Stratégie et manipulation sioniste au Soudan
« Il est important que le Soudan n’arrive pas à se stabiliser durablement.
Important qu’Israël ait maintenu le conflit au sud Soudan pendant trois décennies et qu’il le maintienne maintenant au Darfour (…).
Les troubles au Darfour doivent désormais empêcher toute stabilisation du Soudan et ce pendant une bonne trentaines d’années comme ce fut fait au sud Soudan ».
Ces propos effrayant, à faire froid dans le dos, d’un cynisme égalant le faux « protocoles des sages de Sion », ne sont pas l’émanation d’une théorie du complot mais sont ceux de Avi Dichter, ministre Israéliens de la sécurité intérieure, qu’il a tenu en septembre 2008 dans une conférence à l’institut de sécurité.
Dans la conférence sont évoqués les principaux sujet de préoccupation pour la sécurité d’Israël.
Avi Dichter explique dans le septième point l’intérêt de l’Etat hébreux pour le Soudan :
« Le Soudan a le potentiel d’une puissance régionale, supérieure à l’Egypte ou à l’Arabie Saoudite (…).Il faut éviter que le Soudan devienne une puissance régionale exerçant une influence en Afrique et dans le monde arabe ».
Il rajoute : « Il faut jouer sur les conflits ethniques et confessionnels et prolonger ainsi la profondeur stratégique d’Israël ».
Pour y parvenir, le patron de la sécurité intérieure explique : « Il convient d’alterner les moyens, tantôt la force, tantôt la diplomatie, tantôt les moyens de guerres secrètes (…).Il faut favoriser ces tendances à l’ éclatement et gagner du temps. On peut espérer parvenir à nos fins avant 2011 ».
La stratégie est efficace : en effet le sud Soudan proclame son indépendance en 2011 et devient la plus jeune nation du monde.
Avi Dichter affirme« Nous devons à cet égard mettre à profit le rôle des États-Unis, lesquels exerçant une influence efficace ».
Le Soudan est effectivement depuis les années 90 est qualifié de nid de vipère du terrorisme et est classé dans l’axe du mal par les Etats-Unis.
En août 1998, l’armée américaine a lancé des missiles tomahawk sur le Soudan accusé d’avoir soutenu Al quaida dans la réalisation des attentats du 7 août 1998 à Dar-es salaam et à Nairobi.
Pourtant, deux ans plus tôt, le 15 mars 1996, le ministre Soudanais des affaires étrangères, Ali Osman Mohamed Taha, propose à l’ambassadeur américain à Khartoum, Timothy Michael Carney, de livrer Ben Laden (qui résidait à ce moment là au Soudan) aux Etats-unis mais à la grande surprise des autorités de Khartoum, le gouvernement Clinton décline l’offre Soudanaise.
Parallèlement à ces accusations de terrorisme, la pression internationale est forte sur le dossier du Darfour.
Depuis Mars 2009, le chef de l’ Etat Soudanais, Al Bachir fait l’objet d’un mandat d’arrêt émis par la CPI qui souhaite le voir comparaître pour crimes de guerres et crimes contre l’humanité dans le conflit au Darfour.
Selon Avi Dichter, « La façade politique de cette guerre est de soutenir le droit à l’autodétermination des darfouris .La société Israélienne et les ONG doivent être mobilisées, la condamnation du génocide des noirs par les arabes doit être relayé à tous les niveaux ».
Le terme « génocide des noirs » apparaît. Le conditionnement du public sur le Darfour sera intense, des personnes incapables de situer le Darfour sur une carte expliqueront qu’un génocide s’ y déroule contre des noirs et serait perpétré par des arabes.
Le monde civilisé a le devoir de réagir :
- 275 rabbins écrivent une lettre à condoleeza Rice lui demandant d’étendre l’embargo frappant le Soudan.
- Elie Wiesel, prix Nobel de la paix et survivant de l’holocauste exhorte l’ONU à intervenir militairement (sic) au Darfour le 14 septembre 2006, devant le conseil de sécurité de l’ONU.
http://www.dailymotion.com/video/xfdbu3_plateau-breve-onu-clooney-wiesel-darfour_news
Pourtant, la situation est bien plus complexe ethniquement car ceux que l’on appelle arabes au Soudan sont des noirs.
En examinant le dossier du Darfour, il apparaît qu’ un grand nombre de personnes et d’associations sionistes prennent une part très active dans la campagne internationale sur la crise du Darfour.
On retrouve un puissant réseau, « Save Darfur coalition » crée en juillet 2004 grâce au partenariat du musée du mémorial de l’holocauste des Etats-Unis et de l’association de la communauté juive américaine « AJWS ».
Le 30 avril 2006, le réseau lance une manifestation très spectaculaire à Washington pour arrêter le génocide des noirs au Darfour avec pour vedette George Cloney, hégérie médiatique du réseau.
Cependant, on constate l’absence notable des principales associations afro-américaines qui n’avaient pas pris part à la marche.
Louis Farrakhan s’en explique :
Le clone de Save Darfur en France s’appelle « Urgence Darfour ».Ce collectif s’est constitué le 5 avril 2006 et son siège initial s’avère être les locaux de S.O.S racisme.
Bernard Khouchner, André Glucksmann, Bernard Henry Levy dont les convictions pro sionistes ne sont plus à démontrer, sont parmi les principaux initiateurs du collectif.
Parmi ses sympathisants et principaux soutiens, on retrouve le CRIF, l’ UEJF, la LICRA, le CRAN, ni putes ni soumises etc.
La plus grande opération publicitaire réussie par urgence Darfour est incontestablement le meeting de 20 Mars 2007 dans la salle de la mutualité dans le V eme arrondissement de paris dans lequel la plupart des candidats à l’élection présidentielle de 2007 se sont précipité pour s’exprimer sur le Darfour.
Ici François Bayrou s’engage sur le Darfour :
En mai 2007, Bernard Kouchner participe à l’ouvrage du collectif intitulé « urgence Darfour », d’une grande pauvreté sur le plan scientifique, relevant d’une opération de communication qui mélange l’humanitarisme et le publicitaire que d’une contribution intellectuelle.
Il ne s’agit pas d’affirmer que les dirigeants de Khartoum sont des enfants de coeur ou qu’aucun crime n’a lieu au Darfour.
Il s’ y déroule effectivement une guerre, d’une grande complexité intégrant facteurs ethniques, confessionnels, économiques, climatiques, géopolitiques, que la propagande sioniste réduit à un « génocide des noirs par les arabes ».
Il s’agit aussi d’affirmer que l’axe atlanto-sioniste alimente cette guerre pour des raisons stratégiques.
Pour finir, connaissant les intérêts et les enjeux qui pèsent sur les conflits armés en Afrique, on ne peut s’empêcher de questionner les motivations des bienfaiteurs médiatiques de l’Afrique.
Sources :
- Carnage de Pierre Pean
- Al Bachir, Darfour, la contre enquete
- Threats to unity in Soudan de Al Ahram weekly