Le Front national peut-il accéder au pouvoir ?
Débat très animé hier soir dans Toutes les France sur France Ô, sur le thème de la montée de Marine Le Pen dans les sondages, avec François Durpaire, Erwan Lecoeur, Alexandre del Valle et Jean Robin. Ce dernier, qui participait à sa première émission de télé, a créé un malaise sur le plateau en critiquant d’entrée la télévision (qui avait tardé à l’inviter) et la chaîne France Ô. De quoi s’attirer les foudres de l’animateur Ahmed El Keiy durant tout le reste de l’émission.
Il y avait chez Robin l’agressivité militante anti-système et anti-médias traditionnels que l’on retrouve ces derniers temps chez Alain Soral lorsqu’il passe chez Taddeï... Lorsque le fauve du web est lâché dans l’arène convenue des grands médias... A cette différence près que Robin n’a pas l’aisance de Soral sur les plateaux télé, dont il est, lui, un habitué de longue date. L’un est un tigre du Bengale, quand l’autre reste, pour l’heure, un chat sauvage...
Surtout, le jeune journaliste dissident a voulu exposer en peu de temps une thèse iconoclaste sur la nouvelle extrême droite, qui, dans une émission formatée, n’avait aucune chance d’être comprise. Comme disait Noam Chomsky, à la télévision, on peut dire en deux minutes que Kadhafi est un terroriste, tout le monde le comprend et l’accepte ; mais allez dire durant ces deux minutes que tous les présidents des Etats-Unis depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale sont des terroristes, et vous laisserez votre auditoire incrédule - et vous aurez perdu face au système.
Jean Robin a péché par radicalisme ; il eut été plus efficace de s’adapter formellement au système pour y faire passer son venin, pardon, son message subversif. Au moins eut-il été audible. L’attitude kamikaze qu’il a adoptée se sera certainement révélée contre-productive. Mais c’est en tombant qu’on apprend à marcher...