Hugo Chavez, L’Or, L’OTAN et JP Morgan
"Le 17 août, Hugo Chavez a décidé de rapatrier l’or qui est détenu par le Venezuela à l’étranger. Son but ? Protéger son pays contre les problèmes économiques des Etats-Unis et d’Europe. « En ces temps troublés, il est préférable que nos actifs et notamment nos réserves d’or se trouvent dans nos coffre-forts », a-t-il indiqué, peu confiant dans la solidité du château de cartes financier des pays occidentaux. Ces réserves d’or s’élèvent à 211 tonnes.
Petit problème : les banques centrales ne détiendraient plus cet or physiquement en stock. En quête de rendement, ces banques l’auraient prêté à des banques commerciales – parmi elles, JP Morgan, Barclays, HSBC, Standard Chartered, et Bank of Nova Scotia au Canada, qui elles-mêmes auraient prêté ce métal jaune à d’autres banques. Où se trouve véritablement l’or du Venezuela ? C’est un mystère. Sans doute un peu partout dans le monde.
Le risque, c’est que pour pouvoir livrer cet or à Hugo Chavez, les institutions bancaires pourraient bien devoir racheter cet or au prix fort. Elles ne sont pas pressées, car le président de la banque centrale du Venezuela n’a pas précisé quand cela devait se dérouler. Mais elles vont devoir malgré tout trouver une solution. Le 23 août, l’once d’or a touché un plus haut historique à plus de 1.913 dollars. Les marchés en sont convaincus : si toutes les banques cherchaient à récupérer leur or sur leur territoire national, cela créerait un sacré bazar.
Alors que les investisseurs s’inquiètent de savoir où sont physiquement les 30.000 tonnes des banques centrales, Standard & Poor’s, elle, ne semble pas s’en émouvoir. Ce qui la préoccupe, c’est qu’une fois ces réserves d’or rapatriées sur les terres vénézueliennes, estimer le niveau réel des stocks relèvera d’une mission difficile. L’agence de notation a donc dégradé la note long terme du Venezuela de BB- à B+. Rapatrier son or peut parfois coûter très cher"