Laurent Bgagbo : "J’ai été arrêté sous les bombes françaises"
Premier contact de Laurent Bgagbo avec les juges de la court pénale internationale
Juge : "Je m’adresse à vous pour savoir si vous avez des observations à formuler les les conditions de votre remise à la court pénale, ainsi que les conditions de détention à la court pénale de Laye depuis votre arrivée"
Laurent Bgagbo : "Madame, les conditions de ma détention à la court de Laye sont correctes. Ce sont des conditions normales pour un être humain. Mais ce sont mes conditions d’arrestation qui le sont moins. J’ai été arrêté le 11 avril 2011, sous les bombes françaises.
La résidence du président de la république a été bombardé du 31 mars au 11 avril. Et dans ces décombres là, que le 11 avril, pendant qu’on bombardait la résidence, qui était déjà à terre, nous nous sommes caché dans un trou de la résidence et une cinquantaine de chars français encerclaient la résidence, pendant que les hélicopters bambardaient. C’est dans ces conditions là que j’ai été arrêté.
J’ai vu devant moi, mourir mon ministre de l’intérieur, Tagro (Désiré Tagro). J’ai vu mon fils ainé qui est encore détenu en Côte d’Ivoire.
Je ne sais d’ailleurs pas pourquoi on l’a arrêté, c’est peut-être parce qu’il est mon fils. Je l’ai vu battu. J’ai vu mon médecin personnel, qui était avec moi, le docteur Bley, qui est encore à Korhogo, je l’ai vu partir, j’ai cru qu’il allait mourir mais dieu merci, il n’est pas mort. Mais Tagro a eu moins de chance, c’était le ministre de l’intérieur. C’est dans ces conditions que ça s’est fais. Je ne vais pas continuer, on est pas encore dans le procès, mais les conditions de l’arrestation sont celle-là"
Bgagbo à la court pénale internationale
partie 1
partie 2