Eva Joly accuse Charles Pasqua dans l’affaire Falcone
Invité le 3 avril dans les Grandes Gueules sur RMC, Eva Joly, candidate aux élections européennes pour le Rassemblement "Europe Ecologie", a clairement dénoncé l’implication du sénateur Charles Pasqua dans l’affaire Falcone, affaire de ventes d’armes en Angola.
"Les Angolais financent le train de vie de Pasqua", a-t-elle lancé.
L’affaire Falcone ou Angolagate est une affaire de vente d’armes soviétiques et françaises d’un montant total de 790 millions de dollars américains au gouvernement angolais du président José Eduardo dos Santos en 1994, alors que la guerre civile angolaise venait de reprendre entre le Mouvement populaire de libération de l’Angola (MPLA) au pouvoir et l’Union nationale pour l’indépendance totale de l’Angola (UNITA), marché pour lequel de nombreuses personnalités françaises ont touché des commissions, légitimes ou non.
Cette vente a été pilotée par un intermédiaire franco-canadien, Pierre Falcone, et un homme d’affaires franco-israélo-canado-angolais d’origine soviétique, Arcadi Gaydamak, proche des services de renseignement russes et de certains oligarques russes. L’entreprise d’armement Thomson et la banque BNP-Paribas sont impliquées.
Le 6 octobre 2008 s’est ouvert le procès dit de « l’Angolagate » devant la onzième chambre du Tribunal correctionnel de Paris. Il met en accusation 42 protagonistes dont les principaux sont : Jacques Attali, conseiller de François Mitterrand, puis de Nicolas Sarkozy ; Pierre Falcone, homme d’affaires international ; Georges Fenech, ancien président de l’Association professionnelle des magistrats ; Arcadi Gaydamak, homme d’affaires international (absent à l’ouverture du procès) ; Jean-Charles Marchiani conseiller de Charles Pasqua ; Jean-Christophe Mitterrand, fils aîné de François Mitterrand et ancien chef de la cellule Afrique de l’Elysée ; Charles Pasqua, ex-ministre de l’Intérieur ; Paul-Loup Sulitzer, écrivain.
Charles Pasqua est « soupçonné d’avoir perçu 450.000 dollars en 1998 et 1999 de la société Brenco pour favoriser les intérêts du régime de M. Dos Santos au Parlement européen ». Il est mis en examen pour "trafic d’influence passif" et "recel d’abus de biens sociaux" (source : Wikipédia).
On attend maintenant la réaction du clan Pasqua aux propos d’Eva Joly.