mercredi 6 juillet 2011 - par C.la.Vie

Travailler à Fukushima, mieux que rien ?

AlJazeera – Nomades Nucléaires : Les sous-traitants de la centrale de Fukushima en mal de Nomades nucléaires se tournent aujourd’hui vers les plus vulnérables pour renouveler leurs besoins en main d’œuvre.

Mais n’est-ce pas ce que l’industrie Nucléaire a toujours fait ? Et ce à travers le monde ?

D’ailleurs, dans les années 80, General Motors et Westinghouse envoyaient uniquement des « Squads » d’ouvriers temporaires d’origine africaine sur la centrale de Tsuruga au Japon (centrale reconnue la plus dangereuse des centrales au monde) source Voices from Darkness by Kondo Kazuko

 

..Et en France ? Ils sont 30 000 ! 

Pour ceux qui ne sont pas familiers avec les “Nomades Nucléaires » au Japon, les"genpatsu jipushi ") :

 

Sont appelés ainsi les ouvriers qui voyagent de centrales en centrales selon les besoins sur place. Le Los Angeles Times en décembre 1999, titrait « le système de la main d’œuvre jetable » ( « System of Disposable Workers »)

 

 « …La majorité des ouvriers des centrales nucléaires sont employés par des sous-traitants, évitant ainsi aux entreprises d’avoir à licencier en cas de graves problèmes. Les critiques disent que ce système diffuse la traçabilité des responsabilités, rendant impossible l’évaluation des risques sanitaires propre à un lieu de travail […] les ouvriers au bas de la pyramide, sont les moins formés aux risques sanitaires et sont les plus exposés aux radiations. Selon un rapport de la commission japonaise de la sûreté nucléaire, sur 71,376 employés dans l’industrie nucléaire, 63,420, soit 89%, travaillent pour des sous-traitants. Ce sont eux qui s’exposent à 90% des radiations, »

 

Agamitsu Miura, professeur àl’université de Tsuda de Tokyo écrit en 2000 « La tragédie cachée de la main d’œuvre japonaise » 

 

 « La grande majorité des employés des centrales nucléaires travaillent sous contrats temporaires allant de 1 à 3 mois. La plupart d’entre eux sont agriculteurs, pécheurs ou ouvriers manuels ayant besoin d’un salaire complémentaire. Certains d’entre eux sont sans-abris […] ces ouvriers travaillent 2 à 3 fois par an dans une même centrale ou vont de centrales en centrales. D’où le surnom que les médias leur ont donné « Nomades /Gypsys nucléaires »

 

Aujourd’hui ces nomades ont été rebaptisés « Les Samurai du Nucléaire » The Guardian en mars dernier « The truth about the Fukushima ’nuclear samurai’ »

 

« …Des Héros dévoués qui tentent de sauver le pays d’un holocauste »

 

La question est de savoir si ce qui valait et vaut au Japon, vaut également pour le reste des centrales dans le monde...

 



3 réactions


  • coincoin 6 juillet 2011 11:00

    400$/jour, pas mauvais, même si je pensais que c’était plus élevé en fait, vu le risque subit. La question est dans le titre de l’article : mieux que rien ? Après tout, chaque travailleur connait les risques et a le choix entre ce boulot là et un boulot dans un entrepot quelconque à trier des caisses pour 50$/jour. Donc tant qu’ils n’y sont pas obligés, pourquoi pas.


    • flesh 6 juillet 2011 17:48

      Y a pas photo, en plus avec Blackwater t’as une une chance de survivre.



  • Machiavel 6 juillet 2011 20:23

    On pourrait y envoyer comme liquidateurs les membres du directoire d’Areva et tout leurs supporters .


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