mercredi 28 janvier 2015 - par Frida

Syrie : la victoire des Kurdes à Kobané dérange la Turquie

La défaite à Kobané des combattants de Daech (ou groupe Etat islamique), chassés de la ville par les Kurdes syriens et les raids aériens de la coalition, a provoqué un mouvement de liesse dans le sud-est de la Turquie, frontalier de l’Irak et de la Syrie et peuplé majoritairement de Kurdes.

Des milliers de personnes sont ainsi descendues dans les rues à Diyarbakir et Hakkari mais aussi à Istanbul pour fêter la victoire. Cette victoire et la mobilisation qu’elle a suscitée n’ont pas manqué de faire réagir le président turc Recep Tayyip Erdogan, qui redoute de voir se créer en Syrie une zone kurde autonome.

« Nous ne voulons pas une (répétition) de la situation en Irak (...) c’était le nord de l’Irak. Nous ne pouvons accepter la naissance maintenant du nord de la Syrie », a-t-il déclaré à un groupe de journalistes dans l’avion le ramenant à Ankara au terme d’une tournée en Afrique. « Nous devons conserver notre position à ce sujet, sinon ce sera un nord de la Syrie comme un nord de l’Irak. Cette entité est source de gros ennuis dans l’avenir », a poursuivi le président turc, cité par le quotidien Hürriyet.

Les Kurdes qualifiés de « terroristes »

Recep Tayyip Erdogan a une nouvelle fois défendu devant les journalistes sa thèse d’une « zone d’exclusion aérienne » et d’une « zone de sécurité » à la frontière syrienne, réaffirmant sa farouche hostilité au régime du président Bechar al-Assad ainsi qu’à l’administration de cantons mis en place par les Kurdes syriens. « Notre objectif est le régime. Avec le régime actuel rien ne peut continuer en Syrie », a-t-il dit, critiquant la position de son allié américain consistant à ne pas « viser directement le régime » de Damas. « On ne peut pas aboutir à une solution par cette méthode. Il se produira en Syrie exactement ce qui s’est produit en Irak », c’est-à-dire la création d’une zone d’autonomie, même si la Turquie entretient une étroite collaboration avec les Kurdes d’Irak, a ajouté le président turc.

Défendant une position ambigüe, la Turquie a refusé de participer à la coalition internationale menée par les Etats-Unis contre les jihadistes en Irak et Syrie et de renforcer le camp des Kurdes de Syrie. Recep Tayyip Erdogan avait qualifié de « terroriste » le principal parti kurde de Syrie (PYD), à la pointe du combat contre l’EI, au même titre que le mouvement frère du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) qui mène depuis 1984 la guérilla sur le sol turc. Pressé par ses alliés d’intervenir, le régime islamo-conservateur d’Ankara a finalement fait un geste en autorisant le passage par son territoire d’un symbolique contingent de kurdes irakiens pour renforcer la défense de Kobané.

 

Une nouvelle bataille commence


Lundi, après plus de quatre mois de combats, la force des Unités de protection du peuple kurde (principale milice kurde) est parvenue à expulser l’EI de Kobané.

 

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http://www.leparisien.fr/internatio...

 

 

Kobane : les forces Kurdes chassent les djihadistes de l’EI de la ville

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Les combattants des forces du YPG ont symboliquement accroché un drapeau kurde tricolore de 75 mètres de long à un pylône sur une colline surplombant la ville détruite par quatre mois de combats.

Les combattants des forces du YPG ont symboliquement accroché un drapeau kurde tricolore de 75 mètres de long à un pylône sur une colline surplombant la ville détruite par quatre mois de combats. Crédits photo : -/AFP

 

C’est l’épilogue d’une bataille qui aura duré 130 jours. Ces dernières heures, les forces kurdes, appuyées par les raids de la coalition internationale, ont réussi à reprendre le contrôle de la ville syrienne de Kobané (Aïn al-Arab en arabe), située à la frontière avec la Turquie. L’observatoire syrien des droits de l’homme a confirmé lundi à la mi-journée cette déroute de l’État islamique, qui avait lancé son offensive sur la cité kurde stratégique le 16 septembre 2014. Forts de cette revanche, les combattants des forces du YPG (Unités de protection du peuple kurde), qui luttaient depuis septembre contre les extrémistes de Daech, ont symboliquement accroché un drapeau kurde tricolore de 75 mètres de long à un pylône surplombant la ville détruite par quatre mois de combats. Comme pour gommer des esprits l’image des étendards noirs de Daech flottant il y a quelques jours encore sur cette même colline.

 

Les forces kurdes, comme les membres de la coalition internationale, sont eux restés prudents sur l’annonce de cette victoire : ils craignent encore que les derniers hommes de l’État islamique, aperçus en train de fuir à mobylettes, n’aient laissé derrière eux des mines et des voitures piégées. Le groupe continue d’ailleurs de contrôler plusieurs dizaines de villages autour de ce « Stalingrad syrien ». « Les Kurdes pourchassent encore des combattants cachés à l’extrémité est de la ville, notamment dans le quartier de Maqtala », a ainsi précisé le directeur de l’OSDH, Rami Abdel Rahmane.

 

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lefigaro.fr

leparisien.fr

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10 réactions


  • michel-charles 28 janvier 2015 11:14

    Her-Gros-Gants est un enfoiré de première...qui fera tout contre les Kurdes comme d’habitude..avec le soutien de la classe politique internationale... !


    • tousensemble tousensemble 28 janvier 2015 17:01

       erdogan est islamiste en douce il soutient DAESH PAS DE CE TANT QU IL SERA LA !!!!!


  • lemi lemi 28 janvier 2015 11:26

    Belle victoire des musulmans qui dérange accessoirement la Turquie et aussi mon épicier.


  • njama njama 28 janvier 2015 12:48

    « Nous ne voulons pas une (répétition) de la situation en Irak (...) c’était le nord de l’Irak. Nous ne pouvons accepter la naissance maintenant du nord de la Syrie »,

    Erdogan ment encore, il n’y a pas de kurdistan syrien. Les kurdes contrôlent une bonne partie du nord le long de le frontière turque. A ma connaissance les kurdes syriens ne sont pas sécessionnistes, et n’ont jamais manifesté une revendication indépendantistes depuis le début du conflit en 2011. Ils revendiquent sinon une région autonome, plus d’autonomie dans la Syrie.
    Ce qui gêne Erdogan c’est que les kurdes ne combattent pas le régime syrien, c’est que les kurdes ne se laisseront pas dominer par quelques factions islamistes de quelques natures qu’elles seraient, pas plus qu’ils ne se laisseront dominer par l’ASL dont ils ne partagent pas les objectifs politiques (en ont-ils du reste ? hormis exclure Bachar al Assad ? ), une ASL moribonde dans un état végétatif, sans aucune crédibilité politique.
    Oui les "irréductibles" kurdes s’interposent entre la Syrie et la Turquie dont la complicité dans cette agression contre la Syrie n’est plus à démontrer, et cela entrave les ennemis de la Syrie
     


  • njama njama 28 janvier 2015 13:19

     L’AKP étant un parti politique islamiste, le sultan turc Erdogan ne peut voir qu’un ennemi politique dans le modèle social multiculturel, multiethnique, multiconfessionnel, et "féministe" prôné par les kurdes.
    -
    60 jours de résistance à Kobané : Une victoire sans équivoque

    La révolution de Rojava qui redéfinit les rapports sociaux autour d’un contrat social laïque et libertaire a attiré aussi l’attention des régimes répressives, des forces obscurantistes et leurs complices.

    Les attaques visant ce modèle démocratique n’a pas cessé depuis le début de la révolution.

    Mais le train de la révolution était déjà sur les rails.

    En janvier 2014, le Kurdistan syrien a adopté le modèle cantonal. Trois cantons autonomes ont été déclarés : Djazira, Afrin et Kobani.

    Ce modèle a inclus tous les composants de la région kurde dont les arabes, les arméniens, les assyriens, les tchétchènes mais aussi les différentes religions comme l’Islam, le christianisme, le yézidisme etc…

    Le canton de Djazira a adopté trois langues officielles, kurde, arabe et syriaque.

    Les vices présidents du canton sont un arabe et une syriaque. Les femmes sont fortement représentées dans les gouvernements de ces trois cantons.

    Une femme est à la tète du canton d’Afrin, car cette révolution était avant tout celle des femmes.

    En juillet 2014, les ennemis de l’humanité ont lancé une vaste attaque contre la région de Kobané.

    Cette attaque [ de Kobané ] visait directement la révolution kurde, dans son berceau pour en finir une bonne fois pour toutes.

    http://www.actukurde.fr/actualites/710/60-jours-de-resistance-a-kobane-une-victoire-sans-equivoque.html


  • FifiBrind_acier 29 janvier 2015 08:41

    Il y a deux tendances, les Kurdes du gouvernement et ceux du PKK hostiles au plan israélien.


    • njama njama 29 janvier 2015 11:11

      Kobané a été presque entièrement libérée par les forces du PYG - Syriens kurdes alliés du PKK turc -
      Erdogan refusait les renforts de kurdes volontaires mais voulait imposer ceux du PDK de Massoud Barzani  :

      26 octobre 2014
      .
      Besoin de renforts. La résistance des Kurdes tient en partie à l’intensification des frappes américaines, qui visent, certains jours, plusieurs dizaines de positions de l’Etat islamique. La coalition bombarde aussi l’organisation dans son fief de Raqqa, dans le nord de la Syrie.

      Mais pour repousser réellement les jihadistes, le YPG affirme qu’il a besoin de renforts. Il accuse la Turquie de bloquer les volontaires qui veulent franchir la frontière. Un accord semblait avoir été trouvé il y a une semaine. Ankara avait alors annoncé qu’il laisserait passer les combattants kurdes irakiens qui souhaitent rejoindre Kobané. Ces peshmergas dépendent du PDK de Massoud Barzani, avec qui la Turquie entretient d’excellentes relations depuis quelques années. Les Kurdes syriens du PYD (dont le YPG est la branche armée) sont, eux, assimilés à une « organisation terroriste », puisqu’ils sont affiliés aux Turcs du PKK, en conflit avec Ankara depuis trente ans.

      Dimanche, alors qu’environ 150 peshmergas étaient attendus à Kobané, le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a accusé le PYD de ne pas vouloir de leur aide. Il estime que le parti kurde craint de perdre son influence dans le Nord syrien.
      http://www.liberation.fr/monde/2014/10/26/a-kobane-les-kurdes-syriens-tiennent-bon_1130133


  • njama njama 29 janvier 2015 10:56

    exact Fifi
    les Kurdes sont sur 4 pays, Turquie, Syrie, Irak, Iran
    les Kurdes n’ont pas été conviés ni au Genève 1 ni au Genève 2, ce qui est en soi extrêmement révélateur des forces politiques étrangères "démocrates" (?) qui veulent les marginaliser en les ignorant totalement.
    Par contre les Kurdes ont été conviés à Moscou
    Syrie:début à Moscou des discussions entre opposants et représentants du pouvoir
    28-01-2015
    http://www.almanar.com.lb/french/adetails.php?eid=216808&frid=18&cid=18&fromval=1&seccatid=37

    En fin de compte dans les États voisins des Kurdes, la structure politique la plus proche de la révolution de Rojava c’est y-a pas photo, la république laïque de Syrie.


  • njama njama 29 janvier 2015 11:15

    « Bienvenue à Damas pour ceux qui veulent participer au dialogue inter-syrien sans interventions étrangères »

    Les séances de la rencontre consultative entre la délégation de la République Arabe Syrienne et des personnalités de l’opposition ont été reprises Mercredi après-midi à Moscou.
    http://www.almanar.com.lb/french/adetails.php?eid=216929&cid=18&fromval=1&frid=18&seccatid=37&s1=1


  • njama njama 30 janvier 2015 11:11

    Conversation avec le Président syrien Bachar al-Assad

    Foreign Affairs Magazine [Texte intégral]

    Le 20 janvier 2015, à Damas, le Président syrien Bachar al-Assad a accordé une entrevue à M. Jonathan Tepperman, Rédacteur en chef du Foreign Affairs Magazine. Voici le texte intégral publié simultanément le lundi 26 janvier 2015, en anglais et en arabe, par le magazine newyorkais, le site de la Présidence syrienne et l’Agence Arabe Syrienne d’Information SANA. Nous l’avons traduit à partir de la version anglaise. [NdT].

    [...]

    3. Votre pays est de plus en plus divisé. On pourrait parler de trois mini-états : l’un contrôlé par le gouvernement, l’autre contrôlé par l’EIIL et Jabhat al-Nousra, puis un autre contrôlé par l’opposition sunnite et kurde plus laïque. Comment allez-vous faire pour rassembler et réunifier la Syrie ?

    Tout d’abord, cette image n’est pas exacte, parce que vous ne pouvez parler de mini-états sans parler des gens qui y vivent. Le peuple syrien est toujours pour l’unité de la Syrie et soutient toujours son gouvernement. Les factions que vous avez citées contrôlent certaines régions, mais se déplacent d’une région à une autre. Elles sont instables, sans lignes de démarcation claires entre les différentes forces. Parfois, elles s’associent avant de se déplacer. La question principale concerne la population. Et la population soutient toujours l’État indépendamment de son soutien, ou non, à sa politique. Je veux dire que la population soutient l’État en tant que représentant de l’unité de la Syrie. Donc, tant que le peuple syrien croit en l’unité, tout gouvernement et tout représentant officiel peut unifier la Syrie. En revanche, si le peuple est divisé en deux, trois ou quatre groupes, nul ne peut unifier le pays. Voilà comment nous voyons les choses

    4. Vous pensez vraiment que les sunnites et les Kurdes croient encore en une Syrie unifiée ?

    Si vous vous rendiez à Damas aujourd’hui, vous constateriez que les différentes couleurs de notre société -disons le-ainsi- vivent ensemble. En Syrie, les divisions ne se fondent pas sur des bases confessionnelles ou ethniques. Même dans la région kurde dont vous parlez, nous avons deux couleurs différentes : les Arabes étant plus nombreux que les Kurdes. Il ne s’agit donc pas d’une question d’ordre ethnique, mais de factions qui contrôlent, militairement, certaines zones du pays.

    [...]

    Dr Bachar al-Assad

    Président de la République arabe syrienne

    26/01/2015

    Texte traduit de l’anglais par Mouna Alno-Nakhal

    http://reseauinternational.net/conversation-avec-le-president-syrien-bachar-al-assad/


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