vendredi 5 juin 2015 - par joelim

Robert McNamara, Le brouillard de la guerre

Le brouillard de la guerre (« The Fog of War »), sous-titre : Onze leçons de la vie de Robert S. McNamara, est un film documentaire d'Errol Morris qui a obtenu l'Oscar du meilleur documentaire en 2004. C'est un document exceptionnel sur le climat qui régnait à Washington pendant la guerre du Vietnam, et qui a bénéficié d'une réalisation exemplaire très efficace.

 

Secrétaire d’Etat à la Défense de 1961 à 1968, McNamara se livre et se pose des questions qui montrent une certaine honnêteté et une intelligence certaine. C’est certainement un criminel de guerre (plus de 3 millions de victimes au Vietnam quand même) mais il a le mérite de se défendre sans édulcorer, en fait il apparait terrifié de ce qu’il a fait, même s’il n’a guère eu d’autre choix que d’obéir à Johnson, le vrai méchant de l’affaire, lui-même sous la pression de ses adversaires (c’est comme ça que ça se passe à Dallas... pardon, à Washington). La violence politique aux USA explique en partie les dérives criminelles, le reste c’est de la vénalité, du suprémacisme, de la violence instinctive et... du raisonnement efficace mais totalement inadapté et pousse-au-crime, c’est ce qu’on peut reprocher à McNamara et lui-même ne m’eut probablement pas contredit.

 

1ERE VIDEO :

 

 

 

Synoptique de la 1ère partie :

 

 

Leçon 1 : Se mettre à la place de l’ennemi (6:38)

 

Curtis LeMay disant allons y anéantissons Cuba. Le message mou et le message dur.

 

Les russes savaient (mais pas Mc Namara à ce moment, dit-il) que trois présidents successifs ont tenté d’assassiner Castro

 

 

Leçon 2 : Un esprit rationnel ne nous sauvera pas (14:00)

 

« Je tiens à dire, et c’est très important, qu’au final on a eu un sacré bol… C’est un coup de chance s’il n’y a pas eu de guerre nucléaire, on en était à ça (geste). Et on parle d’individu rationnel… Kennedy était un homme rationnel, Kroutchev et Castro aussi, pourtant ces hommes se sont retrouvés à ça de la destruction totale de leur société, et on court le même danger aujourd’hui. »

 

« 365 jour par ans pendant 7 ans, j’ai vécu la guerre froide. Sous l’Adam Kenn, les chercheurs ont conçu une bombe de 100 mégatonnes qu’on a testé dans l’atmosphère. Je m’en souviens… La guerre froide ? La guerre chaude, plutôt. L’humanité devrait réfléchir un peu plus aux pertes humaines qu’entraîne un conflit. Est-ce vraiment ce que nous voulons au XXIe siècle ?  »

 

 

Leçon 3 : il y a quelque chose au-delà de soi (24:00)

 

Le doyen de Harvard a négocié un contrat avec le gouvernement afin de créer une formation en contrôle statistique destiné à des aspirants officiers de l’us air-force. C’est par cette formation que McNamara a émergé, par la sélection sur fiches perforées des meilleurs candidats.

 

Il évoque Curtis LeMay durant la WWII, qui n’aimait pas les phrases et prononçait en général des mots isolés.

 

 

Leçon 4 : Optimiser l’efficacité (20:25)

 

La construction du B29 fût décidée pour bombarder de plus haut (d’où moins de risques pour les pilotes) bien qu’on perde en précision. Curtis LeMay décide pour des raisons d’efficacité de faire descendre les B29 à 1500 mètres et de les charger avec des bombes incendiaires, qui firent en une nuit 100 000 victimes lors de l’incendie de Tokyo.

 

« J’étais un rouage du mécanisme qui a préconisé ce raid »

 

« Je ne veux pas que vous croyez que c’est mon rapport qui est à l’origine des bombardements inscendiaires »

 

 

Leçon 5 : Dans une guerre, il faut garder le sens des proportions (37:46)

 

Liste des villes japonaises inscendiées ou bombardées sur ordre de LeMay

 

 

2EME VIDEO :

 

 

 

Synoptique de la 2ème partie :
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« Pourquoi un acte est-il immoral seulement si on perd ?  »

 

Lecture de bandes son édifiantes de communications téléphoniques entre McNamara et Johnson au sujet de la communication sur la guerre de Vietnam

 

 

Leçon 6 : Obtenir des informations (5:50)

 

Le Marketing chez Ford. Les accidents de la route : l’analogie de la boite à œufs , les tests de chocs faits avec des crânes dans la cage d’escalier (hallucinant, il dit que c’est tout ce qu’ils avaient sous la main).

 

McNamara devient le 1er prèsident de Ford non membre de la famille Ford. Il démissionne 5 semaines plus tard pour devenir secrétaire au trésor (« vous êtes fou ? … je ne suis pas qualifié pour ce poste ») dans le gouvernement Kennedy.

 

La mort de JFK (16:48)

 

Johnson : « nous sommes engagés à préserver la liberté du Vietnam » (19:00)

 

 

Leçon 7 : Croire et aussi voir sont souvent trompeurs (21:40)

 

L’incident du golfe de tonkin qui n’a pas eu lieu mais nous ne le savions pas (25:30)

 

Johnson (32:30) : « L’Amérique gagne ses guerres, ne vous y trompez pas ! Et l’Amérique a déclaré la guerre à la tyrannie et à l’agression. Si cette petite nation n’arrive pas à conserver son indépendance, qu’adviendra-t-il de toutes les autres  ? » (sourire satisfait de son raisonnement)

 

(33:30) « Lors de la crise de Cuba, à la fin on avait réussi à se mettre dans la peau des soviétiques. Dans le cas du Vietnam, on ne les connaissait pas assez pour faire de même. D’oùun mal entendu complet. Ils pensaient que nous allions simplement remplacer les français en tant ue puissance coloniale et que nous cherchions à soumettre le sud et le nord dans nos propres intérêts. Ce qui était absolument ridicule. De notre côté on voyait le vietnam comme un élément de la guerre froide. Alors que pour eux, c’était une guerre civile.  »

 

(34:30) il raconte comment il a eu la chance de rencontrer, bien après la guerre, l’ancien ministre des affaires étrangères du Vietnam, et lui demande pourquoi ils ont résisté alors qu’ils auraient pu tout avoir, l’indépendance, etc., en tout cas autant que ce qu’ils ont eu. Ça a failli en venir aux mains (c’était la première journée). L’ancien ministre vietnamien lui répond : « Monsieur McNamara vous n’avez jamais ouvert un livre d’histoire. Sinon vous sauriez que nous n’étions pas des pions des chinois ou des russes. Vous ne saviez pas ça ? Vous n’avez pas compris que nous combattons les chinois depuis 1000 ans ? »

 

 

Leçon 8 : Etre prêt à revoir son raisonnement (36:07)

 

(39:00) L’agent orange. Oui cela s’est passé sous sa responsabilité. Il ne sait pas ou plus comment cela a été décidé.

 

 

Leçon 9 : Pour faire le bien, le mal est parfois nécessaire (40:45)

 

Les manifestants conre la guerre du Vietnam.

 

 

Leçon 10 : Ne jamais dire jamais (45:25)

 

 

Quelques infos complémentaires :

 

Rappel ce qu’a fait la société Ford pendant la WWII et dans laquelle McNamara était fier de travailler

 

Critique de McNamara et de son livre(sur le même thème que la vidéo) par le Monde Diplô

 

Présentation du livre de McNamara « The Fog of War »

 

 

Mon commentaire : les leçons de la vidéo n’ont guère d’importance, ce sont les détails de l’histoire qui en ont. Je retiens principalement que les Etats-Unis ont fait 3,4 millions de morts au Vietman par peur d’une chose qui n’arriverait jamais, la fusion idéologique du Vietnam de l’époque et de la Chine. C’est certainement triste et c’est surtout monstrueux. Quant à la vidéo elle est très instructive grâce à la carrure intellectuelle du sujet. Je n’ose imaginer la catastrophe que ce serait d’entendre se justifier des Bush, Obama, Sarkozy ou Hollande. J’en frissonne de répulsion rien que d’y penser...

 

Remarque amusante : le 2ème prénom de McNamara est "Strange". Cela évoque Docteur Folamour (et aussi le Monsieur Breedlove de l’OTAN qui ressemble à un gros bébé). Un hasard ? Ça m’étonnerait de la part de Stanley Kubrick.

 



2 réactions


  • KHannea 6 juin 2015 02:37

    Je le trouve très impressionnant ce reportage. Un ancien "seigneur de guerre", Mc Namara, qui commente son parcours avec du recul. Il a totalement conscience des atrocités commises, notamment lors de la guerre du Vietnam avec les 3 à 5 millions de victimes de l’agent orange, et il explique de manière raisonné les conditions qui l’on amené à prendre ces choix.

    Citation à retenir absolument de McNamara, secrétaire de la défense américaine : 
    "Tuer entre 50 et 90% de la population de 67 villes japonaises puis terminer par 2 bombes atomiques. ... Si on avait perdu la guerre, on aurait été condamné pour crimes de guerre.... Pourquoi un acte est seulement amoral si on perd la guerre ?"

    On comprend bien que laisser un groupe de quelques personnes gérer à eux seuls la puissance d’un pays et totalement insensé. Même lui le reconnait quant il dit : "Notre raison à ses limites"

    Un GRAND merci à celui qui a partagé cette vidéo, je ne la connaissais pas. A voir absolument.

  • VINASAT-2 VINASAT-2 7 juin 2015 09:35
    1. l’urss faisait des teste nucléaire derrière la lune !!???? selon robert

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