"Le chantage à la rue, ça ne marchera pas"
La grève contre la réforme des régimes spéciaux va t-elle continuer ? Va t-elle être reconductible ?
Nicolas Sarkozy est déterminé : en visite impromptue sur un site de maintenance de la SNCF de St Denis une semaine après la grêve. Ceux qui acceptent la poignée de main ont le droit de discuter avec Nicolas Sarkozy.
Nicolas ne veut pas faire de jaloux, sa logique : pourquoi 21 millions de salariés du privé cotiseraient 40 ans alors que 5 millions de salariés du public cotisent 37 ans. d’ailleurs pour lui, il est clair que "La rue ne fera pas plier. Le chantage à la rue ne marchera pas"... On entend même Sarkozy tutoyer son interlocuteur brièvement "attends, attends...".
Pourtant on peut se demander si de tels propos ne vont pas avoir tendance à jetter de l’huile sur le feu et à renforcer la détermination des grévistes. On ne trouve pas de solutions quand on ne veut pas en trouver... ce n’est pas un problème de régimes spéciaux, c’est un problème de redistribution et de répartition. 37 ans de cotisation pour tout le monde n’est pas impossible : en effet sommes-nous arrivés à un point d’innovation technologique que l’on ne pourrait pas faire diminuer le temps de travail (quotidien et sur une vie) ?
Nous ne sommes plus au temps de la charrue, il est donc possible de faire profiter à tout le monde des gains de productivité liés à l’amélioration technologique. On peut s’en réjouir, non ? Le trend historique a toujours été à la diminution du temps de travail... aller à l’encontre est sans doute voué à l’échec à long terme.
L’homme politique qui rentrera dans l’histoire ne sera pas celui qui imposera de travailler plus mais celui qui montrera que l’on peut gagner et faire autant en travaillant moins et différemment.
Voilà la rupture tant attendue... et qui améliorera la productivité de long terme et la qualité de vie : d’ailleurs un président doit se soucier avant tout de la qualité de vie de ses concitoyens, de leur bien être... augmenter le temps de travail sans gagner plus (ce qui pourtant aurait été normal), n’améliorera pas le bien être, c’est un fait !
Il faut donc plancher, travailler à un projet de société qui tienne la route (travailler à 65 ans ou 70 ans, quel que soit le travail, est illusoire !) sous contrainte de 37 ans de cotisation pour tout le monde : il doit bien y avoir des solutions, en mathématique, il y a toujours des solutions !
Un seul mot d’ordre : gagner et faire autant en travaillant moins et différemment. Voilà la rupture.