mardi 7 avril 2009 - par Bernard Do

Eva Joly accuse Charles Pasqua dans l’affaire Falcone

Invité le 3 avril dans les Grandes Gueules sur RMC, Eva Joly, candidate aux élections européennes pour le Rassemblement "Europe Ecologie", a clairement dénoncé l’implication du sénateur Charles Pasqua dans l’affaire Falcone, affaire de ventes d’armes en Angola.

"Les Angolais financent le train de vie de Pasqua", a-t-elle lancé.

L’affaire Falcone ou Angolagate est une affaire de vente d’armes soviétiques et françaises d’un montant total de 790 millions de dollars américains au gouvernement angolais du président José Eduardo dos Santos en 1994, alors que la guerre civile angolaise venait de reprendre entre le Mouvement populaire de libération de l’Angola (MPLA) au pouvoir et l’Union nationale pour l’indépendance totale de l’Angola (UNITA), marché pour lequel de nombreuses personnalités françaises ont touché des commissions, légitimes ou non.

Cette vente a été pilotée par un intermédiaire franco-canadien, Pierre Falcone, et un homme d’affaires franco-israélo-canado-angolais d’origine soviétique, Arcadi Gaydamak, proche des services de renseignement russes et de certains oligarques russes. L’entreprise d’armement Thomson et la banque BNP-Paribas sont impliquées.

Le 6 octobre 2008 s’est ouvert le procès dit de « l’Angolagate » devant la onzième chambre du Tribunal correctionnel de Paris. Il met en accusation 42 protagonistes dont les principaux sont : Jacques Attali, conseiller de François Mitterrand, puis de Nicolas Sarkozy ; Pierre Falcone, homme d’affaires international ; Georges Fenech, ancien président de l’Association professionnelle des magistrats ; Arcadi Gaydamak, homme d’affaires international (absent à l’ouverture du procès) ; Jean-Charles Marchiani conseiller de Charles Pasqua ; Jean-Christophe Mitterrand, fils aîné de François Mitterrand et ancien chef de la cellule Afrique de l’Elysée ; Charles Pasqua, ex-ministre de l’Intérieur ; Paul-Loup Sulitzer, écrivain.

Charles Pasqua est « soupçonné d’avoir perçu 450.000 dollars en 1998 et 1999 de la société Brenco pour favoriser les intérêts du régime de M. Dos Santos au Parlement européen ». Il est mis en examen pour "trafic d’influence passif" et "recel d’abus de biens sociaux" (source : Wikipédia).

On attend maintenant la réaction du clan Pasqua aux propos d’Eva Joly.



5 réactions


  • Luise (---.---.54.137) 7 avril 2009 15:09

    Elle n’accuse pas Pasqua, ça c’est déjà fait. Elle met en cause le Procureur Général de la Cour de la République. Mais je présume que le Juge Eric Halphen connaît bien ce problème d’omerta...


  • l’argentin (---.---.60.236) 7 avril 2009 15:27

    Merci Eva Joly pour vos combats ; c’est tellement rare de voir les affaires de corruptions posées clairement sur la table. Continuez, la moralisation du capitalisme ne peut avoir lieu que si un véritable contrôle indépendant est exercé sur les oligarchies...


  • (---.---.21.108) 8 avril 2009 00:35

    Ce petit bout de femme est plus couillue que bon nombre de représentants politiques, et autres journalistes perroquets de prompteurs. Elle fait preuve d’un courage sans bornes et se présente aux européennes sur la liste des Verts. Je l’encourage de toute mon âme quitte à ce qu’elle finisse comme yann Piat !

    Elle est bien partie dans son noble combat contre les paradis fiscaux pour y laisser sa vie, mais mourir au combat est bien plus gratifiant que vivre même vieux dans la collaboration honteuse et sans honneur.


  • DIVA DIVA 8 avril 2009 11:20

    Quelle femme exceptionnelle !

    Pasqua, ce truand, ne tombera malheureusement jamais, il dispose de dossiers compromettant sur tellement de gens !

    Une sorte de J Edgar Hoover à la française !


    • (---.---.233.180) 8 avril 2009 11:33

      C’est clair ! smiley Cet enfoiré de Pasqua s’est probablement tiré avec de brulants dossiers et les petites fiches des renseignements généraux, du temps où ce sosie de Fernandel (en plus gras et moins drôle...) était au ministère de l’intérieur !

      Une fois de plus, nous avons la preuve que notre République démocratique est loin d’être parfaite ! smiley


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