Mensonge d’Etat sur l’attentat de Karachi : Sarkozy et Balladur en ligne de mire
Le 8 mai 2002, à 7h45, une bombe explose à Karachi au passage du bus militaire siglé qui transporte les employés de la Direction des chantiers navals (DCN), qui assemblent un sous-marin français vendu par la France au Pakistan. Bilan : 14 morts, dont 11 employés français, et 12 blessés.
Immédiatement, les autorités pakistanaises attribuent l’action à un groupe terroriste affilié à Al-Qaïda. Neuf mois après les attentats du 11 septembre, la piste semble crédible. En France, une enquête est ouverte, confiée à la star du pôle antiterroriste, le juge Jean-Louis Bruguière.
Détail : l’attentat survient trois jours après la réélection de Jacques Chirac à l’Elysée.
Sept ans après l’attentat de Karachi, qui a tué onze Français au Pakistan, les juges antiterroristes changent de piste : ils mettent en cause le versement de commissions en marge d’une vente d’armes. Les familles accusent. En ligne de mire : Edouard Balladur, Nicolas Bazire et... Nicolas Sarkozy.
Jeudi, les deux juges anti-terroristes chargés de cette affaire, Marc Trévidic et Yves Jannier sont en effet allés à Cherbourg pour expliquer aux parties civiles, les familles des victimes de l’attentat, qu’ils privilégient désormais la piste d’un règlement de comptes entre le Pakistan et la France, lié à des pots-de-vin, promis par Edouard Balladur, mais restés impayés après l’élection de Jacques Chirac en 1995.
Interrogé à ce sujet, Nicolas Sarkozy a jugé ces allégations "grotesques". "C’est ridicule, c’est grotesque, respectons la douleur des victimes, qui peut croire une fable pareille ?". "Dans un monde où tout se sait, où la notion de secret d’Etat n’existe plus, quatorze ans après, est-ce que vous êtes au courant de rétrocommissions qui n’auraient pas été versées à des Pakistanais dans le cadre de la campagne de Balladur ?"