Là où le discours du FN a changé surtout, c’est en reprenant à leur compte les mots de république, d’égalité, de laïcité et en en changeant complètement le sens.


    • helios999 helios999 26 mai 2011 20:17

      tu ecoutes avec tes oreilles et ton cerveau
      par exemple quand marine dit preferer le travail aux francais ou que les etrangers coutent cher à la collectivité , les petites gens voient augmenter leurs chances de travailler ainsi que leurs revenus sociaux , pour eux c’est du social 


    • iakin 27 mai 2011 01:27

      Je dois être bizarre, mais franchement j’ai du mal y croire ^^


  • aldric 26 mai 2011 20:30

    Un peu dur à suivre la première série de vidéo, c’est long et bien moins rythmé que la vidéo sur la politique de gauche contre la délinquance. La dernière vidéo est par contre courte et facile à suivre.
    Mais c’est plutôt pas mal à première vue, c’est une autre version de l’histoire à laquelle je ne m’intéressais pas avant, l’histoire de la gauche du début du siècle vue du coté des communistes, enfin de l’autre gauche comme dirait Mélenchon, la gauche révolutionnaire si j’ai bien compris :p
    C’est cool car justement Mélenchon se situe dans la filiation de cette histoire de l’autre gauche et je n’y connaissais rien du tout, c’est une histoire partisane vue du coté de l’autre gauche qui explique les compromissions du parti socialiste et le rôle réel des communistes dans cette période.

    Je dois dire que jamais je n’aurais pensé écouter avec attention un discourt marxiste léniniste un jour, c’est partisan mais très intéressant je n’avais jamais entendu cette version en cours d’histoire.

    Je tiens au passage à te remercier pour tes vidéo sur l’autre gauche toujours très intéressantes. (même si je dois avouer que celle la je me demande un peu ou tu as été la trouver x) )


    • iakin 27 mai 2011 01:45

      celle la je me demande un peu ou tu as été la trouver x)
       
      Moi aussi ! :D
       
      Oui c’est un point de vue partisan, mais qui a au moins le mérite de se présenter comme tel... contrairement à beaucoup d’autres.
       
      En ce moment je fouille un peu, voir ce qu’il est possible de trouver comme raisonnements et points de vue intéressant chez les marxistes.
      J’ai entamé "L’impérialisme, stade suprême du capitalisme" de Lénine par exemple... et bien il y parle d’une crise financière qu’il y a eu en Occident dans les années 1870 (dont je n’avais jamais entendu parler) et qui était déjà une crise due à une bulle financière des crédits hypothécaires sur le marché de l’immobilier étatsunien. Puis il analyse une autre crise qui a suivi début 1900 et décortique point par point comment elle a permis l’apparition d’énormes cartels industriels et bancaires en ruinant toutes les petites entreprises.
      Il y a des surprises comme ça parfois...


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