samedi 26 novembre 2016 - par maQiavel

Fidel Castro est mort

Le père de la Révolution cubaine Fidel Castro est décédé vendredi soir à La Havane à l’âge de 90 ans, a annoncé son frère Raul Castro en lisant une déclaration sur l’antenne de la télévision nationale.

 

 

Qu’était Cuba avant Castro ? Une petite île insignifiante de l’océan Atlantique !

 

C’est le « Líder Máximo », figure incontournable du XXe siècle, qui donnera à Cuba son envergure internationale en faisant de sa patrie le symbole des espoirs du Tiers-Monde, la figure emblématique de l’anti-impérialisme et l’incarnation des luttes de libération nationale. 

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La CIA a voulu se débarrasser de Fidel Castro 638 fois. Stylo, pilules et cigares empoisonnés, LSD, contamination de sa tenue de plongée, armes bactériologiques … la CIA a tout essayé pour de tuer ou faire disparaître le dirigeant cubain. Fidel Castro est finalement mort de vieillesse dans son lit.

Son décès, qui survient à peine deux ans après l’annonce historique du rapprochement entre Cuba et les États-Unis, vient définitivement tourner la page de la guerre froide, qui a mené le monde au bord du conflit nucléaire lors de la crise des missiles d’octobre 1962. Voici un rappel de cet épisode historique dans ce documentaire :

 

 

 

Sources :

- Le Huffington Post

- Potter evo

 



90 réactions


  • jean mouche jean mouche 26 novembre 2016 17:36

    nous y sommes, aujourd’hui c’est le futur.

    Coriace le Fidel, dernier du trio fameux avec Yasser et Karol le pape à faire l’ultime voyage.

    Le monde des Idéologies sombre définitivement.

     On est des vieux quoi, en fait... fait chier !


    • Qaspard Delanuit Qaspard Delanuit 26 novembre 2016 21:22

      @jean mouche
      "Le monde des Idéologies sombre définitivement."


      Non, pas du tout. De nouvelles idéologies (théorie du genre, Union Européenne, guerre contre le terrorisme, droit d’ingérence, etc...) ont remplacé les anciennes, tout simplement et comme d’habitude.


    • jean mouche jean mouche 27 novembre 2016 00:08

      @Qaspard Delanuit

      Bonjour.

      Vous avez écrit idéologie sans majuscule, pas Idéologie avec majuscule. C’est mon âme d’enfant qui a parlé, mais ces vielles idéologies avaient de la gueule, notamment chez les rouges.

      La guerre contre le terrorisme/droit d’ingérence existent depuis des millénaires... Je vais voler mon voisin et le massacrer en expliquant que je n’avais pas d’autre choix face à un tel sauvage...

      U-E : peut-être est-ce une idéologie, mais pas très en forme.

      Théorie du genre : ça c’est comme le savon pour la toilette intime, globalement inutile mais en vente libre.


  • Hijack ... Hijack ... 26 novembre 2016 18:16

    Repose en paix, Fidel ... Adieu l’Ami !
    Une nouvelle ère commence.


  • sls0 sls0 26 novembre 2016 18:24

    Je l’ai appris à la radio, j’habite sur une ile voisine qui a toujours été sous domination américaine. Ce matin au commerce du coin les gens en parlaient, en général il était apprécié.
    Il y a toujours un anti américanisme très compréhensible chez les latinos. Coté souffrance et injustice la main des USA n’était jamais loin, Fidel s’y ait opposé.


  • maQiavel maQiavel 26 novembre 2016 19:32

    Une analyse nuancée de Sapir sur la révolution Cubaine :https://russeurope.hypotheses.org/5460


  • César Castique César Castique 26 novembre 2016 20:25

    Il était mort depuis longtemps ! 



    Plus personne ne se souciait sérieusement de Cuba depuis que la Soviétie s’était effondrée. 


    Les gouvernements américains faisaient semblant pour ne pas s’aliéner le vote des exilés, mais la niaque n’y était plus.

    • maQiavel maQiavel 26 novembre 2016 20:40

      @César Castique

      -Il était mort depuis longtemps ! Plus personne ne se souciait sérieusement de Cuba depuis que la Soviétie s’était effondrée

      ------> Détrompez-vous, Fidel était un symbole, celui de l’anti-impérialisme et des luttes pour la libération nationale. Et quiconque s’intéresse un minimum à la chose politique sait que les symboles sont puissants. Et en tant que symbole , il était et reste plus vivant que jamais. Pour preuve , aujourd’hui, nombre de sud-américains, d’africains, d’asiatiques font leur deuil de cet homme, quoi qu’on puisse penser de lui et de la politique qu’il a impulsé. 

       


    • sls0 sls0 26 novembre 2016 21:57

      @maQiavel
      Le blason de César Castique vient du troisième de Navarre, des carlistes qui se battaient avec Franco. Je crois qu’idéologiquement parlant, César ne peut pas comprendre Castro, c’est un monde différent. La devise de mémoire était le christ et le roi.
      Actuellement le mouvement carliste est divisé : une branche, dirigée par le prince Charles-Hugues de Bourbon-Parme, se définit comme socialiste-autogestionnaire ; une autre, conduite par le prince Sixte de Bourbon-Parme, se réclame des valeurs traditionnelles du carlisme.A priori César est dans la deuxième branche.


    • maQiavel maQiavel 26 novembre 2016 22:18

      @sls0
      Je comprend mais c’est une dichotomie qui date d’un autre temps. Aujourd’hui, à l’ere de la mondialisation, du mondialsme economico-politique et financier , la lutte se déroule entre ceux qui défendent la souveraineté de leur nation et ceux qui s’y opposent et prônent la dissolution des nations dans des structures supranationales. Castro est le symbole de la souveraineté de Cuba contre l’impérialisme américain et est donc un modèle pour les premiers. Le reste, c’est à dire tout ce qui concerne la politique intérieure de ce pays ne concerne que les Cubains. 

      L’opposition "nationalisme" vs " communisme" n’a plus lieu d’être, on est au XXI ème siècle. 


    • César Castique César Castique 27 novembre 2016 12:18

       @maQiavel

      « Détrompez-vous, Fidel était un symbole, celui de l’anti-impérialisme et des luttes pour la libération nationale. »

      Oh, vous savez, les symboles, ça vaut ce que ça vaut et ça dure ce que ça dure. Il me semble que de Mao à Chavez, en passant par Cohn-Bendit, René Dumont, Hessel, Assange, Tsipras et Marinaleda, notre époque en fait une consommation boulimique. 

      Chaque coterie a le sien. Tenez, même Cantona a été, quelques semaines durant, érigé en symbole de la lutte contre les banques, en lançant un appel - ridicule parce que d’avance voué à l’échec - aux retraits massifs par les particuliers.


    • César Castique César Castique 27 novembre 2016 12:22

      @sls0

      « Je crois qu’idéologiquement parlant, César ne peut pas comprendre Castro, c’est un monde différent. »

      Je peux comprendre Castro. En revanche, je ne peux pas souscrire à la conception de l’homme théorisée par les Lumières et leurs héritiers, dont Marx et Engels. Le vrai monde est différent de leur monde à eux.

      « La devise de mémoire était le christ et le roi. »

      Por Dios, por la Patria y el Rey, mais il faut se garder des conclusions hâtives. Je suis agnostique, après avoir été élevé dans la religion catholique, qui n’a pas toujours charrié les bons sentiments poisseux qui l’a pollue de nos jours. 

      Ce qui fait que j’éprouve encore une certaine bienveillance à l’égard de ce catholicisme-là, se situant aux antipodes de la religion du ressentiment que dénonce Nietzsche.


    • César Castique César Castique 27 novembre 2016 12:24

      @maQiavel

      « … la lutte se déroule entre ceux qui défendent la souveraineté de leur nation et ceux qui s’y opposent et prônent la dissolution des nations dans des structures supranationales. Castro est le symbole de la souveraineté de Cuba contre l’impérialisme américain et est donc un modèle pour les premiers. »

       

      Si Castro s’est retrouvé dans la peau du « symbole de la souveraineté de Cuba contre l’impérialisme américain », ça n’en fait pas pour autant un défenseur de la souveraineté des nations. C’était un internationaliste comme tous les communistes, qui ne font, le cas échéant, qu’exploiter le sentiment national par opportunisme temporaire.

       

      Et si quelqu’un incarne aujourd’hui la souveraineté des nations, c’est Vladimir Vladimirovitch Poutine, qui n’est pas, lui, le chef d’Etat d’une nation folklorique.


    • maQiavel maQiavel 27 novembre 2016 14:09

      @César Castique

      -Si Castro s’est retrouvé dans la peau du « symbole de la souveraineté de Cuba contre l’impérialisme américain », ça n’en fait pas pour autant un défenseur de la souveraineté des nations. C’était un internationaliste comme tous les communistes,

      ------> Cette dichotomie est révolue aujourd’hui, votre logiciel est obsolète, le monde a changé et les lignes de fractures avec, c’est ainsi que vous avez par exemple de nombreux natios qui saluent la mémoire de cet homme, certes, ils ne font pas partie de l’ancienne génération mais ils vivent avec leur temps. Pour eux, mettre Castro dans la même phrase que Cohn-Bendit n’a pas de sens, au contraire ils vont le mettre avec De Gaulle ou Poutine ( pareil pour Chavez d’ailleurs ).

      Face aux défis de cette mondialisation  impulsée en grande partie par l’empire américain, Castro est aussi un symbole de la souveraineté des nations, les temps ont changé …

      Mais je sais bien qu’à un certain âge on ne peut plus changer de logiciel , il en sera certainement de même de moi dans 30 ou 40 ans si le contexte politique mondial est bouleversé , donc quelque part , je comprend …

      -Et si quelqu’un incarne aujourd’hui la souveraineté des nations, c’est Vladimir Vladimirovitch Poutine

      ------>Le même Poutine qui a rendu un vibrant hommage à Fidel Castro en le décrivant comme « un patriote qui a servi avec dévotion sa patrie » !

      Il est tout à fait normal qu’un président Russe rende hommage à Castro au regard des liens passés mais le fait que Poutine salue en lui le patriote, ce n’est pas rien …

      Mais bon, je ne vous convaincrai pas et ce n’est pas le but, l’essentiel est que vous m’ayez compris …


    • César Castique César Castique 27 novembre 2016 23:07

      @maQiavel

      "... le monde a changé et les lignes de fractures avecc’est ainsi que vous avez par exemple de nombreux natios qui saluent la mémoire de cet homme, certes, ils ne font pas partie de l’ancienne génération mais ils vivent avec leur temps."

      Moi aussi. A tel point que je ne perds jamais de vue une autre "ligne de fracture", celle qui sépare les pays efficients des pays foireux, et qui est à l’origine de la Grande Migration Sud-Nord en cours depuis plusieurs années.

      Cela fait que je comprends mal les "natios" qui vont chercher des exemples et des modèles chez des bonimenteurs torrentiels, en charge d’Etats exotiques plus ou moins folkloriques, prêtant à sourire depuis que la Guerre froide est terminée.

      "Il est tout à fait normal qu’un président Russe..."

      D’autant plus qu’il est géopolitiquement important pour la Russie de conserver un pied bien ancré dans la Caraïbe et que, sur ce plan, il est question de rétablir une présence militaire russe à Cuba.


    • maQiavel maQiavel 27 novembre 2016 23:52

      @César Castique

      -A tel point que je ne perds jamais de vue une autre "ligne de fracture", celle qui sépare les pays efficients des pays foireux

      ------> On a pas la même vision du monde , c’est tout , je ne vois pas ce qu’il y’a à dire de plus ,en discuter ne mènerai nulle part …


    • César Castique César Castique 28 novembre 2016 00:39

      @maQiavel

      "... On a pas la même vision du monde , c’est tout..."

      Ben non, ce n’est pas tout : nous n’avons pas non plus la même vision de l’homme et de ce qu’il est convenu d’appeler l’humanité. Là, maintenant, c’est bel et bien tout ! 

      Pour la suite, je suis bien d’accord avec vous.


  • Qaspard Delanuit Qaspard Delanuit 26 novembre 2016 21:40

    Le fait que cet homme fût le symbole de l’anti-américanisme ne m’a jamais impressionné. Je ne vois aucune lumière en lui. Il a juste pris le pouvoir et l’a gardé pour lui, jusqu’à ce que la maladie permette à son frère de s’en emparer à son tour.


    • maQiavel maQiavel 26 novembre 2016 22:06

      "Droit du sang" , je ne crois pas, Raul fait partie du premier cercle depuis le début, il était avec Fidel pendant la rébellion dans la Sierra Maestra , bien avant la prise de pouvoir. Il a toujours été le pragmatique du binôme, celui qui a la tête sur les épaules contrairement à son frère qui était plus un rêveur, un idéologue. C’est un leader du mouvement depuis le départ, il n’a pas été parachuté là parce qu’il sont frères.D’ailleurs la soeur est exilée aux États unis et fait partie des plus grandes opposantes au régime. Elle n’a pas supporté que son frère exproprie leur propriété familiale dans le cadre de la politique de redistribution des terres qu’il a mené. 


    • maQiavel maQiavel 26 novembre 2016 22:31

      @Zatara
      Les républiques aussi et pourtant un fils peut succéder à son père à la tête de l’Etat dans une république. Ça n’en fait pas une dynastie pour autant, surtout si le fils est élu à la tête de l’Etat et qu’il n’occupe pas le poste par transmission héréditaire. 


    • Qaspard Delanuit Qaspard Delanuit 26 novembre 2016 22:50

      Que ce soit son frère, son cousin ou le chat de sa voisine qui hérite du pouvoir dictatorial importe peu. Ce qui est important, c’est de voir la démence qui fonde cette dictature et que révèle la constitution cubaine.

      Article 5.Le Parti communiste de Cuba, avant-garde organisée marxiste-léniniste de la nation cubaine, est la force dirigeante de la société et de l’État, qui organise et oriente les efforts communs vers les hautes fins de la construction du socialisme et la marche en avant vers la société communiste.

    • Qaspard Delanuit Qaspard Delanuit 26 novembre 2016 23:02

      @Zatara
      "doit on encore se focaliser sur ce genre de mièvrerie, quand on sait qu’il s’agit avant tout de s’assurer la pleine possession de l’usage du pouvoir."


      C’est un document intéressant pour les archives de la psychiatrie. 


    • Qaspard Delanuit Qaspard Delanuit 26 novembre 2016 23:05

      @Zatara
      "au contraire, c’est un symptôme majeur."


      Possible. Mais alors un symptôme de quoi ?


    • Qaspard Delanuit Qaspard Delanuit 26 novembre 2016 23:15

      @Zatara
      "mais voyons Qaspard, vous croyez que le père Castro, qui a pondu ce texte avec ces acolytes, y croyait dur comme fer ?"

       

      Dans les deux cas, ça reste un document psychiatrique intéressant.  "Des débats mobilisèrent alors la population et le projet fut adopté par référendum le 15 février 1976 (98 % de participation et 97, 7 % de votes favorables)" 


    • Qaspard Delanuit Qaspard Delanuit 26 novembre 2016 23:18

      J’adore ces chiffres improbables !!  smiley


    • Qaspard Delanuit Qaspard Delanuit 26 novembre 2016 23:24

      @Zatara
      "à décrypter comme un délire mystique...."

      C’est exactement ça. Les Chinois commencent seulement à être capables de comprendre la folie de leurs grands-parents adorateur de Mao. 


    • Qaspard Delanuit Qaspard Delanuit 26 novembre 2016 23:28

      Le trucage des chiffres des élections et autres faux référendums est aussi complètement délirant. Un manipulateur raisonnable ferait au moins un trucage crédible. Mais là, non, pas question, il faut tordre la réalité pour la faire entrer dans le moule marxiste : le parti est plus fort que le réel.  smiley  smiley


    • Qaspard Delanuit Qaspard Delanuit 26 novembre 2016 23:32

      C’est comme Hillary et Bill Clinton : une absolue et pure coïncidence.  smiley


    • maQiavel maQiavel 26 novembre 2016 23:40

      @Zatara

      -Ça s’apparente à une forme de transmission du pouvoir par le droit du sang...

      ------> Ce que j’essaie d’expliquer, c’est que Raul n’est pas à la tête de l’Etat Cubain parce qu’il est le frère de Fidel. A la limite, on pourrait lui faire le reproche d’être à la tete de l’Etat parce qu’il est un des compagnons de la première heure de Fidel. Parce que la révolution, il l’a faites, il s’est battu armes à la main, c’est un des cadres du mouvement révolutionnaire depuis le début. Il n’est pas parachuté là à cause de son sang, sang auquel Fidel n’accordait aucun crédit puisque sa sœur vit en exil.

      Il n’y a pas de droit du sang dans cette succession. Personne n’incarne mieux le régime que lui. Après , est ce que le régime est bon ou mauvais , c’est une autre discussion …

      -c’est marrant comme vous pouvez défendre le vote quand ça vous arrange et le dénigrer dans le cadre du modus operandi du système politico médiatique....

      ------> Non je parle du principe, j’ai fait une distinction entre monarchique et le principe républicain.

      C’est une remarque d’ordre générale : les républiques s’opposent à la transmission héréditaire du pouvoir, cela ne signifie pas qu’une personne ne peut pas succéder à un membre de sa famille à une fonction.

      Pour donner un exemple, on a connu dans la république romaine des consuls de père en fils. Ces familles n’étaient pourtant pas des dynasties car les consuls étaient élus selon les règles des institutions romaine, ce n’était pas par droit du sang ou par transmission héréditaire, les romains du temps de la république avaient horreur de ça , eux qui avaient assassinés leurs rois.

      Concernant le vote, je ne dis pas que le vote est bon ou mauvais par nature, à chaque peuple de trouver les institutions pour l’utiliser au mieux ou pour le rejeter et la façon dont les cubains en usent ne me concerne pas. Par contre, je dis que la façon dont il est utilisé dans mon pays est grotesque.

      Il y a une bardée de politiciens/politiciennes français qui sont fils de..... et ça marche dans tous les métiers de la culture et des médias aussi

      ------> Franchement, je me fiche de savoir si c’est un « fils de » qui occupe une fonction dans l’Etat. Ce qui m’intéresse, c’est qu’il mérite sa place et qu’il soit digne de sa fonction.

      Si le fils d’ un maire occupe la place qu’a jadis occupé son père et son grand père avant lui , s’il est le meilleur pour occuper cette place et a le consentement des administrés (le vote ) , je ne vois pas le problème , ça pourrait aussi être le fils d’un boucher , d’un paysan , d’un clodo ou d’un milliardaire , peu m’importe , je me fout des origines familiales comme de ma première paire de chaussette …

      Par contre, si un « fils de » est parachuté à un poste qu’il ne mérite pas , c’est ce parachutage le problème , pas le fait que ce soit un « fils de » …


    • maQiavel maQiavel 26 novembre 2016 23:42

      @Qaspard Delanuit
      Je n’ai pas d’avis aussi tranché que vous sur le régime en place à Cuba , j’y ait été deux fois , une en tant que touriste ou je n’ai rien vu qui puisse me permettre de me faire une opinion et une autre fois de façon plus approfondie dans le cadre d’une mission. Je discute aussi avec des cubains.

      J’ai voulu écrire un article sur ma dernière visite à Cuba mais j’ai vite renoncé car c’est le pays des contraires, j’ai vu tout et son contraire, impossible de pondre ça sur papier. Il y’a des institutions qui m’ont beaucoup plut et d’autres qui m’ont répugné, il y’a des aspects de Cuba que j’ai trouvé extraordinaire et d’autres que j’ai trouvé lamentables. J’ai déjà vu quelques pays mais jamais un qui soit aussi paradoxal. Je crois que me faire une idée plus précise de ce pays , il faudrait que j’aille y vivre quelques années , ce qui m’est bien évidemment impossible.

      Mais ce que je peux dire , c’est que les cubains sont eux-mêmes très partagé quant à ce régime qui est manifestement une dictature mais qui a aussi des aspects bien plus démocratique que la Suisse ou l’Islande par exemple ( ça fait partie du paradoxe ). 

      Quoi qu’il en soit , c’est aux cubains de faire le bilan et apparemment c’est ce qui est entrain d’être fait avec Raul qui n’est pas aussi rigide que Fidel. 

      Moi ce qui m’intéresse par-dessus tout avec Fidel, c’est ce qu’il incarne au travers de sa politique étrangère et qui fait qu’il soit admiré dans le monde entier  occident exclut.

       


    • Qaspard Delanuit Qaspard Delanuit 27 novembre 2016 00:07

      @maQiavel
      "Moi ce qui m’intéresse par-dessus tout avec Fidel, c’est ce qu’il incarne au travers de sa politique étrangère et qui fait qu’il soit admiré dans le monde entier occident exclut."

      Michael Jackson aussi était admiré dans le monde entier... et alors ?? C’est, comme je le dis plus haut, seulement intéressant du point de vue psychiatrique (au sens large qui inclut les psychoses collectives, l’aveuglement idéologique et la manipulation des masses). 


    • Qaspard Delanuit Qaspard Delanuit 27 novembre 2016 00:10

      @maQiavel
      "sang auquel Fidel n’accordait aucun crédit puisque sa sœur vit en exil."


      Je ne pense pas que cet argument soit valable : un roi attaché au lien du sang peut fort bien exiler un de ses frères ou de ses fils parce qu’il le juge insoumis, traître, etc. 


    • Qaspard Delanuit Qaspard Delanuit 27 novembre 2016 00:15

      @maQiavel
      "Il n’y a pas de droit du sang dans cette succession. Personne n’incarne mieux le régime que lui."


      Allons ! Personne n’incarne mieux le régime que lui parce que c’est un régime dictatorial personnel avec culte de la personnalité et qu’il est le frère de la personnalité qui l’incarnait avant lui. 


    • Qaspard Delanuit Qaspard Delanuit 27 novembre 2016 00:18

      Ce n’est pas forcément lié au sang mais à la proximité. Ce pourrait être la femme de l’ancien dictateur qui reprend le flambeau. Mais même dans ce cas, la dimension dynastique ne serait pas complètement absente. 


    • Qaspard Delanuit Qaspard Delanuit 27 novembre 2016 00:25

      @maQiavel
      "Si le fils d’ un maire occupe la place qu’a jadis occupé son père et son grand père avant lui , s’il est le meilleur pour occuper cette place et a le consentement des administrés (le vote ) , je ne vois pas le problème."

      Ce n’est pas forcément un problème, mais c’est au moins un signe, car cela ne peut pas être du seulement au hasard (en tout cas c’est peu probable). Donc la question est de savoir de quoi cette succession est le symptôme. Et les réponses pourraient bien mettre en évidence de sérieux problèmes.


    • Qaspard Delanuit Qaspard Delanuit 27 novembre 2016 00:36

      "Pour Danielle Mitterrand notamment, Cuba représenterait une « authentique idée de la liberté »" (wiki)


      A propos d’une femme de président...  smiley


    • maQiavel maQiavel 27 novembre 2016 00:52

      @Qaspard Delanuit

      -Michael Jackson aussi était admiré dans le monde entier... et alors ?? 

      ------> Pour ses chants et ses danses, certainement. Pas pour une politique qu’il aurait menée , hors c’est précisément ce qui m’intéresse chez Fidel …

       

      -Allons ! Personne n’incarne mieux le régime que lui parce que c’est un régime dictatorial personnel avec culte de la personnalité et qu’il est le frère de la personnalité qui l’incarnait avant lui. 

      ------> Mais qui incarne mieux le régime que Raul ? Qui est aujourd’hui en capacité de gouverner et qui était dès le début un cadre dans le mouvement révolutionnaire, qui a participé à l’élaboration de la stratégie pour conquérir le pouvoir, qui a fait la guerre, qui a définit la politique à suivre une fois le pouvoir conquis, qui se soit opposé à Fidel et qui a réussit à le convaincre sur le pragmatisme à adopter en politique étrangère ? Il y’a 20 ans, il y’avait encore un petit groupe qui pouvait prétendre à cela et aucun parmi eux n’incarnait mieux ce mouvement que Raul mais aujourd’hui ? La plupart des membres de la classe dirigeante Cubaines n’a même pas combattu pendant la révolution dans la Sierra Maestra, ce ne sont pas tous des octogénaires à cette époque , soit ils n’étaient pas nés , soit ils étaient en couche culotte. 

      Non Raul est celui qui incarne le mieux la révolution Cubaine et le fait qu’il soit le frère de Fidel n’y change rien …

      -Ce n’est pas forcément lié au sang mais à la proximité.

      ------> Proximité, oui mais parce que c’est un des tout premiers compagnons de lutte. Et de par là même, il est celui qui fait le plus autorité au sein du mouvement révolutionnaire. 


    • Qaspard Delanuit Qaspard Delanuit 27 novembre 2016 01:03

      @maQiavel

      "-Michael Jackson aussi était admiré dans le monde entier... et alors ?? 

      ------> Pour ses chants et ses danses, certainement. Pas pour une politique qu’il aurait menée , hors c’est précisément ce qui m’intéresse chez Fidel …"


      Bien sûr, pour ses danses et ses chansons... qui sont très médiocres ! Je voulais dire que le fait qu’une personnalité soit admirée n’est pas une raison pour l’admirer. 


    • Qaspard Delanuit Qaspard Delanuit 27 novembre 2016 01:09

      @maQiavel
      "Mais qui incarne mieux le régime que Raul ?"


      Ce n’est pas à nous d’en décider mais à la population cubaine. Mais il faudrait pour cela qu’elle puisse s’exprimer et qu’elle en ait envie, qu’une opposition politique soit possible, etc. Raul est celui qui incarne le mieux le pouvoir dictatorial de son frère pour des tas de motifs, mais je ne me soucie pas de la continuation d’un régime schizophrène et paranoïaque. Je ne me demande pas non plus qui incarne le mieux l’organisation mafieuse de Pablo Escobar après sa mort. La question serait plutôt : qui peut sortir le pays de cette folie. 


    • Qaspard Delanuit Qaspard Delanuit 27 novembre 2016 01:12

      @maQiavel
      "Non Raul est celui qui incarne le mieux la révolution Cubaine"

       

      Comment vous dire... ? 

      Voilà, j’ai trouvé : Aux chiottes la "révolution cubaine".  smiley


    • Qaspard Delanuit Qaspard Delanuit 27 novembre 2016 01:17

      Ca ne fera pas de peine au Cubains, ils n’ont pas Internet, pas d’ordinateurs et pas de réseau.  smiley

      "Si le prix des communications téléphoniques a plongé en quelques années, une heure de connexion à Internet représente encore le cinquième du salaire minimum mensuel, alors qu’il faut près de vingt mois de travail à un Cubain moyen pour s’offrir un ordinateur." 


    • maQiavel maQiavel 27 novembre 2016 01:17

      @Qaspard Delanuit

      Pour revenir sur le cas de la Mairie, non ce n’est pas un hasard mais ce n’est pas forcément non plus un parachutage.

      Il se peut que le grand père ait été un très grand maire et que les administrés reportent l’image qu’ils ont de lui sur son fils. Mais cela ne suffit pas car si le fils prend des mesures qui déplaisent, les administrés le vireront avec beaucoup plus de fracas que pour un inconnu, cette filiation est aussi un piège car la population a espoir qu’il sera un aussi grand maire que son père.

      Cette explication ne suffit pas car il y’a aussi la question du capital social ( le fils va suivre le même parcours intellectuel que son père ) et du capital moral ( le père va transmettre ses valeurs à son fils , à ce sujet on note que dans les anciennes familles patricienne à Rome , les valeurs étaient transmise de père en fils , ainsi un Brutus avait poignardé un roi de Rome pour fonder la république et un de ses descendants des siècles plus tard a poignardé César qui aspirait à abolir la république pour réintroduire la royauté) . Tout cela peut mener à ce que le fils ne déçoive pas à un tel point qu’à sa disparition, son fils prenne à son tour la relève.

      Moi je ne vois aucun souci à tout cela, d’autant plus que les administrés peuvent changer d’avis et choisir un autre maire, rien ne les oblige à ne prendre que des membres d’une même famille , le principe républicain est respecté …

      Il y’a aussi d’autres questions plus sombre comme la reproduction des élites bien évidemment , ça compte mais ce n’est pas la seule explication ...


    • maQiavel maQiavel 27 novembre 2016 01:24

      @Qaspard Delanuit

      -Comment vous dire... ? Voilà, j’ai trouvé : Aux chiottes la "révolution cubaine". 

       

      ------> Le régime qui est en place à Cuba est issus de la révolution Cubaine, qu’on le veuille ou non. Raul est celui qui incarne le mieux cette révolution donc , c’est lui qui est à la tete du régime.

      Après le régime est peut être mauvais, ce n’est pas ce dont je discute ici , je dis qu’il n’a pas été parachuté là parce qu’il est le frère de Fidel mais parce que personne ne l’incarne mieux que lui…

       

      -Ce n’est pas à nous d’en décider mais à la population cubaine. 

      ------> Voilà, raison pour laquelle je ne discute pas de cette question. Et encore une fois, je ne partage pas votre avis tranché sur ce régime …

       


    • Qaspard Delanuit Qaspard Delanuit 27 novembre 2016 01:24

      @maQiavel
      "Moi je ne vois aucun souci à tout cela, d’autant plus que les administrés peuvent changer d’avis et choisir un autre maire, rien ne les oblige à ne prendre que des membres d’une même famille , le principe républicain est respecté …"

      J’ai parfaitement compris que le principe républicain peut être respecté tout en ayant pour résultat une coïncidence. Mais je vais pousser votre raisonnement plus loin. Supposons qu’à chaque élection républicaine, ce soit le roi, puis ses enfants et les enfants de ses enfants qui soient élus chefs de l’Etat. De fait, sociologiquement ou bien encore anthropologiquement, nous pourrions dire que la société est royaliste en quelques manières dans ses tendances. Le fait qu’elle soit constitutionnellement républicaine n’y changerait rien (mais resterait un fait également vrai, je vous l’accorde). 


    • Qaspard Delanuit Qaspard Delanuit 27 novembre 2016 01:26

      ("en quelque manière" s’écrit au singulier)


    • Qaspard Delanuit Qaspard Delanuit 27 novembre 2016 01:38

      @maQiavel
      "je dis qu’il n’a pas été parachuté là parce qu’il est le frère de Fidel mais parce que personne ne l’incarne mieux que lui…"

       

      Encore une fois, je ne partage pas votre avis tranché sur l’évidence de cette succession et du peu d’importance du rôle symbolique du lien familial. Il est raisonnable de penser qu’il vient en quelque sorte renforcer par la parenté génétique une fraternité d’arme et d’idéologie. Cuba n’est pas l’URSS, c’est un pays du "sud" où les liens du sang ne sont pas totalement solubles dans l’acide communiste. Bref, l’affaire aurait quand même été un peu moins facile s’il n’avait pas été son frère.  smiley



    • Qaspard Delanuit Qaspard Delanuit 27 novembre 2016 01:41

      Et bien sûr qu’il n’a pas non plus été parachuté, je ne dis pas une telle sottise. Sa qualité de frère n’aurait pas été suffisante ! 


    • maQiavel maQiavel 27 novembre 2016 02:10

      @Qaspard Delanuit

      -Supposons qu’à chaque élection républicaine, ce soit le roi, puis ses enfants et les enfants de ses enfants qui soient élus chefs de l’Etat. De fait, sociologiquement ou bien encore anthropologiquement, nous pourrions dire que la société est royaliste en quelques manières dans ses tendances. Le fait qu’elle soit constitutionnellement républicaine n’y changerait rien (mais resterait un fait également vrai, je vous l’accorde). 

      ------>En fait si. Je n’ai plus l’exemple précis en tete mais il me semble que ce soit dans une république Italienne pendant la renaissance, je ne me souviens plus de laquelle. C’est un cas intéressant : un homme était élu à la tete d’une cité pendant des dizaines d’années (30 ans si mes souvenirs sont bons) , l’élection pour sa fonction n’était plus qu’une simple formalité. A un moment donné, le gaillard en question avec ses partisans, a estimé que l’élection ne servait plus à rien et ils l’ont annulé puisque de toute façon il allait logiquement être élu. C’était la plus grande erreur politique de sa vie : sous l’impulsion de ses adversaires, une insurrection s’est déclenchée contre lui et ses partisans sous prétexte qu’il voulait détruire la république pour en devenir le prince et il a du s’exiler pour sauver sa peau.

      Qu’est ce qui s’est passé ? Cette affaire peut s’expliquer en un seul mot : légitimité !

      Cet homme n’avait pas compris qu’il puisait la légitimité de l’exercice de sa fonction dans les institutions de la république et non dans sa personne en elle même. En substituant l’un à l’autre, il a perdu toute son autorité et ses adversaires qui étaient quantité négligeable jusqu’alors sont devenus des adversaires puissants, tout cela s’est passé en quelques jours.

      Pour revenir sur votre exemple, une fonction administrative peut très bien rester dans une famille de génération en génération mais pour déterminer si cette société est royaliste ou républicaine, il faut distinguer d’où cette famille puise sa légitimité.

      Si le pouvoir est transmit de façon héréditaire, on est bien dans une société monarchique, par contre, s’il découle d’institutions républicaines on est dans une république quand bien même les membres d’une famille s’y succède. Et si on est dans la seconde configuration, cette famille n’a pas intérêt à détruire les institutions républicaines car ce sont elles qui leur donnent le pouvoir.

      Les processus de légitimation  s’appuient sur les représentations humaines et les représentations humaines sont puissantes, elles gouvernent les hommes davantage que ceux qui croient gouverner, en fin de compte le pouvoir n’existe que si on croit que celui qui l’exerce est celui qui doit l’exercer. Si celui qui possède le pouvoir brise ce qui fait que les autres dans leur système de représentation pensent qu’il doit le posséder, il ne fait que scier la branche sur laquelle il est assis.

      Pour donner un exemple de notre paysage politique, si Marion débarque après le départ de Marine pour s’autoproclamer présidente du front national, même avec l’appui des cadres, elle ruinera sa carrière alors qu’en passant par la procédure normale elle gagnerait certainement … 


    • maQiavel maQiavel 27 novembre 2016 02:17

      @Qaspard Delanuit

      -Encore une fois, je ne partage pas votre avis tranché sur l’évidence de cette succession et du peu d’importance du rôle symbolique du lien familial. 

      ------> On ne va pas être d’accord là-dessus …


    • maQiavel maQiavel 27 novembre 2016 14:16

      @Zatara

      -Si vous y voyez une question de légitimité, j’y vois surtout une question de crédibilité en amont, la légitimité n’étant qu’un concours à la dernière ligne droite, presque une formalité pour quelqu’un de parfaitement crédible, un coup de tampon par les prêtres...Qu’est ce qui fait la crédibilité d’un politique aujourd’hui ?...son parcours et les médias. 

      ------> La légitimité est tout en politique avec la force. C’est à ce niveau que tout commence. Le tampon de vos prêtres ne vaut rien s’ils ne sont pas perçus comme légitime pour tamponner au préalable. Je ne vais pas revenir là-dessus, j’ai déjà dit l’essentiel …

      -J’oubliai, comme Qaspard le fait remarquer, et à la vue de ce qui est exposé ci dessus, les dynasties sont légions. Et Cuba, sous cet angle là, ne déroge pas à la règle

      ------> Pareil, déjà répondu sur la distinction entre principe républicain et monarchique ainsi que sur Raul …


    • maQiavel maQiavel 27 novembre 2016 14:52

      @Zatara
      Je ne comprend pas la question ...


    • maQiavel maQiavel 27 novembre 2016 17:39

      @Zatara

      -que tout fini....Il y a deux forme de légitimité : la forme légale et la forme médiatique....

      ------> Non, la légitimité précède la légalité (une loi qui n’est pas perçue comme légitime n’est pas obéie sauf par la force). Et le média aussi se situe en aval, pas en amont (un média que l’on ne considère pas comme légitime n’est pas écouté ou lu).

      -c’est un concept flou de par nature puisqu’il s’agit de l’interprétation d’un code supérieur, un référentiel indiscutable par définition. 

      ------> Ok, là on se rapproche. Pour le dire autrement, la légitimité se construit dans une communauté autour du partage d’une norme commune quant à l’évaluation du monde qui l’entoure. Le choix de cette norme est bien entendu discutable et contestable au sein de la communauté concernée, même si dans le discours dominant on prétend qu’il ne l’est pas. Le tampon de ton prêtre n’est légitime que parce qu’il s’inscrit dans cette norme (dans ce cas une méta-norme), c’est ce qui fera qu’il sera accepté dans la communauté.

      Par contre, s’il y’a un désaccord sur la norme (par exemple par l’intrusion d’une nouvelle religion ou d’une nouvelle interprétation de la religion), un schisme survient et si ton prêtre perd le rapport de force qui s’en suit, son tampon ne vaudra plus rien du tout, il sera un hérétique aux yeux de la communauté qui a adopté une nouvelle norme, sa légitimité est rompue et un nouveau prêtre de la nouvelle religion prendra sa place …

      C’est pareil pour la loi : elle est respectée tant qu’elle s’inscrit dans la norme partagée au sein de la communauté. Dès que la norme change, cette loi devient obsolète et doit être remplacée par une autre qui s’inscrit dans la nouvelle norme. On voit bien que  la question de la légalité devient alors largement inopérante si on ne lui adjoint pas ce sur quoi elle se fonde çàd ce qui la rend légitime.

      Démosthène écrivait « Cette force des lois, en quoi consiste –t-elle ? Est-ce à dire qu’elles accourraient pour assister celui d’ entre nous qui, victime d’une injustice criera à l’aide ?Non, elles ne sont qu’un texte écrit qui ne saurait posséder un tel pouvoir. Alors, qu’est ce qui fait leur force ? Vous-mêmes, à condition de les fortifier et de mettre en toute occasion leur puissance souveraine au service de l’homme qui les réclame ».

      C’est-à-dire que la loi en elle-même ne vaut rien, il faut que des personnes considèrent qu’elle est légitime pour la défendre et attaquer ceux qui la violent, ce n’est donc qu’en étant acceptée qu’elle devient souveraine.

      Pour revenir à mon exemple plus haut , le gaillard qui s’était fait élire à la tete de la cité pendant 30 ans et qui tout d’un coup a estimé que les élections n’étaient plus nécessaire puisqu’ il aurait de toute façon été élu ( il l’aurait certainement été ) n’avait simplement pas compris que dans la norme partagée au sein de cette cité , celui qui en était le chef devait l’être à la suite d’une procédure d’élection qui exprimait le consentement de ceux qui étaient gouverné. En passant outre cette norme, il s’est mit tout le monde à dos, simplement parce qu’il a fait l’erreur de croire qu’après avoir exercé sa fonction pendant 30 ans, c’était sa personne qui était légitime. Il a voulu passé outre les croyances et les valeurs politiques de sa cité et il l’a payé …

       -Maintenant, puisqu’il s’agit d’une interprétation, qu’est ce qui fait que ce référentiel est légitime ?

      ------> La question est mal posée, essayons de remettre de l’ordre : le référentiel, c’est la norme càd le principe auquel on doit se référer pour juger ou agir. Soit la communauté adhère à la norme ( et dans ce cas , ce qui sera jugé comme légitime ou non se fera en fonction d’elle ) soit la communauté n’y adhère plus complètement et alors on a une crise de légitimité et un schisme , soit la communauté n’y adhère plus du tout et dans ce cas ce n’est plus une norme.

      La question est : qu’est qui fait qu’une communauté choisisse une norme plutôt qu’une autre ? Ce choix est multifactoriel, il découle de l’histoire de la communauté, de sa culture, de ses relations avec ses voisins, des dynamiques internes à cette communauté (démographiques, économiques etc.), il y’a plusieurs critères à prendre en compte. Ces critères sont évolutifs raison pour laquelle les normes évoluent, soient contestées et remplacées …

      -lui même en s’auto-référençant en tant que référentiel absolu....

      ------> C’est ce que je dis plus haut : quand bien même dans le discours dominant, une norme est décrétée absolue, cadre indispensable auquel la communauté devra éternellement se référer, elle ne l’est jamais dans les faits car toute norme est tôt ou tard remise en cause …



    • maQiavel maQiavel 27 novembre 2016 17:39

      @Zatara

      -lorsqu’un mec comme Copé ou Sarko se présente à la primaire, vu le degré de magouille, en quoi sont ils crédibles ?

      ------> Moi, je n’ai pas parlé de crédibilité. Si la question est : en quoi sont ils des candidats légitime à la primaire, la réponse est que les deux sont des cadres de ce parti , que l’un a été président de la république et l’autre l’ancien chef du groupe UMP à l’assemblée , cela leur confère une certaine autorité dans ce parti.

      Après, je n’ai pas dit que ce parti est bon, tu sais ce que j’en pense mais je dis qu’au sein de ce parti, de par la représentation qu’avaient les cadres, les militants, les adhérents et les sympathisants de ce parti, leur candidature était légitime quand bien même ils ont perdu (et de façon lamentable pour Copé).

      Pour le degré de magouille, c’est simplement que ça ne fait pas partie des normes au sein de ce parti, pour eux ce n’est pas un critère d’exclusion …

      -En rien. 

      ------> Pour toi certainement. Mais quelle est la légitimité de ton avis pour les sympathisants, adhérents, militants et cadres de ce parti ? Est-ce que tu en es membre ? Est-ce que tu as milité dans leur rang ? Est-ce que tu cotises ? Est-ce que tu votes pour ce parti aux diverses élections locales, régionales et nationales ? Si la réponse est « non » comme je l’imagine, ton opinion ne vaut pas plus que la mienne. Celle d’un François Baroin ou d’une Nadine Morano par contre a plus de valeurs au sein de la norme partagée par les adhérents UMP …

      - La preuve : la légitimité peut s’acquérir par des chemins de traverse (exemple historique diverse, chez les romains : c’est toujours le vainqueur qui se rendait légitime

      ------> Il n’y a pas à proprement parler de chemin de traverse ou de chemin droit en ce qui concerne la légitimité, c’est toujours une mystification.

      -qu’est-ce qui rend les prêtres légitimes  ? rien d’autre qu’une croyance. 

      ------> Exactement !

      Relire l’article sur l’autorité et le pouvoir

      Force et légitimité sont les deux mamelles du pouvoir politique … 


  • microf 26 novembre 2016 22:42

    Dort en Paix Fidèle Castro, nous ne t´oublierons jamais.


    • Qaspard Delanuit Qaspard Delanuit 26 novembre 2016 23:03

      @microf
      Je l’ai déjà oublié pour ma part. Il ne dort pas en paix, il est complètement mort. 


    • maQiavel maQiavel 26 novembre 2016 23:49

      Moi je ne l’oublierai pas non plus , comme nombre de sud-américains, d’africains, d’asiatiques et même de Cubains , quoiqu’on en dise ... 


    • Qaspard Delanuit Qaspard Delanuit 27 novembre 2016 00:01

      @maQiavel

      Trouvez-vous ce personnage sympathique ?


    • maQiavel maQiavel 27 novembre 2016 00:22

      @Qaspard Delanuit

      Je ne pense pas que la question devrait se poser ainsi. Je vais vous répondre « oui » mais si la réponse était « non » , qu’est ce que ça changerait ? Ce n’est pas parce qu’il m’est sympathique que je ne l’oublierai pas mais parce pour ce qu’il incarne politiquement càd la lutte contre l’impérialisme.

      Le général Giap ne m’est pas du tout sympathique mais je ne l’oublierais pas non plus pour la même raison …


    • Qaspard Delanuit Qaspard Delanuit 27 novembre 2016 00:31

      @maQiavel
      Je pense que la question de la "sympathie" se pose à la mort de quelqu’un par rapport à la mémoire qu’on en garde (il ne peut continuer à vivre que dans notre mémoire). La mémoire est aussi affective, et c’est la signification de la formule "Nous ne t’oublierons pas" ou "Nous te regretterons", etc. Quand je dis que je l’ai déjà oublié, je veux dire que je ne le regrette pas... et non que je souffre d’une déficience de mémoire ou d’une ignorance de l’histoire du siècle passé. 


    • maQiavel maQiavel 27 novembre 2016 01:01

      @Qaspard Delanuit

      Vous savez De Gaulle ne m’est pas du tout sympathique, je n’ai aucune affection pour ce personnage austère et pourtant dans mon esprit il incarne la souveraineté de la France et pour le souverainiste que je suis dans un contexte ou la France a perdu sa souveraineté, c’est ce qui compte le plus à mes yeux et qui fait que je n’oublierai pas ce personnage.

      En tant que personne, De Gaulle ne m’intéresse pas, mais alors pas du tout mais en tant qu’homme d’Etat c’est l’inverse, il s’impose à moi comme un modèle (même si il y’avait aussi des problèmes dans la politique qu’il a mené mais nul n’est parfait).

      Quand je dis que je n’oublierai pas De Gaulle, c’est que qu’il est à mes yeux un modèle. C’est pareil pour Fidel et sa politique anti-impérialiste …


    • Qaspard Delanuit Qaspard Delanuit 27 novembre 2016 01:47

      @maQiavel
      "Quand je dis que je n’oublierai pas De Gaulle, c’est que qu’il est à mes yeux un modèle. C’est pareil pour Fidel et sa politique anti-impérialiste …"


      Je comprends. Eh bien ! pour moi, Fidel Castro n’est pas du tout un modèle ou bien seulement un modèle négatif, une incarnation du mal en politique, comme Mao et Staline. En même temps, je vous rappelle que je suis un anti-communiste primaire.  smiley


    • Qaspard Delanuit Qaspard Delanuit 27 novembre 2016 01:52

      @Qiroreur
      "S’agissant d’un homme politique, soyons lucides, le côté affectif ne compte pas." 

       

      Hein ? Quoi ? Comment ça ?? Mais que faites-vous donc (espèce de capitaliste sans coeur !) des rivières de larmes versées par la population nord-coréenne à la mort du chef bien aimé ??  smiley

      C’est pas sincère, peut-être, ça ??!

      https://www.youtube.com/watch?v=KuKqLkKpnKU



    • maQiavel maQiavel 27 novembre 2016 02:14

      @Qaspard Delanuit

      -En même temps, je vous rappelle que je suis un anti-communiste primaire.

      ------> Tout s’explique. smiley

      Mais vous savez Fidel non plus n’était pas communiste. Il a du faire semblant de le devenir (sous l’impulsion de son frère entre autre au regard du contexte international dans lequel se trouvait Cuba). 


    • Qaspard Delanuit Qaspard Delanuit 27 novembre 2016 02:24

      @maQiavel
      Oui mais je hais aussi les faux communistes.  smiley


    • Qaspard Delanuit Qaspard Delanuit 27 novembre 2016 03:23

      @Qiroreur
      "un souffle qui s’en va"

      Ou bien la possibilité de respirer un peu mieux. 


    • Qamarad Qamarad 27 novembre 2016 13:57

      @maQiavel
      Vous savez De Gaulle ne m’est pas du tout sympathique, je n’ai aucune affection pour ce personnage austère

      Son côté 19eme, aristo perdu dans la nouvelle ère post 45 ? Parce que je trouve que l’austérité du personnage se mariait bien avec une certaine idée républicaine : grandeur affichée au monde, sobriété au quotidien. C’est une marque de la conscience publique !

      PS : ce point paraîtra peut-être annexe, mais il m’intéresse assez !


    • maQiavel maQiavel 27 novembre 2016 14:36

      @Pegase

      -De Gaulle était infiniment plus efficace dans son anti impérialisme que Castro ..

      ------> Remarque qui n’a aucune pertinence, déjà De Gaulle n’était pas anti-impérialiste de principe, c’est d’ailleurs lui qui a constitué la françafrique avec son acolyte Jacques Foccart (je ne dis pas que c’était bien ou mal mais que de fait il n’était pas anti-impérialiste puisqu’il a poursuivi une politique impériale). Ensuite, même en supposant qu’il le soit, il est grotesque d’établir une comparaison en terme d’efficacité deux chefs d’Etats de pays aussi différents géographiquement, culturellement, démographiquement, historiquement etc. Bref, remarque absurde …

      @Qamarad

      -Parce que je trouve que l’austérité du personnage se mariait bien avec une certaine idée républicaine : grandeur affichée au monde, sobriété au quotidien. C’est une marque de la conscience publique !

      ------> Je suis tout à fait d’accord et cela fait partie des éléments qui fait qu’il incarne à mes yeux un modèle de chef d’Etat. Cette gravité en effet se mariait admirablement avec la fonction d’un monarque républicain, quand on voit Sarkozy par exemple, on réalise à quel point cet homme a contribué à rabaisser la fonction.

      Je répondais à la question de Qaspard « Trouvez-vous ce personnage sympathique ? ». Je lui ai répondu que la sympathie importait peu dans notre discussion , que par exemple je ne trouve pas du tout l’individu De Gaulle sympathique , que je n’ai aucune affection pour lui mais qu’on s’en fiche ,que ce n’est pas la question , l’important étant qu’à mes yeux , c’est un grand homme d’Etat.

      A contrario , François Hollande , "monsieur petite blague" me parait plutôt sympathique comme individu mais dois je préciser qu’il n’a pas la carrure d’un chef d’Etat ? 


    • Qaspard Delanuit Qaspard Delanuit 27 novembre 2016 19:28

      @owen
      Je serais peut-être d’accord avec vous si nous Fidel Castro venait de mourir 5 ans après la "révolution" cubaine. Mais il a confisqué le pouvoir politique plus d’un demi-siècle par la terreur et le mensonge. Cela signifie qu’en 50 ans et avec tous les pouvoirs d’un dictateur, il n’a pas réussi à faire de son pays autre chose qu’une prison où tout le monde surveille tout le monde, un asile de fous conservé dans le formol idéologique le plus ringard. Cela n’en fait pas un chef d’Etat respectable. Je pense que beaucoup de personnes ici ont tendance à idéaliser cet homme dans lequel je ne vois personnellement aucune grandeur politique mais surtout une obstination délirante relevant du désordre mental, associée à une impuissance politique manifeste. Car la puissance politique réelle consiste en la capacité d’organiser le débat politique et non en la capacité d’organiser son empêchement. 


    • Ozi Ozi 27 novembre 2016 19:45

      @Qaspard Delanuit :"Je pense que beaucoup de personnes ici ont tendance à idéaliser cet homme"

      Probablement les mêmes qui idéalisent Poutine ou Trump, on n’empéchera pas le syndrome du larbin : https://www.youtube.com/watch?v=UOadagqruHg


    • Qaspard Delanuit Qaspard Delanuit 27 novembre 2016 19:54

      @maQiavel
      "Je répondais à la question de Qaspard « Trouvez-vous ce personnage sympathique ? ». Je lui ai répondu que la sympathie importait peu dans notre discussion , que par exemple je ne trouve pas du tout l’individu De Gaulle sympathique , que je n’ai aucune affection pour lui mais qu’on s’en fiche ,que ce n’est pas la question , l’important étant qu’à mes yeux , c’est un grand homme d’Etat." 

      Il est difficile d’être totalement libéré de l’illusion mythologique. C’est un travail qui se fait sur plusieurs années. Certaines personnes sont mortes en pensant que Staline était un saint ou que Guevara était une sorte de Jésus armé. Il y a même des Français qui croient encore à la grandeur ou la culture d’un Mitterrand (un homme roublard et menteur qui a su construire son image en jouant le sphinx). Je ne ressens pas dans les commentaires que je lis ici une totale neutralité concernant Castro, on reste dans le brouillard mythologique. Sans haine particulière à l’encontre de cet homme qui vient de disparaître, sans verser dans la caricature du despote sanguinaire sadique, en considérant calmement l’histoire de ses cinquante ans de dictature, je constate que Fidel Castro n’a PAS été un grand homme d’Etat. Je vois un chef de bande victorieux qui n’a jamais réussi à organiser un Etat. C’est d’ailleurs le problème de toute prétendue "révolution" : ceux qui font la révolution doivent rapidement s’effacer. Ils doivent renoncer à l’anneau de pouvoir. S’ils ne le peuvent, s’ils n’ont pas cette force de l’âme, le pays se retrouve dans la situation d’un homme opéré dans le ventre duquel le chirurgien aurait oublié une pince. Le patient souffre et dépérit pendant plusieurs années, puis meurt à cause de la pince oubliée, alors que l’opération avait "réussi". Ou bien il faut l’opérer à nouveau, et c’est une autre révolution douloureuse...


    • Qaspard Delanuit Qaspard Delanuit 27 novembre 2016 19:57

      @Ozi
      Le syndrome du larbin, oui, mais aussi le désir d’adorer des dieux vivants. Dans le cas du "Che", cette idolâtrie puérile est assez criante dans les années 1970 (elle se maintient chez les esprits retardés). 


    • Ozi Ozi 27 novembre 2016 20:11

      @Qaspard Delanuit :"Le syndrome du larbin, oui, mais aussi le désir d’adorer des dieux vivants."

      C’est la finalité de la logique du serviteur.. smiley


    • Ozi Ozi 27 novembre 2016 20:16

      @Zatara :" il doit y avoir des flopées de djeuns en tshirt Poutine par chez vous"

      Les T-shirts sont azbines, les multicomptes sur les réseaux sociaux par contre.. 


    • maQiavel maQiavel 27 novembre 2016 23:49

      @Qaspard Delanuit

      @Ozi

      Probablement les mêmes qui idéalisent Poutine ou Trump, on n’empéchera pas le syndrome du larbin : 

      Si vous voulez parler de moi , je n’idéalise ni Castro , ni Poutine , ni Trump , ni De Gaulle , ni aucun personnage politique , pas même Nicolas Machiavel dont la vie politique n’a été qu’une succession d’échec , j’ai la lucidité de le reconnaitre.

      @Qaspard

      Ce n’est pas tout blanc ou tout noir, là je trouve que votre avis est trop tranché. Dans tous les cas je ne partage pas votre opinion. Mais ce n’est pas parce que je n’ai pas le même avis que vous sur ce monument historique et politique qu’est Fidel Castro ( il l’est quoi qu’on puisse penser de lui ) que je pataugerai dans une espèce d’’illusion mythologique ( et je n’ai contre le principe de l’illusion mythologique sauf que là ça regarde les Cubains , nous aussi avons nos propres mythes dont l’un des plus récent est le personnage du général De Gaulle , aux Cubains de choisir s’ils construiront un tel mythe autour de Fidel ).

      Quand je dis que tout n’est pas tout noir ou tout blanc, c’est que même Staline n’est pas perçu par les Russes que comme un monstre sanguinaire, les Russes ont eu largement le temps de faire le bilan du stalinisme qui a débuté dès la déstalinisation et qui se poursuit encore aujourd’hui , ils n’oublieront pas la répression impitoyable de ce régime. Mais ils n’oublieront pas non plus que c’est sous Staline qu’a été gagnée la grande guerre patriotique et que l’homme a fait de l’union soviétique une super puissance. Dans à peu près chaque famille Russe, il y’a un ascendant qui a été réprimé du temps de Staline et pourtant l’homme d’Etat reste populaire en Russie, ils ne voudraient pour rien au monde le rétablissement d’un régime aussi totalitaire et répressif mais ils ne veulent pas non plus jeter Staline dans les oubliettes de l’histoire en en faisant rien d’autre qu’ un monstre sanguinaire.

      Revenons à Cuba, qui n’a rien en commun avec le niveau de répression en vigueur sous l’union soviétique stalinienne.

      Déjà si on veut comparer Cuba à d’autres Etats, il faut le faire avec ses voisins comme les Bahamas (paradis fiscal) ou Haïti. Ensuite il faut se rappeler ce qu’était Cuba avant la révolution castriste : une île insignifiante des Antilles qui était le paillasson des Etats unis et une succursale de la mafia italo-américaine.

      C’est cette révolution et la politique qui a été menée par la suite qui a donné à Cuba une dimension internationale et qui a fait de l’ile un symbole pour de nombreux peuples à travers la planète. Cela fait déjà de Castro un grand homme d’Etat.

      Pour ce qui est de l’organisation de l’Etat, si Cuba n’était pas organisé, ce pays n’aurait pas l’un des meilleurs systèmes de santé au monde, et qui comme le souligne Sapir dans son article, est un système qui ne dépense qu’une petite fraction de ce que dépensent les Etats unis mais qui obtient des résultats supérieurs. Si cet Etat n’était pas organisé, il n’aurait pas pu survivre à la transition énergétique à la chute du mur de Berlin. Il y’a d’autres exemples.

      Alors, bien sur, c’est un régime répressif qui a commit des erreurs économiques et politiques, c’est un fait , Fidel lui-même a reconnu nombre de ces erreurs mais c’est aussi un régime qui a à son actif des réussites.

      Quand je vois Castro, contrairement à vous, je ne vois pas un chef de bande victorieux qui n’a jamais réussi à organiser un Etat, je vois surtout un grand homme d’Etat qui a émancipé son pays de l’impérialisme américain et qui a fait de lui le symbole de la lutte anti-impérialiste dans le monde non occidental. 


    • Qaspard Delanuit Qaspard Delanuit 28 novembre 2016 00:55

      @maQiavel
      Je resterai attentif à toute nouvelle information concernant Cuba (dont nous ne savons pas encore tout, loin de là (!) car les paroles sont encore liées) afin de réviser mon jugement si cela se justifie. 


    • Joe Chip Joe Chip 28 novembre 2016 11:38

      Castro à Cuba, c’est pas trop mon problème, mais je garde encore le souvenir de réflexions et de sermons inadmissibles de profs gauchistes quand j’étais au collège, qui trouvaient toujours l’occasion, fournie par l’actualité ou un cour sur la guerre froide, de défendre le régime en classe, expliquant que les "aspects négatifs" étaient compensés par les "aspects positifs", etc... 

      Jusqu’à un âge avancé, sans bien connaître la situation réelle, j’étais persuadé que Castro était une sorte de révolutionnaire incompris et pétri de bonnes intentions que les yankees impérialistes avaient empêché d’agir conformément à ses principes, le poussant à durcir le régime... autrement dit, on pouvait attribuer le "bien" (éducation, médecine) à Castro et reporter le "mal" sur les salauds d’Américains. Une dialectique particulièrement malsaine qui a fait énormément de dégâts dans les jeunes esprits formatés de la génération née dans les années 60/70.

      Aujourd’hui, je ne peux m’empêcher de penser que Castro tirait justement sa légitimité à long terme de la posture de diabolisation américaine. On voit bien d’ailleurs que le dégel progressif des relations et la détente initiée par Obama mettent le pouvoir cubain face à une obligation de s’assouplir et d’offrir des conditions plus démocratiques à sa population. 

      Castro, de mon point de vue, c’est cinq ans de lutte nationale anti-impérialiste et cinquante ans de dictature. Un exemple typique de détournement de la souveraineté populaire par un homme/parti au nom de la résistance à un ordre extérieur. 


    • Joe Chip Joe Chip 28 novembre 2016 12:07

      @MaQiavel

      et je n’ai contre le principe de l’illusion mythologique sauf que là ça regarde les Cubains , nous aussi avons nos propres mythes dont l’un des plus récent est le personnage du général De Gaulle , aux Cubains de choisir s’ils construiront un tel mythe autour de Fidel

      J’ai du mal à repérer "l’illusion mythologique" à l’oeuvre en France au sujet de De Gaulle... j’espère qu’à travers ce terme vous ne faites pas référence à la "mythologie gaulliste" telle qu’elle est dénoncée obsessionnellement par Abauzit et les pétainistes. 

      Il n’y a jamais eu de culte de la personnalité organisé en France (ou à l’étranger) autour du général de Gaulle. Ses funérailles, conformément à ses vœux, ont été discrètes et sans ostentation. 

      La réhabilitation (tardive) qu’il connaît depuis une dizaine d’années provient davantage d’un besoin de se raccrocher à une figure paternelle dans une période troublée de perte des repères. Quand j’étais plus jeune, il était d’ailleurs assez mal vu de se revendiquer du gaullisme, c’était un truc terriblement ringard, presque politiquement incorrect.

      Les médias ne chantent pas la gloire du général, on ne le présente pas comme le sauveur mystique de la patrie. Les uns et les autres critiquent abondamment son œuvre politique ou sa personnalité. On lui reproche pèle-mêle : 

      - son comportement avec les alliés

      - son autoritarisme

      - son anti-américanisme

      - son antisémitisme

      - son amour de la grandeur

      - le compromis avec les communistes du CNR

      - ses accointances spirituelles et morales avec la vieille droite (Maurras, Barrès, etc.)

      - son dirigisme économique

      - sa politique européenne irréaliste

      - sa politique étrangère provocatrice

      etc, etc, etc... j’ai du mal à voir les ingrédients d’une mythologie nationale comme on la trouve pour Staline ou des dictateurs sud-américains. Maduro entend l’esprit de Chavez lui parler à l’oreille sous la forme d’un oiseau. On est très loin de tout ça avec De Gaulle.  


    • maQiavel maQiavel 28 novembre 2016 17:14

      @Joe Chip

      La construction des mythes permet d’instituer les surmoi collectif des groupes fédérateurs humain dans un but de cohésion. Cela est vrai depuis les communautés les plus primitives jusqu’aux sociétés les plus modernes et techniciennes, c’est un invariant humain. Ces mythes se construisent différemment selon les lieux, les peuples, les cultures, les circonstances historiques et les références idéologiques.

      Ainsi, je ne dis pas que le mythe « De Gaulle » correspond au mythe Staline, ces mythes se sont construit dans des contextes historiques, sociologiques, idéologiques, culturels différents, ils ne peuvent donc pas correspondre.

      Aussi, il n’existe pas non plus de propagande Etatique organisée pour Alexandre le Grand ou Gengis Khan mais pourtant il existe des mythes Alexandre ou Gengis Khan . Cela signifie qu’on ne peut pas réduire le mythe à la propagande du moment. Il existe une propagande Castriste mais Castro n’est pas encore un mythe à Cuba et c’est aux cubains de décider s’ils en construiront un (en partie seulement car il existe une dimension consciente et inconsciente dans la construction des mythes, il y’a des choses qui ne se décident pas mais qui relèvent des affects). A mon avis si Cuba passe au néolibéralisme mondialisé, il y’a de très forte chance que ce mythe se construise, des connaissances à moi qui connaissent très bien la Roumanie m’ont expliqué qu’il existe aujourd’hui dans ce pays un mythe Ceausescu.

      Pour le mythe De Gaulle, il s’est réellement construit depuis qu’un large pan de la population française a pris conscience de la perte de souveraineté du pays, De Gaulle incarne dans l’imaginaire une certaine idée de la France …

      Il ne s’agit donc pas de chanter sa gloire dans tous les médias ou de ne lui faire aucun reproche, même en Mongolie je ne pense pas que l’on chante la gloire de Gengis Khan partout avec l’appui de la puissance Etatique smiley , le mythe n’est pas une vulgaire propagande , c’est un récit qui s’ancre dans la représentation populaire et dans la production intellectuelle …


    • Ozi Ozi 28 novembre 2016 20:59

      @maQiavel et Zatara, aucunes personnifications dans mes propos entiers..  smiley


    • Joe Chip Joe Chip 28 novembre 2016 22:04

      @pegase

      Je n’exprimais pas mon point de vue mais les critiques qu’on entend généralement au sujet de De Gaulle. 

      C’est là qu’il faut savoir sortir du "mythe" gaullien. De Gaulle n’était pas un surhomme qui a vu juste sur tout. Sa politique de souveraineté a produit de très bons résultats à l’international, en faisant regagner à la France une place dans le monde et en préfigurant l’avènement du "monde multipolaire" quand il a reconnu la Chine maoïste. En homme de culture, en homme de droite (donc essentialiste) et en homme du XIXème, il avait une excellente compréhension du temps long et il savait donc très bien que la Chine allait redevenir un jour une puissance mondiale. 

      Par contre, sa politique européenne a eu des résultats beaucoup plus mitigés. Il a trop voulu imposer sa conception de l’Europe et de la primauté de la France sans tenir compte des conséquences de la seconde guerre mondiale. Le traité de Paris a sonné le glas des espoirs d’une Europe indépendante des USA (voir le préambule ajouté unilatéralement par les Allemands, rappelant la valeur du lien transatlantique, l’importance de l’OTAN et l’objectif de faire entrer l’Angleterre dans l’Europe). Puis son intransigeance n’a pas permis d’enrayer la constitution de l’Europe communautaire supranationale. Par contre il y a eu de grandes réussites sur le plan industriel, même si le félon Giscard a rapidement abandonné le projet qui devait aboutir à la création d’un géant européen dans le secteur de l’informatique, sur le modèle d’Airbus. 

      Mais globalement, les Allemands, soutenus par les Américains, ont eu une politique européenne beaucoup plus réaliste. C’est factuel, et quand Obama vient "passer le relai" à Merkel, tout est dit.


    • Jankel 7 décembre 2016 10:01

      @Joe Chip, Vos commentaires sont les meilleurs que j’aie pu lire depuis des années que je fréquente Internet ! J’aimerais savoir qui/ quoi vous êtes, et je vous remercie de prendre contact directement avec moi, si vous le voulez bien ?

      Voir avec le Webmaster du site, pour l’adresse... ?


  • Hijack ... Hijack ... 27 novembre 2016 00:17
    Entretiens avec Fidel Castro : Les dangers d’une guerre nucléaire
    Par Fidel Castro Ruz et Prof Michel Chossudovsky
    .
    Entretien d’il y a quelques années (où Fidel était encore vif d’esprit et d’analyse).

  • Hijack ... Hijack ... 27 novembre 2016 01:04

    >>> Pour ceux qui ne connaissent l’Histoire de Cuba/Fidel ou de Fidel/Cuba ... qu’à travers ce qu’en disent les médias :
    .
    Echec US >>> 1961 - L’invasion de la Baie des Cochons à Cuba
    Où l’on verra comment les USA, commençaient déjà à se servir de faux rebelles ... /// Notons, que depuis le ridicule de la Baie des Cochons, ils ont -diaboliquement- fait évoluer et améliorer leurs modes opératoires pour tenter de renverser un gouvernement ne leur obéissant pas, qui ne se soumet pas ... (printemps arabes/révolutions colorées et tout le reste) --- mais tout en faisant plus de dégâts, plus de victimes .. Une autre constante, continuent toujours d’échouer, contre des plus petits/plus faibles/désarmés comparativement.
    .
    .

    Fidel : le leader et son peuple.
    .
    Fidel Castro, héros des déshérités

    Nouveau livre sur le leader historique de la Révolution cubaine


  • egos 27 novembre 2016 12:30

    Avec Fidel Castro, ce ne fut pas la révolution permanent mais le révolutionnaire permanent.

    De 1959 à 2008 il occupa le pouvoir sans discontinuité (59-76 premier ministre avant que ne soit crée la fonction de président du conseil d’état) 
    39 ans de règne sans partage du Lider, quelles que soient les circonstances, pour aboutir à une transition familiale qui elle aussi semble s’engager dans la durée,
    souhaitons aux cubains que la lignée s’interrompre là et que des benjamins tardifs n’apparaissent aussi opportunément qu’inopinément.
    Malgré la vague de commentaires et de propos laudatifs à son sujet, rappelant le plus pur style le petit frère du petit père des peuples, laisse mal augurer de la sagacité de ses supporters et de ce que pourrait être, dans leur esprit, un avenir et un monde meilleur.

  • gerfaut 27 novembre 2016 13:00

    Leçon de pauvreté chez les gauchistes :


    -La maitresse : Les enfants, regardez la carte du monde.., il y a les riches et les pauvres, les pauvres sont pauvres à cause des pays riches, par exemple au Mali, ils n’ ont pas la télé, pas de voitures, pas de tracteur, regardez les femmes en Afrique, c’ est elles qui doivent aller chercher l’ eau, elle n’ ont pas de cuisine tout équipée, la moitié des enfants quittent l’ école après le primaire, ils ne sont pas bien soignés, gnagnagna.

    -Ben oui, dit Toto du fond de la classe, mais ce n’ est pas parce qu’ on est pauvre qu’ on est mal éduqué, ou mal soigné. Par exemple, il y a Cuba, c’ est un pays pauvre mais ils sont bien éduqués et bien soignés.


    -La maitresse : Euh, là-dessus les spécialistes ne sont pas d’ accord, tes chiffres doivent être faux,....et puis c’ est un mauvais exemple. Reprenons, Toto va encore nous parler de Trump ou de Fillon.

    • Croa Croa 29 novembre 2016 08:40

      À gerfaut,

      Il y a des maîtres et des maîtresses de droite... Par chance nos instituteurs sont plus souvent de gauche smiley

      *

      La pauvreté c’est un truc relatif. On peut se croire pauvre alors qu’on est riche pour le SDF qui dort en son carton tout en bas de l’immeuble.

      Cuba est un pays pauvre ou les gens sont pauvres mais pas misérables.
      Dans quasiment tous les pays riches il y a des misérables. La misère n’est pas acceptable mais là où il y a des très riches il y a toujours de la misère, éventuellement bien cachée.


  • alanhorus alanhorus 28 novembre 2016 01:47

    Fidel Castro était un élève jésuite.
    https://blogs.mediapart.fr/morvan56/blog/261116/fidel-castro-de-lecole-jesuite-la-revolution-marxiste
    http://www.egaliteetreconciliation.fr/Qui-est-Fidel-Castro-22468.html
    https://changera.blogspot.fr/2013/11/cobra-les-jesuites-veulent-sinfiltrer.html
    Ce qui explique pourquoi f. hollande et le pape sont dans l’admiration plus étonnant le cas de melenchon.
    http://cathoreve.over-blog.com/2014/11/melenchon-se-paye-un-autre-francois.html
    jean marie le pen a lui aussi été éduqué chez les jésuites tout comme françois fillon.


  • michel-charles 28 novembre 2016 07:52

    J’vais aujourd’hui me recueillir devant ma cheminée, il reste quelques cendres !


  • Croa Croa 29 novembre 2016 00:13

    Le dernier exploit de Fidel : Être mort vieux et malade !  smiley


  • microf 29 novembre 2016 10:51

    Lorsqu´on parle mal de vous en Occident, c´est que vous êtes bien, et lorsqu´on parle bien de vous en Occident, c´est que vous êtes mauvais.
    Le Président Castro était bien.


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