Jean-Luc Mélenchon nie les « pogroms » du 7 octobre
Invité de BFMTV, Jean-Luc Mélenchon a de nouveau créé la polémique : il a nié que les massacres du 7 octobre 2023 soient des pogroms car, selon lui, le Hamas s'en est pris à des Israéliens, pas à des Juifs.
? Les massacres du 7 octobre n'étaient "pas des pogroms" car ils ne visaient pas des juifs mais des Israéliens, proclame le télégraphiste en chef des terroristes antisémites du Hamas en France Jean-Luc Mélenchon. ? #Israel
+ de 70 étrangers ont été tués dont 42 ??. pic.twitter.com/KWRzDZdGw3— Amaury Brelet (@AmauryBrelet) January 28, 2024
Pourtant, les terroristes du Hamas se sont eux-mêmes vantés d'avoir tué des Juifs :
Les terroristes du Hamas se sont eux mêmes vantés d'avoir tué des "juifs". #Melenchon #antisemitisme #pogrom https://t.co/upjQR6t0CW
— Amaury Brelet (@AmauryBrelet) January 28, 2024
Voici la déclaration du leader de LFI dans son intégralité, qui lui a parfois valu, sur les réseaux sociaux, d'être traité d'antisémite, voire de négationniste :
? "Je ne peux pas répondre pour le Hamas" : voici l'extrait en entier où Jean-Luc Mélenchon nie l'existence de pogroms le 7 octobre. #Hamas #Israel pic.twitter.com/WtfMV4XWoO
— Amaury Brelet (@AmauryBrelet) January 28, 2024
Qu'est-ce qu'un pogrom ? L'historien Raul Hilberg le définit comme « une brève explosion de violence d'une communauté contre un groupe juif qui vit au milieu d'elle-même ».
Pour aller plus loin, cet article de l'historienne Marie Moutier-Bitan : "Le pogrom du 7 octobre 2023 : la dimension exterminatrice d’un crime". Extrait :
Plusieurs composantes du pogrom se retrouvent dans les attaques menées par le Hamas dans les kibboutzim. Les victimes sont frappées sans distinction de sexe ou d’âge. Du nourrisson aux vieillards, aucun Juif n’est épargné. Le pogrom éclate dans l’intimité des foyers, sur le pas des portes, dans les jardins ou dans les cours. L’usage d’armes blanches est révélateur : pour les bourreaux, il y a négation des victimes à appartenir au genre humain. Elles sont abattues avec une cruauté qui rappelle les pires descriptions des attaques des cosaques de Khmelnytskyï au XVIIe siècle. Il s’agit de la destruction dans son sens le plus brut : anéantir toute l’existence, jusqu’aux maisons qu’on éventre, aux objets qu’on détruit, aux corps qu’on fracasse. Cependant, les événements tragiques du 7 octobre 2023 se démarquent des pogroms du XXe siècle en Europe en un point essentiel : ils ont été perpétrés sur le sol israélien, dans des localités où les Juifs étaient majoritaires. Son message est d’autant plus fort : les Juifs ne sont en sécurité nulle part.
Peut-on tout de même utiliser le terme de « pogrom » ? Est-il destiné à évoluer au gré des assassinats collectifs commis contre les Juifs, ou bien devrons-nous forger un autre concept ? Le terme n’est, certes, pas tout à fait satisfaisant ; le contexte historique, politique, social, économique et culturel est à chaque fois différent et fondamental pour comprendre les rouages de ces tueries. L’examen rigoureux des documents et preuves, par la justice et par les historiens, permettra une analyse plus fine du déroulé de ces massacres, affinera l’identité des auteurs de ces crimes, le fonctionnement hiérarchique de ces groupes de meurtriers. Toutefois, nous avons besoin d’outils conceptuels pour appréhender les faits. Nous n’avons guère d’autres mots que celui de « pogrom », car il contient une idée qui, elle, est immuable : sa dimension exterminatrice. Et tel est le message que le pogrom veut faire passer.