Analyse politique du manifeste d’Aymeric Chauprade
Aymeric Chauprade est une personnalité politique et géo-politologue Français.
À la suite de la parution de son ouvrage « Chronique du choc des civilisations », Aymeric Chauprade est accusé par le journaliste Jean Guisnel de complaisance pour les théories alternative sur les attentats du 11 septembre.
Cela lui vaut d’être, début février 2009, privé de sa chaire au Collège interarmées de défense, sur une décision expresse du ministre de tutelle Hervé Morin. Aymeric Chauprade porte alors plainte. Le 1er juin 2011, le tribunal administratif de Paris confirme l’annulation de la décision prise par le ministre en soulignant qu’elle résultait « d’une procédure irrégulière », selon les termes du jugement
Membre du FN, il est élu député européen le 26 mai.
Dès la première session du Parlement, Aymeric Chauprade a été désigné chef de délégation FN au Parlement européen. Il est par ailleurs en charge des négociations afin de constituer un groupe politique européen au Parlement. Ce détail a son importance car l’hypothèse selon laquelle différents contacts à ce niveau ont influés sur sa nouvelle doctrine géopolitique est loin d’être absurde.
En effet, le 11 aout 2014, celui qui apparait comme la voix du FN en matière de politique étrangère publie un « Manifeste pour une nouvelle politique internationale de la France », dont le contenu est assez surprenant pour beaucoup de ses lecteurs.
Dans cet article, le manifeste d’Aymeric Chauprade sera étudié de façon rationnelle, froide et détachée. Que l’on soit en accord ou en opposition avec sa nouvelle ligne géopolitique, elle a le mérite de poser une alternative dans le néant de la pensée géopolitique des politiciens français.
L’école réaliste en géopolitique
On ne peut pas comprendre Aymeric Chauprade si on ne comprend pas l’école réaliste en géopolitique. Cette école s’appuie sur une praxéologie, c.à.d. qu’elle se donne pour objet l’analyse de l’action humaine en partant des faits et rien que des faits, sans jugement de valeur.
Pour l’école réaliste, la poursuite par l’État d’une politique de puissance est à la fois un fait et une conduite souhaitable comme moindre mal.
Aymeric Chauprade se veut donc être un “réaliste”, selon la logique des Etats-nations, pour lequel la finalité de l’action politique réside dans la satisfaction d’intérêts dits “nationaux”.
Comme doctrine, le réalisme se définit principalement comme opposition à ce qu’il nomme l’espoir ou l’illusion idéaliste d’un système international fondé sur la négation de la force .Le réalisme rejette l’idéalisme pour deux sortes de raisons : parce qu’il lui reproche de ne pas correspondre à la réalité mais aussi parce que l’idéalisme, lorsqu’il défend des principes totaux, peut mener au fanatisme et donc à la guerre la plus violente
Plusieurs auteurs sont considérés comme des références du réalisme politique :
-Thucydide avec sa description de la " guerre du péloponèse" a proposé la première analyse qui soit parvenue jusqu’à nous où un conflit est décrit avec la volonté de neutralité de l’auteur.
-Thomas Hobbes pour sa vision de l’état de nature, qui est utilisé pour décrire les relations inter-étatiques
-Nicolas Machiavel, dont plusieurs articles ont déjà été publiés sur le site.
http://www.agoravox.tv/actualites/politique/article/nicolas-machiavel-le-prince-45461
http://www.agoravox.tv/actualites/politique/article/le-prince-de-machiavel-morceaux-36980
http://www.agoravox.tv/culture-loisirs/culture/article/machiavel-penseur-du-bien-commun-45061
Les postulats fondateurs sont les suivants :
-L’État est l’unité d’analyse à privilégier en relations internationales, considéré comme unitaire et rationnel (il agit selon une logique coût-avantage et cherche à maximiser son intérêt).
-Le système international est par définition dans un état naturel de guerre : en l’absence de gouvernement supérieur aux États, ceux-ci sont autonomes et indépendants, ils entrent en conflit.
-Le principal objectif poursuivi par un État est la puissance pour sa survie, et donc sa propre sécurité (le manque de confiance entre les États implique qu’ils doivent augmenter leur propre puissance pour assurer leur défense et leur propre survie face à d’autres États potentiellement hostiles et plus puissants).
« Le seul principe fondateur sain pour un grand État (…) est l’égoïsme d’État, et non le romantisme. Il n’est pas digne pour un grand État de se quereller pour quelque-chose qui n’entre pas dans ses propres intérêts. » Otto von Bismarck
La stratégie américano-sioniste a fonctionné
Dans son manifeste, Aymeric Chauprade part d’un postulat : la stratégie des Etats unis, d’Israël et des réseaux pro -Israéliens a fonctionné et en réaliste, considère qu’il faut accepter cette donnée et agir en conséquence. De quelle stratégie parle-t-il ?
Rappelons cette citation du maître en date de 2009 :
“L’islamisme est venu remplacer le communisme comme ennemi. Pour les États-Unis, l’islamiste est le nouvel ennemi permettant de justifier son emprise sur l’Europe et sur une large partie du monde”.
Aymeric Chauprade s’était alors posé en dénonciateur de la “mise sous tutelle de la France” par un certain lobby. Ainsi écrit-il en 2009 :
“Au Figaro magazine, ma critique de l’immigration et ma défense de la civilisation, ça passait plutôt bien, mais quand ils se sont aperçu que mon Europe à moi était vraiment européenne et que je cherchais autant à la libérer de l’invasion islamique que de l’emprise sionisto-américaine, alors les choses sont devenues plus compliquées.”
Que s’est-il passé depuis ?
Aymeric Chauprade dans son manifeste fait deux grands constats :
1. Les États-Unis, profitant de la « guerre contre le terrorisme », ont décapité les nationalismes arabes en déchainant sur eux les fondamentalismes sunnites qui ont débouchés sur les « printemps arabes ».
Il évoque également concernant la Palestine , le fait qu’ Israël a tout fait pour créer cette situation qui a conduit au remplacement du nationalisme palestinien originel par le Hamas, tout ceci afin de renforcer la cohésion des Occidentaux autour de l’État juif.
2. Aymeric Chauprade parle de cette thèse de remplacement de la population historique de la France par une population en majorité africaine et musulmane.
La stratégie atlanto-sioniste a donc redistribué les cartes tant sur le plan national qu’international.
Grossièrement, Aymeric Chauprade dit la chose suivante : les atlanto- sionistes ont gagnés et nous devons l’accepter. Ils nous ont implanté un ennemi qui est le fondamentalisme sunnite, pour nous enfermer dans une alliance avec eux. Ce qui est fait est fait, acceptons cette alliance contre ce golem (qui sans doute, selon lui, échappe à ses créateurs).
La nouvelle doctrine géopolitique du député Européen s’articule autour de cette idée. Il préconise donc une politique étrangère cohérente avec les priorités intérieure de la France. Que propose-t-il donc concrètement ?
L’ennemi n’est pas Israël, le capitalisme apatride ou un mondialisme imaginaire.
Aymeric Chauprade exhorte à ne pas se tromper d’ennemi. Et pour lui, Israël n’est pas l’ennemi.
Dans son manifeste, Israël et ses partisans ne semblent donc plus exercer “d’emprise” en France, ni sur l’Europe comme il l’avait mentionné en 2009, en tout cas, plus au point d’être dénoncés.
L’ennemi dans sa ligne géopolitique est le fondamentalisme sunnite.
Il préconise donc sur le plan international :
1. De lâcher l’Arabie Saoudite et le Qatar, principaux pourvoyeurs du fondamentalisme sunnite.
2. De faire de la France un acteur de l’équilibre multipolaire en s’émancipant des États-Unis (il évoque la collusion probable entre une partie de l’État profond américain et l’État profond saoudien).
Il propose pour la France de soutenir l’émergence d’une véritable Europe-puissance indépendante des États-Unis.
3. De construire une alliance forte avec la Russie, seule grande puissance européenne à assumer ouvertement et fermement sa civilisation chrétienne.
4. De s’allier avec le chiisme et l’ensemble des minorités du Moyen-Orient face au réveil du volcan sunnite qui essaie selon ses termes « obsessionnellement de reconstituer l’Oumma dans un grand califat mondial appelé à s’étendre au détriment des autres civilisations ».
Il propose par exemple de s’allier à nouveau avec Bachar al Assad et l’aider à détruire les foyers islamistes qui selon lui, gangrènent son pays.
5. De lâcher les palestiniens de Gaza qui ont choisi de donner le pouvoir à un mouvement islamiste sunnite, le Hamas
6. De défendre la souveraineté d’Israël.
Ce dernier point est particulièrement intéressant. Aymeric Chauprade fait plusieurs paris :
a. Celui de l’isolement croissant de l’Etat sioniste du fait du détournement des Etats unis, ce qui poussera Israël à adopter une posture multipolaire en construisant des relations fortes avec la Russie, l’Inde, la Chine.
b. Celui d’une entente des États-Unis et d’Israël avec l’Iran comme avec l’Irak à dominante chiite.
c. Et enfin celui de la résolution de la question palestinienne qui s’imposera selon lui à Israël. Selon lui, des concessions territoriales douloureuses pour Israël en Cisjordanie, et donc le démantèlement des colonies s’imposeront d’eux mêmes.
Ces paris sont les grands points faibles de la doctrine du géopoliticien car rien ne garanti que les choses se passent comme il le pense.
Il est vrai que le torchon brule entre les Etats unis et Israël, certains géopoliticiens américains comme Zbigniew Brzezinski sont de plus en plis agacé par l’influence des réseaux pro Israéliens sur la politique américaine (rappelons nous que ce dernier a préconisé en 2009 d’abattre les avions Israéliens s’ils survolaient l’Irak pour bombarder l’Iran).
Et il est aussi vrai que la classe dirigeante Israélienne prend de plus en plus en compte cet agacement, et pense un retournement d’alliance, ce qui la conduit à se rapprocher petit à petit des BRIC et particulièrement de la Russie, notamment sur l’affaire de la Crimée.
Mais rien ne garanti que tout cela débouche inévitablement sur une scission. Rappelons l’enquête de John J. Mearsheimer et Stephen M. Walt sur l’influence du lobby pro-israélien sur la politique américaine : cette influence, même si elle s’amoindri ne cessera pas par enchantement d’exister au point de remettre en question l’existence d’un axe atlanto-sioniste.
De même, rien ne nous garanti qu’Israël puisse s’entendre avec l’Iran. Et par-dessus tout, rien ne garanti qu’Israéliens et américains ne veuillent plus utiliser le fondamentalisme sunnite à leurs propres fins.
En conclusion, il suffit qu’Aymeric Chauprade perde ces paris pour que toute sa ligne géopolitique s’effondre comme un château de carte.
Mais il est fort probable que certains contacts lui aient donné des garanties, ce qui explique ces paris très risqués.
Sur le plan de la politique intérieure qui doit pour le député Européen conditionner la politique étrangère de la France, Aymeric Chauprade fait du lobbying vers la communauté juive organisée et use de tous les éléments de langage médiatique de la rhétorique néoconservatrice.
Il explique : « Un pan entier et important de la population de nationalité française d’origine arabo-maghrébine et musulmane n’est plus seulement antisioniste, il est antisémite ».
« Antisémite » : le mot est lâché !
Il évoque une alliance entre l’argent des pétromonarchies du golfe qui investissent en banlieue, les musulmans de France et le système UMPS qui touchent « l’argent du Golfe en même temps qu’ils commencent à récolter le vote musulman ».
Aymeric Chauprade poursuit : « Le nouvel antisémitisme vient d’une partie de la communauté musulmane qui associe les Juifs à la politique d’Israël. Les manifestations pro-palestiniennes récentes ont apporté la preuve évidente, d’une part que la cause palestinienne est devenue une cause islamiste, d’autre part que l’antisionisme ne cherche même plus à s’y distinguer de l’antisémitisme ».
Traduction : Antisionisme = antisémitisme !
Mais le géopolitologue va encore plus loin , en mettant sur le même plan la liberté d’expression d’ un comique dont le seul métier est de faire rire les foules et une milice communautaire ratonnant et kidnappant leurs adversaires politiques et allant même jusqu’ à poser des bombes : « Marine Le Pen a toujours été du côté des libertés, cela a été vrai à l’époque de la polémique sur Dieudonné ; c’est vrai aujourd’hui à propos de la LDJ. Elle ne cautionne ni Dieudonné ni la LDJ, mais se méfie simplement de ces velléités d’interdictions qui peuvent ouvrir la voie à n’importe quelle autre interdiction sous n’importe quel autre prétexte ».
Mais on n’a pas encore atteint le fond puisque le proclamé défenseur des valeurs multiséculaire de la France éternelle justifie l’existence de ce groupuscule considéré comme terroriste dans plusieurs pays, dont aux Etats unis et en Israël ou l’on s’ étonne de l’ existence d’ un tel mouvement en France : « La vérité c’est que la LDJ n’est que le reflet d’une posture d’auto-défense d’une communauté qui se sent de moins en moins en sécurité en France, comme d’ailleurs des millions de Français eux-mêmes agressés par la racaille. Voilà la question qu’il convient de se poser ! ».
Les réseaux musulmans seraient aujourd’hui tout puissants en France : « En plus d’être achetés par le Qatar et l’Arabie Saoudite, nos gouvernants de l’UMP et du PS ont fait le choix cynique du poids démographique de la clientèle électorale musulmane. C’est ce qui explique avec quelle facilité le communautarisme musulman tire ce qu’il veut des municipalités UMP et PS ».
Aymeric Chauprade évoque également « la propagation d’une pensée unique « pro-palestienne » dans les médias dominants ». Heu … vraiment ?
Et en conclusion, il pose le FN comme le principal bouclier des juifs de France contre la communauté musulmane organisée et toute puissante : « A moins d’un changement politique de grande ampleur, les Français juifs peuvent donc se faire du souci sur leur avenir en France car ni l’UMP ni le PS ne constitueront pour eux un rempart ».
Et il propose donc une série de mesure pour solder « le problème musulman » : L’inversion des « mauvais » flux migratoires, l’établissement du droit du sang, l’abolition du regroupement familial, la réduction drastique de l’asile, une politique migratoire de choix (choisir ceux qui apportent à la France), refus énergique de l’islamisation (en refusant la construction de mosquées) ainsi que la réforme profonde des conditions d’accès à l’État-Providence.
Que dire de ce lobbying ? Si les mesures énoncées par le député Européen semblent être une question de bon sens, les raisons qu’il invoque pour les justifier elles semblent être une opération de communication, ou disons le franchement, de l’enfumage politicien.
Encore une fois , comme dans le point précédent, Chauperade fait une série de paris qu’ il n’ a aucune garantie de gagner et ici , il s’ agit de l’ alliance de la communauté juive organisée ( qu’ il exhorte de lâcher les partis de gouvernements ) et sa famille politique.
Quand on connait la rancune tenace de ces réseaux communautaires, et leurs relations avec le front national du fait de son histoire, on déduit facilement que cette stratégie est perdante. Au mieux, tout ce que la famille politique du géopoliticien pourra obtenir, c’est un jeu du chat et de la souris , sa famille politique jouant le role de la souris.
La solidarité civilisationelle ou l’internationalisme de droite
Sur ce thème, Aymeric Chauprade est moins dans la communication et le lobbying, l’auteur de l’analyse émet l’hypothèse qu’il assène ses convictions profondes.
D’ abord notons que le FN habituellement pourfend la politique d’ingérence et le droit d’ingérence.
Le géopoliticien change de fusil d’épaule en justifiant l’ingérence par le principe de « solidarité civilisationnelle ». Aymeric Chauprade passe donc d’un réalisme géopolitique à une approche idéaliste droitière fondé sur des valeurs internationalistes civilisationelles.
Rappelons la perspective internationaliste traditionnelle : elle s’appuie sur la solidarité internationale des prolétaires contre un capital qui par le développement des forces productives est devenu international, voir apatride. Les travailleurs agissent solidairement avec comme but la révolution mondiale, et soutiennent les travailleurs d’autres pays et non leur gouvernement local. L’internationalisme s’oppose donc fondamentalement aux guerres entre les peuples.
Pour le géopoliticien, la solidarité ne doit pas être construite entre prolétaires du monde entier mais par proximité civilisationelle.
Ainsi, il explique : « La France reste à mes yeux la Fille aînée de l’Eglise, celle qui a secouru les Chrétiens du Liban en 1860, et ces chrétiens sont mes frères. La France est une personne, elle a un honneur, pas seulement des intérêts. C’est donc ce principe de solidarité civilisationnelle qui peut justifier exceptionnellement l’ingérence ».
Et c’est cet internationalisme de droite qui justifie ces postures :
-« Nous devons aider les Chrétiens à rester chez eux, à défendre leurs villages, leurs églises, car ils étaient les premiers sur la Terre d’Orient. Je soutiens donc sans réserve les frappes militaires américaines contre l’État islamique et j’affirme que c’est l’intérêt et l’honneur de la France que de se joindre à ces frappes. Moi qui suis le premier à m’opposer à la folle politique des États-Unis en Ukraine, je sais aussi refuser le systématisme et dire que les Américains ont fait le bon choix en aidant le gouvernement irakien ».
« Nous savons que près de 1000 djihadistes disposant de la nationalité française sont partis combattre en Syrie et en Irak et que beaucoup ont rallié le califat islamique (…).Nous devons les éliminer in situ et ce devrait être le rôle de nos services spéciaux de s’en occuper dès maintenant(…).Il revient la responsabilité à chaque nation européenne (France, Royaume Uni…) d’éliminer ses ressortissants djihadistes avant qu’ils ne reviennent ».
Solidarité civilisationelle, donc, qui doit aussi conduire aussi à accueillir préférentiellement les immigrés par proximité civilisationelle : « la préférence chrétienne qui devrait être une évidence en matière d’asile ».
Solidarité civilisationelle qui le conduit à s’inquiéter de la dynamique démographique dans les pays occidentaux, y compris aux Etats unis : « les États-Unis voient leur population WASP (White Anglo-Saxon Protestants) en voie de minorisation ».
Solidarité civilisationelle qui s’appuie sur deux paramètres : la souche européenne (comprendre race blanche) et la culture chrétienne.
Quid de la place de l’espace latino américain dans sa doctrine ? Quid de la place de l’Afrique ? Ne serait ce qu’un espace géographique voué à être conquis dans l’optique d’une politique de puissance de la France ?
L’auteur de l’article émet de sérieuses réserves quant à cette conception des relations internationales fondé sur la « solidarité civilisationelle », posture idéaliste qui conduira très certainement Aymeric Chauprade à un alignement néoconservateur dans lequel un occident helléno- chrétien en voie de minorisation et en perte de puissance ferait face non seulement aux barbares Sunnites, mais aussi à la sphère asiatique, latino américaine et africaine. Cet idéalisme entera en contradiction avec son constat réaliste de l’existence d’un monde multipolaire.
Aymeric Chauprade est en ce sens révélateur d’un occident schizophrénique qui d’un coté n’accepte pas de ne plus être le pole dominant du monde et qui réagit à cette perte d’hégémonie par une brutalité que l’on peut qualifier de néoconservatrice mais qui de l’autre coté prend acte intellectuellement de cette perte de puissance et de la monté de nouveaux pôles.
En conclusion
La ligne élaborée par le géopolitologue se bâtit sur des paris très risqués qu’il n’ est absolument pas certain de gagner et sur une série d’incohérences. La montagne risque bien d’ accoucher d’ une souris.
Néanmoins , celà est un plaisir de voir un politique capable de penser et de proposer une alternative géopolitique , espérons que son exemple sera suivis et que des feuilles de route de politiques étrangères alternatives seront proposées , des partis d’ extrème gauche aux partis d’ extrème droite.
Sources :