Hollande et Sarkozy se saluent au dîner du Crif
Nicolas Sarkozy et François Hollande se sont serrés la main mercredi soir au dîner annuel du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) au pavillon d'Armenonville au Bois de Boulogne (Paris XVIe). C'est le candidat socialiste qui a eu l'initiative de ce geste. Sarkozy était l'invité d'honneur du dîner pour la troisième fois depuis le début du quinquennat.
Parmi les autres invités de marque figuraient, nous dit Le Parisien, Dominique de Villepin, Manuel Valls (lié de manière éternelle à Israël) et Pierre Moscovici, l’ancien lieutenant de DSK. On reconnaît aussi sur les vidéos le ministre de l’Economie et des Finances François Baroin. Durant son discours, le président du Crif Richard Prasquier a mis en garde contre le Front national et la remontée des nationalismes en Europe. Prasquier a également condamné Eva Joly, car les Verts « diabolisent Israël et appellent à son boycott ». Un autre danger pour le président du Crif vient des islamistes : « Les nazis traitaient les Juifs de vermines, de rats ou de bactéries. Il y a aujourd’hui d’autres nazis, qui viennent d’un islam dévoyé et qui traitent les Juifs de fils de singes et de porcs ».
Une absence a été remarquée dans ce grand raout, c’est celle de François Bayrou, dont on peut saluer la décision courageuse ; le candidat Modem à la présidentielle a, en effet, décidé de ne plus venir à ce type de réunion communautaire : « J’ai beaucoup réfléchi à cette question depuis des années [...] Et j’en suis arrivé à la conclusion que je ne devais plus participer à des réunions communautaires, quelle que soit la communauté qui invite des politiques dans des manifestions spécifiques ». Car « l’organisation de manifestations publiques où les politiques se pressent en rangs serrés pour venir, d’une manière ou d’une autre, déclarer leur flamme à une communauté, m’a toujours dérangé parce qu’il y a, d’une certaine manière une volonté de capter les suffrages de telle ou telle sensibilité », a-t-il ajouté. « Pour ma part, je pense que la France est une, que ses citoyens sont d’abord des citoyens avant d’être juifs, catholiques, musulmans, bouddhistes, agnostiques ou athées » et « l’assignation publique de dirigeants politiques, invités à ce type de manifestation, ne correspond pas à ma vision de la République ». Chapeau bas à François Bayrou pour cette leçon de république...
"Jugés hostiles à Israël", les extrêmes n’ont, eux, pas été conviés au dîner, nous dit-on sur BFM TV. Ce qui montre une nouvelle fois que le Crif ne défend pas tant les juifs de France qu’Israël... ce qui est bien dommage, et qui rend d’autant plus problématique, si ce n’est scandaleuse, la participation de nos politiques à cette réunion.