Obama se fait tirer les oreilles — France5
"Selon Le Monde, qui s'est procuré des documents de l'ex-consultant de la NSA Edward Snowden, l'Agence nationale de sécurité américaine aurait collecté 70 millions de données téléphoniques de Français entre décembre et janvier derniers. Des révélations qui provoquent la colère de Paris et relancent le débat sur la protection des données."
23/10/2013 — France5.
Emission "C dans l’air" de Yves Calvi.
"Obama se fait tirer les oreilles"
Invités : Alex Türk - Christian Harbulot - Benjamin Bayart - Laurent Valdiguié.
"Plus de 70 millions. C’est le nombre d’enregistrements de données téléphoniques de Français qui auraient été interceptés par l’Agence nationale de sécurité américaine (NSA) entre le 10 décembre et le 8 janvier derniers, selon des documents appartenant à son ex-consultant, Edward Snowden, relayées par Le Monde dans son édition de lundi 21 octobre. Appels, SMS, emails... Selon le quotidien, ces documents de la NSA donnent suffisamment d’explications pour penser que des personnes suspectées de liens avec des activités terroristes mais aussi des individus appartenant au monde des affaires, de la politique ou à l’administration française ont été surveillés à grande échelle au cours de cette période. En outre, ils montrent que des représentations diplomatiques ainsi que deux entreprises françaises — wanadoo.fr et alcatel-lucent.com — ont été visées par des programmes d’espionnages.
Autant de révélations qui ont suscité de nombreuses réactions du gouvernement. Depuis Copenhague, où il était en déplacement lundi, Jean-Marc Ayrault s’est ainsi dit « profondément choqué ». « C’est invraisemblable qu’un pays allié comme les Etats-Unis puisse à ce point aller jusqu’à espionner autant de communications privées qui n’ont aucune justification stratégique, aucune justification de défense nationale », a déclaré le Premier ministre à la presse, en demandant aux Etats-Unis des explications. Le ministre des Affaires étrangères a, pour sa part, convoqué l’ambassadeur américain Charles Rivkin, avant une rencontre avec son homologue américain John Kerry mardi matin, où il a renouvelé cette demande « d’explications ». Dans le foulée, Romain Nadal, nouveau porte-parole du Quai, a haussé le ton pour dénoncer « les pratiques d’espionnage inacceptables entre partenaires et qui doivent cesser ».
L’expression est semblable aux mots formulés au lendemain des premières révélations sur le programme états-unien de surveillance Prism, en juin dernier, lorsque plusieurs Etats membres de l’Union européenne, dont la France et l’Allemagne, avaient découvert être la cible des grandes oreilles du pays de l’oncle Sam. « Des explications » avaient déjà été demandées. Trois mois plus tard, elles semblent tarder. Outre-Atlantique, alors que l’administration Obama tente tant bien que mal de justifier cette pratique d’espionnage généralisée, la presse ironise sur la réaction du gouvernement français. « Ce n’est pas un secret, ni même un choc, que les Etats-Unis espionnent quelques-uns de leurs plus proches alliés. Mais [les récentes révélations sur l’espionnage de la France par la NSA] ont pourtant surpris les responsables de ce pays, l’un des plus grands bastions de l’espionnage au monde », a souligné The Cable, blog de la revue américaine Foreign Policy, tandis que Le New-York Times a rappelé dans ses colonnes que la DGSE récoltait également « des données des citoyens français sans autorisation légale claire »."
Source :
http://www.france5.fr/c-dans-l-air/...