Afrique du Sud : La Police ouvre le feu sur des grévistes et tue 36 personnes
La police sud-africaine a tiré jeudi 16 Août 2012 contre les manifestants pour tenter de disperser les 3000 mineurs en grève de la mine de platine de Marikana (nord-ouest), a constaté un photographe de l’AFP. 36 personnes ont été tuées.
36 personnes ont été tuées jeudi 16 août lorsque la police a ouvert le feu contre des mineurs grévistes armés à la mine de platine Lonmin de Marikana (nord-ouest de l’Afrique du Sud), selon un bilan donné par le syndicat des mineurs NUM.
"Le chiffre que nous avons pour hier (jeudi) est de 36 morts", a indiqué le secrétaire général du NUM Frans Baleni sur une radio. Le ministre de la Police avait fait état de "plus de 30 morts" dans une interview vendredi matin.
Ces décès s’ajoutent aux dix survenus dans les violences entre syndicats survenues depuis dimanche sur ce site minier, où plusieurs centaines de grévistes réclamaient d’importantes augmentations de salaires.
La police a ouvert le feu jeudi après-midi sur un groupe de mineurs armés de machettes, de gourdins et de barres de fer, qui refusaient de se disperser après avoir rejeté un ultimatum de la direction de la mine, qui leur intimait l’ordre de reprendre le travail sous peine de licenciement.
Le ministre a déploré cette explosion de violence, rappelant que les forces de l’ordre avaient négocié pendant trois jours avec les grévistes.
Le porte-parole de la police Dennis Adriao a affirmé que les forces de l’ordre n’avaient pas eu le choix. "La police a été attaquée lâchement par le groupe, qui a fait usage d’armes variées, dont des armes à feu".
"Les policiers, pour protéger leur vie et en situation de légitime défense, ont été obligés de répondre par la force", a-t-il ajouté.
Les mineurs, qui vivent dans des taudis accolés à la mine, sans eau courante, touchent environ 4.000 rands par mois (400 euros). Ils demandaient de très importantes augmentations de salaire, jusqu’à 1250 euros par mois.
“Nous sommes exploités, ni le gouvernement ni les syndicats ne sont venus à notre aide”, avait déclaré l’un d’eux mercredi, Thuso Masakeng, “les sociétés minières font de l’argent grâce à notre travail et on ne nous paye presque rien. Nous ne pouvons pas nous offrir une vie décente. Nous vivons comme des animaux à cause des salaires de misère”.
Source : AFP / NouvelObs
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