Visite de Poutine au Moyen-Orient
Le président russe Vladimir Poutine doit se rendre en Israël à la fin du mois de Juin selon le ministre ministère des Affaires étrangères israéliens. C’est la 2-eme fois que Poutine se rend à Israël. Poutine fut premier leader russe à visiter l’Etat Juif en 2005.
Les deux pays ont eu des relations difficiles durant de nombreuses années en raison du soutien qu’apportait la Russie aux pays arabes opposés à l’Etat israélien. Mais les choses ont changé au cours des deux dernières décennies. La chute de l’ex-Union soviétique et l’émigration de plus d’un million de juifs russes vers Israël ont ouvert un chapitre plus amical entre les deux pays. Aujourd’hui il existe une relation solide, mais les différences en matière de politique existent encore. La différence la plus importante est l’étroite relation qui unie la Russie avec l’Iran et la Syrie, les deux ennemis jurés d’Israël.
Mais comme le dit la chanson de Bob Dylan, "les temps sont en train de changer. Certains experts israéliens estiment que le voyage de Poutine à Jérusalem peut être un signe qu’il est en train de réévaluer ses liens avec Téhéran et Damas.
Personne ne prédit un retour de veste, mais le printemps arabe et le consensus international au sujet du développement d’armes nucléaires de l’Iran ont percé des trous dans la sphère d’influence de la Russie.
Zeev Khanin, le conseiller du gouvernement israélien :
"La Syrie est en train de perdre son régime contemporain malgré le soutien de Moscou et d’autres forces. L’Iran est de plus en plus isolée, c’est pour cela que Poutine s’intéresse à de nouveaux alliés dans le Moyen-Orient et comprend peut-être comment il peut avancer, comment il peut y fonctionner sans se confronter avec l’Occident, mais plutôt en coopérant."
Poutine devra réparer les clôtures diplomatiques avec les dirigeants israéliens si il a l’intention renforcer les liens. En tout premier lieu, il fera face à la critique pour son refus de pressionner l’Iran afin qu’elle s’entende avec l’Occident sur son programme nucléaire controversé. Et il recevra probablement des plaintes au sujet de l’opposition de Moscou à l’embargo du pétrole de Téhéran proposé par l’Union Européenne et les États-Unis.
Une attaque préemptive d’Israël sur l’Iran n’est pas probable - Poutine a exprimé publiquement sa forte opposition.
Boris Morozov, le professeur de science politique a l’Université de Tel-Aviv :
"Très certainement les dirigeants israéliens vont essayer de convaincre Poutine d’au moins pour adoucir sa position sur l’Iran, au sujet des sanctions et non pas en vue d’une attaque. Je ne pense pas que Poutine soit assez puissant pour s’opposer à Israël ou aux États-Unis dans le cadre d’une attaque."
Mais le lobbying de Jérusalem n’est pas susceptible de produire un changement significatif dans la position de Poutine du jour au lendemain. Cependant les responsables pensent que c’est le début d’un dialogue important. Ils prétendent que Poutine sait qu’un Iran nucléaire serait également une menace pour la Russie.
Sur la question de la Syrie et de l’effusion de sang quotidienne qui à désormais qualifiée de guerre civile par l’ONU. Poutine et le Premier Ministre israélien Netanyahu peuvent avoir plus d’un point en commun.
Tous deux pourraient être en attente du chapitre qui fera suite au renversement Bachar Al-Assad.
Zeev Khanin, le conseiller du gouvernement israélien :
"Ce que la Russie préfèrerait, ce serait le maintien du régime contemporain, la substitution de Bachar el-Assad par quelqu’un d’autre. En définitive le même régime, moins fort, plus faible, moins liés à l’Iran et au Hezbollah, mais capable de garder le contrôle de l’ensemble de la Syrie, ce qui pourrait aussi être dans l’intérêt d’Israël."
Poutine et Netanyahu craignent que l’effondrement total du régime d’Assad puisse donner le contrôle aux fondamentalistes chiites en matière de contrôle, des radicaux qui s’opposent à Israël et la Russie et se sont alignée sur les Etats arabes modérés de la région. Les mêmes préoccupations vont unir les deux pays sur l’avenir de l’Egypte.
Mais Israël fera preuve de prudence sur le sujet de la Syrie, en particulier depuis que les Etats-Unis ont accuser la Russie de fournir à Damas des hélicoptères de combat, qui selon les témoins ont été utilisés par les forces d’Assad lors du massacre des femmes et des enfants dans plusieurs villes.
Au milieu des différences sur des sujets délicats, la visite de Poutine est encore considéré par de nombreux analystes comme un signe de rapprochement. C’est quelque chose que Jérusalem avait voulu pendant longtemps et maintenant Moscou se prête au jeu compte tenu des changements politiques aux alentours.
Boris Morozov, le professeur de science politique a l’Université de Tel-Aviv :
"Il y a beaucoup de sujets qui doivent être commenté entre la Russie et Israël, certains d’entre eux sont l’économie, comme par exemple la question du gaz, qui est très importante pour les deux pays. Il y a beaucoup de questions stratégiques puisqu’il y a des avions israéliens que la Russie veut acquérir. Il y a aussi la coopération stratégique dans la lutte anti-terroriste et encore beaucoup d’autres sujets."
Il y a beaucoup de dossiers que Netanyahu et Poutine doivent aborder lors de la visite de ce dernier à la fin du mois de Juin.