mercredi 16 mars 2016 - par maQiavel

Coup de tonnerre : Poutine ordonne aux forces russes d’entamer leur retrait de Syrie

Le président russe Vladimir Poutine a ordonné lundi de commencer le retrait des militaires russes de Syrie à partir du 15 mars, les bases navale et aérienne russes en Syrie continueront quant à elles à opérer :"La mission confiée au ministère de la Défense et aux Forces armées a été accomplie. J'ordonne au ministre de la Défense de commencer le retrait de la plus grande partie de notre groupe militaire de Syrie à partir de mardi (…). J'espère que cela sera un bon signal à toutes les parties en conflit et augmentera le niveau de confiance entre tous les participants aux processus de paix"

 

 

 

Une annonce qui a été un véritable coup de tonnerre dans les chancelleries et dans les médias du monde entier.

 

 

 

 

L’establishment américano-occidental a été stupéfait de cette annonce, hésitant dans un premier temps à la prendre au sérieux avant d’être dans un second temps, une fois convaincu de sa réalité, totalement décontenancé.

 

Hypothèses

 

On constate à présent que le déploiement des troupes russes entamé en septembre dernier a été initialement prévu comme une opération à court terme.

 

Quels pouvaient en être les objectifs politiques ?

 

  1. Inclure Bachar el-assad au processus de règlement de la crise en Syrie

Ce n’est un secret pour personne que l’armée Syrienne s’essoufflait dangereusement de l’aveu même des officiels Syriens.

L’intervention Russe a changé la donne militairement et désormais, les partis en conflit sont en train d’admettre que personne ne peut gagner militairement et que la démission du président Assad ne peut être une condition préalable et sine qua non des négociations au règlement de la crise.

  1. Préserver l’appareil d’Etat Syrien mais pas à n’importe quel prix

La politique Russe vise une transition politique qui préserve l’appareil d'Etat syrien, du moins en partie dans sa forme actuelle tout en poussant Bachar el-Assad, malgré les succès militaires, à négocier. Moscou lui a donc rappelé, en retirant ses troupes, que son objectif était de régler le conflit en Syrie par la voie diplomatique et non militaire.

L’annonce du retrait est une façon de faire pression sur Bachar el-Assad et ses collaborateurs.

  1. Eviter un « piège à l'afghane »
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Lorsque la Russie a entamé le déploiement de ses forces en Syrie, une partie des sponsors de l'opposition armée se sont mis à chercher un moyen de transformer la Syrie en un « deuxième Afghanistan » pour la Russie. Certains allaient même jusqu’à prédire le déclenchement d'une opération au sol et se frottaient les mains car l’effet aurait été désastreux pour la Russie dans ce contexte de guerre économique contre elle par les moyens des sanctions financières et de la baisse des prix du baril. 

 

En se limitant à une opération militaire sur le cours terme, les dirigeants Russes ont étouffés ce scénario dans l’œuf.

 

  1. Donner à la Russie l’image d’une puissance stabilisatrice

C’est sans doute le point le plus important et qui dépasse largement le cadre de la crise Syrienne et qui est à envisager sur l’échiquier global.

 

En jouant un rôle stabilisateur dans le processus de règlement de la question syrienne, Poutine a fait un coup de maitre : les militaires russes ont montré qu'ils sont capables de déclarer et d'effectuer des opérations militaires en dehors de leurs frontières et que Moscou est capable de changer la donne en dépit des volontés de Washington, Bruxelles, Riyad ou Ankara.

 

L'intervention de la Russie a radicalement changé l'image du Kremlin non seulement au Proche-Orient, mais dans le monde entier, Poutine a réussi à enregistrer des succès et se retire de l'opération militaire au point culminant de son succès, ce que l’empire américain est devenu incapable de réaliser.

 

La rapidité du changement de situation stratégique depuis septembre dernier est stupéfiante, désormais, et mise à part la Turquie, la Russie est la voix et l’influence extérieures essentielles pour tous les pays de la région, de l’Iran à Israël, de l’Égypte à l’Irak. Même l’Arabie Saoudite, qui a une politique diamétralement opposée à celle de la Russie, est obligée de tenir grand compte de la politique russe, et d’éventuelles objections russes. Quant aux USA, ils restent en place dans la région au travers de leurs multiples bases, mais plutôt comme un immense machin ficelé de tous les côtés, impuissant, velléitaire, contradictoire avec d’étranges dysfonctionnements où l’on voit un Kerry mener quasiment une diplomatie personnelle avec Lavrov contre l’avis furieux de la CIA et du département de la défense.

 

Envers et contre tout, le président russe réussi à modeler le nouvel ordre mondial multipolaire à ses vues, dans ce bouleversement, on notera la capacité de la Russie de se placer à distances à peu près égales, lors d’une querelle directe entre des acteurs avec lesquels elle veut conserver des liens pour les faire participer à un équilibrage de la région.

 

Les Russes ajustent leurs positions et leurs relations stratégiques aux situations stratégiques différentes y compris sur un même théâtre d’opération, ils jouent des jeux différents selon les différences de situation et ils le font avec une incroyable souplesse, qui semble correspondre, du point de vue militaire, à la souplesse d’emploi de leurs forces militaires sur le terrain. 

 

Les dirigeants Russes ont une politique qui fait de la donne militaire un moyen de pression diplomatique, une politique pour laquelle la guerre est la continuation de la politique par d’autres moyens. Somme toute, une politique classique, une politique machiavélienne.

 

Cependant, le jeu en Syrie est loin d’être terminé, le processus de négociation sera difficile, l'opposition et les Occidentaux continuent à vouloir le départ de Bachar al-Assad, l’organisation de l’Etat Islamique est toujours présente et Al-Nosra a annoncé une offensive d’envergure.
 

 

Malgré tout, bien que la Russie retire partiellement ses troupes de Syrie, elle continuera d'occuper une position forte dans la région, Poutine est pour le moment le maitre du jeu.

 

Sources :

RT France

arnaTelevision

dedefensa

FRANCE 24

 



38 réactions


  • lancelot 16 mars 2016 15:56

    retrait malin, c est l iran qui protège le regime, poutine lui laisse la place et a juste besoin de conserver ses bases en méditerranée


  • cathy cathy 16 mars 2016 16:11

    Sécurisation de l’Ukraine (l’œil de la Russie).


  • La Vouivre La Vouivre 16 mars 2016 16:36
    Coup de tonnerre

    Ah ? Rien entendu pourtant...


    • jeanpiètre jeanpiètre 16 mars 2016 16:55

      @La Vouivre
      faut dire qu’il y a trump et méluche qui se sont lancés dans un concours de pets 


  • Soi même 16 mars 2016 17:58

    La photo qui illustre poutine en train de joue avec les dirigeants occidentalistes est se qui a de plus parlant sur certain niveau, de l’autre qu’a été dire le voyou Netanyahu dans le pays de la troisième Rome ?


  • erQar erQar 16 mars 2016 18:59

    Salut maQ,
    -
    Bon j’apprécie toujours tes articles, mais il me semble que tu te trompe en parlant de multipolarité.

    Envers et contre tout, le président russe réussi à modeler le nouvel ordre mondial multipolaire à ses vues, dans ce bouleversement, on notera la capacité de la Russie de se placer à distances à peu près égales,

    -
    Pour moi on passe d’une monopolarité vers une bipolarité. Et j’ai trouvé ta fascination pour la russie quelque peu naif. Moi j’aime la russie quand elle reste chez elle, et qu’est ce qu’elle fout au moyen orient ? C’est comme voir les turcs en Ukraine derrière pravy sektor smiley


    • maQiavel maQiavel 16 mars 2016 19:06

      Salut erQar
      Je ne suis pas fasciné par la Russie , ni même par la diplomatie Russe , ils n’ont rien inventé et ont une approche politique à l’ancienne en vrai, ce qui par les temps qui courent est assez exceptionnel mais il faut savoir qu’il y’a même pas un siècle , tout le monde réfléchissait comme ça. 

      Bipolarité ? Non , la Russie n’a pas les moyens d’être un deuxième empire à vocation globale et elle le sait. Sa principale force est je crois précisément qu’elle est très consciente de ses limites. 


    • erQar erQar 16 mars 2016 19:15

      @maQiavel

      ha...tu ne considères pas la russie dans une dynamique impériale ?

      Comment tu définirais la présence russe en syrie et ailleurs ?

      https://lescafards.files.wordpress.com/2014/03/militaire-russie-2.png

      bon c’est vrai cela ne vaut pas les USA smiley

      http://a133.idata.over-blog.com/600x352/1/72/12/65/bases.jpg


    • maQiavel maQiavel 16 mars 2016 19:31

      Le problème erQar , je vais y aller franco , c’est que tu ne peux pas être un tant soi peu rationnel car tu es un militant de ton gouvernement que tu défendra coûte que coûte. Et c’est pourquoi tu participes à la diabolisation de la Russie. Je ne t’en veux pas , c’est ton droit , ta sensibilité.

      Mais moi , je n’essaie pas d’être un militant , je ne suis pas une groupie de Poutine et des Russes , je ne suis pas fasciné par eux , je ne suis pas dans une logique de diabolisation ou de déification , mon approche contrairement à la tienne n’est pas militante.

      Du coup discuter avec toi s’avérera impossible , nous ne nous situons pas sur le même plan , le tien est affectif alors que moi j’essaie d’être rationnel. 

      Soit.

      Est ce que les Russes ont une dynamique impériale ? La réponse est non.

      La Russie se comporte comme un empire dans sa sphère d’influence , celle de certains ex- pays soviétiques comme l’Ukraine mais ce n’est pas une "dynamique" puisqu’elle ne tend pas à s’étendre et elle est somme toute très restreinte et défensive.

      En Syrie , la Russie n’agit pas comme un empire , elle respecte le droit international puisqu’elle a été appelé par le gouvernement légal. La Turquie par contre , en s’ingérant dans les affaires Syriennes en dehors de toute légalité , en armant des groupes , en les finançant , en les laissant passer par sa frontière agit comme un empire. 

      Tu vois la différence ? Bien évidemment , tu ne la vois pas , voilà pourquoi discuter est inutile ...


    • erQar erQar 16 mars 2016 19:54

      @maQiavel
      -

      Y aller franco est en effet salutaire...moi, je suis du côté de la Turquie et plus globalement du côté musulman. Mais tu le sais déjà...donc j’affirme être cohérent avec moi même.

      -

      En Syrie , la Russie n’agit pas comme un empire , elle respecte le droit international puisqu’elle a été appelé par le gouvernement légal.

      -

      Bon tu connais ma position là dessus..inutile d’épiloguer.

      -

      le tien est affectif alors que moi j’essaie d’être rationnel.

      -

      Justement ; j’essaye de comprendre ta position surtout si elle est contradiction avec ce que tu disais auparavant...tu le sais que les personnes incohérentes me débectent au plus au point.

      -

      La Turquie par contre , en s’ingérant dans les affaires Syriennes en dehors de toute légalité , en armant des groupes , en les finançant , en les laissant passer par sa frontière agit comme un empire.

      -

      En fait, je suis d’accord avec toi...mais permet moi une métaphore

      Je pense que le monde est une mêle de rugby ou chacun pousse dans sa direction..si le pays ne pousse pas elle se retrouve le jouet des piliers qui eux ne se gène pas pour t’écraser.


    • maQiavel maQiavel 16 mars 2016 20:24

      @erQar

      -Justement ; j’essaye de comprendre ta position surtout si elle est contradiction avec ce que tu disais auparavant...

      ------> Très bien. Moi je ne vois aucune contradiction.

      Tu parles plus haut de pravy sector, si tu relis bien l’article en question, je n’ai jamais dit que je les soutenais contre a Russie mais que je comprenais leur approche souverainiste et que leur lutte pour la souveraineté était de mon point de vue respectable.

      Autre chose : je n’ai jamais adhéré à ton truc d’ingérence civilisationnel qui ferait que la Russie aurait le droit d’agir en Ukraine et non en Syrie. Je n’ai jamais adhéré à cela. La Syrie regarde les Syriens , quelle que soit leur confession religieuse tout comme l’Ukraine regarde les Ukrainiens. 

      Si les Russes sont en Syrie , c’est qu’il ont été appelé par le gouvernement légal , je ne vois pas ou est le problème.

      Ensuite , je n’ai jamais dit que la Russie était gentille ou méchante, c’est pour moi une question de rapport de force et d’intérets , pas de bien contre le mal 

      Donc, je ne vois aucune contradictions.


    • erQar erQar 16 mars 2016 20:52

      @pegase
      -

      Bonjour pegase,

      On est d’accord pour dire qu’ils ont une sacré surface pour un peuple qui fait que 150 millions d’habitant (2 fois la france en population).


    • erQar erQar 16 mars 2016 21:15

      @maQiavel
      -

      je n’ai jamais dit que je les soutenais contre a Russie mais que je comprenais leur approche souverainiste

      -

      En effet, mais comme tu es souverainiste la cohérence voudrait que tu les soutiennes. A moins d’être un souverainiste à géométrie variable... 

      -

      je n’ai jamais adhéré à ton truc d’ingérence civilisationnel qui ferait que la Russie aurait le droit d’agir en Ukraine et non en Syrie. Je n’ai jamais adhéré à cela

      -

      Oui je n’insinue pas le contraire...d’ailleurs ta constitution est d’essence laïque avant tout. On a déjà eu cette conversation...

      -


      La Syrie regarde les Syriens , quelle que soit leur confession religieuse tout comme l’Ukraine regarde les Ukrainiens.

      -

      Bon idéalement c’est le principe de base qui doit être respecté. Mais aussi tu peux pas dire qu’une famille Assad est légitime dans ton paradigme...là tu ferais vraiment preuve d’incohérence.

      -




    • maQiavel maQiavel 16 mars 2016 21:56

      @erQar

      -En effet, mais comme tu es souverainiste la cohérence voudrait que tu les soutiennes. A moins d’être un souverainiste à géométrie variable... 

      1. Je ne suis pas Ukrainien, donc je n’ai pas à les soutenir. Je peux avoir de l’empathie pour eux , comprendre leur combat et le respecter mais fondamentalement ca ne me regarde pas.

      2. Il ne suffit pas d’être souverainiste pour avoir mon soutient. Ce sont des fascistes et l’idéologie fasciste me répugne.

      Donc je ne suis pas du tout dans une approche simpliste du genre souverainisme = soutient automatique. Pour que je soutienne un groupe , il faut qu’il soit souverainiste , certes mais il faut beaucoup d’autres choses …

      -Mais aussi tu peux pas dire qu’une famille Assad est légitime dans ton paradigme..

      ------> Je n’ai pas dit légitime, j’ai dit légal. Pour savoir si Assad est légitime ou non, il faudrait des élections dans de bonnes conditions (il a remporté les dernières de façon écrasante mais soit). Pour qu’il y’ait des élections dans de bonnes conditions, il faut une transition politique dans la paix. Pour avoir la paix, il faut des négociations entre les forces en présences. Pourqu’il y’ait négociation, il faut que les puissances étrangères qui implantent des combattants étrangers en Syrie, qui financent et arment des groupes armés et qui ont détruit la Syrie comprennent qu’ils ne pourront pas gagner militairement contre le gouvernement légal et ses alliés. Les Russes par leur action, sont entrain d’amener tout le monde à cette conclusion.

      Bref, c’est aux Syriens quelle que soit leur confession religieuse de déterminer si Assad est légitime ou non et à personne d’autre. Si Assad regagne les élections ( ce que je subodore ) alors il est légitime.


  • maQiavel maQiavel 16 mars 2016 19:31

    Comme le souligne Pierre sur ago rouge, cette tactique qui consiste à venir prêter main-forte à un allié pour le placer en position de force et d’ensuite se retirer avait déjà été mise au point il y a longtemps et appliqué par la Russie avec succès en Géorgie en 2008.Poutine avait d’ailleurs prévenu que l’opération en Syrie ne durerait pas.

    L’étonnement des médias et politiques occidentaux est lié au fait que l’occident ne réfléchit plus qu’en terme de blanc / noir, de bien/ mal, de gentil / méchant, toutes les narratives qui sortent de ce manichéisme binaire sont devenues incompréhensibles.

    Impossible de comprendre que la politique ne consiste pas en une lutte manichéenne mais à être capable d’agréger des acteurs aux intérêts antagonistes autour d’un projet, ce qui est l’objectif des Russes en Syrie, discuter avec tout le monde pour trouver un consensus de sortie de crise. C’est une des formes du leadership et c’est un des paramètres fondamentaux de la puissance.

    La diplomatie Russe sait que la victoire militaire n’est possible pour aucune des forces en présence et que dans ces conditions , on ne peut pas rejeter des acteurs sinon ils se retourneront contre le projet politique de sortie de crise , il faut être capable de faire une place à tout le monde , que ce soit à Assad ou aux « rebelles », que ce soit à l’Iran ou à l’Arabie Saoudite , à Israël ou au Hezbollah , le tout en fonction des rapports de force , prendre en compte ce que chacun a à dire pour le projet supérieur de stabilité régionale.

    Je ne dis pas que les Russes vont réussir, ce n’est pas gagné, loin de là mais c’est l’un des seuls acteurs cohérent de la crise …


    • maQiavel maQiavel 16 mars 2016 19:32

      Une précision, le titre « coup de tonnerre » fait référence à la surprise dans les médias et chancelleries occidentales mais en réalité, ce n’est pas une si grande surprise, c’était prévisible. C’est une décision en conformité avec la stratégie globale défensive Russe, une puissance défensive ne s’engage pas dans des conflits de longue durée hors de son territoire. 


  • juluch juluch 16 mars 2016 20:31

    Une bonne analyse, merci MaQ  smiley


  • lupus lupus 16 mars 2016 21:07

    Poutine s’est retiré smiley


  • BlueMan BlueMan 16 mars 2016 21:16

    Pour moi, il s’est encore fait avoir par les américains en acceptant la trêve qui ne profite qu’à Daesh, à l’Arabie Saoudite, au Qatar, à Israël, et à aux États-Unis.


    Il fallait qu’il s’impose définitivement sur ce théâtre, et qu’il en finisse avec Daesh, pour qu’au bout du compte la Syrie soit restaurée dans sa territorialité pleine et entière comme avant la guerre.

    On verra comment tout cela finit, mais pour moi, son retrait est incompréhensible.
    Il est sur le point de gagner, et il arrête tout ? C’est étrange, surtout que Poutine n’est pas un idiot. Il y a surement des raisons cachées à cela.

    Affaire à suivre...

    • maQiavel maQiavel 16 mars 2016 22:24

      @BlueMan

      C’est ce que je dis plus haut, les dirigeants Russes mènent une politique classique à l’ancienne, ils n’ont jamais lancé cette opération dans le but de la gagner militairement.

      Ce n’est pas une question manichéenne de lutte du bien contre le mal mais une question politique de réussir à créer les conditions d’une transition politique en Syrie. La guerre dans leur esprit sert avant tout à ça : à changer le rapport de force en vue de contraindre les acteurs à négocier avec Damas. Je sais que ce type de politique à l’ancienne est difficile à comprendre de nos jours et pourtant, ce sont les vieilles recettes qui sont les plus efficaces.

      Autre chose, les Russes et leurs alliés n’étaient pas sur le point de gagner la guerre, ça c’est un fantasme des médias alternatifs, cette guerre n’est pas gagnable militairement et la Russie souffre déjà du fait des sanctions économiques, de la baisse des prix du baril et des attaques spéculatives sur le rouble, ils ne vont pas s’enliser dans une guerre alors que leur stratégie globale est purement défensive, non ? Cela aurait été une bêtise politique d’autant plus que la Syrie est une véritable poudrière ou les choses peuvent déraper dangereusement.

      Ils ont lancé une opération militaire sur le court terme qui a surpris leur concurrent dans le but d’atteindre des objectifs politiques bien précis (décrit dans l’article), pour ce ils se sont fixés des objectifs militaires réalistes, se sont servit de l’armement et de la technologie de renseignement adéquate et terminent par impulser une politique de sortie. C’est très bon , ils ont eu très peu de perte pour des résultats non négligeable.

      Alors, c’est loin d’être gagné et la guerre n’est pas finie mais en cas de danger, ils peuvent très rapidement redéployer des forces sur place. Je ne vois vraiment pas ce qu’on peut reprocher aux Russes, ils agissent conformément à leurs intérêts de puissance et c’est la seule chose qui compte … 


    • BlueMan BlueMan 16 mars 2016 22:31

      @maQiavel : merci pour ton analyse.

      Cela dit, compte tenu de leur supériorité technologique, je pense qu’ils auraient pu gagner la guerre complètement (je veux dire jusqu’au bout) dans la mesure où ils ne font qu’appuyer l’armée syrienne loyaliste.

      On verra, mais connaissant les américains et les saoudiens qui sont retords et déloyaux au possible, ils vont tout faire pour défaire Assad et empêcher que le projet de pipeline russe ne se fassent.


    • maQiavel maQiavel 16 mars 2016 23:14

      @BlueMan

      -Cela dit, compte tenu de leur supériorité technologique, je pense qu’ils auraient pu gagner la guerre complètement (je veux dire jusqu’au bout) dans la mesure où ils ne font qu’appuyer l’armée syrienne loyaliste.

      ------> Je crois qu’on exagère aussi beaucoup dans une certaine presse quant à la supériorité technologique Russe.

      En gros, il existe des pôles d’excellence dans l’armée Russe ou ils sont incontestablement les meilleurs au monde au point d’en faire chialer les commandants de l’US army , mais le gros de l’armée conventionnelle Russe n’est pas au point. En fait la stratégie Russe est fondamentalement défensive, l’armée Russe ne peut pas se déployer massivement hors de ses bases sur le moyen ou long terme.

      Ce qui fait la force de la Russie c’est cette capacité d’accorder leurs forces militaires et particulièrement ses pôles d’excellence à leur stratégie globale.

      -On verra, mais connaissant les américains et les saoudiens qui sont retords et déloyaux au possible, ils vont tout faire pour défaire Assad et empêcher que le projet de pipeline russe ne se fassent.

      ------> Je suis tout à fait d’accord, c’est loin d’être terminé et les Russes devront sans doute se redéployer ponctuellement sur zone. Ils ont sans doute déjà analysé cette éventualité et vont certainement opter pour le « hit and go away » , histoire de préserver les acquis militaires.


  • tarico 16 mars 2016 22:25

    Bonjour et merci pour cet article pertinent comme le sont souvent ceux de MaQiavel.

    Mon analyse sur le retrait russe :

    - L’UE s’apprête à faire porter la responsabilité des migrations colossales qui auront lieu cet été à la Russie : les migrants fuient les bombardements russes sur les civils, bien sûr.
    - L’UE rend Poutine comptable des négociations en cours, prête à de nouvelles sanctions en cas d’échec.

    Donc Poutine prend les devants et annonce un retrait juste avant l’été, juste avant les négociations. C’est malin, d’autant que l’effet de surprise fait parler les curieux, y compris les USA, avec qui il parle désormais d’égal à égal dans ce dossier.

    Poutine veut mettre les européens au pied du mur : les russes n’iront pas se faire tuer pour défendre l’Europe du terrorisme et des migrations, sous la menace de sanctions par dessus le marché.
    Entre la Libye et le Moyen Orient, ce sont plusieurs millions de nouveaux migrants qui vont affluer vers l’Europe cet été.
    L’Europe doit bien comprendre qu’entre l’Etat Islamique et nous, il ne reste que Bachar al Assad, ce qui conforte ce dernier dans les négociations. Il est évident que ce n’est pas la passoire turque qui empêchera des milliers de Mohamed Merah de déferler sur Paris. Donc, dès le mois prochain, le choix "Bachar ou le chaos islamiste dans notre pays" sera devenu une évidence pour tous les observateurs sérieux, s’il en reste.

    Il existe en effet un désaccord entre Poutine et Assad. Pour Bachar, il aurait fallu terminer l’encerclement d’Alep et surtout le verrouillage de la frontière turque avant le retrait russe. Il a raison, mais Poutine ne voit que le calendrier, et de son point de vue, il a raison aussi.

    A terme, la seule solution durable, c’est la reconquête complète du territoire par l’armée syrienne : comment imaginer la charia à Idleb, une expérience de démocratie locale dans les zone kurdes, l’est du pays aux mains de Daech et un état laïque dans le reste du pays ? Les islamistes doivent être éradiqués de Syrie et les partis religieux interdits par la constitution.

    Voilà où on en est à la veille des négociations.

    Pour ma part, mon souhait immédiat est que l’armée reprenne Palmyre aux cannibales islamistes avec le moins de destructions possibles. Alors la route de Der Ezzor sera ouverte et la libération de la vallée de l’Euphrate ne sera plus qu’une question de temps.


    • BlueMan BlueMan 16 mars 2016 22:34

      @tarico : Merci ! Dis donc, tu connais bien la situation sur le terrain je trouve...


    • maQiavel maQiavel 16 mars 2016 22:45

      @tarico
      Merci pour la pertinence du commentaire.

      Il existe en effet un désaccord entre Poutine et Assad. Pour Bachar, il aurait fallu terminer l’encerclement d’Alep et surtout le verrouillage de la frontière turque avant le retrait russe. Il a raison, mais Poutine ne voit que le calendrier, et de son point de vue, il a raison aussi.

       

      ------> Exactement, chacun ses intérêts, Poutine n’est pas en Syrie pour défendre ceux d’Assad, il a totalement raison. Et puis la Syrie n’est qu’une case d’un échiquier plus large pour les Russes qui sont présent sur d’autres théâtres d’opération, qui sait ce qui se prépare en Ukraine ? Il ne faudrait pas être pris entre deux feux alors que la Russie a de graves difficultés économiques.

       

      Ce retrait est aussi une façon de faire pression sur Damas et de faire comprendre que la sortie du conflit ne sera pas militaire. Ce serait donc également un clin d’œil à l’opposition armée Syrienne. Si cette opposition délaisse les pays occidentaux pour se rapprocher de la Russie afin d’être inclus par elle à un règlement diplomatique du conflit, ça risque d’être le plus beau coup politique du XXI ème siècle.

       

       

      A terme, la seule solution durable, c’est la reconquête complète du territoire par l’armée syrienne : comment imaginer la charia à Idleb, une expérience de démocratie locale dans les zone kurdes, l’est du pays aux mains de Daech et un état laïque dans le reste du pays ? Les islamistes doivent être éradiqués de Syrie et les partis religieux interdits par la constitution.

      ------> A mon avis, les Russes se disent que la Syrie ne sera jamais plus ce qu’elle était et que revenir à la situation d’avant est une utopie. Ils veulent aller de l’avant et construire une constitution fédérale par consensus des forces en présence. Reste plusieurs inconnues et ce n’est pas gagné, y’a du boulot …


  • Qamarad Qamarad 16 mars 2016 22:51

    Du point de vue syrien : intervention coup de pouce pour reprendre les zones densément peuplées et économiquement vitales. La reconquête de l’intégralité du territoire, si tant est qu’elle soit possible, prendrait un temps assez long. Beaucoup succombent à la lubie de la guerre éclair : c’est vrai que l’image des tapis de bombes et des colonnes de chars déculottant les barbus peut sembler charmante, mais dans les faits, les bombardements ont fait reculer daesh dans ses bastions les mieux gardés et "inatomisable" par simple livraisons en gros de TNT aérienne. ça se jouera au sol : stratégie efficace et ardeur guerrière.


    • maQiavel maQiavel 16 mars 2016 23:24

      @Qamarad

      A en croire certaines informations, les dirigeants Syriens n’étaient pas favorable à ce que la trêve commence dès fin février, préférant, au contraire, que l’armée Syrienne avance encore au nord d’Alep.Pour eux, Moscou n’a pas encore atteint son objectif de fermer la frontière avec la Turquie par où transitent armes, argent et rebelles.Il y’aurait eu des tensions entre Poutine, Assad et leurs collaborateurs respectifs.


      Je comprend les dirigeants Syriens et ils ont raison de chercher à faire valoir leur point de vue mais les dirigeants russes ont leur propre agenda de sortie de crise et la Russie a ses propres difficultés.

      Selon ces infos ,Poutine souhaiterait plus de flexibilité d’Assad dans le processus de transition mais Assad résiste à la volonté russe de vouloir maîtriser tous les éléments du jeu politique et militaire en Syrie. 

      Bref , c’est de la popote traditionnelle entre un suzerain et son vassal , rien de nouveau sous le soleil …


    • Qamarad Qamarad 16 mars 2016 23:56

      @maQiavel
      A en croire certaines informations, les dirigeants Syriens n’étaient pas favorable à ce que la trêve commence dès fin février, préférant, au contraire, que l’armée Syrienne avance encore au nord d’Alep.Pour eux, Moscou n’a pas encore atteint son objectif de fermer la frontière avec la Turquie par où transitent armes, argent et rebelles.Il y’aurait eu des tensions entre Poutine, Assad et leurs collaborateurs respectifs.

      => Certes. Mais malgré tout, entre recevoir une aide même incomplète et pas d’aide du tout, il vaut mieux prendre la première option.

      Selon ces infos ,Poutine souhaiterait plus de flexibilité d’Assad dans le processus de transition mais Assad résiste à la volonté russe de vouloir maîtriser tous les éléments du jeu politique et militaire en Syrie. 

      ==> En effet. Chacun a ses intérêts et c’est un jeu de dupe. Qui tirera le plus profit de l’autre afin de négocier avec un avantage ? That is the question. Poutine temporise aussi : s’il le laisse reprendre du terrain trop vite et se détacher de sa tutelle, les russes y perdraient trop.


  • CoolDude 16 mars 2016 23:45

    C’est l’Afghanistan... On sait qui sont derrières, mais ils ne se monteront pas. Ce n’est pas jouer aux échecs... C’est avoir une éthique et une morale, des règles. Rester la bas, c’est leurs donner des excuses pour encore plus foutre la merde. Que dieu les pardonne. C’est un repli stratégique qui sent vraiment pas bon du tout ! C’est qui sont déterminé les connards en face. Des vrai Fanatiques.

    Perso, l’idée est d’avoir du gaz pas trop cher pour l’avancé écologique de l’Allemagne et la belle reculade des autres pays au passage. Leurs éolienne de merde et leurs centrales solaires de merde demande des centrales thermiques, des turbines thermiques au gaz en cas de défaillance. C’est très alternatif comme solution. C’est beau... Pourquoi ne délocalisent ils par leurs industries comme nous aussi.

    Et le top, ils veulent du Gaz Saoudien !!! Pas de Russie !!! Pfff... C’est à vomir.
    Et ils tuent pour ça...


  • Hijack ... Hijack ... 17 mars 2016 00:59

    Tu parles d’un coup de tonnerre !
    En effet, Poutine avait prévu dès les premiers jours (en accord avec Assad) de terminer les bombardements aériens vers cette date, de mémoire, il avait été question de fin février.

    Sachant, que les russes ne quittent pas la Syrie, bien au contraire. 


  • izarn 17 mars 2016 12:56

    C’est marrant "Le coup de tonnerre"....
    Pourtant Poutine avait déja tout dit en septembre/octobre 2015.
    Le Système est-il sourdingue ? Ce sont des zombies auto intoxiqués par leur narrativisme mensonger ?
    Enfin, c’est facile à voir désormais, grace à la Russie,que Daesh c’est le machin construit de toute pièce par la CIA contre Assad,et alimenté par le Qatar, les saoudiens et la Turquie ?
    Suis-je sourd et aveugle ? Je ne reve pas ?
    Alors que Daesh se fasse démolir en 5 mois. Rien d’exceptionnel sauf chez les intoxiqués des mensonges Obama/Hollande/Cameron....
    Quand à la rébellion anti-Assad....Ouaf hahahaa smiley
    Faut arreter de jouer à guignol...
    Il n’y a qu’une seule rebellion anti-Assad ; le bloc BAO...


  • zygzornifle zygzornifle 17 mars 2016 14:48

    combien de migrants vas t-il ramener avec ses forces armées ??


  • JBL1960 (---.---.84.89) 17 mars 2016 16:22

    @L’auteur ; Meyssan ayant lui aussi fait une analyse intéressante dans ce retrait stratégique de Poutine, je l’ai intégré totalement dans ce dernier billet de blog ; https://jbl1960blog.wordpress.com/2016/03/17/vlad-vs-oblabla/ Mais, j’ai pour ma part dans l’idée que Poutine, suite à ses rencontrer secrètes d’avec Kissinger, démontre sa capacité à prendre les commandes d’une Gouvernance Mondiale dont le 0.01% de psychos aux manettes veulent à tout prix nous enfermer. Poutine a d’ailleurs affirmé dans une vidéo (en lien dans mon billet) qu’il travaillait à ce Nouvel Ordre Mondial. Rien n’est gravé dans le marbre, jamais, mais ça expliquerait tout de même bien des choses, non ?


  • Hijack ... Hijack ... 18 mars 2016 00:04

    L’annonce du retrait partiel de l’armée russe en Syrie a soulevé de très nombreux commentaires qui illustrent les partis pris des uns et des autres plus que la réalité. Non seulement, observe Thierry Meyssan, les faits attestent que les désaccords entre Moscou et Damas ont été résolus, mais la Russie —qui est parvenue à faire basculer l’Occident dans le camp anti-terroriste— entend laisser les Syriens libérer eux-mêmes leur territoire.


  • microf 18 mars 2016 13:57

    Ce retrait n´a rien d´un coup de tonnerre, peut être pour les Occidentaux qui refléchissent et agissent autrement que les Russes á savoir, aller dans les pays qui ne les ont pas fait de mal, les détruire et y rester pour quoi faire ? il n´ya que les Occidentaux qui seuls le savent.
    La Russie a remplis ses engagements á savoir :
    1 ) Le soutien au Président ASSAD, réussite totale. Le Président ASSAD est toujours lá et est devenu incontournable. Les Syriens savent ce qui les attendent aujourd´hui si un jour les terroristes prennent le pouvoir.
    2 ) La démonstration de force : L´armée Russe ne pouvant pas gagner la guerre conventionnelle contre l´Occident, a misé sur la guerre électronique en modernisant son armée, et lá, le succès est aussi total...
    Les pays vont désormais se bousculer á la porte de la Russie pour commander son armement.
    La Russie se prépare á vendre pour 8 milliards de dollars des armes á l´Iran.
    3 ) Lutte contre le terrorisme : Succès total, les terroristes sont aujourd´hui plus affaiblis que jamais et ne pourront plus prendre Damas et y semer le chaos comme en Lybie, et ne pourront plus couper les têtes d´enfants, femmes, hommes et vieillards comme ils l´envisageaient.
    4 ) Succès Diplomatiques : Le succès Diplomatique aussi est lá. la Russie a réussie á s´imposer sur la scène Internationale et est devenue incontournable pour le règlement du conflit en Syrie.
    Succès aussi pour la mise place du monde multipolaire que le Président Poutine appele depuis des années dans ses Discours par exemple aux différentes Conférences á Munich.
     Ce monde multipolaire est entrain de se mettre en place sans qu´il y ait eu une guerre mondiale.
    La Russie a surtout réussie á faire démontrer au grand jour á l´opinion Internationale, l´hypocrisie de la politique Occidentale, en réussissant á faire en moins de 6 mois, ce que la coalition Occidentale mènée par plus de 65 pays n´a pas pu faire en 5 ans de guerre.
    Il faut tirer le chapeau á ce Président Poutine et je comprends pourquoi l´Occident a combattu son retour au pouvoir en Russie, le Président Poutine étant un obstable á leurs vues du Nouvel Ordre Mondial selon leur conception.
    Je n´ose m´imaginer ce serait le monde en ce moment sans le Président Poutine. Imaginons un seul instant que les terroristes aient pris la Syrie, au moins plus de la moitié de la population aurait été exécutée au couteau, cela se serait poursuivis en Irak pour se terminer en Iran, je ne parle pas des autres continents oú l´Occident dicte déja sa loi, Dieu merci, l´homme propose, Dieu dispose.
    Le monde a besoin de PAIX, l´Occident ferait mieux de prendre cette perche que lui tend la Russie, s´asseoir avec la Russie et règler ces problèmes sans guerre, il ya déja beaucoup de souffrances dans le monde dûes á ces abbérations, il faudrait qu´il y ait enfin une fin á la souffrance.
    Le monde entier aujourd´hui est témoin et regarde l´Occident, j´espère quant á moi l´Occident va enfin comprendre cette question que la Président Poutine lui a posé á la Tribune des Nations Unies lors de son Mémorable Discours en septembre 2015, á savoir " COMPRENEZ VOUS CE QUE VOUS AVEZ FAIT ?"


  • Hijack ... Hijack ... 19 mars 2016 00:29

    C’est vrai qu’ils ont fait du "bon boulot", les forces russo/syriennes ... n’en déplaise à Lolo.

    .

    Recul du terrorisme et réconciliation nationale en Syrie : entretien avec Ayssar Midani

  • Hijack ... Hijack ... 19 mars 2016 00:54

    Respectueuse, la Russie laisse aux syriens la gloire de leur Victoire ...
    .
    Moscou a réaffirmé que les avions de guerre russes peuvent retourner en Syrie le cas échéant. En outre, la Russie fournit assistance et formation à l’Armée arabe syrienne, de sorte que les forces gouvernementales pourront se battre par leurs propres moyens.

    "Désormais, celle-ci (l’Armée arabe syrienne, ndlr) n’est plus simplement en position de défendre la population civile face aux djihadistes, mais de libérer le territoire occupé, ce qu’elle a commencé à faire", fait remarquer M.Meyssan.

    .


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