Sylvain Cypel : l’Etat d’Israël contre les Juifs ...
Journaliste, fin connaisseur d'Israël, Sylvain Cypel publie un essai fortement documenté dont le titre ne manquera pas de faire débat : « L'Etat d'Israël contre les Juifs ». Pour le résumer succinctement, ce livre est le récit d’une longue dérive de l’Etat d’Israël vers un régime ethniciste, raciste, belliqueux, faisant un usage systématique et disproportionné de la violence à l’encontre des Palestiniens. C’est la mise en place progressive de ce qui ressemble fort à un régime d’apartheid, c’est aussi un régime illibéral passant des alliances avec des régimes autoritaires. Et c’est cette dérive, écrit Sylvain Cypel, menace aujourd’hui les Israéliens eux-mêmes mais aussi les juifs du monde entier.
Explications.
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On peut donc imaginer que le sionisme est en fait un mal pour tous, pour les arabes notamment, mais surtout les juifs, in fine !
Extrait de l'ouvrage : L'anti-sionisme juif par Ilan Greilsammer
Dès ses débuts, le sionisme, doctrine fondée sur l’idée d’une nation juive ayant vocation à la souveraineté sur son territoire, eut à affronter des courants d’identité juive qui lui étaient radicalement contraires et hostiles. Il ne s’est pas agi d’une polémique menée sur un ton aimable, mais d’une véritable guerre idéologique.
L’un des combats les plus sévères fut celui qui opposa le sionisme à l’ultra-orthodoxie. Les rabbins du xixe siècle, dans leur écrasante majorité, voyaient dans le sionisme une hérésie redoutable, un nouveau faux messianisme qui rappelait les mouvements qui avaient fait tant de mal au peuple juif, comme le shabbtaïsme au xviie siècle, la secte frankiste ou d’autres déviations. Ces Sages de la Thora, qu’ils appartiennent au courant hassidique ou aux grandes académies talmudiques lituaniennes, continuaient à défendre la thèse traditionnelle selon laquelle l’exil des Juifs constitue un châtiment de Dieu, et qu’il n’appartient qu’à Dieu lui-même de mettre fin à cette punition. L’homme n’ayant aucune influence sur Sa décision, c’est une rébellion contre Lui que vouloir accélérer la rédemption. Ces hautes autorités religieuses interprétaient les trois serments du Cantique des Cantiques « Ne réveillez pas l’Amour avant son Temps » comme une injonction divine de ne pas chercher à hâter le rassemblement des exilés, comme le faisait précisément le sionisme. De plus, il était interdit par les textes de revenir en Eretz Israël « be-homa », c’est-à-dire « en force »…